Jean-Benoît Cochet

archéologue français
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Jean Benoît Désiré Cochet, né le à Sanvic et mort le à Rouen, est un prêtre catholique, archéologue et préhistorien français.

Biographie modifier

Fils de Jean-Marie Cochet, un soldat qui avait pris part aux campagnes de Napoléon[1] et de Victoire Pélagie Poidevin, Cochet passa son enfance à Étretat[2] où son père avait été envoyé surveiller les trois batteries du pays[3]. Il se prend de passion pour l’archéologie à 18 ans lorsque les restes d’une villa gallo-romaine sont découverts à Étretat. La recherche des antiquités n’en était qu’à ses débuts en Seine-Inférieure ; la Commission départementale des Antiquités n’existe que depuis 1818, mais déjà, Cochet est nommé membre correspondant de cette commission à la suite de rapports sur les fouilles d’Étretat.

Revenu au Havre à quatorze ans, le jeune Cochet trouva dans l’abbé Robin, curé de Notre-Dame et futur évêque de Bayeux, un protecteur qui le mit en cinquième au Collège, classe dont le régent était alors l’humaniste Langlois[3]. De 1827 à 1831, il acheva ses études au petit séminaire du Mont-aux-Malades, près de Rouen, avant d’aller au grand séminaire faire sa théologie et se préparer aux ordres[3].

Ordonné prêtre le , l’abbé Cochet fut vicaire à Saint-François du Havre du au , premier vicaire à Saint-Rémy de Dieppe de 1840 à 1842, aumônier du Collège royal de Rouen du au , et enfin prêtre habitué à Saint-Jacques de Dieppe pendant vingt-neuf ans[3].

 
Maison où est décédé l'abbé Cochet, rue Saint-Patrice à Rouen.

En 1842, il est reçu à l’Académie de Rouen, puis nommé inspecteur des monuments historiques pour le département de la Seine-Inférieure en 1849. Enfin, en 1867, il est nommé conservateur du musée des antiquités de Rouen. C’est un archéologue de terrain qui insiste sur la nécessité de surveiller le travail des ouvriers pour ne manquer aucun détail, mais également d’examiner les objets en place dans leur contexte originel. Dans les années 1870 il fouille le théâtre gallo-romain de Saint-André-sur-Cailly, celui de Lillebonne ensuite, et publie en 1871 un Répertoire archéologique du département de la Seine-Inférieure.

L’abbé Cochet est, avec Jacques Boucher de Perthes, l’un des fondateurs de l’archéologie comme discipline scientifique en France, et une référence pour la Seine-Maritime et ses chercheurs en archéologie, malgré ses nombreuses erreurs d’interprétation. À sa mort, les journaux, les revues, les sociétés savantes, etc., tant en France qu’à l’étranger et principalement en Angleterre, où la Société des Antiquaires de Londres le proclamait « le premier des antiquaires français », ont rendu hommage à sa mémoire[3]. L’ensemble de ses publications se compose d’au moins 150 volumes ou brochures, et d’une multitude d’articles de journaux et de revues[3].

Fait chevalier de la Légion d’honneur en 1855, il avait également été question de lui confier l’aumônerie du Collège du Havre[3]. Il repose au cimetière monumental de Rouen. Un buste lui rend hommage au Havre dans le parc de la chapelle Saint-Michel d'Ingouville (Notre-Dame-de-Bonsecours).

Distinctions modifier

Publications modifier

  • La Normandie souterraine ou notices sur des cimetières romains et des cimetières francs explorés en Normandie, 1854.
  • Sépultures gauloises, romaines, franques et normandes, 1857.
  • Le Tombeau de Childéric Ier, roi des Francs, restitué à l’aide de l'archéologie et des découvertes récentes, 1859.
  • La Seine-Inférieure historique et archéologique, Derache , 1864.
  • Étretat, son passé, son présent, son avenir, Delevoye, 1869, en ligne sur Gallica [1]
  • Répertoire archéologique du département de la Seine-Inférieure, Imprimerie nationale, 1871.
  • Les Églises de l'arrondissement de Dieppe, 1846.
  • Les Églises de l'arrondissement de Dieppe, églises rurales, 1850.
  • Les Églises de l'arrondissement du Havre, 1846. volume 1 sur Google Livres volume 2 sur Google Livres.
  • Les Églises de l'arrondissement d'Yvetot, 1852.

Notes et références modifier

  1. Gardien de la batterie de la Briqueterie (ou des Huguenots), c’était l’artilleur qui avait tiré le premier coup de canon au siège de Toulon, et qui avait été décoré pour sa belle conduite à ce siège.
  2. Société havraise d’études diverses, Recueil des publications, t. 78-79, Le Havre, (lire en ligne), p. 83.
  3. a b c d e f et g Albert Anthiaume, Le Collège du Havre : contribution à l’histoire de l’enseignement secondaire en France et particulièrement au Havre, 1579-1865, t. 2, Le Havre, Havre-Éclair, (lire en ligne), p. 392-4.
  4. « Cote LH/558/9 », base Léonore, ministère français de la Culture

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  •   Albert Anthiaume, Le Collège du Havre : contribution à l’histoire de l’enseignement secondaire en France et particulièrement au Havre, 1579-1865, t. 2, Le Havre, Havre-Éclair, (lire en ligne), p. 392-4.
  •   Société havraise d'études diverses, Recueil des publications, t. 78-79, Le Havre, (lire en ligne), p. 83.
  • Jean-François Brianchon, L’abbé Cochet, sa mort, son inhumation, son monument, Rouen, (lire en ligne).
  • Michel Hardy, Notice biographique sur M. l'abbé Cochet : accompagnée de la nomenclature complète de ses ouvrages, Ch. Métérie, Rouen, (lire en ligne).
  • (en) Charles Roach Smith, The abbé Cochet, Londres, .
  • Jean-François Brianchon, L’abbé Cochet, ecclésiologue et antiquaire chrétien, Dieppe, (lire en ligne).
  • Julien Loth, Notice sur l’abbé Cochet, Rouen, .
  • Léon Braquehais, L’abbé Cochet au Havre, sa maison natale, hommages rendus à sa mémoire, Rouen, .
  • Marcelin Blanadet, Bibliographie de l’abbé Cochet, Paris ; Le Havre ; Rouen, , enrichie d'un portrait de l'abbé Cochet dessiné par Albert Huyot et gravé sur bois par Jules Huyot. (lire en ligne).
  • Édouard Delabarre, « Discours prononcé sur la tombe de l’abbé Cochet, à l’occasion du centenaire de sa naissance », dans Bulletin des amis des monuments rouennais, 1912.
  • Abbé Joseph Dubois, L’abbé Cochet, sa vie, son œuvre (1812-1875), Rouen, 1912.
  • François Baratte, Jacqueline Delaporte, Laurence Flavigny…, L’abbé Cochet et l’archéologie au XIXe siècle, 1er fascicule, Musée départemental des antiquités, Rouen, 1975.
  • Françoise Baratte, Jean-Pierre Darmon, Laurence Flavigny…, L’abbé Cochet archéologue, 2e fascicule, Musée départemental des antiquités, Rouen, 1975.
  • André Fouré, L’Abbé Cochet (1812-1875) vice-président de la commission départementale des antiquités : sa personnalité, son œuvre, Rouen, 1975.
  • Pierre Aubé : « Un dialogue de précurseurs : l’abbé Jean-Benoit Cochet et Jacques Boucher de Perthes à travers leur correspondance », Bulletin de la Société d’émulation d’Abbeville, tome XXIV, fasc. 5, 1979. La copie complète est conservée à la Bibliothèque municipale de Rouen.
  • « Rouen fête le centenaire de l’abbé Cochet, créateur de l’archéologie mérovingienne en Normandie », dans Archeologia (ISSN 0570-6270), no 84, .
  • Élisabeth Chirol, L’Abbé Cochet et la Normandie archéologique, Rouen, 1976.

Liens externes modifier