9e régiment d'artillerie (France)

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9e régiment d’artillerie
Image illustrative de l’article 9e régiment d'artillerie (France)
Le colonel Ruffey, commandant le 9e RAC, vers 1901.

Création 1829
Dissolution 1940
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d’artillerie
Inscriptions
sur l’emblème
La Moskova 1812
Constantine 1837
Sébastopol 1854-1855
Magenta 1859
Ypres 1914
Verdun 1916
Guerres Guerres napoléoniennes
Conquête de l'Algérie
Guerre de Crimée
Campagne d'Italie (1859)
Guerre de 1870
Première Guerre mondiale
Guerre du Rif
Seconde Guerre mondiale

Le 9e régiment d'artillerie (9e RA) (également appelé 9e régiment d'artillerie à pied) est un régiment d'artillerie de l'Armée de terre française créé en 1829.

Création et différentes dénominations modifier

  • 1794 : création du 9e régiment d'artillerie à pied
  • 1795 : dissolution
  • 1810 : création du 9e régiment d'artillerie à pied à partir de l'artillerie à pied de l'armée du Royaume de Hollande
  • 1814 : dissolution
  • 1829 : création du 9e régiment d'artillerie
  • 1854 : 9e régiment d'artillerie monté[1]
  • 1872 : 9e régiment d'artillerie[1]
  • 1883 : 9e régiment d'artillerie de campagne (RAC)[2]
  • 1917 : 9e régiment d'artillerie de campagne porté (RACP)[3]
  • 1924 : dissout, forme le 311e régiment d'artillerie portée
  • 1924 : simultanément, le 276e régiment d'artillerie de campagne devient 9e régiment d'artillerie divisionnaire (RAD)
  • 1927 : dissout
  • 1939 : mobilisation comme 9e régiment d'artillerie divisionnaire (RAD)
  • 1940 : dissout

Colonels et chefs de corps modifier

  •  : Auguste Louis Marcel d'Esclaibes d'Hust
  • 1901 : Pierre Xavier Emmanuel Ruffey
  • octobre 1914 : colonel Dirat[4]
  • novembre 1914 - ? : colonel Barbier[4]
  • 1919 : lieutenant-colonel Mengin[5]
  • 1940 : lieutenant-colonel Bartin[6]

Historique des garnisons, combats et batailles modifier

Les origines modifier

Le no 9 a été porté pour la première fois, et simultanément dans l'artillerie, par un régiment d'artillerie à pied et un régiment d'artillerie à cheval, qui s'étaient formés spontanément en 1794, avec des compagnies de canonniers volontaires.
Le 9e régiment d'artillerie à pied, qui avait pour chef de brigade un officier nommé Ducellier, était cantonné dans le département du Nord, et jusqu'à Anvers. Après la perte de la Belgique, la bataille de Neerwinden et l'évacuation de Bruxelles, les conventionnels chargés de la guerre décident d'intégrer aux armées de la République les troupes du comité militaire Belge. Le comité militaire des Belges et Liégeois unis, de Lille, organise, depuis la déclaration de guerre d'avril 1792, des unités constituées de volontaires Belges et, en particulier, trois "squelettiques" bataillons d'artillerie qui sont, finalement, versé au 9e régiment d'artillerie[7]. Ce régiment à pied ne semble pas avoir vécu au-delà de la loi d'organisation du [1].
Le 9e régiment d'artillerie à cheval s'est maintenu jusqu'au [réf. souhaitée].

Ce no 9 est repris, le , par le régiment à pied de l'artillerie hollandaise, à la suite des 8 régiments d'artillerie à pied français.
Ce corps, mis à 22 compagnies comme les régiments français, était commandé par le colonel David Ésaïe Bode, qui est fait prisonnier en 1813, et a été remplacé par le colonel Cottin. Celui-ci n'a jamais paru au corps.
Le dépôt avait été transporté, en 1812, de La Haye à Douai, et le corps a fourni son contingent aux armées de Russie qui a été engagé aux batailles de Smolensk, de Polotsk, de la Moskova, de Krasnoï et de la Bérésina. Durant la campagne d'Allemagne, il participe aux batailles de Lützen, de Kulm, de Leipzig (16 au 19 octobre 1813) et d'Hanau puis lors de la campagne de France à la bataille de Montereau.
Il est licencié le après la première abdication de Napoléon Ier. Les hommes d'origine étrangère retournèrent dans leur patrie, et les autres, ainsi que les cadres des compagnies, sont entrés dans la réorganisation des huit régiments à pied français.

De 1829 à 1848 modifier

Le « 9e régiment d'artillerie » actuel est formé à Metz, le , et il peut à la rigueur se considérer comme le continuateur du 4e régiment d'artillerie à cheval[réf. nécessaire], qui lui a cédé son colonel, le comte d'Esclaibes, une partie de son état-major, et ses trois premières compagnies. Les autres éléments qui entrèrent dans la composition du 9e RA sont :

Depuis sa formation, le 9e régiment d'artillerie a occupé les garnisons de Metz en 1829, Valence en 1834, Toulouse en 1839, Strasbourg en 1843, et à Rennes en 1848.

En 1830, les 4e, 10e et 11e batteries débarquent à Sidi-Ferruch dans le cadre de la campagne d'Alger et sont engagées à la bataille de Staoueli, à la prise d'Alger en 1830 et à l'expédition de Bône en 1832. Ces batteries rentrent en France en 1830, 1831 et 1832.

Le , la 8e batterie rejoint l'Algérie et participe à l'expédition et à la prise de Constantine.

Second Empire modifier

Le régiment occupe les garnisons, de Bourges en 1850, de Metz en 1858, de Vincennes en 1862, de Douai en 1866, et de Besançon en 1869.

En 1854, le 9e RA est resté régiment monté, conserve 8 de ses batteries, et reçoit 5 batteries du 5e régiment d'artillerie, 2 batteries du 8e régiment d'artillerie, et 1 batteries du 14e régiment d'artillerie. Il verse ses 4 batteries à pied au 1er régiment d'artillerie, et ses 2 batteries à cheval 17e régiment d'artillerie.

Dans le cadre de la guerre de Crimée, il est affecté à l'armée d'Orient et participe à l'expédition de la Dobroudja[8] et à la bataille de l'Alma en 1854, au siège de Sébastopol, à l'expédition du bas-Dniepr et à la bataille de Malakoff.

En 1859-1860 il participe à l'expédition du Maroc et à l'expédition de Chine et en 1862 à l'expédition du Mexique.

Affectées à l'armée du Rhin durant la guerre franco-prussienne de 1870, 4 batteries du régiment combat à Wissembourg et Frœschwiller-Wœrth après laquelle les 6e, 7e, 8e et 9e batteries qui restent pour couvrir la retraite de l'armée.
Les batteries affectées à l'armée de Châlons participent à la bataille de Sedan[1].

Les autres batteries non-embrigadées dans ces deux armées, faites prisonnières, se trouvent :

De 1871 à 1914 modifier

Le régiment occupe les garnisons de Toulouse en 1872, et de Castres en 1874, sur le site de Lardaillé[9].

En 1872, il garde 9 batteries, et reçoit 2 batteries à cheval du 18e régiment d'artillerie, et versé 5 batteries montées au 18e régiment d'artillerie, une batterie à pied au 19e régiment d'artillerie, et 2 batteries montées au 22e régiment d'artillerie.

En 1873, il reçoit encore une batterie à cheval du 18e régiment d'artillerie, cède une batterie au 19e régiment d'artillerie, 2 batteries au 34e régiment d'artillerie, et une batterie au 3e régiment d'artillerie. Ainsi constitué, il fait partie de la 16e brigade d'artillerie.

En 1881, le régiment participe à l'expédition de Tunisie et l'année suivante à l'expédition du Sud-Oranais[10]

Première Guerre mondiale modifier

En casernement à Castres

Affectation : artillerie du 16e corps d'armée

Composition : 4 groupes de 12 batteries de canons de 75 (48 canons).

1914 modifier

Il quitte Castres le [11],[9]. Les groupes 1 à 4 du régiment, soit 12 batteries de 4 canons de 75, rejoignent l'AC/16, l'artillerie du 16e corps d'armée[3].

Deux autres groupes auront un parcours distinct du régiment. Un groupe de renforcement, mobilisé à Castres en , rejoint en avril 1917 le 256e RAC. Un autre groupe, formé à Castres en novembre 1914, rejoint en avril 1917 le 203e RAC[3].

1915 modifier

En juin 1915, les 2e et 4e groupes rejoignent l'artillerie divisionnaire de la 16e division d'infanterie coloniale, artillerie divisionnaire qui deviendra le 209e RAC en 1917. Ils sont remplacés par deux groupes équipés de canons de 90, l'un issu du 38e RAC et qui devient 4e groupe, l'autre étant le groupe territorial du 9e RAC qui était à l'AD/96T, l'artillerie divisionnaire de la 96e division d'infanterie territoriale, et qui devient le 2e groupe[3].

1916 modifier

Le 3e groupe rejoint l'artillerie divisionnaire de la 161e DI en octobre 1916. L'AD/161 devient en avril 1917 le 267e RAC[3].

Le 4e groupe rejoint l'artillerie divisionnaire de la 164e DI en novembre 1916. L'AD/164 devient en avril 1917 le 232e RAC[3].

1917 modifier

En novembre 1917, le régiment devient un régiment d'artillerie de 75 portés, à trois groupes[3].

1918 modifier

Entre-deux-guerres modifier

Le régiment devient en janvier 1924 le 311e régiment d'artillerie portée, à l'armée du Rhin. Simultanément, le 276e régiment d'artillerie, artillerie de la division marocaine, prend le numéro 9. Le nouveau 9e régiment d'artillerie divisionnaire est rattaché au 32e corps d'armée et détaché à l'armée du Rhin[12].

Avec la division marocaine, le 9e RAD est engagé dans la Guerre du Rif[13]. Il est dissous le [14].

Seconde Guerre mondiale modifier

Régiment de réserve, le 9e régiment d'artillerie divisionnaire est recréé le au centre mobilisateur d'artillerie no 16 de Castres et Montpellier. Son régiment frère, le 209e régiment d'artillerie lourde divisionnaire (RALD), est également formé dans ce centre mobilisateur. Ils font partie de la 66e division d'infanterie alpine[15].

Le régiment reçoit en renfort sa batterie divisionnaire antichar (10e batterie), à six 75 de campagne, en novembre 1939[16].

Avec deux groupes muletiers de 75, le 9e RAD est rattaché à la 8e division légère d'infanterie coloniale le , en pleine bataille de France. La 8e DLIC, créée à partir d'unités diverses de l'armée des Alpes, est envoyée dans la précipitation soutenir le front du Nord-Est percé par les Allemands. Débarquée les et à Bréval et Épône, la division retraite jusqu'en Dordogne, en gardant sa cohésion[6]. Fin juin, le Ier groupe est détaché auprès de la 85e division d'infanterie d'Afrique[17].

Le IIIe groupe du 9e RAD reste à la 66e DI[16].

Étendards du régiment modifier

Le premier étendard du 9e régiment d'artillerie, passé au 311e régiment d'artillerie, porte les inscriptions[18] :

L'étendard du 9e régiment d'artillerie « de deuxième formation » reprend les inscriptions du 276e régiment d'artillerie, ex-artillerie divisionnaire de la division marocaine[18] :

Distinctions modifier

L'étendard du 9e régiment d'artillerie de campagne de 1re formation est décoré de la médaille militaire, et les soldats portent la fourragère aux couleurs de cette décoration. L'ancien 276e régiment d'artillerie a reçu les mêmes récompenses[14].

Personnalités modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Sources et bibliographie modifier

  • Georges Bernache-Assollant et Jacques-Irénée Courtieu, Historique du 9e régiment d'artillerie, Berger-Levrault, , 490 p.
  • Lieutenant-colonel Mengin, Historique du 9e régiment d'artillerie de campagne. Août 1914 -- novembre 1918, Albi, Impr. éd. Julien, 13 p., lire en ligne sur Gallica
  • Maurice Loir, Au drapeau ! Récits militaires extraits des mémoires de G. Bussière et E. Legouis, du Cte de Ségur, du maréchal Masséna, du général Vte de Pelleport,... et des journaux, , 312 p. (lire en ligne), p. 297 et suivantes
  • Louis Susane : Histoire de l'artillerie Française
  • Historiques des corps de troupe de l'armée française (1569-1900)

Notes et références modifier

  1. a b c et d Historiques des corps de troupe de l'armée française (1569-1900), Paris, Berger-Levrault, (lire en ligne), p. 692-693
  2. « 1- L'artillerie de la métropole », sur artillerie.asso.fr (consulté le ).
  3. a b c d e f et g « Parcours des régiments d'artillerie durant 1914 1918, 14/18 », sur www.chtimiste.com (consulté le )
  4. a et b Mengin, p. 4.
  5. Mengin, p. 10.
  6. a et b Maurice Rives, « Les combattants de l'honneur », L'Ancre d'Or,‎ , p. 27-38 (lire en ligne)
  7. les Artilleries Française de la révolution et du premier Empire. Edition HEIMDAL.
  8. GRAVURE 1864. GUERRE DE CRIMEE. EXPEDITION FRANCAISE DANS LA DOBRUTSCHA, 1854...
  9. a et b « Castres. 1914 : le 9e RAC a perdu 402 hommes », sur ladepeche.fr (consulté le )
  10. Sud oranais, journal d'un légionnaire treize mois de colonnes pendant l'insurrection 1881-1882
  11. Mengin, p. 1.
  12. « Regroupement des unités d'artillerie », Revue d'artillerie,‎ , p. 95-101 (lire en ligne)
  13. « Les militaires des réserves peuvent s'engager au Maroc pour la durée des opérations », Le Télégramme des Vosges,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  14. a et b Auguste Édouard Hirschauer, « Annexe 2 : Notice Historique », dans Rapport fait au nom de la Commission de l'armée, chargée d'examiner le projet de loi adopté par la chambre des députés, relatif à la constitution des cadres et effectifs de l'armée, Impressions du Sénat (no 263), (lire en ligne), p. 220-221, 224-225
  15. « Regiments d'Artillerie », sur www.atf40.fr (consulté le )
  16. a et b Service historique de l'Armée, Les grandes unités françaises : historiques succincts (en), vol. 2, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 767-770
  17. Service historique de l'Armée, Les grandes unités françaises : historiques succincts (en) (GUF), vol. 3, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 171-173
  18. a et b Décision no 12350/SGA/DMPA/SHD/DAT relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées (no 27), (lire en ligne), p. 90
  19. Nécrologie du général de division Dubouays de la Bégassière, page 310