9e escadrille
Création
Dissolution actuellement
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Allégeance  Armée belge
Branche Composante air
Rôle instruction
Garnison Base aérienne de Beauvechain
Devise Boutez en avant (Get In)
Équipement Aermacchi SF.260

La 9e escadrille (néerlandais : 9de Smaldeel) est une escadrille d'entrainement qui constitue avec la 5e escadrille la Basic Flying Training School de la composante aérienne de l'armée belge.

Historique modifier

Première Guerre mondiale modifier

Les origines de l'escadrille modifier

La 9e Escadrille de Chasse était à l'origine la 1re Escadrille de Chasse, qui fut créée en comme la première escadrille dédiée à la "chasse" de l'Aviation Militaire Belge. Le , alors qu'elle est stationnée sur l'aérodrome de Les Moëres près de Furnes, elle subit une réorganisation et devient la 9e escadrille. Elle hérite du matériel et du personnel de la 1re escadrille et reprend également son emblème (un chardon) et sa devise (Nemo me impune lacessit). La flotte est majoritairement constituée de Hanriot HD.1 et de quelques Sopwith Camel[1]. Elle formait alors avec les 10e et 11e escadrilles un groupe de chasse surnommé le Groupe Jacquet d'après son commandant, le capitaine Fernand Jacquet. Dirigée par le capitaine Walter Gallez[2], la 9e escadrille compta de nombreux pilotes devenus célèbres dans ses rangs parmi lesquels : Willy Coppens[3] (qui fut également le premier pilote belge à peindre une "Cocotte" sur son appareil), Jan Olieslagers[4], André de Meulemeester[1],[5].

 
Jan Olieslagers devant un Sopwith Camel de la 9e escadrille
 
Hanriot-Dupont 1 de la 9e escadrille en 1919
 
carte de la Belgique avec les différents aérodromes où furent basés la 9e escadrille

Opérations modifier

Au début de la Première Guerre mondiale, l'Aviation Militaire Belge était basée sur le bout de territoire non-occupé et avait surtout une mission de support d'une armée défensive. C'est seulement en que l'armée belge progressa sur le terrain[6]. Pour supporter l'offensive, la 9e escadrille fut transférée à Moerkerke près de la frontière belgo-néerlandaise en [1],[7]. À la fin de la guerre, l'escadrille était créditée de 51 victoires homologuées dont 41 contre des ballons d'observation ennemis[7]. 3 pilotes furent blessés au combat ou capturés[8].

Entre-deux-guerres modifier

Après l'armistice, la 9e escadrille fut basée à Berchem-Sainte-Agathe, dans la banlieue de Bruxelles. En 1919, elle fut déplacée à Schaffen près de Diest et est intégrée au Second Groupe de Chasse. L'escadrille se voit dotée de Fokker D.VII, récupéré des allemands comme réparation des dommages de guerre. En , l'escadrille se voit équipée de SPAD XIII et ensemble avec la 10e escadrille forme le 4e Groupe. En , elle reçoit les nouveaux Nieuport-Delage NiD 29 et est renommé en 2e escadrille durant l'année 1924[9]
En 1935, les escadrilles stationnées sur l'aérodrome de Bierset sont réorganisées et deviennent les 9e et 11e escadrilles du 5e Groupe du 1er Régiment aéronautique. Initialement équipés de Breguet 19, elles reçoivent rapidement les Renard R-31 de fabrication belge. Son rôle passe du bombardement à l'observation. En 1938, le symbole "Sioux" apparait sur l'appareil de Roger Delannay. Sur les avions de la 9e escadrille, le "Sioux" est cerclé de bleu[10]. La devise de l'escadrille est alors « Ténacité ».

Seconde Guerre mondiale modifier

Juste avant le déclenchement de la seconde guerre, 11 escadrilles furent affectées au 6e Groupe. La 9e escadrille fut la seule unité volante du 5e Groupe qui était maintenant sous les ordres du Commandant Breulhez. Pour améliorer la mobilité et le déploiement, chaque groupe se vit adjoindre une escadrille de maintenance, un train de campagne de 25 véhicules et une unité anti-aérienne équipée de Bofors 40mm. Commandée par le capitaine Lekeuche, la 9e escadrille prit une part active dans la campagne des 18 jours. Au matin du , l'escadrille rejoignit son terrain d'aviation de diversion à Duras quelques heures avant le bombardement de la base aérienne de Bierset par des Dornier 17 allemands. La 9e escadrille fut une des 3 escadrilles qui continua le combat jusqu'à la reddition du . Ensemble, les 9 et 11e escadrilles exécutèrent 54 missions de combat dans lesquelles elles perdirent 3 pilotes et 11 appareils[11].

Guerre Froide modifier

Après la guerre, avec la création du 7e Wing de chasse de jour sur la base de Chièvres, la 9e escadrille fut recrée le sous le commandement du commandant Demey. Les autres unités du 7e Wing furent les 7 et 8e escadrilles. L'emblème de l'escadrille représentait une "Cocotte", à l'origine peinte sur le Nieuport 17 du major Willy Coppens[12], mais en argent sur fond vert. La devise associée, Boutez en avant fut choisie par le major Coppens en 1936 et fut traduite en anglais par le commandant du 7e Wing, le major Van Lierde pour donner Get in[13]. Elle fut d'abord dotée de Gloster Meteor F8 et le , elle volât sur des Hawker Hunter jusqu'à sa dissolution le .

Escadrille d'entrainement modifier

Saint-Trond modifier

 
SF260 avec l'insigne de la 9e escadrille

En 1971, une restructuration importante du système d'entrainement entraine la création de nouvelles escadrilles d'entrainement. La 9e escadrille est reformée le et forme avec les 7e et 11e escadrilles le Centre de Perfectionnement basé à sur la base aérienne de Brustem à Saint-Trond. Sa mission est de former les pilotes-instructeurs CM170 Fouga Magister, Lockheed T-33 et Aermacchi SF.260. Ces derniers appareils étant déployé sur l'aérodrome militaire de Goetsenhoven, un détachement de l'escadrille y fut stationné. Durant les années qui suivirent, le changement le plus notable fut le remplacement des Fouga Magister et des T-33 par des Dassault Alpha-Jet en et le changement de dénomination de l'unité le en Centre de Formation et d’Évaluation. Bien que conservant le même insigne et la même mission d'entrainement des nouveaux instructeurs, l'unité était maintenant réduite à une section détachée aux unités d'entrainement. Elle devint plus impliquée dans la standardisation des entrainements. À la demande du Instruction Command, elle effectua des inspections "Standardisation/évaluation" régulières. En 1993, les Aermacchi SF.260 M furent complétés par 9 SF260D qui étaient équipés pour le vol aux instruments. Par la suite, les instructeurs experts de l'unité développèrent un cours d'entrainement au bénéfice des pilotes nécessitant une introduction des règles de vol aux instruments dans le civil. Cette mission est toujours exercée par l'escadrille.

Beauvechain modifier

1 Wing modifier

Le , toutes les unités d'entrainement furent réunies sur la base de Beauvechain, une ancienne base de défense aérienne. Quelques années plus tard, le , le Air Force’s Tactical and Training Commands fut transformée en le COMOPSAIR et le Centre de Formation et d'Entrainement fut transféré au 1er Wing. Pendant ce temps, les instructeurs prirent une part active dans le processus d'intégration de la mise à jour des Alpha Jet. Bien que l'insigne représentant la Cocotte verte avait survécu aux différents changements dans l'organisation, le numéro de l'escadrille avait quant à lui disparu. Au début 2001, à la demande du Major Conte, l'unité récupéra son numéro original mais pour une courte durée car elle fut dissoute le et la mission de Centre d'Entrainement et d’Évaluation fut reprise par la 7e escadrille.

De 2001 à 2005, le Centre d'Entrainement et d’Évaluation exista comme une section du 1er Wing. Bien que continuant la supervision du processus d'entrainement, les différentes cours étaient donnés par les différentes escadrilles d'entrainement. Après le déménagement des Alpha-Jet vers Cazaux en 2004, le [14], le Centre d'Entrainement et d’Évaluation redevint une unité de vol et fut chargée de l'entrainement des nouveaux instructeurs sur SF260. Lentement, l'unité continua d'évoluer, d'abord en reprenant les cours de règles de vol aux instruments puis plus tard en organisant et supervisant la formation de nombreux officiers. Cette tâche devint plus importante encore après l'abandon progressif des Fouga Magister en [15]. En reconnaissance du statut d'escadrille, l'unité reçu les traditions et l'insigne de la 9e escadrille le .

Basic Flying Training School modifier

Après une nouvelle réorganisation des forces armées belges, les hélicoptères A109BA du Wing Héli, basés à Bierset, déménagèrent à Beauvechain le . Les nom et traditions du 1er Wing furent transférés au Wing Héli[16]. Ensemble, les 5 et 9e escadrilles constituent actuellement la Basic Flying Training School. Toujours basée à Beauvechain, cette école est depuis sa transformation en 2010, indépendante du 1er Wing.

Références modifier

  1. a b et c Pieters, pp. 23–24
  2. Pieters, p. 23
  3. (en) « Willy Coppens », theaerodrome.com (consulté le )
  4. (en) « Jan Olieslagers », theaerodrome.com (consulté le )
  5. (en) « André de Meulemeester », theaerodrome.com (consulté le )
  6. Pieters, pp. 9–10, 15, 17
  7. a et b http://www.theaerodrome.com/services/belgium/9me.php Consulté le 30 août 2010.
  8. Pieters, pp. 14; 23–24
  9. Blasons Familiers, p. 34
  10. Blasons Familiers, p. 130
  11. Sous nos Ailes, p.139
  12. Blasons Familiers, p. 43
  13. Blasons Familiers, p. 44
  14. (nl) Het Belang van Limburg "Luchtmachtbasis Bevekom wuift de Alpha-Jet" du 14 septembre 2005
  15. Het Belang van Limburg "Laatste vlucht van de Fouga" 26 juin 2007
  16. La Libre Belgique: Les hélicoptères Agusta en vol le 13 septembre. 25 août 2010

Lien externe modifier

Sources modifier

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « 9 Squadron (Belgian Air Force) » (voir la liste des auteurs).
  • Champagne, Jacques P. & Detournay, Gaston L. Blasons Familiers d'une Chevalerie Nouvelle. Éditions CARACTERE – Arlon
  • Mangin, Jean A. & Champagne, Jacques P. L'Aviation militaire belge, Insignes et traditions. G. Everling – Arlon (1972)
  • Mangin, Jean A. & Champagne, Jacques P & Van Den Rul, Marcel A. Sous nos ailes. G. Everling – Arlon (1977)
  • (en)Pieters, Walter M. Above Flanders' Fields: A Complete Record of the Belgian Fighter Pilots and Their Units During the Great War, 1914–1918. Grub Street, 1998. (ISBN 1-898697-83-3), 9781898697831