Association pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus de l'Algérie française

(Redirigé depuis ADIMAD)
Association pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus de l'Algérie française
Histoire
Fondation
20 décembre 2004
Cadre
Sigle
ADIMADVoir et modifier les données sur Wikidata
Forme juridique
Domaine d'activité
Autres organisations fonctionnant par adhésion volontaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Pays
Organisation
Président
Jean-François Collin
Site web
Identifiants
RNA
SIREN

L'Association pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus de l'Algérie française (Adimad) est une association française visant à, selon ses statuts « défendre, par tous les moyens légaux, la mémoire de tous les martyrs et de toutes les victimes des ennemis de l’Algérie française »[1].

Née en 1967, rassemblant notamment les anciens membres de l'Organisation de l'armée secrète, elle fait partie selon les historiens du « lobby mémoriel » demandant une « rectification de l’histoire de la colonisation » et des « réparations matérielles des torts faits » aux rapatriés pieds-noirs et harkis.

Historique modifier

L'idée d'une association pour la défense des anciens membres de l'OAS serait née en 1965 à la prison de la santé, avec la bénédiction du général Salan[2].

Une première association « Adimad de la Région Parisienne » est créée le 14 novembre 1967[3],[2] avec à sa tête successivement Bertrand de Sèze, le colonel Jean Gardes, le capitaine Jean Assémat, Guy Lamarque et Jean Favarel.

Une deuxième association « Adimad des Bouches du Rhône » est créée le 16 avril 1968[4] avec à sa tête Jean-Paul Piclet, puis Jean-François Collin. Cette association change de nom en 2003 pour « Adimad Sud »[5].

Le 22 novembre 2003, les deux associations fusionnent pour former l'Adimad[réf. nécessaire]. Elle revendique 750 membres en 2005, et est alors présidée par Jean-François Collin, ancien conseiller municipal Front national de Hyères[2], auparavant sous-lieutenant des commandos parachutistes pendant la guerre d'Algérie, participant au putsch d'Alger d'avril 1961, et à l'origine de l'attentat de l'OAS contre Yves Le Tac, soutien de de Gaulle[6].

Pour les historiens, cette association fait partie du « lobby pied-noir » qui rassemble quelques associations extrémistes de rapatriés d'Algérie qui font du lobbying auprès des responsables politiques pour obtenir des avantages en échange de leur soutien[7]. Les membres de l'ADIMAD ne sont pas tous rapatriés ou descendants de rapatriés, et militent surtout pour « l'indemnisation des "exilés politiques" de l'OAS et des hommages aux fusillés de cette organisation »[6],[8].

 
Médaille de l'Adimad portant la mention « Organisation armée secrète: les combattants de l'Algérie française »

L'organisation célèbre des messes à l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, bastion de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X à Paris.

Controverses modifier

Stèle de Marignane (2005) modifier

L'organisation s'est fait connaître en 2005 par sa volonté d'ériger dans le cimetière de Marignane une stèle à la mémoire des « Fusillés et combattants morts pour que vive l'Algérie française »[9], en hommage en fait à l'organisation terroriste OAS[10]. La municipalité de Marignane, dont le maire est Daniel Simonpieri, élu sous l'étiquette Mouvement national républicain (MNR), donne dans un premier temps son accord pour l'érection de cette stèle dont l'inauguration doit avoir lieu le 6 juillet 2005[11].

Devant les critiques de la Ligue des droits de l'homme, du président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Michel Vauzelle[12], de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) qui juge cette érection « scandaleuse », d'Hamlaoui Mekachera, ou du préfet Christian Frémont ainsi que de partis politiques algériens[12], le préfet de police interdit la cérémonie pour trouble à l'ordre public. Le 6 juillet, le cimetière est bloqué par la police alors que 600 sympathisants de l'association s'y rendent[13].

La stèle est cependant érigée en 2005, puis retirée sur décision du tribunal administratif en 2008[14]. L'association retire ensuite trois dates et redresse la stèle en 2011, à la suite de l'accord du conseil municipal en 2010[14]. Le référé du préfet visant à annuler cette autorisation est rejeté en avril 2011[15].

Flamme du Soldat inconnu (2006) modifier

 
Tombe du Soldat inconnu sous l'arc de Triomphe de l'Étoile.

En 2006, l'Adimad obtient l'autorisation d'allumer la flamme du soldat inconnu sous l'arc de triomphe de l'Étoile à Paris[16] avant que la préfecture de police ne l'interdise.

Bibliographie modifier

Notes et références modifier

  1. « Détail d'une annonce | Associations — Journal Officiel », sur www.journal-officiel.gouv.fr (consulté le )
  2. a b et c « L'ADIMAD »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Ligue des droits de l'homme - Section de Toulon
  3. « JORF n° 0274 du 25 novembre 1967 - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  4. « JORF n° 0100 du 28 avril 1968 - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  5. « Détail d'une annonce | Associations — Journal Officiel », sur www.journal-officiel.gouv.fr (consulté le )
  6. a et b Valérie Esclangon-Morin, François Nadiras, Sylvie Thénault. « Les origines et la genèse d'une loi scélérate » dans: Claude Liauzu, Gilles Manceron, La colonisation, la loi et l'histoire (Préface de Henri Leclerc), Syllepse, 2006, 23-24
  7. Pascal Héroux, « La loi mémorielle de 2005 et la réaction des historiens. Perspective sur la pédagogie de la mémoire dans les cours d’histoire », Mémoire de maîtrise en histoire, Université de Montréal,‎ (lire en ligne)
  8. Marianne Ellingsen Kvig, Thèse, Faculté des sciences humaines, Université d'Oslo, 2007, 19.
  9. Jacques Leclercq (2008).
  10. « après le démantèlement de la stèle OAS de Marignane »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Ligue des droits de l'homme - Section Toulon,
  11. Derrière les lignes du Front. Immersions et reportages en terre d'extrême droite, Jean-Baptiste Malet, Golias, 2012 (ISBN 978-2354721374)
  12. a et b « Stèle à la gloire de l’OAS: Le maire de Marignane reporte son inauguration – Algeria-Watch », sur algeria-watch.org (consulté le )
  13. (en-GB) « Algeria memorial ceremony blocked », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. a et b E.EB., « La stèle de l'Adimad va retourner devant le tribunal », La Provence,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. E.EB., « Stèle de l'Adimad : le référé du préfet a été rejeté », La Provence,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Des nostalgiques de l'OAS sur la tombe du Soldat inconnu ? - L'Humanité », sur https://www.humanite.fr, (consulté le )

Voir aussi modifier

Liens externes modifier