11e corps d'armée (France)

corps de l'armée française
(Redirigé depuis 11e corps d’armée)

11e corps d'armée
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Corps d'armée
Garnison Nantes (état-major)
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Batailles 1914 - Bataille des Ardennes
1914 - bataille de la Meuse
1914 - bataille de la Marne
(Bataille des Marais de Saint-Gond)
1914 - Première bataille de l'Aisne
1915 - 2e bataille de Champagne
1916 - Bataille de Verdun
1917 - Chemin des Dames
1918 - 2e bataille de Picardie
1918 - 3e bataille de l'Aisne
1918 - 2e bataille de la Marne
(Bataille du Soissonnais)
1918 - Bataille de Champagne et d'Argonne

Le 11e corps d'armée est un groupement de l'armée de terre française créé en 1870 pour encadrer des unités de l'ouest de la France, avec pour centre Nantes et pour ressort territorial les départements du Finistère, du Morbihan, de la Loire-Inférieure et de la Vendée. Cette unité combat lors des Première et Seconde Guerres mondiales

Dénominations modifier

  •  : 11e corps d'armée
  •  : groupement D
  •  : groupement DE
  •  : 11e corps d'armée

Liste des commandants modifier

De 1870 à 1914 modifier

Composition modifier

L'état-major à Nantes se trouve à l'hôtel d'Aux, place Louis XVI, actuellement place Foch, bâtiment qui porte encore sur sa façade la mention : XIe corps d'armée.

Il supervise les unités suivantes :

Places fortes:

Première Guerre mondiale modifier

Composition à la mobilisation modifier

 
L'hôtel d'Aux, place Maréchal-Foch (anciennement « place Louis-XVI »).

Au début de la Première Guerre mondiale, il est subordonné, à la 5e armée. Ses effectifs augmentent considérablement en raison de la mobilisation générale.

21e division d'infanterie

  • 41e brigade :
64e régiment d'infanterie
65e régiment d'infanterie
  • 42e brigade :
93e régiment d'infanterie
137e régiment d'infanterie
  • Cavalerie :
2e régiment de chasseur (1 escadron)
  • Artillerie :
51e régiment d'artillerie de campagne (3 groupes 75)
  • Génie :
6e régiment du génie (compagnie 11/1)

22e division d'infanterie

  • 43e brigade :
62e régiment d'infanterie
116e régiment d'infanterie
  • 44e brigade :
19e régiment d'infanterie
118e régiment d'infanterie
  • Cavalerie :
2e régiment de chasseurs (1 escadron)
  • Artillerie :
35e régiment d'artillerie de campagne (3 groupes 75)
  • Génie :
6e régiment du génie (compagnie 11/2)

60e division d'infanterie

  • 119e brigade :
247e régiment d'infanterie
248e régiment d'infanterie
271e régiment d'infanterie
  • 120e brigade :
202e régiment d'infanterie
225e régiment d'infanterie
336e régiment d'infanterie
  • Cavalerie :
24e régiment de dragons (2 escadrons)
  • Artillerie :
7e régiment d'artillerie de campagne (1 groupe de 75)
10e régiment d'artillerie de campagne (1 groupe de 75)
50e régiment d'artillerie de campagne (1 groupe de 75)
  • Génie :
6e régiment du génie (compagnies 10/13, 10/19, 10/24)

Éléments organiques de corps d'armée :

  • Régiments d'infanterie (rattachés au 11e CA) :
293e régiment d'infanterie
337e régiment d'infanterie

Changements au cours de la guerre modifier

Au 20 juin 1916 modifier

Historique modifier

1914 modifier

À partir du repli vers le sud, par Vendresse (le combat de Tourteron) ; puis poursuite du repli vers Machault et Juvisy vers la région de Fère-Champenoise.
À partir du , poursuite par Châlons-sur-Marne jusque dans la région de Jonchery-sur-Suippe, Saint-Hilaire-le-Grand.
Combats de Contalmaison, d'Ovilliers, de La Boisselle, de Thiepval, d'Auchonvillers et de Beaumont-Hamel. Stabilisation du front et occupation d'un secteur au nord de Beaumont-Hamel, Frise (guerre des mines).
21 -  : front réduit à droite vers Authuille.
 : attaque française vers Beaumont-Hamel.
16 -  : attaques françaises sur Ovillers, La Boisselle.

1915 modifier

  •  : attaque locale française sur La Boisselle.
  •  : attaque allemande sur La Boisselle.
  •  : front étendu à gauche jusqu'à Hébuterne.
  •  : front étendu à droite jusque vers Carnoy.
  •  : attaque française entre Serre et Hébuterne ; prise de la ferme de Toutvent.
  •  : extension du secteur à droite jusqu'à la Somme.
  •  : limite gauche ramenée à La Boisselle, puis réduction progressive du front à gauche par la relève par l'A.W.
offensive des et  ; prise des Mamelles, du Trapèze et de Tahure.
 : légère réduction du front vers la butte de Tahure. Défense et organisation du terrain conquis.
23 -  : conquête partielle de la Courtine.
 : réduction du secteur à gauche jusqu'au nord des Mamelles.
  • 12 -  : retrait du front ; repos dans la région Somme - Vesles.

-  : mouvement vers le front ; occupation d'un secteur vers le nord des Mamelles et la butte de Souain.

-  : légère extension du front à droite vers la Courtine.

1916 modifier

 : attaque allemande sur Fleury-devant-Douaumont.
 : contre-attaque française sur Fleury-devant-Douaumont.
, 1er, 4 et  : combat dans la région de l'ouvrage de Thiaumont.
 : extension du secteur à droite jusqu'à la route Verdun Vaux-devant-Damloup.
11 et  : attaque allemande sur le fort de Souville.
15, 16, 17, 24 et  : attaques françaises sur l'ouvrage de Thiaumont et le bois de Vaux Chapitre.
 : réduction du secteur à gauche jusqu'à la Meuse vers Charny.
1er, 5 et  : attaques allemandes.
2, 3 et  : attaques françaises sur Fleury-devant-Douaumont.
17 -  : combats à Fleury-devant-Douaumont et vers l'ouvrage de Thiaumont.
3 et  : attaques allemandes.
 : front étendu à droite au nord de Damloup.
 : attaque française sur le bois de la Vaux Régnier et sur Thiaumont.
9, 12, 13, 14, 15 et  : combat dans le bois de Vaux Chapitre.
 : attaque française sur Thiaumont.
À partir du , engagé dans la première bataille offensive de Verdun. Le attaque et prise de la carrière d'Haudromont, du fort de Douaumont, du petit dépôt de la batterie de Damloup et du bois Fumin.
 : réoccupation du fort de Vaux.
 : attaque sur la rive droite de la Meuse, prise de Bezonvaux, de Louvemont, du bois le Chaume et de la cote du Poivre. À partir du , occupation et organisation du terrain conquis.
 : secteur réduit à droite jusque vers Vaux-devant-Damloup.

1917 modifier

engagements fréquents, les 5 et , attaque dans la région Ailles, Cerny-en-Laonnois, ferme d'Hurtebise.
11 et , attaques allemandes sur Cerny-en-Laonnois et la ferme d'Hurtebise.
 : front étendu à gauche vers Courtecon.
  • 18 -  : retrait du front ; transport vers Ham ; à partir du occupation d'un secteur dans la région Saint-Quentin, Pontruet en liaison avec l'armée britannique.
  • -  : retrait du front, repos vers Lassigny.
  • -  : occupation d'un secteur vers Urvillers, Pontruet en liaison avec l'armée britannique.
, attaque allemande ; les 11 et contre-attaques françaises.
  • -  : retrait du front, mouvement vers Braine et à partir du occupation d'un secteur dans région nord-ouest de Jouy et vers le Panthéon. À partir du , engagé dans la bataille de la Malmaison.
Avance jusqu'au canal de l'Oise à l'Aisne, vers Filain, puis organisation et défense des positions conquises.
 : front étendu à gauche jusqu'à la ferme Rosay.
 : front étendu à gauche vers le bois de Mortier.
 : front étendu à droite jusqu'à la région des Vaumaires et le 19 à gauche jusqu'à la région de Quincy-Basse. Nombreuses actions locales.
 : attaque allemande dans la région Bruyères, Chavignon, bois de Mortier.
 : front réduit à gauche vers le bois de Mortier.

1918 modifier

  • -  : engagé dans la région de Coucy-le-Château, pendant la 2e bataille de Picardie. Repli en combattant sur la rive sud de l'Ailette. Puis organisation d'un nouveau secteur. Actions violentes de part et d'autre. le , extension du secteur à droite jusqu'à la ferme Vauclerc.
  • 27 mai -  : Engagé dans la 3e bataille de l'Aisne, subit le choc de l'offensive allemande.
Repli en combattant vers l'Aisne et résistance sur le front Margival, Condé-sur-Aisne. Puis continuation du repli et résistance, le sur la ligne Leury, Soissons, Venizel ; le sur la ligne Berzy-le-Sec, Léchelle, Droizy ; le , sur la ligne Chaudun, Le Plessier-Huleu ; le sur Savières. Le , occupation des lisières est de la forêt de Villers-Cotterêts.
À partir du , stabilisation et organisation du front vers Faverolles et la ferme Chavigny.
Nombreuses contre-attaques françaises locales. Le , réduction du front à gauche jusqu'à Corcy.
, extension du front à gauche jusqu'à la ferme Chavigny.
  • 8 -  : opérations en vue de dégager la forêt de Villers-Cotterêts, progression dans la région de Longpont.
 : extension du front à gauche jusqu'à Saint-Pierre-Aigle. À partir du , organisation du terrain et préparatifs d'offensive.
front réduit à gauche vers Longpont, puis le vers Violaine.
 : extension du secteur à droite avant Bazoches-sur-Vesles en liaison avec l'armée américaine.
À partir du , nouvelle progression jusqu'à l'Aisne entre Thugny-Trugny et Givry, occupation et organisation du terrain conquis.
 : extension du front à droite jusqu'à l'est d'Attigny et à gauche au sud de Rethel.
 : progression jusqu'à l'Aisne ; prise d'Ambly-Fleury.
 : limite droite du secteur ramenée à l'ouest d'Attigny.
À partir du , occupation du fort des Ayvelles, progression jusqu'à Mézières, violents combats.

Rattachement modifier

-
-
-
-
-
-
16 -
-
-
2 -
21 -
2 -
-
-
9 -
5 -
-
-
  • Détachement d'armée Foch
-
  • Détachement Pétain
-

Seconde Guerre mondiale modifier

Drôle de guerre modifier

Prévu pour être engagé dans la manœuvre Dyle décidée en novembre 1939, le XIe corps d'armée du général Martin constitue le centre de la 9e armée qui doit venir s'aligner sur la Meuse. Il doit occuper le fleuve entre Anhée à la limite avec le IIe corps d'armée et Vireux-Molhain où commence le secteur du XLIe corps d'armée de forteresse. Pour défendre ces 40 km de front, il dispose de la 18e division d'infanterie au nord d'Hastière et de la 22e division d'infanterie au sud[1].

La 22e division d'infanterie, de série A stationne dans la région de Maubert-Fontaine. Elle n'a pas de compagnie divisionnaire antichar et ses moyens de déplacements sont lacunaires, ses moyens de liaisons n'existent pas. Pour gagner son front sur la Meuse dans la manœuvre Dyle, elle doit effectuer un trajet de 50 km[2].

La 18e division d'infanterie, de série A manque également de moyens de déplacements et n'a que la moitié de ses canons antichars de 25 mm. Pour la manœuvre Dyle, elle doit parcourir 70 km pour aller occuper le front qui lui est attribué sur la Meuse[2].

Parallèlement, son groupe de reconnaissance de corps d'armée, le 17e GRCA, doit participer à la manœuvre retardatrice dans les Ardennes du plan Dyle : avec les 24e et 30e GRDI (respectivement de la 22e et de la 18e division d'infanterie) il forme un groupement qui renforce la 1re division légère de cavalerie (1re DLC) qui participe à la couverture de la progression de la 9e armée vers la Meuse en contrôlant dans un premier temps le fleuve entre Houx et Hastière[3]. Le groupement, évoluant sur la gauche de la 1re DLC, doit ensuite passer la Meuse et progresser sur l'axe GivetBeauraingForrièresChamplonHouffalize[3].

Bataille de France modifier

Organigramme modifier

Au [4] :

18e division d'infanterie
22e division d'infanterie
Cavalerie

Infanterie

  • 611e régiment de pionniers

Artillerie

Services

  • 11e parc d'artillerie de corps d'armée
    • 111e compagnie d'ouvriers d'artillerie
    • 111e section de munitions automobile
    • 141e section de munitions automobile

Génie

  • compagnie de sapeurs mineurs 111/1
  • compagnie de sapeurs mineurs 111/2
  • compagnie de parc du génie 111/21

Transmissions

  • compagnie télégraphique 111/81
  • compagnie radio 111/82
  • détachement colombophile 111/83

Train

  • compagnie automobile de quartier général 261/11
  • compagnie automobile de transport 361/11

Intendance

  • groupe d'exploitation 11/11
  • compagnie de ravitaillement en viande 211/11

Santé

  • 11e ambulance médicale hippomobile
  • 211e ambulance chirurgicale légère
  • 11e groupe sanitaire de ravitaillement hippomobile
  • 11e section hygiène, lavage, désinfection

Notes et références modifier

  1. Bruno Chaix, En mai 1940, fallait-il entrer en Belgique ? : décisions stratégiques et plans opérationnels de la campagne de France, Paris, Economica, coll. « Campagnes & stratégies » (no 35), , 2e éd., 349 p. (ISBN 2-7178-4149-0), p. 138-139
  2. a et b Mary 2009, p. 30.
  3. a et b Mary 2009, p. 33.
  4. Mary 2009, p. 447-448.

Sources et bibliographie modifier

Liens externes modifier