8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine

régiment de parachutistes

8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine
Image illustrative de l’article 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine
Insigne régimentaire de poitrine (à droite) du 8e RPIMa

Création
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de Terre
Type Troupes de marine
Rôle Parachutiste d'infanterie
Fait partie de 11e brigade parachutiste de la 3e division
Garnison Castres - Quartier Fayolle - Avenue Desplats
Ancienne dénomination 8e BPC - 8e GCP - 8e BPC et
8e RPC
Couleurs Rouge
Devise "Volontaire"
Inscriptions
sur l’emblème
Indochine 1951-1954
AFN 1952-1962
Anniversaire La Saint-Michel
Bazeilles
Équipement 78 VAB (dont 4 équipés ERYX, 8 équipés MILAN et 4 équipés de canons de 20 mm), 6 mortiers de 81 mm, 16 postes de tir pour missile Milan et 24 postes Eryx
Guerres Guerre d'Indochine
Guerre d'Algérie
Mission d’assistance et de formation des troupes de l'ISAF (depuis 2001)
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Médaille militaire régularisation en 1985
Puis aux couleurs du ruban de la Croix de la Valeur Militaire
Décorations Croix de guerre T.O.E
quatre palmes

Croix de la Valeur Militaire
trois palmes

Le 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine (ou 8e RPIMa) est une unité de l'armée française. Il a été créé le en Indochine, il s'appelait alors le 8e BPC (bataillon de parachutistes coloniaux), ses soldats portent le béret rouge. Ce régiment d'élite appartient à la 11e brigade parachutiste.

Le régiment tient actuellement garnison à Castres. Ses activités actuelles consistent en des missions de maintien de la paix et d'assistance aux populations, de maintien de l'ordre sous le contrôle de l'OTAN ou des Nations unies (Casques bleus). Il intervient partout dans le monde où les intérêts de la France et la sécurité de ses ressortissants sont menacés : Tchad, Liban, Nouvelle-Calédonie, Koweït, Rwanda, Gabon, Kurdistan, Zaïre, République centrafricaine, Congo-Brazzaville et RDC, ex-Yougoslavie, Cambodge et plus récemment Macédoine, Kosovo, Côte d'Ivoire, Afghanistan et Mali. Outre-mer, il assure la défense des intérêts français, des ressortissants et des pays qui sont liés à la France par des accords de défense. En Europe, il assure la défense du territoire national français au sein de la force d'action terrestre ou de la 1re armée. Ce régiment est activé sur court préavis.

Création et différentes dénominations[1] modifier

  •  : création du 8e bataillon de parachutistes coloniaux (8e BPC) à Hanoï (Indochine)
  •  : devient le 8e groupement de commandos parachutistes (8e GCP)
  •  : devient le 8e bataillon de parachutistes de choc (8e BPC)
  •  : dissolution du 8e BPC
  •  : création du 8e régiment de parachutistes coloniaux (8e RPC)
  •  : devient le 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine (8e RPIMa)

Historique des garnisons, combats et batailles modifier

 
Entraiment à Hawaï le 23 octobre 2012.

Le 8e RPIMa prend naissance en Indochine, le sous le nom de 8e BPC. Présent sur place de 1951 à 1954, il prend part à de nombreux combats face à un ennemi supérieur en nombre. La quasi-totalité du régiment disparaîtra après la bataille de Diên Biên Phu dans les camps de prisonniers. Sont inscrits « Indochine 51-54 » et « AFN 52-62 » sur son emblème.

De 1956-1961 en Algérie, avec sa participation lors de la bataille des Frontières de 1958 dans le cadre de la 25e DP. Il rentre en France le , temporairement en garnison à Nancy avant de rejoindre Castres un an plus tard.

Indochine modifier

Période 1951-1954

Algérie modifier

Période 1956-1961

Missions extérieures modifier

Depuis 57 ans, outre l'Indochine et l'Algérie, il fut présent sur tous les théâtres d'opérations du monde :

 
Le béret rouge (amarante) des parachutistes des troupes de marines
  • Liban 1978-1979 1982-1983,
  • Tchad le « 8 » est présent au Tchad à partir de 1970, en fournissant régulièrement un commando de trente hommes pour renforcer la CPIMa (compagnie parachutiste d'infanterie de marine) qui se bat avec l'armée tchadienne contre les hommes du Nord soutenus par la Libye[2],
  • Ouganda,
  • Rwanda,
  • Zaïre,
  • République Centrafricaine,
  • Congo,
  • Désert du Ténéré,
  • Polynésie Vanuatu,
  • Nouvelle Calédonie,
  • Cambodge,
  • Yougoslavie,
  • Kosovo,
  • Macédoine,
  • Afghanistan,
  • Mali,
  • Centrafrique.
  • Irak,

Afghanistan - 2008 modifier

2022 modifier

Mission Aigle au sein de la Force de réaction de l'OTAN en Roumanie.

Traditions modifier

La fête des troupes de marine
  • Elle est célébrée à l'occasion de l'anniversaire des combats de Bazeilles. Ce village qui a été 4 fois repris et abandonné sur ordres, les et le .
Et au Nom de Dieu, vive la coloniale
  • Les Marsouins et les Bigors ont pour saint patron Dieu lui-même. Ce cri de guerre termine les cérémonies intimes qui font partie de la vie des régiments. Son origine est une action de grâce du révérend père Charles de Foucauld, missionnaire, voyant arriver à son secours les unités coloniales un jour où il était en difficulté avec une tribu locale.

Devise modifier

"Volontaire"

Insigne modifier

Drapeau modifier

Dans ses plis sont inscrits en lettres d'or[6],[7]:

 
Drapeau du 8e régiment parachutiste d'infanterie de marine
  • 19 officiers, 73 sous-officiers et 394 marsouins parachutistes sont morts pour la France, sous les plis de son drapeau. Les derniers sont morts au combat en Centrafrique le .

Décorations modifier

Sa cravate est décorée de la croix de guerre TOE avec quatre palmes. Elle est également décorée de la croix de la Valeur militaire avec quatre palmes : une première palme remise le au titre de l'Afghanistan, une seconde palme remise le au titre du Liban (régularisation de la citation à l'ordre de l'armée obtenue en 1979), une troisième palme remise le au titre de l'Afghanistan et une quatrième palme remise le 17 juillet 2021 pour ses actions en République centrafricaine en 2013-2014, ce qui lui permet également de se voir décerner la fourragère aux couleurs de la croix de la Valeur militaire.

Le régiment porte 2 fourragères. La fourragère aux couleurs du ruban de la médaille militaire avec olive aux couleurs du ruban de la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs, ainsi que celle aux couleurs du ruban de la croix de la Valeur militaire.

 
Tenue de saut d'un parachutiste

Chefs de corps modifier

Indochine
Algérie
  • 1954-1955 : lieutenant-colonel Kohler
  • 1956-1958 : colonel Fourcade[8]
  • 1958-1960 : lieutenant-colonel de Séguin-Pazzis[9]
  • 1960-1961 : lieutenant-colonel Lenoir[10]
  • 1961-1963 : lieutenant-colonel Kohler[11]
France
  • 1963-1965 : lieutenant-colonel Desfarges
  • 1965-1967 : lieutenant-colonel Drouin[12]
  • 1967-1969 : lieutenant-colonel Mourier
  • 1969-1971 : lieutenant-colonel Guilleminot[13]
  • 1971-1973 : lieutenant-colonel Bellamy
  • 1973-1975 : lieutenant-colonel Dominique[14]

Faits d'armes faisant particulièrement honneur au régiment modifier

Le régiment se distingue particulièrement en Indochine, où il adopte l'insigne de la chimère. Le régiment reçoit quatre citations pour ses engagements et son sacrifice à Ðiện Biên Phủ.

En Algérie, le régiment met hors de combat 2 800 Fellagas et saisit un millier d'armes.

En 1978, commandé par le colonel Cann, le régiment est engagé en totalité au Liban, le régiment reçoit sa cinquième citation. La compagnie d'instruction, composée de jeunes engagés arrivés au régiment entre août et , est envoyée en compagnie tournante au Gabon en octobre. Cette compagnie est mise en alerte guépard et part au Tchad en février 1979 au plus fort de la guerre civile, quatre mois après son arrivée à Libreville sous le commandement du capitaine Marchand.

En , l'essentiel des hommes composant le détachement Barracuda (ou Caban) qui renversa l'empereur Bokassa, était composé de paras du 8e RPIMa.

L'embuscade d'Uzbin, le en Afghanistan. Dix soldats français sont tués dont huit appartenant au 8e RPIMa.

En 2013, opération Sangaris, affrontements à Bangui entre les Selekas et l'armée Française. Deux soldats français du 8e RPIMa perdent la vie le en Centrafrique.

Personnalités ayant servi au sein du régiment modifier

Le régiment aujourd'hui modifier

Subordinations modifier

Le 8e RPIMa fait partie de la 11e brigade parachutiste de la 3e division.

Composition modifier

Le 8e RPIMa compte 1 200 hommes et femmes articulés en 8 compagnies[17] :

  • 1 compagnie de commandement et de logistique (CCL), couleur rouge
  • 5 compagnies de combat :
    • 1re compagnie : couleur le blanc, surnom les « requins », devise « bien faire, laisser dire » ;
    • 2e compagnie : couleur le noir, surnom les « authentiques », devise « trom xua snoc » ;
    • 3e compagnie : couleur le jaune, surnom les « canaris », devise « or j'ose » ;
    • 4e compagnie : couleur le carmin, surnom les « coyotes », devise « ruse et cogne » ;
    • 5e compagnie : couleur le gris, surnom les « lynx », baptisée « compagnie portée ».
  • 1 compagnie d'appui (CA), couleur le vert, surnom les « diables vert » ; devise « vert voie foudroie », elle comprend l'équipe GCP du régiment.
  • 1 compagnie de réserve opérationnelle, couleur l'azur, surnom les « grizzly ».

Missions modifier

Les missions et les objectifs opérationnels du 8e RPIMa sont de deux ordres[17] :

  • acquérir et entretenir la capacité à mettre en œuvre un groupement d'environ 450 hommes disposant de la double aptitude à mener les actions rustiques et traditionnelles de l'infanterie parachutiste, éventuellement sur les arrières de l'ennemi après mise en place par la troisième dimension, et à assurer les missions de l'infanterie motorisée,
  • entretenir la capacité aéromobile, alternative au saut pour la mise en place par la 3e dimension.

Matériels modifier

  • 78 VAB (dont 4 Eryx, 4 canons de 20 mm et 8 Milan),
  • 6 mortiers de 81 mm,
  • 16 postes de tir Milan,
  • 24 postes de tir Eryx,

Véhicules modifier

Depuis peu, le 8e RPIMa vient d’acquérir des PVP (petits véhicules protégés). Ils utilisent le VAB (véhicule de l'avant blindé) très résistant et encore fiable sur le terrain ; il en existe plusieurs modèles. Les derniers ont été modifiés, les rendant beaucoup plus protégés avec des plaques de blindages omniprésentes sur toute sa surface. Sa forme angulaire le rend presque impénétrable car les balles, roquettes ou autres ricochent.

Armement modifier

L'armement du régiment est le matériel individuel ou collectif en service actuellement dans l'armée de terre. En ce qui concerne l'armement individuel, le fusil d'assaut allemand HK 416 et le fusil d'assaut français FAMAS F1 sont utilisés (le FAMAS G2 a été distribué au cours du déploiement de la force Sangaris en république centrafricaine), auquel est rajouté des améliorations (viseur holographique, viseur acog, poignée avant...). La section GCP du régiment est dotée de fusils d'assaut SCAR-H en raison de sa specialité (chute operationnelle et combat commando en arrière des lignes ennemies).

La mitrailleuse légère minimi est aussi en dotation au régiment ainsi que le fusil de précision FR-F2 et le PGM Hécate II 12,7 mm. Le lance roquette antichar d'origine suédoise AT4cs est aussi en service dans le régiment ainsi que le lance grenade individuel (modéré F1).

L'armement collectif repose lui sur une gamme de missiles antichar de type Milan et Eryx, pouvant être utilisés depuis un VAB pour le combat antichar. Le mortier de 81 mm LRR est utilisé lui pour l'appui feu et pour traiter des objectifs non acquis par les missiles.

Casernement modifier

Le régiment tient garnison à Castres depuis 1962, quartier Fayolle. Le terme quartier est issu de la tradition de cavalerie du lieu, le terme caserne étant dédié à l'infanterie.

Il a pour adresse le 68 avenue du lieutenant Jacques Desplats[18].

 
Entrée du 8e RPIMa.

Sources et bibliographie modifier

  • Collectif, Histoire des parachutistes français, Société de Production Littéraire, 1975.
  • Frédéric Pons, Opérations extérieures - Les volontaires du 8e RPIMa, Liban 1978-Afghanistan 2009, Presses de la Cité,
  • Dossier « Le 8e RPIMa : Régiment du Tarn », in Revue du Tarn, no 227, automne 2012, p. 393-552

Notes et références modifier

  1. Cf. Histoire des parachutistes français Tomes 1 et 2, pages 267 et 497
  2. source:Historique du "8" par l'Adjudant-chef Jacques ANTOINE, Amicale du "8")
  3. aims.org.af Carte district de Surobi
  4. Point presse du 28 août 2008
  5. ouest-france.fr Source journalistique
  6. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  7. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
  8. Colonel Louis FOURCADE chef de corps du 8e RPC d'avril 1956 au 9 septembre 1958 Photo prise en septembre 1958 à l'aérodrôme de Philippeville: https://tenes.info/nostalgie/HUITRCP/IMG_9396
  9. Lt-Colonel Hubert de SEGUIN PAZZIS chef de corps du 8e RPC de septembre 1958 à décembre 1958 puis du 8e RPIMA de décembre 1958 à octobre 1960: https://tenes.info/nostalgie/HUITRCP/Lt_Colonel_Hubert_de_S_guin_Pazzis_chef_de_corps_du_8_me_RPC_de_septembre_1958
  10. Le commandant Albert LENOIR Adjoint de BIGEARD au 3e RPC puis chef de corps du 8e RPIMA (Lt Colonel) d'octobre 1960 à mai 1961 : https://tenes.info/nostalgie/HUITRCP/Lt_Colonel_Albert_Lenoir
  11. Lt-Colonel Guy KOHLER chef de corps du 8e RPIMA de juin 1961 à 1963: https://tenes.info/nostalgie/HUITRCP/Lt_Colonel_Guy_Kohler_chef_de_corps_de_juin_1961_1963
  12. A terminé sa carrière comme général de division, gouverneur militaire de Marseille, est mort à Bagnères-de-Bigorre dans les années 2000.
  13. 1970, commandant en 2: De Wilde (Francis), chef de bataillon, 8e régiment de parachutistes d' infanterie de marine
  14. http://8rpima.e-monsite.com/medias/files/general-dominique.pdf
  15. « Promotion Général Fourcade / Notre Parrain / Saint-Cyr », sur magasinpromosaintcyr (consulté le ).
  16. « UNP81"SECTION RAOUL" », sur UNP81-section"Raoul" (consulté le ).
  17. a et b Portail officiel du ministère de la défense
  18. Jacques Antoine, « Quartier Fayolle du 8e RPIMA »

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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Liens externes modifier