Adolf Biedermann

homme politique allemand (1881-1933)
Adolf Biedermann
Fonctions
Député au Reichstag sous la république de Weimar
-
Fritz Paeplow (en)
Député au parlement de Hambourg
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 52 ans)
RecklinghausenVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Hamburg-Altstadt (en) (jusqu'au XXe siècle)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
Parti politique
Conflit
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Adolf Albert Bertram Biedermann (né le à Hambourg et décédé à Recklinghausen) était un homme politique allemand appartenant au Parti social démocrate allemand (SPD). Il a été membre du Reichstag de 1926 à 1933.

Empire allemand et Première Guerre mondiale modifier

Biedermann est le fils d'un entrepreneur en peinture. Son père est mort assez jeune. Biedermann a grandi dans un orphelinat car sa mère ne pouvait pas s'occuper de lui, aux côtés des cinq autres enfants, tout en poursuivant l’activité de l’entreprise paternelle. Après avoir fréquenté l'école primaire, et suivi une formation de quatre ans et demi, il a passé son examen de serrurier à Eckernförde, puis a effectué un compagnonnage. Après deux ans de service militaire, il est revenu à Hambourg en 1903 a suivi des cours du soir en plus de son emploi dans une usine de machines.

Biedermann a rejoint le Parti social démocrate (SPD) en 1907 et est devenu président du district de Barmbek en 1912. Avec ses 10 000 membres, le district était l’une des plus grandes associations locales du SPD en Allemagne. Il vivait alors au 25 de la Schmalenbecker Straße à Hambourg-Barmbek-Sud non loin de la station de métro Wagnerstrasse (aujourd'hui: U-Bahnhof Hamburger Straße). En outre, il était membre du syndicat des métallurgistes de la ville hanséatique. Il appartenait à l’aile droite du parti.

Même avant Première Guerre mondiale, il s'est fait connaître dans le SPD de Hambourg en tant que conférencier et en publiant des articles dans la presse ouvrière. Il devait rejoindre l’école du parti à Berlin à partir de 1914, mais cela fut empêché par le déclenchement de la guerre. Il a été soldat jusqu'en 1918.

République de Weimar et Troisième Reich modifier

Au cours de la révolution de novembre 1918, il a été délégué par le Conseil des travailleurs et des soldats au bureau de l'emploi puis élu un an plus tard au Parlement de Hambourg. En 1919, il a été également élu secrétaire du SPD. C’est en tant que suppléant de Friedrich Paeplow qu’il est entré en 1926 au Reichstag, dans lequel il a ensuite côtoyé Gustav Dahrendorf et Hans Staudinger, comme représentant du SPD de la circonscription électorale 34 de Hambourg jusqu'en 1933. En 1927, il a renoncé à son mandat au Parlement de Hambourg. Depuis 1927, il était également président de la Reichsbanner noir-rouge-or à Hambourg.

Lors du vote du Reichstag sur la loi de pleins pouvoirs du 25 mars 1933, Biedermann et son groupe ont voté « non ». Le 11 mai 1933, il a été retrouvé mort près de la voie ferrée à Recklinghausen alors qu’il voyageait en train de Cologne à Hambourg la nuit précédente. Même si la cause exacte de la mort n’est pas établie, une agression ne peut pas être exclue à « l'époque où un meurtre politique était à l'ordre du jour[1] ». Le jour suivant la découverte du cadavre, la police de Recklinghausen a publié un communiqué selon lequel Biedermann « s'était suicidé ». Les indices qui appuient cette hypothèse n'ont pas été mentionnés.

Sa mort a été mise en cause par les sociaux-démocrates et les communistes de Hambourg. En revanche, l'exécutif du SPD exilé à Prague au début de 1934 a signalé rétrospectivement le suicide. Il n'y avait alors pas d'état de droit ni de police indépendante. L'autopsie n'a donc pas été réalisée. Si les nazis avaient commis ce meurtre, ils n'auraient pas toléré une enquête contre eux-mêmes. Pour des raisons d'assurance, la veuve de Biedermann a plaidé la cause de l’accident dans le cadre d'un procès intenté contre la Reichsbahn et a été indemnisée.

Des milliers de sociaux-démocrates ont manifesté lors de ses funérailles le 24 mai 1933 pour leur parti et pour la démocratie. Sa pierre tombale qui portait l'inscription « Un combattant pour la liberté et le socialisme » a été enlevée la même année par les nazis. Un an plus tard, des centaines de personnes se sont à nouveau rassemblées. Certaines sources parlent de milliers de personnes près de sa tombe, protestant contre le régime nazi en déposant une couronne avec un arc rouge et l’inscription « D.A.E. » (Discipline, activité, unité).

 
Stolperstein pour Adolf Biedermann
 
Plaque commémorative dans la Jarrestraße à Hambourg.

Souvenir modifier

 
Mémorial en souvenir des 96 membres du Reichstag assassinés par les nazis

En 1947 la Schleidenplatz dans le quartier de Barmbek-Süd à Hambourg a été renommée Biedermannplatz. Une plaque commémorative est placée dans la Jarrestraße. Biedermann figure au Mémorial en souvenir des 96 membres du Reichstag assassinés par les nazis à proximité du Reichstag de Berlin.

À Hambourg une stolperstein a été posée le 8 juin 2012 devant l'hôtel de ville[2].

Références modifier

  1. (de) Helga Kutz-Bauer, Wegweiser zu den Stätten von Verfolgung und sozialdemokratischem Widerstand In Hamburg, Hambourg, Arbeitsgemeinschaft ehemals verfolgter Sozialdemokraten (groupe de travail des sociaux-démocrates anciennement persécutés),
  2. (de) Rathaus Hamburg, « Stolpersteine für ermordete MdHB endgueltige Inschriften Rathaus Hamburg », sur Stolpersteine Hamburg

Bibliographie modifier

  • (de) Bernd Braun, « Biedermann, Adolf », dans Hamburgische Biografie, vol. 6, p. 33-34
  • (de) Frank Müller, Mitglieder der Bürgerschaft. Opfer totalitärer Verfolgung (édition révisée et augmentée), Hambourg, publié par les citoyens de la ville libre et hanséatique de Hambourg, , 2e éd. (DNB 944894100), p. 19 et suivantes
  • (de) « Adolf Biedermann », dans Franz Osterroth (préf. Erich Ollenhauer), Biographisches Lexikon des Sozialismus, vol. 1 : Verstorbene Persönlichkeiten, Hanovre, Dietz, , 368 p.
  • (de) Sozialdemokratische Partei Deutschlands, Der Freiheit verpflichtet : Gedenkbuch der deutschen Sozialdemokratie im 20. Jahrhundert, Marburg, Schüren, (ISBN 3-89472-173-1 et 978-3-89472-173-2, OCLC 46382410), p. 38 et suivantes
  • (de) Christel Oldenburg, Sozialdemokratische Partei Deutschlands Landesorganisation Hamburg Arbeitskreis Geschichte, Für Freiheit und Demokratie Hamburger Sozialdemokratinnen und Sozialdemokraten in Verfolgung und Widerstand 1933-1945 (ISBN 978-3-8330-0637-1 et 3-8330-0637-4, OCLC 180883423), p. 27-28

Lien externe modifier