Abénaquise (navire)

Abénaquise
illustration de Abénaquise (navire)
Plan partiel de l’Abénaquise dressé en 1758 après sa capture par la Royal Navy

Autres noms HMS Aurora
Type Frégate
Histoire
A servi dans Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Quille posée [1]
Lancement
Statut Démantelée en 1763[1]
Équipage
Équipage 300 à 350 hommes[2]
Caractéristiques techniques
Longueur 46,8 m
Maître-bau 12,5 m
Tirant d'eau 5,18 m
Déplacement 650 t
Propulsion Voile
Caractéristiques militaires
Armement 36 canons
Pavillon Royaume de France

L'Abénaquise est une grosse frégate de 36 canons de la marine royale, construite par René-Nicolas Levasseur à Québec. C'est l'un des rares bâtiments de guerre français du XVIIIe siècle construits au Canada. Lancée en 1756, elle est perdue l'année suivante pendant la guerre de Sept Ans.

Sa construction et son armement modifier

 
Le dispositif défensif français à Louisbourg en 1757. L’Abénaquise participe à la défense du port dans l'escadre de Dubois de La Motte.

Le navire doit son nom à la tribu canadienne des Abénaquis[1]. Alors que les bâtiments de ce type sont généralement achevés en moins d'un an, sa construction est assez longue puisque l’Abénaquise est mise sur cale en à Québec et n'est lancée qu'en .

Elle porte 8 canons de 18 livres et 28 canons de 12 livres[3]. La présence de canons de 18 livres est exceptionnelle sur une frégate au milieu du XVIIIe siècle, ce type d'armement étant normalement réservé aux vaisseaux de ligne type 74 canons. Les frégates françaises les mieux armées à cette époque portent du canon de 12 livres, et nombre d'entre elles, souvent anciennes, sont équipées de plus petits calibres. Avec cet armement, l’Abénaquise est donc proche du petit vaisseau de ligne souvent dit de « quatrième rang ».

Une courte carrière militaire modifier

L’Abénaquise est armée à Québec en avec l’équipage du Léopard[1]. Son premier commandant est le capitaine Gabriel Pellegrin[4]. Pendant l’été, l’Abénaquise est envoyé à Louisbourg, sur l’Ile Royale, où elle arrive le . Le , le navire part pour Brest afin de rapatrier des soldats blessés au début de la guerre qui vient de reprendre avec l’Angleterre[1].

En 1757, elle repart pour Louisbourg sous le commandement du lieutenant de vaisseau Mac Carthy. Elle fait partie d’une petite escadre de quatre vaisseaux et deux frégates aux ordres du capitaine Joseph-François de Noble du Revest qui doit rallier le port de Louisbourg. Cette force quitte Toulon le et passe dans l’Atlantique le en repoussant six vaisseaux anglais qui veulent lui barrer la route à Gibraltar[5]. Elle arrive à Louisbourg le et se combine à deux autres escadres arrivées séparément. La traversée s'est faite très rapidement jusqu'à la Petite ferme sur la Côte de Beaupré[6]. L’Abénaquise stationne pendant tout l’été à Louisbourg, intégrée à la puissante concentration navale de Dubois de La Motte qui défend la place.

Le , une violente tempête s'abat sur la région. Bien qu'à l'abri dans le port, elle heurte une roche et doit être mise en carène pour en vérifier la coque[5]. Le , elle repart de Louisbourg pour la France mais elle est séparée de l’escadre par le mauvais temps. Le , elle est prise par le HMS Unicorn dans les atterrages de Brest[1]. Elle est rebaptisée HMS Aurora et sa carène sert de modèle à deux types de frégates anglaises. Elle est démolie en [1]. L’Abénaquise fait partie des cinquante-six frégates perdues par la France lors de la guerre de Sept Ans[7]. Le bâtiment est parfois orthographié Abénakise[1].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g et h Lieutenant de vaisseau Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la Flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t.1, de 1671 à 1870, éditions LTP, 2005, p.2.
  2. Le ratio habituel, sur tous les types de navire de guerre au XVIIIe siècle est d'en moyenne 10 hommes par canon, quelle que soit la fonction de chacun à bord. C'est ainsi qu'un 100 canons emporte 1 000 hommes d'équipage, un 80 canons 800 hommes, un 74 canons 740, un 64 canons 640, etc. L'état-major est en sus. Ce chiffre peut cependant varier considérablement en fonction des pertes au combat et/ou par maladie et/ou par désertion. Il peut être aussi beaucoup plus élevé si le bâtiment sert de transport en embarquant un gros contingent d'infanterie, ce qui est courant pendant la guerre de Sept Ans Acerra et Zysberg 1997, p. 220.
  3. Jean-Michel Roche mentionne aussi deux canons de 6 livres, ce qui en fait un navire de 38 canons. Cet écart n’est pas expliqué, à moins que la puissance de ces pièces de petit calibre ne soit considérée comme négligeable. Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la Flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t.1, de 1671 à 1870, éditions LTP, 2005, p.2.
  4. Eccles 1972, p. 123.
  5. a et b Troude 1867-1868, p. 341-344.
  6. Grâce au pilote Pellegrin, capitaine de port à Québec qui en était à sa quarante-deuxième traversée.
  7. Trente-sept frégates prises par l'ennemi ; dix-neuf frégates brûlées ou perdues par naufrage. Chiffres donnés par Vergé-Franceschi 2002, p. 1327.

Voir aussi modifier

Sources et bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles connexes modifier