Abdellatif Ouahbi

avocat et homme politique marocain

Abdellatif Ouahbi
Illustration.
Abdellatif Ouahbi en 2023
Fonctions
Ministre marocain de la Justice
En fonction depuis le
(2 ans, 6 mois et 16 jours)
Monarque Mohammed VI
Chef du gouvernement Aziz Akhannouch
Gouvernement Akhannouch
Législature XIe
Prédécesseur Mohamed Ben Abdelkader
Secrétaire général du PAM

(4 ans, 2 mois et 14 jours)
Prédécesseur Hakim Benchamach
Successeur Fatima Ezzahra El Mansouri
Mohamed Mehdi Bensaid
Salaheddine Aboulghali
Maire de Taroudant
En fonction depuis le
(2 ans, 7 mois et 5 jours)
Prédécesseur Ismail El Hajiri (PJD)
Député marocain

(9 ans, 10 mois et 12 jours)
Réélection 7 octobre 2016
8 septembre 2021
Circonscription Taroudant-Nord
Législature IXe, Xe et XIe
Groupe politique Authenticité et modernité
Biographie
Date de naissance (62 ans)
Lieu de naissance Taliouine (Maroc)
Nationalité Marocaine
Parti politique USFP (1976-1991)
PADS (1991-2010)
PAM (depuis 2010)
Fratrie Hamid Ouahbi (Député Pam parti de la drogue)
Profession Avocat

Abdellatif Ouahbi (en arabe : عبدالطيف وهبي), né le à Taroudant, est un avocat et homme politique marocain. Depuis l'automne 2021, il est ministre de la Justice dans le gouvernement Akhannouch et Maire de Taroudant.

Élu député en 2016, il est secrétaire général du Parti authenticité et modernité de 2020 à 2024[1].

Parcours modifier

Origines et études modifier

Abdellatif Ouahbi est né le à Taroudant (région du Souss-Massa) de ses parents, L Hssen Ouahbi Id Hamou et Halima Al-Wukili.

Il a 12 frères et sœurs (8 frères et 4 sœurs), avec qui ils partagent le même père mais de deux mères différentes. Il a passé sa petite enfance entre sa ville natale de Taroudant et la région de Taliouine[2].

Un de ses frères, Hamid Ouahbi, est un pharmacien et homme d'affaires présent dans le secteur de la santé[3]. Hamid Ouahbi a été élu comme député PAM par les marocains de Agadir Ida-Outanane lors des élections 2021[4].

Abdellatif Ouahbi a commencé son parcours scolaire en entrant à une école coranique à Darb Aqa en 1965, puis a rejoint l'école primaire Al Wefaq à Taroudant en 1967[5].

En 1977, Ouahbi commence ses études au collège Hassan I, puis au lycée Ibn Suleiman Al-Roudani. Baccalauréat en poche, il quitte sa ville natale vers la capitale, Rabat, pour poursuivre ses études universitaires à la Faculté de droit.

Parcours professionnel modifier

Après l'obtention d'une licence en droit, Abdellatif Ouahbi devient avocat. En 1989, il rejoint le cabinet d'Ahmed Benjelloun — le frère cadet d'Omar Benjelloun, dirigeant de l'Union socialiste des forces populaires —, en tant qu'avocat en formation pour une durée de trois ans ; au cours de la même année, Ahmed Benjelloun fonde le Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste.

Outre son intérêt pour les dossiers politiques durant le stage, le Maître Abdellatif Ouahbi a plaidé des dossiers de poids, que ce soit ceux liés à la campagne d'assainissement de 1996, le dossier des juges, les manifestations du 89/90, ou les dossiers de Fès[6].

Parcours politique modifier

Abdellatif Ouahbi est tour à tour membre de l'Union socialiste des forces populaires de 1976 à 1991, du Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste de 1991 à 2010 puis du Parti authenticité et modernité à partir de 2010.

Il est élu député à la Chambre des représentants lors des élections législatives de 2016 dans la circonscription de Taroudant-Nord[7].

En février 2020, il devient le secrétaire général du Parti authenticité et modernité[8],[7].

Lors des élections législatives et des élections communales de septembre 2021, son parti obtient 82 sièges et arrive deuxième derrière le RNI.

Il est également élu Président de la Commune de Taroudant.

Le 6 décembre 2020, il signe un « pacte de la majorité » avec Aziz Akhannouch, devenu chef du gouvernement, et Nizar Baraka, de l’Istiqlal, arrivé en troisième position aux législatives.

Ministre de la Justice modifier

Le 8 octobre 2021, il est annoncé comme membre du gouvernement marocain en tant que Ministre de la Justice.

Le 28 octobre 2021, il annonce le retrait du code pénal du parlement et déclare qu'il en proposera un nouveau[9].

Ses prédécesseurs, Mustapha Ramid, Mohamed Aujjar et Mohamed Benabdelkader ont tous annoncé une réforme du code pénal, sans jamais la mener[9].

En avril 2021, lors d'un week-end à Taroudant, dont il est Président de la Commune il est critiqué pour des propos populistes face au directeur provincial du ministère de la culture :

« Est-ce que c’est moi le Ministre de la Justice ? Réponds-moi et je t’explique. Je vais te dire quelque chose: quel est mon rôle ? C’est de m’occuper de la sûreté, des tribunaux, des enquêtes… Cela veut dire que toutes les institutions travaillent avec moi, je connais même la couleur des chaussettes que tu portes »[10]

En avril 2022, il annonce vouloir interdire aux associations de déposer plainte en justice contre les élus[11].

Selon lui, les élus marocains seraient victimes du chantage des associations[12]. Sa proposition suscite un véritable tollé[13].

En juillet 2023, invité de l'émission Soua’al Moubachir, il se positionne contre les droits LGBT en indiquant que les "homosexuels sont devenus une force de frappe politiquement et économiquement parlant, en utilisant plusieurs leviers pour imposer leurs choix, et nous sommes impuissants face à eux… Tout ce qu’on fait c’est se défendre, on ne les attaque pas et on n’essaie de rien leur imposer”. Il considère que “ces lobbies ont gagné l’appui populaire dans les sociétés occidentales, ce qui leur procure une certaine légitimité politique et sociale. »[14].

Affaire du concours truqué modifier

En janvier 2023, Abdellatif Ouahbi est sévèrement mis en cause dans le cadre d'un concours écrit pour accéder au barreau des avocats du Maroc. Le seuil de réussite est fixé de manière anormalement basse (2%). Parmi les seuls candidats qui ont réussi figurent plusieurs enfants de personnalités politiques marocaines, dont les propres enfants du ministre[15].

Interrogé par la presse, Abdellatif Ouahbi réplique :

« Mon fils, il a fait deux licences au Canada. Et alors ? Son père est riche et lui a payé des études à l’étranger »[16]

La presse constate cependant qu'il y a d'autres anomalies graves.

Le nom de Moulay Said Charfi, cadre du Ministère de la Justice chargé de l'organisation de l'examen, figurerait parmi les candidats qui ont réussi l'examen[15]. Selon l'avocate Naima El Gallaf :

« si ce qui s'était passé s’était déroulé dans un autre pays, le ministre aurait été démis de ses fonctions »[16]

Plusieurs candidats affirment porté plainte et saisi la justice[16],[17].

Selon le Code pénal marocain, la fraude à un examen public est passible de la prison ferme.

Notes et références modifier

  1. « Abdellatif Ouahbi renonce à se porter candidat pour un second mandat à la tête du PAM », sur Le 360 Français (consulté le )
  2. « Maroc : Abdellatif Ouahbi, le PAM dans la peau – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  3. « Santé : Hamid Ouahbi, le frère du Ministre, prépare une université privé à Agadir », sur Le Desk,
  4. « Hamid Ouahbi »
  5. « Abdellatif Ouahbi, plus vite que son ombre – Par Naïm Kamal », sur Quid.ma (consulté le ).
  6. « Abdellatif Ouahbi nouveau secrétaire général du PAM | Challenge.ma », sur www.challenge.ma (consulté le ).
  7. a et b « Abdellatif Ouahbi nouveau secrétaire général du PAM », sur Medias24, (consulté le ).
  8. « Archives », sur PAM (consulté le ).
  9. a et b Ibrahima Bayo Jr., « Retiré pour être remanié, un nouveau Code pénal version Abdellatif Ouahbi ? », sur TelQuel,
  10. « Abdellatif Ouahbi « connait la couleur des chaussettes » de tout le monde », sur H24.info,
  11. Sara Ibriz, « Protection des deniers publics : Ouahbi veut interdire aux associations de porter plainte contre les élus », sur Medias24,
  12. Yassine Benargane, « Maroc : Ouahbi accuse des ONG de protection des deniers publics de «chantage» », sur Yabiladi.com
  13. Rania Jaouhar, « Lutte contre la corruption : les déclarations de Ouahbi dans le collimateur de Transparency Maroc », sur TelQuel.ma,
  14. Achraf, « Vidéo / Islam - Ouahbi: « Une famille c’est un homme, une femme et des enfants… l’Occident doit respecter nos choix » », (consulté le )
  15. a et b Réda Dalil, « Une injustice ordinaire », sur TelQuel,
  16. a b et c Yassine Benargane, « Examen des avocats : Des professionnels pointent l’absence d’«égalité des chances» », sur Yabiladi.com,
  17. Abdelali El Hourri, « Examen des avocats : la polémique de trop pour Ouahbi », sur Medias24,

Liens externes modifier