Prieuré de Beaufays

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Ancien prieuré de Beaufays
L'église paroissiale Saint-Jean l'Évangéliste de Beaufays, ancienne église conventuelle du prieuré.
L'église paroissiale Saint-Jean l'Évangéliste de Beaufays, ancienne église conventuelle du prieuré.
Existence et aspect du monastère
Existence Le prieuré est vendu par lots.
Affectation ultérieure Le prieuré devient habitations privées, puis il est cédé aux Dames Ursulines qui en font un internat pour jeunes filles, racheté finalement par un industriel liégeois.
Site web https://abbaye-beaufays.be
Identité ecclésiale
Culte Culte catholique
Type Prieuré de chanoines
Présentation monastique
Ordre Chanoines réguliers de saint Augustin
Historique
Date(s) de la fondation 1123 comme couvent double, puis milieu du XIIIe siècle comme prieuré masculin
Fermeture XVIIIe siècle
Architecture
Styles rencontrés Bâtiments claustraux de style mosan
Localisation
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Province Drapeau de la province de Liège Province de Liège
Commune Chaudfontaine
Section Beaufays
Coordonnées 50° 33′ 46″ nord, 5° 39′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Ancien prieuré de Beaufays
Géolocalisation sur la carte : province de Liège
(Voir situation sur carte : province de Liège)
Ancien prieuré de Beaufays

Le prieuré de Beaufays, couramment appelé abbaye de Beaufays, est un ancien monastère qui fut en activité de 1123 jusqu'en 1798, puis converti en un domaine privé. Il est situé à Beaufays, section de la commune de Chaudfontaine, en Belgique. L'église conventuelle est devenue église paroissiale en 1803.

Dénomination modifier

Le prieuré de Beaufays est couramment et de longue date appelé « abbaye de Beaufays », ainsi qu'en témoigne l'indication figurant sur la carte de Ferraris[1],[2].

Historique modifier

Le prieuré est fondé en 1123 sous le nom de Belle-Fontaine par l'ordre des chanoines réguliers sous la règle de saint Augustin. À l'origine, il s'agit d'un monastère double, c'est-à-dire mixte[3], jusqu'en 1238, époque à laquelle un décret de l'évêque de Liège enjoint aux moniales de s'établir à Vivegnis, sur une propriété de l'abbaye de Beaufays où la communauté se maintiendra, mais sous la règle bénédictine, jusqu'à la fin de l'Ancien Régime[4]. C'est également au milieu du XIIIe siècle que le prieuré prend le nom de Beaufays.

À la suite de l'annexion de la principauté de Liége par la France en 1795, la communauté est dissoute et ses biens sont mis sous séquestre puis en vente publique. En juillet 1797 un ex-chanoine, François Grisard, acquiert toutefois une partie des forêts du monastère et, en avril 1798, il rachète avec trois autres compagnons un lot comprenant les bâtiments du prieuré, son église et la ferme contiguë. Incapables de régler leur dette à l'état, les quatre anciens chanoines cèdent en septembre 1802 leurs droits de propriété à un certain Gilles Meunier, mais conservent toutefois l'usage viager des bâtiments jusqu'au décès du dernier d'entre eux, François Grisard, en 1835 [2],[4].

L'église priorale construite en 1701 devient en 1803 église paroissiale dédiée à Saint-Jean-l'Évangéliste[5],[6] avant d'être cédée en 1804 par les quatre chanoines à l'état.

Les anciens bâtiments du couvent, en ce compris la ferme et ses bâtiments annexes, ainsi que l'ancienne brasserie, le parc et le jardin des chanoines, deviennent ensuite propriété d'un certain Pierre de Malempré, puis en 1826 de la famille de Sélys-Fanson, puis, en 1846, d'une Anglaise, Lydia Stolterfoth, veuve Tulk[7], qui accueille des cultures de légumes d'un horticulteur local dans les jardins[8],[9]. De retour dans la famille de Sélys en 1854, les anciens bâtiments conventuels sont ensuite cédés en 1875 aux Dames Ursulines originaires de Hersel (Prusse rhénane) qui les occupent, ajoutent une aile à l'est du monastère, et en font un internat pour jeunes filles. En 1890, ils sont rachetés par Adolphe Laloux, un industriel liégeois[2],[6].

Prieurs modifier

La liste des prieurs entre 1325 et 1780 est fournie dans un manuscrit de François Nicolas Jean-Baptiste Delvaulx (1722-1800) intitulé Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique du pays et du diocèse de Liège et conservé dans les collections de l'université de Liège[10].

Architecture et mobilier modifier

L'église de style baroque possède une tour carrée à bulbe et un orgue Le Picard[11]. Elle abrite notamment un maître-autel avec une Extase de saint Augustin de Théodore-Edmond Plumier et des statues de Cornélis Vander Veken et Jacques Vivroux[12]. Quant aux bâtiments du couvent, de style mosan des XVIIe et XVIIIe siècles, ils sont aménagés en château. La décoration intérieure de ces bâtiments est remarquable : lambris en chêne sculpté, toiles peintes, sculptures (dont un christ en croix), cheminées, stucs de 1733 signés Bovi ; la salle capitulaire est ornée de peintures bibliques attribuées à Jean-Baptiste Coclers[12].

Références modifier

  1. « Abbaye – ou Prieuré – de Beaufays », sur abbaye-beaufays.be (consulté le ).
  2. a b et c Commune de Chaudfontaine, « Chaudfontaine - Sites & monuments - Abbaye et église de Beaufays »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur chaudfontaine.be (consulté le ).
  3. Poncelet 1938, p. 4.
  4. a et b Alfred Lamarche, « Le prieuré de Beaufays », Maisons d'Hier,‎ , p.19, 25, 26
  5. Arsène De Noüé, « Promenade à Beaufays », Bulletin de l'Institut Archéologique Liégeois, vol. 14,‎ , p. 495 (lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b « Église Saint-Jean-l'Évangéliste de Beaufays »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Patrimoine, sur connaitrelawallonie.wallonie.be, Institut du Patrimoine wallon (consulté le ).
  7. Bruno Magermans, « Les Trasenster : Des seigneurs de Fraipont aux Ingénieurs des Mines », Historique, sur slemul.ulg.ac.be, Société libre d'émulation, (consulté le ).
  8. Félix, « Société d'horticulture et d'agriculture de Liège. Exposition d'automne : céréales, fruits, légumes », La Revue de Liège, vol. 2,‎ , p. 338 (lire en ligne, consulté le ).
  9. Régine Fabri, « Juliette Maréchal (1875-1941) et Lydia Stolterfoth (1792-1851), deux personnalités féminines liées à la botanique en province de Liège (Belgique) : Addenda à Lejeunia 207 », Natura Mosana, vol. 75,‎ 2022[2023], p. 55-56 (lire en ligne)
  10. François Nicolas Jean-Baptiste Devaulx, , Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique du pays et du diocèse de Liège, t. II, vol. 2, 1773-1814, manuscrit (lire en ligne), p. 575.
  11. « Le Prieuré de Beaufays fête ses 900 ans » [vidéo], sur rtc.be, (consulté le ).
  12. a et b Picard 2023.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Émile Poumon, Abbayes de Belgique, Office de Publicité, S.A., Éditeurs, Bruxelles, 1954, p. 71  
  • H.O., « Prieuré de Beaufays », dans Le Patrimoine monumental de la Belgique : Wallonie, t. 8,1, Mardaga, , 793 p. (lire en ligne), p. 179-185.
  • Alfred Lamarche, « Le prieuré de Beaufays », Maisons d'Hier,‎ , p. 18-30.
  • « Chaudfontaine : Éverard-François Collette et Henri de Goha, deux prieurs remarquables à Beaufays », dans Journées du Patrimoine 8 et 9 septembre 2012 : Grandes figures en Wallonie (lire en ligne), p. 56  
  • Édouard Poncelet, « Chartes du monastère de Beaufays lez Liège », Bulletin de la Commission royale d'Histoire, t. CIII,‎ , p. 1-40 (lire en ligne).

Liens externes modifier

Articles connexes modifier