8th Air Force

unité aérienne stratégique de bombardement lourd des États-Unis

La Huitième Air Force (8 AF) est une force aérienne numérotée (Eighth) du Global Strike Command de l'United States Air Force (AFGSC). Le VIII Bomber Command de l’United States Army Air Forces a été créé au début de 1942, et fin février 1944 sera baptisée Eighth Air Force.

8th Air Force
Image illustrative de l’article 8th Air Force
Emblème de la Huitième Air Force.

Création
Pays États-Unis
Branche United States Air Force
Fait partie de Air Force Global Strike Command
Garnison Barksdale Air Force Base, Louisiane
Surnom « The Mighty Eighth »
Devise « La paix par la force »
Guerres Seconde Guerre mondiale
Guerre du Pacifique
Guerre de Corée
Guerre du Viêt Nam
Guerre du Golfe
Guerre d'Irak
Commandant Jason Armagost (en) : – Titulaire
Commandant historique James H. Doolittle
Ira C. Eaker
Carl A. Spaatz
Samuel E. Anderson (en)

Au XXIe siècle, elle est située à la base de Barksdale en Louisiane. Le commandement sert comme Air Forces Strategic - Global Strike, une des composantes du Strategic Command (USSTRATCOM).

La Huitième Air Force est le cœur de la force de bombardement lourd américaine : avec les avions B-2 Spirit, le B-52 Stratofortress et le Northrop Grumman B-21 Raider.

Historique

modifier

Cette formation a eu plus de la moitié des pertes totales durant la Seconde Guerre mondiale des USAAF, incluant 26 000 tué au combat. Tout au long de la guerre, la météo a réduit le nombre d'opérations de 45 % et dix % des avions envoyés au combat dans l'Europe de l'Ouest et l'Europe du Nord, annulèrent leur vol ou furent rappelés[1].

 
B-24, touché par la Flak.

La 8e Air Force ne trouva jamais le moyen de concilier précision et protection maximale. Ce casse-tête allait irrévocablement conduire ces bombardements intensifs aux tapis de bombes où quelques-unes d'entre elles touchaient la cible et où les autres se dispersaient un peu partout. Dans leurs écrits, Douhet et Mitchell avaient essayé de donner l'avantage aux attaquants, mais tant que la Flak et les chasseurs de la Luftwaffe (Wehrmacht) restaient redoutables, les défenseurs empêchaient toujours les bombardements d'être précis.
Haywood S. Hansell informa ses supérieurs « qu'il serait [...] plus souhaitable de revenir aux bombardements individuels, mais que le coût en était trop élevé ».

 
L’équipage du bombardier et l’équipe au sol du 305th Bomb Group avec leur B-17 après le premier raid de jour sur l’Allemagne.
  • Giulio Douhet avait prophétisé une nouvelle forme de guerre, reposant sur l'annihilation plutôt que l'usure. Il n'avait pas prévu le genre de guerre — rapprochée, brutale et prolongée — qui était nécessaire pour maîtriser le ciel.
  • Curtis LeMay — « Old Iron Ass » (cul de ferraille) pour ses hommes — pragmatique et dur, profondément sceptique, qui ne voyait et ne se préoccupait que d'opérations, de combat et de tactique, était l'homme idéal pour prendre les commandes de ses nouvelles missions.

Alors qu’il était commandé par le colonel Curtis LeMay, le 305th Operations Group (en) a été le pionnier de nombreuses formations de bombardement et de procédures de bombardement qui sont devenues les procédures opérationnelles standard de la Eighth Air Force[2].

En , le 305th Operations Group (en) de LeMay reçut l'ordre de quitter la base de Grafton Underwood (RAF Grafton Underwood (en)) pour rejoindre la nouvelle base mieux équipé à RAF Chelveston (en). À cette époque, ses équipages, qui avaient fait des progrès, se surnommaient les « On peut le faire ». Ils allaient avoir besoin de cette confiance. Leur cible suivante était l'Allemagne[3].

Situation 1943

modifier

La directive Pointblank de juin 1943 réoriente l’effort de bombardement stratégique allié contre l’aviation allemande afin de la réduire au point qu’elle ne puisse plus s’opposer à l’invasion (opération Overlord) prévue de la France à la mi-1944.

En octobre 1943, dans la 8e Air Force, moins d'un homme sur quatre pouvait espérer terminer sa rotation de vingt-cinq missions de combat. Les statistiques étaient dures à lire : deux hommes sur trois pouvaient s'attendre à mourir au combat ou à être capturés. Et 17 % à être gravement blessés, victimes d'une dépression invalidante ou à mourir dans un accident d'avion au-dessus du sol anglais.

Seuls 14% des aviateurs assignés au groupe de bombardement du commandant John C. Egan (en), à son arrivée en Angleterre en mai 1943, parvinrent au terme de leur vingt-cinquième mission. À la fin de la guerre, la 8e Air Force comptait plus de morts - vingt-six mille - que tout le corps des US Marines. 77 % des Américains qui prirent les airs contre le Reich avant le Jour J furent victimes de la guerre[4].

Affectation hiver 1943

modifier
 
Emblème du 379e groupe de bombardement[5]

Pour la plupart des jeunes gens qui sortaient des écoles de bombardiers ou de navigateurs étaient tout aussi fiers que les tout jeunes pilotes. Elmer Bendiner (en), fêta sa remise de diplôme de navigateur par l'achat d'un trench-coat et d'un pantalon clair très en vogue chez les officiers des Forces armées aériennes. « On m'a offert des cartes de visite à mon nom, avec mon grade. [...] J'étais prêt à partir en guerre. »

Bendiner avait été envoyé au début de l'hiver 1943 à Sioux City, dans l'Iowa, pour prendre le dernier poste vacant du dernier équipage du tout récent 379th Air Expeditionary Wing (en), qui se préparait à partir outre-mer. On l'affecta à un avion baptisé Tondelayo[6]. Le temps qu'ils partent pour l'Angleterre, Bendiner et ses coéquipiers étaient devenus une famille. « C'est autour de Tondelayo, écrit-il, que notre fidélité s'est tissée[7]. »

Son ami Richard Baynes entra en guerre un an plus tard[8]. Comme le nombre de victimes se mit à croitre de l'été à l'automne 1943, on envoya de plus en plus d'équipages en Angleterre, pas en tant que membres d'un groupe de bombardement formé aux États-Unis, mais comme remplaçants dans des groupes décimés tels que le 379e BG de Bendiner et affecté à l'aérodrome de RAF Kimbolton (en) — qui effectua plus de missions et qui largua plus de bombes qu'aucun autre groupe de la 8e Air Force[9].

Est-Anglie, septembre 1943

modifier

À la fin de l'offensive d'été menée par Ira C. Eaker, l'ennemi paraissait gagner la guerre du ciel au-dessus du Reich. Trois semaines durant, après la mission Schweinfurt–Regensburg, la 8e Air Force amoindrie ne s'aventura pas hors de la zone où ses chasseurs pouvaient la protéger. Et lorsqu'elle s'y risqua, le 6 septembre, ce fut l'un des plus grands fiascos de son histoire[10].

La cible du raid, une usine de roulements à billes de Stuttgart[11], cachée par d'épais nuages, perdant un carburant précieux et attendant une ouverture dans la couverture nuageuse, se défendant contre la Luftwaffe. 230 des 338 Forteresses envoyées sur Stuttgart en repartirent la soute à bombes encore pleine. Elles larguèrent l'excédent de poids au hasard sur des « cibles d'opportunité » sur le chemin de retour, certains B-17 plongeaient dans la Manche, à court d'essence. Tondelayo en faisait partie[12].

Onze autres Forteresses étaient à l'eau, et à la nuit tombée, les Britanniques avaient repêché tous leurs équipages. En revenant à RAF Kimbolton (en), Elmer Bendiner (en) apprit que quarante-cinq B-17 avaient été perdus dans une mission qu'on aurait dû annuler par une très mauvaise météo au-dessus du continent, à un moment où soixante-sept Forteresses avaient déjà fait demi-tour. Certains aviateurs eurent l'impression qu'on avait sacrifié des vies afin d'offrir un « bon spectacle » au général Henry Harley Arnold, se trouvant cette semaine-là en Angleterre, pressant Ira C. Eaker de porter à nouveau « le fer plus loin au cœur de l'Allemagne ».

Effectif en Grande-Bretagne

modifier
Piccadilly[13]

Dans les semaines qui suivirent le Jeudi noir (14 octobre 1943)[14], avec le mauvais temps qui s'attardait sur l'Europe et des chefs extrêmement inquiets du moral des troupes, on accorda beaucoup de permissions, de trois ou sept jours, à des équipages épuisés[15]. La plupart des gars se rendirent à Londres, qui ne ressemblait plus à la ville que Robert Morgan avait visitée l'hiver précédent. Il n'y avait alors que 47 000 aviateurs américains en Angleterre, on voyait rarement d'équipages des avions yankees dans la capitale meurtrie par la guerre.

Mais fin 1943, les effectifs de l'Air Force sur l'île avaient gonflé à 286 000. Ces aviateurs ne représentaient qu'un quart des troupes que l'Amérique massait encore en vue du débarquement de l'autre côté de la Manche. Lors des trois derniers mois de 1943, plus de 413 000 soldats débarquèrent dans les ports anglais, portant le nombre de troupes américaines en Grande-Bretagne à plus de 773 000. Au Jour J, on compterait un million et demi de soldats au Royaume-Uni, don 28 % — soit près de 427 000 hommes et femmes — appartenaient à l'armée de l'air américaine[16].

La guerre du pétrole

modifier
 
Carl Spaatz, Général de l'USAAF.
 
Officiers de la 8e en 1944.

En avril 1944, un mois avant que Carl A. Spaatz ne lance sa campagne contre le pétrole, l'industrie allemande du pétrole de synthèse avait quasiment été épargnée par les bombardements alliés. À partir de fin juin 1944, la 8e Air Force lança une série de raids gigantesques contre des installations pétrolières au nord de Munich, tandis que la 15th USAAF continuait de pilonner Ploiești (Opération Tidal Wave), ainsi que des sites pétroliers en Allemagne du Sud, en Autriche et en Hongrie.

Les Américains accomplirent l'essentiel de cette campagne contre le pétrole, qui fut le premier vrai test de la doctrine de l'armée de l'air selon laquelle les bombardements stratégiques de jour pouvaient mettre à l'arrêt l'économie allemande[17]. Cet été-là marqua le début des véritables bombardements stratégiques. Durant toute la guerre, les forces aériennes anglo-américaines larguèrent plus de 1,4 million de tonnes d'explosifs sur l'Allemagne nazie. Plus de 70 % de ce tonnage furent lâchés après le , dont une part comparativement faible mais critique (200 000 tonnes environ) sur des cibles pétrolières.

Les force aériennes stratégiques américaines allaient effectuer 347 attaques différentes contre des installations pétrolières, et le Bomber Command britannique 158 autres. Les cibles principales de la 8e Air Force étaient les usines de Leuna[18], situées à 5 km du centre de Mersebourg, à 150 km au sud-ouest de Berlin, le complexe plus vaste encore de Pölitz[19], dans les bassins houillers de Silésie, à 110 km au nord-est de la capital. Ensemble, ces installations produisaient plus d'un tiers du carburant liquide obtenus selon le procédé Bergius en Allemagne.

L'attaque contre les raffineries entamée en mai 1944 fut, selon les termes d'Albert Speer, le « premier coup sérieux » porté à l'industrie allemande. L'effet fut immédiat sur la production. Si le gouvernement ne prenait pas de mesures d'urgence pour renforcer les défenses aériennes des usines de pétrole synthétique, « une situation intenable pour l'approvisionnement en carburant de la Wehrmacht et du pays surviendrait [...] en septembre [...] et pouvait conduire à des résultats tragiques », annonçait Speer à Hitler[20].

Forces aériennes

modifier
 
Statut des aérodromes utilisés par l'USAAF en Europe de l'Ouest le .

À partir du , elle sera baptisée Eighth Air Force et continuera son rôle de bombardement stratégique pour l'USAF. De juin à septembre elle participe à l'Opération Frantic depuis les bases aériennes de Poltava et de Pyriatyn.

En , l'ensemble des forces aériennes comptait pour les deux théâtres européen et méditerranéen 1 871 bombardiers du Royal Air Force Bomber Command (dont 1 480 opérationnels) et 5 606 bombardiers américains (dont 4 117 opérationnels)[21].

On y trouve les forces de l'United States Army Air Forces suivantes :

Les pertes au sur ce théâtre et celui du Mediterranean Theater of Operations ont été pour l'USAAF de 9 949 bombardiers, 8 420 chasseurs et 79 265 personnels manquants[22].

Redéploiement sur le théâtre du Pacifique

modifier
 
Boeing B-29 Superfortress.

Après la fin de la guerre en Europe en mai 1945, des plans ont été élaborés pour transférer certains des groupes de bombardiers lourds B-17/B-24 de la Eighth Air Force vers le théâtre d’opérations du Pacifique et les mettre à niveau vers des groupes de bombardement Boeing B-29 Superfortress Very Heavy (VH). Dans le cadre de ce plan, le quartier général de la 8e Air Force est réaffecté à Sakugawa (aérodrome de Kadena), sur l'Île Okinawa, le , et est affecté aux forces aériennes stratégiques des États-Unis dans le Pacifique (en) sans personnel ni équipement[23].

À Okinawa, la 8e Air Force tira son personnel du quartier général du XX Bomber Command désactivé, et le lieutenant-général James H. Doolittle prit le commandement, étant réaffecté d’Angleterre le 19 juillet. Le commandement contrôlait trois aérodromes sur Okinawa, Bolo Airfield (en), Marine Corps Air Station Futenma et l'aérodrome de Kadena. Le , le 8e bataillon reçoit son premier B-29[23].

Guerre de Corée

modifier

Le , les forces armées de la république populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) envahissent la Corée du Sud. Le 27 juin, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté pour aider les Sud-Coréens à résister à l’invasion. Bien que la force de bombardiers stratégiques de la 8e Air Force n’ait pas été engagée dans le combat en Corée, la 8e a déployé la 27e escadre d’escorte de chasse pour des actions de combat.

Guerre froide

modifier
 
Le Boeing B-47 Stratojet B-47E-50-LM (S/N 52-3363), de la Eighth Air Force en vol pendant la guerre froide.

Avec la fin des combats en Corée, le président Dwight D. Eisenhower, qui avait pris ses fonctions en janvier 1953, a appelé à un « nouveau regard » sur la défense nationale. Le résultat : une plus grande dépendance à l’égard des armes nucléaires et de la puissance aérienne pour dissuader la guerre. Son administration a choisi d’investir dans l’armée de l’air, en particulier dans le Strategic Air Command. La course aux armements nucléaires est passée à la vitesse supérieure. L’armée de l’air a retiré presque tous ses B-29/B-50 et ils ont été remplacés par de nouveaux Boeing B-47 Stratojet. En 1955, le Boeing B-52 Stratofortress entra dans l’inventaire en grand nombre, car les Convair B-36 Peacemaker à hélice furent rapidement retirés des unités de bombardement lourd.

Guerre du Viêt Nam

modifier

En 1965, la Eighth Air Force reprit le combat, cette fois en Asie du Sud-Est. Dans un premier temps, la Huitième a déployé ses unités de bombardiers B-52 et de ravitailleurs KC-135 des États-Unis vers des bases opérationnelles à Guam, Okinawa et en Thaïlande. Puis, en avril 1970, le Strategic Air Command déplaça la 8e division sans personnel ni équipement à la Andersen Air Force Base, à Guam, absorbant ainsi les ressources de la 3e division aérienne. À la base aérienne d’Andersen, la 8e prend la direction de toutes les opérations de bombardement et de ravitaillement en Asie du Sud-Est.

Opérations au-dessus de l’Irak

modifier

Les unités de la Huitième ont joué un rôle clé dans la guerre du Golfe de 42 jours en 1991. Une unité de la 8e armée de l’air, la 2nd Bomb Wing[24], a été le fer de lance de la campagne aérienne en envoyant des B-52 de Barksdale pour lancer des missiles de croisière conventionnels lancés par voie aérienne contre des cibles irakiennes.

Intégration nouveau service

modifier

Depuis , une partie de ses services a intégré le tout nouveau Air Force Cyberspace Command, sa mission étant transférée le au 28th Air Division (en) qui constituent l'apport de l'USAF au nouveau United States Cyber Command.

Sous l’égide de l’Air Force Global Strike Command depuis le , la Eighth Air Force contrôle les forces de bombardiers stratégiques (Northrop B-2 Spirit et B-52 Stratofortress, le Rockwell B-1 Lancer et le future Northrop Grumman B-21 Raider) à travers les États-Unis et à l’étranger.

Configuration unités :
 
B-52H, de l'United States Air Force de la 2nd Bomb Wing avec armes, à la base aérienne de Barksdale, Louisiane (États-Unis).

Ses missions

modifier
 
Consolidated B-24 Liberator.

En tant que force aérienne stratégique, la 8th USAAF mène essentiellement des opérations de bombardement sur les pays occupés ou alliés à l'Allemagne nazie.

Ses bases étant pour la plupart situées en Grande-Bretagne, elle opère sur les pays suivants : Allemagne, Autriche, France, Belgique, Pays-Bas, Pologne, Danemark, Tchécoslovaquie, Norvège et l'Ukraine en 1944 pour l'Opération Frantic.

Ses objectifs sont stratégiques :

Composition de la 8th USAAF

modifier
Organisation de la 8e Air Force
Bomber Command :
* Division aérienne (comprenant de 2 à 5 escadres de combat)
* Unité tactique de base : Escadre de combat (composée de 3 groupes de bombardiers (BG))
* Unité opérationnelle de base : Groupe de bombardement (BG) (comprenant 4 escadrilles basées sur un aérodrome)
* Escadrilles : (composée de 12 appareils) - Les escadrilles peuvent également être divisées en « Vols » (groupes de 6 avions) ou en « Éléments » (groupes de 3 avions)
Fighter Command
VIII Fighter Command (en)
Ground-Air - Support Command
VIII Air Support Command (en)
Air Service Command
* VIII Air Force Service Command (en)
* European Air Materiel Command (en)

On retrouve deux types de groupes au sein de la 8th USAAF :

  • Les groupes de bombardement (BG), dont la mission est de bombarder l'Allemagne et ses alliés
  • Les groupes de chasse (FG), dont la mission est d'escorter les bombardiers pour les protéger des chasseurs ennemis.

Les BG de la 8th USAAF sont équipés essentiellement de deux types d'appareil : les B-17 et les B-24.

Les FG de la 8th USAAF sont quant à eux équipés essentiellement de P-38, P-47 et P-51.

Quartiers généraux au

modifier

Bases de la 8e Air Force dans l'Est-Anglie

modifier

Liste des anciennes bases aériennes de la Royal Air Force

Divisions aériennes
Bases de la 1er division aérienne
Bases de la 2e division aérienne
Bases de la 3e division aérienne

Les différents groupes de bombardements et aérodromes :

 
Lt. Col. James Stewart[25] & Major Clark Gable[26] - RAF Polebrook (en), 1943.

Les commandants de la 8th USAAF

modifier
 
Brigadier-général de l’armée américaine Ira C. Eaker.

[...]

Liste des missions de combat de la 8th USAAF

modifier
 
L'équipage du B-17 Flying Fortress Memphis Belle est présenté sur une base aérienne en Angleterre après avoir accompli 25 missions au-dessus du territoire ennemi, le 7 juin 1943.

Les pilotes devaient souvent calmer leur équipage avant le décollage. Cela se passait sur la piste une fois que les hommes, amenés en Jeep ou en camion, étaient devant leur appareil. Pour de nombreux hommes, ce petit trajet jusqu'aux avions qui attendaient était la partie la plus éprouvante de la mission.

« Si ça vous tombe dessus, ça vous tombe dessus à ce moment-là — quelle que soit la peur, l'angoisse ou votre envie de faire demi-tour, se rappela le capitaine Robert Morgan, pilote du Memphis Belle, du 91e BG, le bombardier américain le plus connu de la guerre en Europe. Être en route, c'est un soulagement, en fait. C'est ce foutu trajet jusqu'aux avions qui vous tue presque, conclut-il[30]. »

À l'issue de vingt-cinq missions, les aviateurs seraient renvoyés à la maison pour réaffectation ou assignés à des taches au sol en Angleterre. En mars 1944, ce nombre passa à trente, et en juillet 1944, à trente-cinq. À cette période, les chances de terminer une « nouvelle tournée » de combat étaient seulement d'une sur cinq[31].

Liste non exhaustive :

  •  : première mission des B-17 de la 8e Air Force (USAAF) sur Rouen : premier bombardement de jour sur l'Europe de l'Ouest[32]
  •  : quatre-vingt-dix bombardiers sur la Base sous-marine de Lorient. Brouillard épais obligea tous, sauf quinze, à faire demi-tour avant d'arriver sur leur cible. Le 97th Operations Group (en), visèrent juste mais leurs bombes d'une tonne rebondirent sur le toit des abris sous-marins.
  • 24-26 et 28-30 juillet 1943 : Blitz Week (en) (semaine-éclair), attaque contre la Norvège (Trondheim et Herøya ) et en duo avec la RAF sur Hambourg et ses usines aéronautiques et chantiers de construction de sous-marins.
  •  : Opération Tidal Wave, en duo avec la 15th USAAF, contre le complexe pétrolier roumain de Ploiești.
  •  : mission l'Opération Double Strike « double frappe » sur Regensburg (usines d'avions) et Schweinfurt (fabriques de roulements à billes). Soixante bombardiers détruits et près de six cents hommes trouvèrent la mort.
 
Opération Frantic.
  •  : mission avec le 100th Bombardement Group (Heavy), sur 13 B-17, au-dessus de Münster, le Royal Flush B-17F (USAAF s/n 42-6087) que l’équipage de Robert Rosenthal (USAAF officer) (en)[33] pilotait ce jour-là ; a été le seul avion à revenir, avec deux moteurs morts, l’interphone et le système d’oxygène non fonctionnels, et avec un grand trou déchiqueté dans l’aile droite[34].
  •  : première mission des B-17 équipés de radar H2X au-dessus de Wilhelmshaven en Allemagne[35].
  • 20 au  : La Big Week « La Grosse semaine » est le nom couramment donné à l'opération Argument, attaques massives sur l'industrie aéronautique du Reich.
  • Juillet - août 1944 : Opération Frantic. Utiliser des bases soviétiques par des bombardiers lourds pour toucher des parties jusque là épargnées par les bombardements[36].
  • , peu avant la fin de la 2e Guerre mondiale, la ville de Swinemünde (Attaque aérienne sur Swinemünde) en Poméranie a été détruite en grande partie par une attaque aérienne de la 8th USAAF.

Mémoire

modifier

Connu sous le nom de « Hell's Angels (aircraft) (en) »[37]. Ce fut le premier B-17 à effectuer 25 missions de combat dans la Eighth Air Force, le [38]. Après avoir effectué 48 missions, l’avion retourna aux États-Unis le , pour une tournée publicitaire[39].

XXIe siècle

modifier
 

Le Air Force Global Strike Command (AFGSC), abrégé en Global Strike Command, est un commandement majeur de l'United States Air Force qui prend en compte les missions nucléaires de l'Armée de l'air des États-Unis à partir d'août 2009[40], missions qui étaient auparavant dévolues à l'Air Force Space Command et à l'Air Combat Command. Son quartier général se situe à Barksdale Air Force Base en Louisiane[41].

Sous l’égide de l’Air Force Global Strike Command depuis le , la Eighth Air Force contrôle les forces de bombardiers stratégiques (par exemple, B-2 Spirit et B-52 Stratofortress, le B-1 Lancer et le future Northrop Grumman B-21 Raider[42]) à travers les États-Unis et à l’étranger. La Eighth Air Force effectue ses missions de combat sous l’égide du Commandement stratégique des États-Unis et des commandements de la composante aérienne des autres commandements régionaux unifiés de combat. La Eighth Air Force dispose de cinq escadres de bombardement de l’armée de l’air régulière, de deux escadres de bombardement de l’intégration totale de la force de la réserve aérienne (une dans le commandement de la réserve de l’armée de l’air et une dans la garde nationale aérienne) et d’un détachement dans la partie continentale des États-Unis.

En 2013, le taux de disponibilité des bombardiers stratégiques américains était le suivant, 75 % pour le B-52, 58 % pour le B-1B et 46,8 % pour le B-29[43].

À partir du , le Global Strike Command prend sous son contrôle l'ensemble des bombardiers stratégiques américains en service et leur successeur Northrop Grumman B-21, son commandement passant à un général quatre étoiles[44].

Les États-Unis disposent à la fin de la guerre du Golfe de 1991 un total de 290 bombardiers, début 2018, le Global Strike Command comprend 157 appareils répartis dans 5 escadres comptant un total de 15 escadrons[45].

La Eighth Air Force comprend le cœur de la force de bombardiers lourds américaines avec les unités suivantes : le bombardier furtif Northrop B-2 Spirit, le bombardier supersonique Rockwell B-1 Lancer, le bombardier lourd Boeing B-52 Stratofortress et le nouveau Northrop Grumman B-21 Raider.

Décorations

modifier

Galerie

modifier

Notes et références

modifier
  1. La météorologie s'affirme comme un enjeu stratégique durant la période 1939-1945.
  2. Au cours de l’hiver 1942/43, le 305th était commandé par le colonel Curtis LeMay et a été le pionnier de nombreuses techniques de bombardement de jour utilisées par l’USAAF au-dessus de l’Europe.
  3. Donald Miller, Les Maîtres de l'Air, poche, 2023, p. 173-174.
  4. Donald Miller, Les maîtres de l'air, p. 24.
  5. 379th Bombardment Group (Heavy).
  6. B-17 42-29896 / Tondelayo.
  7. Bibliographie ; ouvrage : The Fall of Fortresses: The Classic Account of One of the Most Daring and Deadly Air Battles of WWII / La chute des forteresses : le récit classique de l'une des batailles aériennes les plus audacieuses et les plus meurtrières de la Seconde Guerre mondiale.
  8. Richard C. Baynes
  9. Le bilan de combat du 379e était le plus réussi de tous les groupes de bombardiers lourds de la Eighth Air Force. Il détenait des records en ce qui concerne le tonnage de bombes larguées - 26 459 tonnes - plus que toute autre unité, y compris celles opérationnelles avant l’arrivée du 379e au Royaume-Uni.
  10. Ce 6 septembre 1943, notre village fut victime d'un bombardement par l'aviation anglo-américaine..
  11. 14 octobre 1943 : la 8th Air Force américaine attaque les usines allemandes de roulements à billes de Schweinfurt.
  12. Un B-17 Flying Fortress (numéro de série 43-37516) surnommé « Tondalayo » du 305th Bomb Group.
  13. Un voyage de deux jour à Londres se terminait souvent piteusement pour les aviateurs et leurs permissions.
  14. Seconde Guerre mondiale : La Huitième Air Force américaine perd 60 des 291 B-17 Flying Fortress lors du Second Raid sur Schweinfurt.
  15. « mégacuite » de Jack Corner, un mitrailleur de tourelle supérieure originaire du Texas : Jack Corner était un mitrailleur pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1943, il faisait partie de l’équipage d’un bombardier B-17F-55-BO appelé “SNAFU” immatriculé sous le numéro 42-29476. Ce bombardier appartenait au 410e escadron de bombardement du 94e groupe de bombardement (BG), qui était attaché à la 8e Air Force américaine.
  16. Donald Miller, Les maîtres de l'air, p. 332-333.
  17. Histoire des bombardements stratégiques - Documentaire (vidéo).
  18. Le 12 mai 1944, 800 bombardiers de l’USAAF attaquent les sites de Leuna-Merseburg, Böhlen, Zeitz, Lutzkendorf et Brüx (au nord-ouest de Prague).
  19. Usine d'essence synthétique Politz.
  20. Donald Miller, Les Maîtres de l'Air, p. 473 à 475.
  21. (en) Army Air Forces in World War II, The German Frontier, Chapter 17: Check at the Rhine.
  22. Antoine Roger, Forteresses sur l'Europe, Bruxelles, Éditions Rossel, 1980.
  23. a et b TRANSFÉRÉ À OKINAWA LE 16 JUILLET 1945.
  24. 2e Escadre de bombardement de combat
  25. (en) « Jimmy Stewart: True American Patriot », sur www.afrc.af.mil (consulté le ).
  26. (en) « Clark (William Clark) Gable | American Air Museum in Britain », sur www.americanairmuseum.com (consulté le ).
  27. En juillet 1942, le général Longfellow devient commandant de la 2e escadre de bombardement de la 8e armée de l’air.
  28. Directeur adjoint du bombardement en janvier 1942. Un an plus tard, il est nommé commandant général du 8e Bomber Command sur le théâtre d’opérations européen.
  29. De 1943 à 1945, il commande la Third Air Force dont le quartier général est à Tampa, en Floride. Il a servi en tant que général commandant du 8th Fighter Command en 1945.
  30. (en) The man who flew the Memphis Belle, Col. Robert Morgan, USAFR, Ret. w/Ron Powers (ISBN 978-1848846913).
  31. Pertes d'aviateurs américains....
  32. Le rapport de la première mission des B-17 de la 8e Air Force (USAAF) sur Rouen.
  33. En mars 1944, l’équipage de Rosenthal, surnommé « Rosie’s Riveters », avec leur B-17F, numéro de série 42-30758 portant le même nom, a terminé son nombre de combat de 25 missions et est retourné aux États-Unis, mais Rosenthal a prolongé son service, effectuant finalement un total de 52 missions.
  34. Le deuxième raid de Schweinfurt - Le jeudi noir de l'USAAF, octobre 1943.
  35. (en) « How H2X "Mickey" – Got its name », Radar, 482nd Bombardment Group, 8th USAAF (consulté le )
  36. « 45th Combat Wing », Esthervilledailynews.com (consulté le ).
  37. Équipage incroyablement divers : on trouvait un vendeur de voiture, un éleveur, un inspecteur sanitaire, un employé de station-service, un cavalier de rodéo, un étalagiste, un trompettiste, un marin de la marine marchande, un étudiant et un voyageur professionnel. Aucun de ses hommes n'avait rejoint l'Air Force avant Pearl Harbor et trois seulement étaient déjà montés dans un avion avant leur entraînement aux États-Unis.
  38. La course aux 25 missions.
  39. B-17 41-24577 / Hell’s Angels / Nombre de missions : 48.
  40. (en) Air Force Nuclear Enterprise Roadmap report calls for new command, headquarters agency, site officiel de l'USAF, 5 janvier 2024.
  41. (en) Barksdale chosen for Global Strike Command HQ, Air Force Time. 5 janvier 2024.
  42. (en) Brett Tingley published, « US Air Force unveils new B-21 Raider stealth bomber today. Here's what we know », sur Space.com, (consulté le ).
  43. « Le B-2 en perte de disponibilité », Défense et Sécurité internationale, no 97,‎ , p. 13 (ISSN 1772-788X).
  44. (en) « AF realigns B-1, LRS-B under Air Force Global Strike Command », sur Air Combat Command, (consulté le ).
  45. (en) Secretary of the Air Force Public Affairs, « Air Force outlines future of bomber force », (consulté le ).
  46. Voir les vestes pare-éclats pour les aviateurs.
  47. Hommages aux vétérans Hubert Zemke.
  48. Bud Anderson.

Bibliographie

modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Harry Herbert Crosby (en), Cent pour sang : L'histoire du 100e groupe de bombardement de la 8e Air Force pendant la Seconde Guerre mondiale, Editions Blueman, coll. « paraîtra le 7 mars », , 384 p. (ISBN 978-2970126188).
  • Mark Ladas et Alan McKay (Traduction), Japon 1944-1945 : La campagne stratégique de bombardement par les B-29 du général Curtis LeMay, Heimdal, , 96 p. (ISBN 978-2840485933).
  • Donald Miller, Les maîtres de l'air, Michel Lafon Poche, , 810 p. (ISBN 979-1022404556).  
  • Claire Andrieu, Tombés du ciel : Le sort des pilotes abattus en Europe, 1939-1945, Tallandier, , 512 p. (ISBN 979-1021044128).
  • (en) Elmer Bendiner (en) (trad. La chute des forteresses : le récit classique de l'une des batailles aériennes les plus audacieuses et les plus meurtrières de la Seconde Guerre mondiale), The Fall of Fortresses: The Classic Account of One of the Most Daring and Deadly Air Battles of WWII, Silvertail Books, , 252 p. (ISBN 978-1913727000). 
  • Yves Buffetaut et Eric Schwartz (Illustrations), La Grande Guerre aérienne 1914-1918, Ysec Editions, , 159 p. (ISBN 978-2846733045).
  • Richard Overy et Séverine Weiss (Traduction), Sous les bombes : Nouvelle histoire de la guerre aérienne, 1939-1945, Flammarion, , 1120 p. (ISBN 978-2081331310).
  • Pierre-Etienne Bourneuf, Bombarder l'Allemagne : L'offensive alliée sur les villes pendant la Deuxième Guerre mondiale, Presses universitaires de France - PUF, , 310 p. (ISBN 978-2940503339).
  • (en) Graham Simons, B-17 Memphis Belle, Casemate Publishers, , 128 p. (ISBN 978-1848846913). 
  • Hisashi Tohara, Il y a un an Hiroshima, Arléa-Poche, , 64 p. (ISBN 978-2869599741).
  • Bernard Asso et Francis Bergèse (Dessins), Batailles Aériennes : Les combats de la bataille d'Angleterre et les bombardements sur l'Allemagne de 1940 à 1945, Idées+, , 48 p. (ISBN 978-2916795270).
  • Pierre-Alain Antoine et Stephen Dalton (Préface), La Bataille d'Angleterre, Editions Techniques, , 173 p. (ISBN 978-2726894781).
  • Régis Chamagne, L'art de la guerre aérienne, L'Esprit du Livre Editions, , 284 p. (ISBN 978-2915960013).
  • Patrick Facon, La guerre aérienne (1933-1945), Larivière, , 207 p. (ISBN 978-2914205016).
  • Williamson Murray (en), Les guerres aériennes : 1914-1945, Autrement, , 223 p. (ISBN 978-2862609645).
  • Christian-Jacques Ehrengardt, La Guerre aérienne 1939-1945, Tallandier, , 246 p. (ISBN 978-2235021579).
  • Edward Jablonski (en), L'aviation américaine en guerre, Éditions Time-Life, Amsterdam, 1983, (ISBN 2-7344-0159-2) pages 53 à 88.
  • (en) W. F. Craven et J. L. Cate, Europe: Torch to Pointblank directive, August 1942 to December 1943 (Europe : Directive Pointblank, août 1942 à décembre 1943), vol. II, Chicago, IL, University of Chicago, coll. « The Army Air Forces in World War II », , repr. Office of Air Force History, Washington, DC éd. (1re éd. 1949), 671–673 p. (ISBN 0-912799-03-X, lire en ligne). 
  • 39-45 (magazine), 2e Guerre mondiale - Historia magazine n° 62 : Tapis de bombes sur l'Europe: les forteresses volantes (ASIN B0173GITTM).

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier


Liens externes

modifier