Association nationale des
victimes d’adoptions illégales
Logo de l’association
Cadre
Forme juridique Association caritative, d’utilité et de droit publics (ONG), enregistrée près le ministère de l’intérieur[1]. Association ou organisme pour la défense des droits et des libertés[1].
But Permettre aux mères et enfants — illégalement ou abusivement séparés, enlevés ou séquestrés, dès leurs naissances, au cours de l'ère franquiste, voire bien au-delà — de reconstituer leurs parcours existentiels, recouvrer leurs racines, reconstruire leurs passés, afin d’en réassortir les diverses déclinaisons intrinsèques aux réalités factuelles de leurs identités originelles, en sus de rétablir leurs filiations généalogiques et génétiques respectives.
Zone d’influence juridique, légal, politique, généalogique, historique, investigations, class action
Fondation
Fondation
Fondateur Juan Luis Moreno & Antonio Barroso
Origine Drapeau de l'Espagne Espagne
Identité
Siège Madrid
Structure Association à but non lucratif.
Asociación sin animo de lucro.
Président Antonio Barroso
Secrétaire général Adolfo Gallego
Affiliation européenne Cadix, Murcie, Barcelone, pays basque, Castille-et-León, Castille-La Manche, Estrémadure, îles Baléares, îles Canaries.
Méthode Soutien psychologique, financier, juridique des plaignants & des victimes dans leurs incessantes quêtes de la vérité concernant leurs origines factuelles, la reconstruction de leurs généalogies conformes et l’accomplissement de leurs démarches reconstructives, visant à agir tant sur les plans administratifs et judiciaires, qu’au niveau de l’organisation et de la planification de tests ADN à grande échelle.
Slogan Association nationale des victimes d’adoptions illégales. Asociación Nacional de Afectador por Adopciones Irregulares.
Site web anadir.es

Anadir — Association nationale des victimes d’adoptions illégales[2] — est une association espagnole, à but non lucratif, fondée par Juan Luis Moreno et Antonio Barroso ; son but est de permettre aux mères et aux enfants, illégalement séparés, dès leurs naissances, de reconstituer leurs filiations généalogiques et génétiques respectives, en dépit d’un incontournable imbroglio administratif, auquel les mandants et postulants sont enclins à se heurter, attendu que la plupart des registres d’état civil, actes de naissances et autres documents officiels auraient été sciemment falsifiés, voire effacés[3],[4]. Ces « dépouillements intentionnels de progénitures[3] » — qui se chiffreraient par dizaines de milliers[4] ... voire davantage — auraient eu cours durant le régime franquiste, initialement pour des raisons idéologiques[5] et politiques, avant de se muer, après la mort de Franco, en un commerce vénal[4] et illégal, avec la complicité, activement impliquée, de diverses instances ecclésiastiques circonscrites et de sœurs séculières[4],[6].

Le sujet — exhumé par un film espagnol[7], diffusé par la télévision espagnole puis, plus intensivement essaimé, à partir des années 2010[4],[6] — reste cependant tabou en Espagne[8].

Les victimes espèrent des suites judiciaires, via le dépôt de plusieurs plaintes[9],[4]. ANADIR assiste et accompagne l'ensemble des protagonistes dans leurs démarches, tout en leur procurant un soutien psychologique, juridique et financier. L'association œuvre également activement en faveur d’une mobilisation des autorités judiciaires et politiques, tout en leur enjoignant de facto de se départir du carcan, voire de l’opprobre, dont cette affaire paraît encore systématiquement revêtue[4].

Le siège social de l’association se trouve à Madrid. D’autres branches coexistent à Cadix, Murcie, Barcelone, au pays basque, ainsi que dans les régions de Castille-et-León, de Castille-La Manche et de l’Estrémadure, incluant les îles Baléares et les îles Canaries.

Historique modifier

Dépouillements d'enfants modifier

Dans les années 1940 et 1950, voire jusqu’aux alentours des années 1980[9], plus de 30 000 enfants sont retirés de leurs mères[3],[4], pour des raisons idéologiques[4],[8], basées sur les thèses controversées d’un psychiatre, lui-même proche de Franco : le docteur Antonio Vallejo Nágera.

Les estimations relatives au nombre réel de ces enlèvements seraient nettement sous-évaluées et pourraient même atteindre 300 000 victimes[4],[8].

De familles républicaines, les enfants sont déclarés comme étant mort-nés[4], puis placés dans des familles franquistes[4],[8],[9]. Cette pratique, quasi systématique, s’opère avec la complicité du personnel hospitalier, sous l’égide conjointe de diverses autorités religieuses[4],[8].

Idéologie modifier

En 2002, un film[5] relate et explore les expérimentations du docteur Vallejo : « Les enfants perdus du franquisme[5],[7],[6]». Ce reportage décrit une situation expérimentale, dans laquelle les enfants des républicains ne peuvent rester avec leur mère génitrice au-delà de trois ans. Ces enfants sont ensuite pris en charge par une institution catholique, qui leur inculque une idéologie en tout point opposée à celle de leurs parents[3]. Très souvent, d’ailleurs, ces derniers perdent leur trace. Sans aucun fondement scientifique, le rapport déclare :

« [...] Les relations intimes existant entre le marxisme et l’infériorité mentale sont évidentes et concluent, sur la base de ce postulat, que la mise à l’écart des sujets, dès l’enfance, pourrait affranchir la société de cette idéologie… »

— Dr Antonio Vallejo Nágera, médecin psychiatre

Vénalité modifier

Après la mort de Francisco Franco, le dessein — initialement idéologique[5] et, notamment, basé sur les thèses susmentionnées[3] — laisse subséquemment la place à une finalité essentiellement lucrative[4],[8],[9].

Filmographie modifier

Notes et références modifier

  1. a et b (es) Asociación registrada por el ministerior de interior, anadir.es — consulté le 25 août 2011.
  2. (es) En espagnol : Asociación Nacional de Afectador por Adopciones Irregulares.
  3. a b c d et e (fr) [PDF] L’innommable scandale des bébés volés : En Espagne, entre 1940 et 1990, des centaines de milliers de nouveau-nés ont été enlevés à leurs parents républicains pour être placés dans des familles nationalistes. La Liberté & tsr.ch, 05 août 2011. Consulté le 24 août 2011.
  4. a b c d e f g h i j k l m et n (fr) [vidéo] Reportage sur les enfants volés du franquisme : l’un des derniers grands tabous d’Espagne, 19h30 le journal, tsr.ch, 10 janvier 2010.
  5. a b c et d (ca) Els nens perduts del franquisme, tv3.cat, CCRTV Interactiva, S.A., Televisió de Catalunya, S. A. Consulté le 24 août 2011.
  6. a b et c (fr) [vidéo] Histoire vivante — Les enfants volés du franquisme, tsr.ch (via le cache de google) : un film de Montse Armengou & Ricard Belis i Garcia, diffusé dans la soirée du dimanche 7 août 2011, par la Télévision suisse romande, via le canal TSR 2, dans le cadre de la série des émissions culturelles intitulées : « Histoire vivante ». Durée : 57:18. N. B. Le délai de diffusion, en streaming vidéo, est échu depuis le 14 août 2011.
  7. a et b (ca) [vidéo] Els nens perduts del franquisme – Les enfants perdus du franquisme. Réalisation : Ricard Belis i Garcia. Musique : Victor Cortina. Production : Muntsa Tarres, 2004. Durée : 30 min.
  8. a b c d e et f (fr) [vidéo] « Les enfants volés du franquisme », Arte, (consulté le )
  9. a b c et d (fr) « Bébés volés du franquisme : les victimes espèrent une enquête », Le Nouvel Observateur, (consulté le )

Lien externe modifier