Abbaye du Lieu-Dieu (Beauchamps)

édifice religieux français du département de la Somme
Abbaye du Lieu-Dieu (Beauchamps)
image de l'abbaye
Plan de l'abbaye de Lieu-Dieu-en-Vimeu au XVIIIe siècle
Nom local Lieu-Dieu-en-Vimeu
Diocèse Diocèse d'Amiens
Patronage Notre-Dame
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CCCCXCVII (497)[1]
Fondation 30 janvier 1191
Dissolution 1791
Abbaye-mère Foucarmont
Lignée de Clairvaux
Abbayes-filles Aucune
Congrégation Cisterciens (1191-1791)
Coordonnées 50° 00′ 20″ N, 1° 31′ 13″ E[2]
Pays Drapeau de la France France
Province Picardie Picardie
Région Hauts-de-France
Département Somme
Commune Beauchamps
Site https://lieudieu.com/2020/03/27/la-cour-de-labbaye/
Géolocalisation sur la carte : Somme
(Voir situation sur carte : Somme)
Abbaye du Lieu-Dieu (Beauchamps)
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
(Voir situation sur carte : Hauts-de-France)
Abbaye du Lieu-Dieu (Beauchamps)
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye du Lieu-Dieu (Beauchamps)

L’abbaye du Lieu-Dieu-en-Vimeu est une ancienne abbaye cistercienne de moines, située sur le territoire de l'actuelle commune de Beauchamps, dans la Somme. Elle fut fondée au XIIe siècle par les moines de l’abbaye de Foucarmont et détruite après la Révolution. Le domaine est devenu depuis 1986 un centre équestre.

Situation modifier

L'abbaye du Lieu-Dieu est située sur une île de la Bresle, petit fleuve côtier marquant la limite entre la Picardie et la Normandie[3]. Elle est à la limite des deux provinces, mais côté picard, et administrativement sur la commune de Beauchamps, dans la Somme. Le bras qui enserrait l'abbaye côté est, la coupant du côté picard, est aujourd'hui remblayé ; l'abbaye est entièrement située en rive droite de la Bresle[4].

Histoire modifier

Avant les moines modifier

Des recherches archéologiques menées au XIXe siècle, par François-Irénée Darsy, sur le site de l'abbaye ont révélé la présence de monnaies gallo-romaines, prouvant ainsi que le site avait déjà été occupé dans l'Antiquité[5],[6].

Fondation modifier

L'abbaye est fondée par Hugo, abbé de Foucarmont, en 1189. Il envoie, suivant la tradition cistercienne, douze moines menés par le futur premier abbé du Lieu-Dieu, Vivardus[5], à la demande du seigneur local Bernard IV de Saint-Valéry, qui octroie une charte de fondation à l'abbaye en [6].

La croissance modifier

La charte de fondation est confirmée par la bulle d'Innocent III, datée de , signée de lui, de quatorze cardinaux et de trois évêques[6]. Une donation de , effectuée pour la construction de l'église, laisse à penser soit que les moines ne disposaient pas d'abbatiale durant les soixante premières années, soit que la première église était devenue trop petite pour leurs besoins, hypothèse beaucoup plus probable[7].

Malgré tout, les débuts sont assez difficiles, et ce n'est que vers la fin du XIIIe siècle que l'abbaye, à force de dons, acquiert une certaine prospérité économique[7].

Liste des abbés connus modifier

La nécropole modifier

Comme de nombreuses autres abbayes médiévales, celle du Lieu-Dieu est la dernière demeure du premier donateur, Bernard de Saint-Valéry[7], ainsi que de nombreux bienfaiteurs (notamment Guillaume du Caisnoy[7] et Rogon de Beauchamps[8]). Certaines de ces sépultures ont été mises au jour lors des fouilles de 1977[4].

Les destructions modifier

L'abbaye est détruite partiellement ou totalement à trois reprises. La première destruction intervient en 1415, pendant la guerre de Cent Ans, quand Henri V et ses troupes passent à proximité. La seconde destruction est le fait des troupes des Pays-Bas bourguignons, en 1472. Une reconstruction est organisée au cours du XVIe siècle, mais les troupes calvinistes détruisent à nouveau l'abbaye durant la période française de la guerre de Trente Ans[7].

Disparition de l'abbaye et reconversion des bâtiments subsistants modifier

 

À la Révolution, comme toutes les autres abbayes françaises, le Lieu-Dieu est fermé et ses moines chassés. Les archives de l'abbaye sont transportées à Abbeville où un incendie les détruit quelques années plus tard.

En 1832, le domaine est racheté par la famille de Thézy.

En 1986, Marie-Annick et Jérôme Maillard s'y installent et font du site un centre équestre, en réhabilitant les bâtiments encore viables[5].

Vestiges modifier

Une partie de l'abbaye fut rasée, après la Révolution, en particulier l'église abbatiale et le cloître[5].

De l'église, on ne retrouve que le dallage ; mais les fouilles n'ont pas permis de conclure si le dallage était celui d'une (incertaine) église primitive ou de celle de 1254[7].

Pour approfondir modifier

Bibliographie modifier

  • [François & Touzet 1978] Daniel François et Pascale Touzet, « Découvertes archéologiques à Beauchamps (Somme), abbaye du Lieu Dieu », Cahiers archéologiques de Picardie, vol. 5,‎ , p. 255-261 (ISSN 0398-3064, lire en ligne)
  • Florence Charpentier et Xavier Daugy, Sur le chemin des abbayes de Picardie, histoire des abbayes picardes des origines à nos jours, Amiens, Encrage Edition, 2008 (ISBN 978 - 2 - 911 576 - 83 - 6)

Articles connexes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, , 491 p. (lire en ligne), p. 286.
  2. (it) « Lieu-Dieu-en-Ponthieu », sur cistercensi.info, Ordre cistercien (consulté le ).
  3. Marie-Anselme Dimier, Clarté, paix et joie : Les beaux noms des monastères de Cîteaux en France, Lyon, Éditions de l'Abeille, , 64 p. (lire en ligne), p. 30.
  4. a et b François et Touzet 1978, p. 258.
  5. a b c et d Marie-Annick et Jérôme Maillard, « Un peu d’Histoire … »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur lieudieu.com, Domaine du Lieu-Dieu (consulté le ).
  6. a b c et d François et Touzet 1978, p. 255.
  7. a b c d e et f François et Touzet 1978, p. 256.
  8. François et Touzet 1978, p. 260.