Abbaye Saint-Michel de Gaillac

abbaye située dans le Tarn, en France

Abbaye Saint-Michel de Gaillac
Image illustrative de l’article Abbaye Saint-Michel de Gaillac
Les vestiges de l'abbaye et l'église Saint-Michel de Gaillac au second plan.
Présentation
Culte Catholique romain
Dédicataire Saint Michel
Type Ancienne abbaye
Rattachement Ordre de Saint-Benoît
Début de la construction 972
Fin des travaux 1620
Autres campagnes de travaux Église Saint-Michel de Gaillac
Style dominant Gothique méridional
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1994)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Tarn
Commune Gaillac
Coordonnées 43° 53′ 50″ nord, 1° 53′ 45″ est
Géolocalisation sur la carte : Tarn
(Voir situation sur carte : Tarn)
Abbaye Saint-Michel de Gaillac
Géolocalisation sur la carte : Occitanie
(Voir situation sur carte : Occitanie)
Abbaye Saint-Michel de Gaillac
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye Saint-Michel de Gaillac

L'abbaye Saint-Michel de Gaillac est une ancienne abbaye bénédictine, située dans le département français du Tarn. Aujourd'hui, elle est utilisée comme musée de l'abbaye et de la vigne et du vin, tandis que l'église Saint-Michel de Gaillac sert toujours de lieu de culte. Si l'église Saint-Michel est classée monument historique depuis 1840, les vestiges de l'abbaye ne sont inscrits à ce titre que depuis 1994, par arrêté du 3 février[1].

Histoire modifier

Origine modifier

L'abbaye Saint-Michel est fondée en 972[2], lorsque l'évêque d'Albi, Frotaire, confie un domaine à l'ordre des Bénédictins avec pour ordre d'y fonder une abbaye. Cette dernière est alors construite sur les rives du Tarn sur des terres qui avaient été auparavant occupées dans l'Antiquité par une villa gallo-romaine.

Développement et âge d'or modifier

Ce lieu est défriché et mis en valeur, d'abord avec des cultures vivrières puis rapidement la vigne déjà plantée par les Romains permet un essor important. Un port est créé sur le Tarn, permettant d'exporter le vin vers Bordeaux.

Cette abbaye est initialement sous l'influence de l'abbaye Saint-Pierre de Moissac, et donc indirectement celle de Cluny. Toutefois, en 1079, elle est rattachée à l'abbaye de la Chaise-Dieu, filiale de l'abbaye Saint-Géraud d'Aurillac. Un manuscrit du chant grégorien Graduale Albiense, arrivé au monastère peu avant cet événement, est un témoignage de ce rattachement, avec sa composition de livre[3].

Le domaine monacal est relativement épargné lors de la croisade des Albigeois par la politique de la terre brûlée contrairement aux possessions du comte Raymond VI de Toulouse. Dès le retour de la paix, le commerce du vin reprend. Ses revenus permettent une reconstruction partielle de l'abbaye en 1273. En 1524, elle est sécularisée, un chapitre de chanoine remplace la communauté, mais le titre abbatiale est conservé.

Déclin modifier

La guerre de Cent Ans puis l'épidémie de peste noire ruinent Gaillac : elle perd la moitié de sa population et le commerce du vin cesse. Néanmoins, ces désastres successifs ne sont pas les derniers, car entre 1562 et 1572, durant les guerres de Religion, la ville subit à plusieurs reprises des combats entre catholiques et protestants[4]. Ces luttes s'achèvent en 1572, par un violent massacre de protestants. Ces derniers sont défenestrés depuis l'abbaye et achevés dans le Tarn par des bateliers.

Second âge d'or modifier

Après la sombre période des guerres de Religion, ainsi que les destructions attribuables aux huguenots, l'abbaye est reconstruite et redécorée entre 1570 et 1620. Avec le commerce du vin et l'essor de la culture du pastel, l'abbaye prospère à nouveau.

Fin de l'époque ecclésiastique modifier

Lors de la Révolution française, l'abbaye Saint-Michel et son domaine sont vendus comme bien nationaux par les révolutionnaires à la suite du décret des biens du clergé mis à la disposition de la Nation à partir de 1789.

L'abbaye au XXIe siècle modifier

 
L'abbaye saint Michel à la fin du XIXe siècle.

L'ancienne église abbatiale, devenue l'église Saint-Michel de Gaillac, est le siège d'une des paroisses de Gaillac. À ses côtés, une simple cour matérialise l'emplacement de l'ancien cloître. Quant aux bâtiments de l'ancienne abbaye, ceux qui restent ont été restaurés récemment, en 1997. Ils abritent désormais le musée de l'abbaye[5], qui s'intéresse à l'archéologie, la navigation sur le Tarn, le vignoble, le compagnonnage, et les traditions et arts populaires. On y trouve aussi la maison des vins de gaillac, ainsi qu'un caveau de dégustation[6].

Quelques abbés de Gaillac modifier

  • Robert Ier, occupait le siège abbatial lors de la consécration d'un autel que fit dans l'église Saint-Michel, Frotaire, évêque d'Albi, en 972. Il fut un des témoins en 987 de la donation faite par Pons comte d'Albi du monastère Vieux à l'église d'Albi[7].
  • Bernard Ier, siégeait en 1130 et en 1133[8].
  • Henri, assista au concile de Lombers en 1165.
  • Raymond d’Apremont de Roquecorne, jusqu'en 1318 où le pape Jean XXII le nomme évêque du diocèse de Sarlat qu'il vient de créer[9].
  • Jean-Bernard de Coriolis (1681-1752), chanoine d'Aix, abbé de Cruas, mort à Aix le 20 avril 1752.

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. « Abbaye Saint-Michel », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  2. « Abbaye Saint-Michel », sur Tarn Tourisme (consulté le )
  3. « Le graduel de Gaillac (BnF, lat. 776) et le tropaire de Moissac (BnF, nouv.… », sur cnrs.fr via Wikiwix (consulté le ).
  4. « De la croisade des albigeois à la déchirure des guerres de religion », sur Site officiel de la ville de Gaillac (consulté le )
  5. « Musée de l'abbaye », sur Site officiel de la ville de Gaillac (consulté le )
  6. « GAILLAC, Grand Vin du Sud-Ouest », sur GAILLAC (consulté le )
  7. Liste établie par C. de Vic et J. Vaissette, Histoire du Languedoc, p.597 et suivantes.
  8. Les nouveaux auteurs de Gallia Christiana contestent son existence qu'ils considèrent comme douteuse
  9. Jean Tarde, Les Chroniques de Jean Tarde, annotées par Gaston de Gérard, avec une introduction de Gabriel Tarde, tous deux membres de la Société historique du Périgord, Paris, 1887, p.91.

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier