L’œil (pluriel : œils[1]) en imprimerie typographique — c’est-à-dire utilisant des blocs en relief (généralement en plomb) appelés caractères mobiles —, est la partie saillante d'un caractère mobile qui reçoit l’encre et laisse son empreinte sur le support à imprimer.

Caractère mobile en plomb et caractère imprimé. L’œil du caractère mobile est sa partie saillante, correspondant à son image imprimée.

Présentation

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Représentation du corps, de l'œil, du jambage et de la hampe.

L'œil est la partie du caractère en relief qui est encrée et permet d'imprimer le glyphe sur du papier[2]. Cette partie est nécessairement inversée par rapport au caractère imprimé afin que l'image soit à l'endroit [3]. On parle de « gros œil » lorsque les parties montantes et descendantes sont courtes par rapport aux lettres qui n'en ont pas (comme le « e » ou le « s »). Dans le cas contraire, on parle de « petit œil »[4]. Il s'agit de la force d'un œil[5]. Un œil peut aussi être « poétique », lorsqu'il est utilisé pour l'impression des vers[6]. Fournier établissait cette gradation : « […] les différentes nuances de grosseur qui les font distinguer, comme petit-œil, œil ordinaire, œil moyen, gros œil, œil hollandais, œil serré et œil poétique[7]. »

Hauteur d'œil

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La hauteur d'œil représente la taille entre la ligne de base et le sommet de la lettre[8]. La hauteur d'œil est généralement liée à la lisibilité du texte[8],[2], mais selon Jacques André, la lisibilité est subjective. Par exemple, les Américains et les Hollandais utilisent un œil plus gros que les Français[4]. Elle ne doit pas être confondue avec la hauteur d'x qui représente la hauteur des caractères en bas de casse sans jambage ni hampe[9]. Elle ne doit pas non plus être confondue avec la taille de police de caractères[8].

Références

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  1. « Sens de yeux et œils », sur Office québécois de la langue française (consulté le ).
  2. a et b « Anatomie de la lettre », Ministère de la Culture.
  3. Daniel Augier, « La composition typographique classique en plomb », dans La Typographie, , 127 p. (lire en ligne), p. 9.
  4. a et b Franck Antoni, « Qu’est-ce que l’œil d’une lettre ? », (consulté le ).
  5. Jules Claye, Manuel de l'apprenti compositeur : typographie, , 192 p. (lire en ligne), p. 17.
  6. Charles-Lucien Huard, La typographie, , 30 p. (lire en ligne), p. 10.
  7. « Fournier, Manuel typographique, Avertissement préliminaire », sur jacques-andre.fr (consulté le )
  8. a b et c « Chapitre 2 – Taille et hauteur d’œil d’une police de caractères (Sept clés pour une lecture fluide et accessible avec les livres en grands caractères) », Librairie des Grands Caractères, .
  9. « Œil », Orthotypographie.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Jacques André, « Lucida a-t-elle un gros œil? », La Lettre GUTenberg, no 5,‎ , p. 24-26 (lire en ligne).
  • Francis Thibaudeau, « L'œil et le corps », dans Manuel français de typographie moderne, faisant suite à "La Lettre d'imprimerie"... Cours d'initiation... par la pratique du croquiscalque, ou manuscrit typographique, , 583 p. (lire en ligne), p. 24-32.
  • Théotiste Lefevre, Guide pratique du compositeur et de l’imprimeur typographes, Paris, Firmin-Didot et Cie, , 720 p. (ISBN 978-2-73846-919-9, OCLC 901465354, lire en ligne).

Articles connexes

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