Abbaye de Bonlieu (Sarthe)

abbaye située dans la Sarthe, en France
Abbaye de Bonlieu
image de l'abbaye
Vue générale de l'édifice
Diocèse Diocèse du Mans
Patronage Notre-Dame
Fondation 1219
Début construction 1219
Dissolution 1791
Congrégation Ordre cistercien (1219-1791)
Période ou style Roman
cistercien
Coordonnées 47° 39′ 55″ N, 0° 28′ 24″ E
Pays Drapeau de la France France
Province Maine
Département Sarthe
Commune Dissay-sous-Courcillon
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Abbaye de Bonlieu
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Abbaye de Bonlieu
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Abbaye de Bonlieu

L'abbaye de Bonlieu (en latin : Bono Loco) est une abbaye cistercienne fondée en 1219, sur le territoire communal de Dissay-sous-Courcillon, par le sénéchal d'Anjou, du Maine et de Touraine, Guillaume des Roches pour accueillir des religieuses et des abbesses.

Histoire modifier

L'abbaye de Bonlieu existait probablement avant 1219. En effet, en 1200, Geoffroy, archevêque de Tours, accorde aux religieuses de Bonlieu, diocèse du Mans, la permission de quêter dans toute l’étendue de la province ecclésiastique de Tours, pour subvenir aux dépenses nécessitées par la reconstruction des bâtiments de leur abbaye (« actum ante ascensionem domini, anno domini millesimo ducentesimo » [1]. L'on peut donc considérer que la charte de Guillaume des Roches est plutôt une charte de refondation que de fondation. Ce document permet de dire que l'abbaye de Bonlieu eut sa fondation au moins un siècle plus tôt soit au XIIe siècle.

Guillaume des Roches et son épouse Marguerite de Sablé établirent cette abbaye aux confins de l'Anjou, du Maine et de la Touraine.

Ce monastère fut réservé aux filles de l'ordre de Cîteaux. Il fut édifié sur la rive gauche du Loir sur l'ancienne paroisse de Bannes, rattachée en 1807 à Courcillon. Les abbesses rendaient aveux aux seigneurs de Courcillon. La majorité des abbesses appartenaient aux grandes familles du pays. La dernière fut Henriette de Murat (1781-1790). Lors de la Révolution française, il y avait encore 8 religieuses et 2 converses. La prieure, Marie Desmarres, présenta le compte rendu des recettes et dépenses de l’abbaye au délégués du Directoire qui arrêta à la date du les recettes à 3 568 livres[2].

En 1222, à la mort de Guillaume des Roches, celui-ci est inhumé dans le chœur de l'église de l'abbaye de Bonlieu. Le Tombeau en forme de mausolée, représente sur ses bas-relief les deux filles de Guillaume des Roches et de Marguerite de Sablé, Clémence et Jeanne. Vers l'épître, un autre tombeau renferme les corps de Jean de Mathefelon et Guillaume de Neuvi.

En 1227, Marguerite de Sablé, par la Charte dite "Charte de Marguerite, dame de Sablé", par laquelle elle donne aux religieuses de l'abbaye de Bonlieu, pour le remède de son âme et de celles de Guillaume des Roches, son défunt époux et de son père, de sa mère, et d'Amaury Ier de Craon, son gendre, mari de sa fille Jeanne des Roches, mort en 1226[3].

Marguerite de Sablé mourut après 1238 et fut inhumée dans l'abbaye des prémontrés du Perray-Neuf, au diocèse du Mans. Les moniales perpétuèrent longtemps la tradition suivant laquelle son cœur avait été rapporté et conservé dans l'église abbatiale de Bonlieu.

Les descendants et descendantes de Guillaume des Roches continuèrent d'entretenir une relation de patronage avec l'abbaye jusqu'au début du XIVe siècle. Une fois celui-ci rompu, la communauté connut des difficultés matérielles car son fondateur l'avait dotée de rentes dont le versement dépendait de la bonne volonté des patrons. À partir de ce moment, elle chercha à se constituer un petit patrimoine foncier, notamment viticole, dans les localités de Montabon et Villeboureau (aujourd'hui Villebourg). L'ordre cistercien chercha alors à affirmer son autorité institutionnelle sur l'abbaye.

Plus d'une vingtaine d'abbesses se succédèrent, comme mère supérieure de cette abbaye, depuis le Moyen Âge jusqu'à la Révolution française[4].

Lors des événements révolutionnaires, les biens furent confisqués et vendus. Une partie des bâtiments fut détruit.

Abbesses modifier

  • 1248-1258 : Adeline.
  • 1263-12.. : Pétronille de la Roche.
  • 1277 : Julienne.
  • 1296-13.. : Agnès de Champchevrier.
  • 1315-13.. : Isabeau [5].
  • 1632 : Claude de Veauce[6].
  • 1633-1675 : Jacqueline d'Illiers de Balsac, prieure de Pont-de-Gennes, abbesses de Saint-Avit, liaison avec Henri II duc de Longueville en 1617 d'où une fille : Catherine-Angélique d'Orléans, légitimée en mai 1634, qui deviendra abbesse de Saint-Pierre de Reims en 1645 et de l'abbaye de Maubuisson en 1653, et qui meurt le [7].
  • 1675-1696 : Claire d'Illiers de Balsac (1638-1696), baptisée le , nièce de la précédente, elle est la fille de Léon d'Illiers et de sa seconde épouse Catherine d'Elbène. Sa sœur Catherine II fut abbesse de l'abbaye Saint-Avit-les-Guêpières, tandis que les deux plus jeunes Marie sera religieuse ici à Bonlieu et Elisabeth à Saint-Avit[8].

Propriétés et revenus modifier

Cures et prieurés modifier

  • Prieuré du Pont de Gennes, dit aussi prieuré Saint-Gilles-et-Saint-Victor du Pont-de-Gennes, au pied de Montfort dans le Maine. Fondé, sous l'épiscopat de Hoël du Mans (1045-1097), évêque du Mans (1085-1097), par Agnès, femme de Hugues de Gennes, dont les deux filles Pétronille et Héloïse de Gennes prirent le voile à l'abbaye Saint-Avit-les-Guêpières[9]. Il semble que le vocable est changé pour devenir Saint-Gilles-et-Saint-Loup[10]. En Catherine I d'Illiers de Balsac donne procuration en l'étude de maître Michel Mauduit pour visiter les bâtiments, métairies, bordages et closeries du prieuré de Pont-de-Gennes[11]. En , maître Oudard Lange, notaire enregistre la permutation de ce prieuré entre Jacqueline d'Illiers et Claude de Veauce, abbesse de Bonlieu[12].

Notes et références modifier

  1. Archives de Bonlieu ; texte repris dans les Mémoires de la [société archéologique de Touraine] Catalogue analytique des diplômes, chartes et actes relatif à l'histoire de Touraine , tome 14, année 1842, tiré de la collection de Don Housseau par Émile Mabille, no 2439 page 230.
  2. Présentation de l'abbaye de Bonlieu
  3. Archives du Conseil général de la Sarthe
  4. André René Le Paige, Dictionnaire topographique, historique, généalogique et bibliographique, Paris, 1777, [lire en ligne], p. 66
  5. Pour les cinq premières abbesses de 1248 à 1315 : Bibliothèque nationale de France, ms. occ., Touraine-Anjou 18, f° 291-296 v°.
  6. Archives départementales d'Eure-et-Loir, no E.3366, étude de maître Oudard Lange, , liasse de 169 pièces.
  7. Racines histoire Famille d'Illiers, p. 11
  8. Racines histoire Famille d'Illiers, p. 12
  9. Bordas, op. cit., p. 120.
  10. Cercle Généalogique du Perche-Gouët. Mentionne « cisterciennes » car il était avant aux « bénédictines » (cf. perche-gouet.net).
  11. Archives départementales d'Eure-et-Loir, no E.3464, archives notariales de Michel Mauduit.
  12. Archives départementales d'Eure-et-Loir, no 3366
  13. Archives départementales d'Eure-et-Loir, no 3467 et no E.3522, archives notariales de Michel Mauduit.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Ghislain Baury, « Les moniales cisterciennes dans le Maine médiéval », Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, t. 120, no 3, , pp. 49-64 -en ligne sur abpo.revues.org).
  • Jean-Joseph Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, Avignon, 1763, p. 678 ([lire en ligne]).
  • Joseph Avril, « Les fondations, l’organisation et l’évolution des établissements de moniales dans le diocèse d’Angers (du XIe au XIIIe siècle) », in: Michel Parisse (dir.), Les religieuses en France au XIIIe siècle. Table ronde organisée par l’Institut d’Études Médiévales de l’Université de Nancy II et le CERCOM (25-), Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1985, pp. 27-67.
  • Ghislain Baury, « Émules puis sujettes de l’ordre cistercien. Les cisterciennes de Castille et d’ailleurs face au Chapitre Général aux XIIe et XIIIe siècles », in: Cîteaux – Commentarii cistercienses, 52, 1-2, 2001, pp. 27-60.
  • Les religieuses de Castille. Patronage aristocratique et ordre cistercien, XIIe – XIIIe siècles, Rennes, PUR, 2012.
  • Armelle Bonis, Abbaye cistercienne de Maubuisson (Saint-Ouen-l’Aumône, Val-d’Oise). La formation du temporel (1236 à 1356), Saint-Ouen-l’Aumône, Service Départemental d’Archéologie du Val-d’Oise, 1990.
  • Thierry Bouillerie, « Guillaume des Roches, donateur de l’abbaye de Bonlieu », La Province du Maine, 4e trimestre 1996, pp. 291-296.
  • René Despert, Les abbayes cisterciennes en Sarthe, mémoire de master d’archéologie, Université de Bourgogne, 2002.
  • Gaston Dubois, Recherches sur la vie de Guillaume des Roches, sénéchal d’Anjou, du Maine et de Touraine, Bibliothèque de l’École des Chartes, 30, 1869, pp. 377-424 ; 32, 1871, pp. 88-145 ; 34, 1873, pp. 502-541.
  • Alexis Grélois, Homme et femme il les créa : l’ordre cistercien et ses religieuses des origines au milieu du XIVe sièclee siècle, thèse inédite, Paris, Université Paris 4, 2003, cité in: « Abbé-père et abbesse-mère : Noirlac, l’Éclache et leur fondation de Bussière (vers 1188-1237) », Cîteaux – Commentarii cistercienses, 62, 1-4, 2011, pp. 141-186.
  • René-André Le Paige, Dictionnaire topographique, historique, généalogique et bibliographique de la province et du diocèse du Maine, Le Mans et Paris, 1777.
  • Gilles Ménage, Histoire de Sablé, Paris, P. Le Petit, 1683.
  • Guy-Marie Oury, « Les cisterciens dans le Maine : jalons pour une histoire de l’abbaye de Bonlieu », La Province du Maine, octobre-, pp. 299-328.

Article connexe modifier

Lien externe modifier