Adam Rayski

résistant et historien français

Adam Rayski (né Abraham Rajgrodski) le à Białystok en Pologne et mort le à Paris 17e, est un résistant et historien français, cofondateur du Crif et militant des droits de l'homme.

Biographie modifier

Né dans une famille juive polonaise aisée[1], il s'engage très jeune au Parti communiste clandestin. Il devient responsable de la « gauche scolaire » puis secrétaire du Komsomol de sa ville, ce qui lui vaut d'être exclu du lycée pour activités subversives. Aussi émigre-t-il en France fin 1932, où il suit des études de journalisme à la Sorbonne et à l’École libre des sciences politiques.

En , sa « section juive » de la Main-d'œuvre immigrée (MOI), au sein du Parti communiste français, lance un quotidien en yiddish, Naïe presse (Presse nouvelle). Il y est engagé comme journaliste et permanent du Parti, et travaille en même temps à L’Humanité, sous la direction d’André Marty, puis de Paul Vaillant-Couturier.

En 1938 il épouse Idesza (Jeanne) Zaromb, juive polonaise comme lui, qui sera son agent de liaison pendant la guerre.

Adam Rayski rejoint en 1940 un régiment de l’armée polonaise, alliée de la France, à Coëtquidan, et est fait prisonnier pendant la débâcle. Il s’évade d'un camp de transit de prisonniers de guerre à Nantes et rentre à Paris le . Il y participe à la création du mouvement de résistance juive au sein des Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI), la section immigrée du mouvement résistant des FTP. En , il est envoyé en zone sud où il s'occupe notamment de l'évasion des communistes étrangers internés dans les camps de Gurs et du Vernet. En , Adam Rayski devient responsable national de la MOI[2]. Revenu à Paris, il s'occupe de la presse clandestine qui sensibilise les Juifs aux menaces de déportation. En 1943, il est un des cofondateurs du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif)[3], alors dénommé Comité général de défense juive - CGD - organisation clandestine dont la mission est d'aider les Juifs.

Après guerre, Adam Rayski est décoré de la médaille de la Résistance et de la croix de guerre. En 1949, il rentre en Pologne où il devient responsable d'éditions de la presse communiste, puis démis de ses fonctions, il retourne en France en 1957 et rompt avec le Parti communiste polonais. En 1959, il est arrêté pour complicité dans le cadre de l'affaire Bertelé, un responsable du renseignement polonais en France. Condamné à 7 ans de prison en , il est libéré dès grâce à l'intervention d'anciens résistants. Il écrit plusieurs livres sur l'histoire de la résistance juive en France et préside l'Union des résistants et déportés juifs de France (URDF). Il devient en 2003 président d'honneur de l'UJRE (Union des Juifs pour la résistance et l'entraide) et participe à la rédaction des dossiers MOI de la PNM (Presse Nouvelle Magazine)[4].

Adam Rayski est le père de Benoît Rayski.

Il décède à Paris 17e à l'age de 95 ans[5],[6], il est enterré le à Paris, au cimetière du Père-Lachaise (76e division)[7].

Publications modifier

Bibliographie modifier

  • Benoît Rayski, Fils d’Adam. Nostalgies communistes, Exils Éditeur, 2017.

Distinctions modifier

Notes et références modifier

  • Mort d'Adam Rayski, figure de la résistance juive et cofondateur du Crif, dépêche AFP du .
  1. Gil Mihaely, « Rayski, le dernier des Ashkénazes », causeur.fr, 30 septembre 2017.
  2. Adam Rayski, site de l'APHG, Caen
  3. Discours d'Adam Rayski pour le 60e anniversaire du Crif, le 22 mai 2003
  4. Presse Nouvelle Magazine, mensuel d'information édité par l'UJRE.
  5. Fichier des décès
  6. Le Monde, « Adam Rayski, responsable de la section juive du Parti communiste français », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Gil Mihaely, « Rayski, le dernier des Ashkénazes », Causeur, (consulté le )

Liens externes modifier