71e régiment d'infanterie

Un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française

71e régiment d’infanterie
Image illustrative de l’article 71e régiment d'infanterie
Image illustrative de l’article 71e régiment d'infanterie
Insignes régimentaires du 71e R.I.

Création 1674
Dissolution 1963
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'infanterie
Rôle Infanterie
Devise Notre Dame Guesclin
Inscriptions
sur l’emblème
Valmy 1792
Jemmapes 1792
Fleurus 1794
Kabylie 1857
Magenta 1859
La Marne 1914
Verdun 1916
L'Aisne 1918
Soissonnais 1918
Anniversaire Saint-Maurice
Fête le 4 juin (1859, Magenta)
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Batailles 1918 - 2e Bataille de la Marne
1940 - Bataille de France
Fourragères aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.
Décorations Croix de guerre 1914-1918
trois palmes
Médaille d'or de la Ville de Milan

Le 71e régiment d'infanterie (71e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé sous la Révolution à partir du régiment de Vivarais, un régiment français d'Ancien Régime.

Création et différentes dénominations modifier

Colonels / Chefs de brigade modifier

  •  : Frédéric Ferdinand Charles de Wittinghof
  • 1792 : colonel de Baume
  •  : Gratien Dumoulin de La Fontenelle
  • 1794 : colonel Duplouy
  • 1799 : colonel Mazingant
  • 1803- 1840 : le no 71 est vacant
  • 1840 : colonel Salleyx
  • 1847 : colonel Béhaghel
  • 1852 : colonel Piat
  • 1856 : colonel de Margadel
  • 1857 : colonel Duportal Dugoasmeur
  • 1860 : colonel Dargent
  • 1864 : colonel Bouvet
  • 1865 : colonel de Férussac
  • 1871 : colonel Chaulan
  • 1871 : colonel Suisse
  • 1885 : colonel Donniez
  • 1886 : colonel Lachau
  • 1891 : colonel Sériot
  • 1893 : colonel de Lorme
  • 1895 : colonel Muiron
  •  : Colonel Mercier Alfred jusqu'en
  • 1939 : Colonel Astolfi, jusqu’au [2].
  •  : Lieutenant-colonel Béguier, le à titre provisoire en tant que chef d’état-major du 71e RI, puis à partir du à titre définitif[3].
  •  : Commandant Martin, en raison de la capture du lieutenant-colonel Béguier et de 200 de ses hommes[4].
  •  : Commandant Bacquerie, nommé à la tête du bataillon regroupant les rescapés du 71e et du 159e RIA[5].
  • 1953 : Commandant Pierre Vincent

Historique des garnisons, combats et batailles du 71e RI modifier

Ancien Régime modifier

 
Uniforme du régiment par décret d'application de 15 janvier 1792

Guerres de la Révolution et de l'Empire modifier

Le 1er janvier 1791 : Tous les régiments prennent un nom composé du nom de leur arme avec un numéro d'ordre donné selon leur ancienneté. Le régiment de Vivarais devient le 71e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Vivarais.

En 1791 et 1792, le 1er bataillon qui se trouve à l'armée du Nord, sous les ordres du général Dumouriez assiste aux combats de Stenay, de Croix-aux-Bois, de Biesme, du Boussu ainsi qu'aux batailles de Valmy et de Jemmapes.
Lors de cette dernière bataille, le 1er bataillon du 71e est sous les ordres du général Égalité, chargé de l'attaque du centre[6]. A midi, l'attaque générale a lieu sur toute la ligne et le centre rencontra la plus vive résistance. Le 1er bataillon du 71e repousse trois charges de chevau-légers de Cobourg qui voulaient déboucher du bois dans la plaine, et les refoule constamment en leur faisant subir de grandes pertes. Ce même bataillon se précipite ensuite sur les redoutes défendues par des cavaliers hongrois et les enlève. L'ennemi battu sur tous les points bat en retraite en désordre.

Le 1er bataillon passe, ensuite, successivement de l'armée des Ardennes à l'armée de Belgique, sous les ordres du général Dumouriez. Il fait partie de la division Champmorin à la bataille de Neerwinden et aux deux combats de Pellenberg contre les Autrichiens.

Lors de la réorganisation des corps d'infanterie français en 1793 :

Le 1er nivôse an VII () : la 71e demi-brigade de deuxième formation est créé avec des détachements de différents corps de l'Armée de l'Ouest.

Le 1er vendémiaire an XII (), lors de la réorganisation des corps d'infanterie:

1840 à 1848 modifier

Le 71e régiment d'infanterie de ligne est reformé par ordonnance du .

Second Empire modifier

Il participe aux expéditions en Algérie entre 1854 et 1859 (Expédition du Djurdjura en 1855, colonne de Sébaou et expédition des Babors en 1856, Kabylie en 1857) avant d'être envoyé en Italie où il participe aux batailles de Magenta et de Solférino. Il reste en Italie entre 1860 et 1865 au corps d'occupation des états romains.

Durant la guerre de 1870, enfermé dans Metz il est engagé à Borny, Rezonville,Servigny et Ladonchamps.

Le , le 4e bataillon, formé pour la plupart de nouveaux arrivants, quitte le dépôt pour créer le 10e régiment de marche qui formera la 1re brigade de la 2e division du 13e corps d'armée[7].

Le 24 novembre 1870, les 8e compagnies des 2e et 3e bataillons du 71e régiment d'infanterie de ligne qui composaient le 29e régiment de marche furent engagés dans les combats de Chilleurs, Ladon, Boiscommun, Neuville-aux-Bois et Maizières dans le Loiret

1871 à 1914 modifier

Sous la troisième République, il envoie un bataillon participer à la campagne de Tunisie (1881-1883).

La caserne Charner à Saint-Brieuc, érigée entre 1874 et 1876 est le lieu de casernement du régiment jusqu'en 1947. Il permet d'amener à la ville une population de cantinières, vivandières, musiciens, maréchaux-ferrants, ce qui a un impact économique important sur l'économie de la ville[8].

Première Guerre mondiale modifier

À la mobilisation, le régiment est caserné à Saint-Brieuc et est rattaché à la 37e brigade d'infanterie ; 19e division d'infanterie ; 10e corps d'armée.

Le régiment reste à la 19e DI d' à .

1914 modifier

Bataille de la Sambre : Une lanterne des morts est élevée au cimetière français d'Auvelais (Belgique) en mémoire des soldats du 10e corps d'armée (de Rennes) et de la 37e division d'infanterie (d'Alger) tombés du 21 au pour la liberté de la Belgique et de la France. On y trouve, le commandant Georges Michon del Campo (Saint-Cyr, promotion de l'Annam - 1885/1887), chef de bataillon au 71e d'infanterie mort pour la France au combat d'Arsimont le .

1915 modifier

1916 modifier

1917 modifier

En mai et , des soldats du 270e régiment d'infanterie dissout ont rejoint le 71e régiment d'infanterie.

1918 modifier

En , des soldats du 341e régiment d'infanterie dissout, ont rejoint le 71e régiment d'infanterie.

"Régiment d'élite qui a donné les preuves de sa vaillance." Maréchal Pétain 1918.

Entre-deux-guerres modifier

 
Une compagnie du 71e RI rend les honneurs au général Héring à Alençon, lors de manœuvres en Normandie en 1937.

Seconde Guerre mondiale modifier

Mobilisation modifier

Régiment d'active de type Nord-Est, il est mis sur pied au centre mobilisateur d'infanterie 44 de Saint-Brieuc.

Le 71e régiment d'infanterie est placé sous les ordres du colonel Astolfi, puis le du lieutenant-colonel Béguier, le du commandant Martin, le du commandant Bacquerie jusqu'à l'armistice du . Le régiment est d'abord affecté en 1939 à la 19e division d'infanterie, puis le à la 27e division d'infanterie alpine et devient alors le 71e régiment d'infanterie alpine.

Décembre 1939 modifier

Combats aux avant-postes (AP) de la Sarre, d’Alsting à Welferding[9].

7-10 juin 1940 modifier

Combats meurtriers à l’est de Soissons (plateau d’Acy ; Billy-sur-Aisne, où les 1re et 2e compagnies du 1er bataillon mènent une contre-attaque victorieuse le matin et font une quarantaine de prisonniers allemands ; Serches) et sur la rive gauche de l’Ourcq (Trugny[N 1], Armentières, Nanteuil-Notre-Dame, Bruyère-sur-Fère, Coincy, Brécy, Rocourt, Épieds)[10].

Les pertes sont lourdes : 8 officiers, 32 sous-officiers, 155 caporaux et soldats tués[11] ; le lieutenant-colonel commandant le régiment, une quinzaine d’officiers et environ 200 hommes faits prisonniers[12].

10-22 juin 1940 modifier

Repli, souvent à pied, des détachements encore au combat, séparés les uns des autres par l’avancée motorisée des forces allemandes, tout en menant des combats retardateurs contre l’ennemi : la Marne est traversée le [12], la Seine le 13[13], l’Yonne le 15[14], la Loire le 16[15], le Cher le 18[16].

Depuis le , les rescapés du 71e RIA et des autres unités de la 27e division d’infanterie alpine sont regroupés pour former deux bataillons[5].

22-24 juin 1940 modifier

Les hommes du 71e RIA préparent la défense de la ville d’Eymoutiers (Haute-Vienne), jusqu’à l’entrée en vigueur de l’armistice le , à 1 h 30[17].

Bilan de la campagne 1939-1940 modifier

Au , les effectifs du 71e RI s’élevaient à 84 officiers, 333 sous-officiers et 2 601 caporaux et soldats[18]. Le , le 71e RIA ne comptait plus que 20 officiers, 44 sous-officiers et 399 caporaux et soldats[19].

1945 à nos jours modifier

En 1947, le 71e régiment d'infanterie est stationné à Dinan.

Drapeau modifier

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions[20] :

 
Fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918

 

Décorations modifier

Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec trois citations à l'ordre de l'armée. 

Il a le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.

Devise modifier

Notre Dame Guesclin

Insigne modifier

L'insigne de 1935 du régiment porte la croix de guerre et la fourragère gagnées lors de la Première Guerre mondiale[21].

Refrain modifier

« Chez vous ce n'est pas comme chez nous, à Saint-Brieuc il y a des choux. »[réf. nécessaire]

Personnages célèbres ayant servi au 71e RI modifier

Traditions et uniformes modifier

Sources et bibliographie modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Commune de Bruyères-sur-Fère.

Références modifier

  1. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 103.
  2. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 93.
  3. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 93-95.
  4. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 149-150.
  5. a et b Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 161-162.
  6. Alexandre-Marie Quesnay de Beaurepaire Plan général de la Bataille de Jemmapes, gagnée par les Français sur les Autrichiens le 25 Novembre 1792, l'An Ier de la République Française.
  7. Opération du 13e corps et de la 3e armée durant le Siège de Paris (1870) par le général Vinoy, pages 7 et 15
  8. Yolaine Coutentin et Gérard Ringuenoir, Saint-Brieuc d'hier à aujourd'hui, Saint-Avertin, Edition Alan Sutton, , 127 p., p. 74
  9. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 47-70.
  10. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 117-150.
  11. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), ill. entre p. 184 et p. 185.
  12. a et b Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 150.
  13. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 156.
  14. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 158.
  15. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 161.
  16. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 162-163.
  17. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 165.
  18. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 177.
  19. Édouard Béguier, Les étapes d'un régiment breton; le 71e R.I. et R.I.A. en 1939 et 1940., Berger-Levrault, (OCLC 21814318), p. 181.
  20. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  21. Luc Binet, « Croix de guerre et fourragères: Meubles symboliques rares », Revue historique des Armées, no 282,‎ , p. 114–115 (ISSN 0035-3299, DOI 10.3917/rha.282.0114, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier