Parti populaire autrichien

parti politique autrichien
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Parti populaire autrichien
(de) Österreichische Volkspartei
Image illustrative de l’article Parti populaire autrichien
Logotype officiel.
Présentation
Président Karl Nehammer[1]
Fondation
Siège Lichtenfelsgasse 7
A-1010 Vienne
Positionnement Centre droit à droite[2]
Idéologie Conservatisme[3]
Démocratie chrétienne[3]
Libéral-conservatisme[4]
Affiliation européenne Parti populaire européen
Affiliation internationale Union démocrate internationale
Adhérents 600 000 (2017[5])
Couleurs
  • noir
  • turquoise
  • (depuis 2017)
Site web dievolkspartei.at
Représentation
Députés nationaux
71  /  183
Conseillers fédéraux
25  /  61
Députés européens
7  /  19

Le Parti populaire autrichien (en allemand : Österreichische Volkspartei, abrégé en ÖVP), dénommé Le Nouveau Parti populaire (en allemand : Die neue Volkspartei) entre 2017 et 2022[6], est un parti politique autrichien d'orientation chrétien-démocrate et libéral-conservateur. Au niveau international, il est membre de l'Union démocrate internationale.

L'ÖVP est le successeur du Parti chrétien-social (CS ou CSP) d'avant la Seconde Guerre mondiale. Son « programme fondateur » (Grundsatzprogramm) de 1945, repris par le « programme de Salzbourg » de 1972 puis enfin par son manifeste pour l'avenir de 1985 mettent en avant deux principes fondamentaux : une « économie éco-sociale de marché » (ökosoziale Marktwirtschaft), qui ne serait que la traduction politique et économique des traditions humanistes et chrétiennes de l'Europe, et un engagement pro-européen qui aboutira à l'adhésion de l'Autriche à l'Union européenne en 1995.

Histoire modifier

L'ÖVP gouverne l'Autriche en participant aux gouvernements avec le SPÖ de 1945 à 1966 et de 1986 à 1999 (avec le poste de chancelier durant la première période), et seul de 1966 à 1970 (cette coalition devant revenir au pouvoir). De 1999 à 2006, il gouverne avec le FPÖ d'extrême droite.

De 2002 à 2006, il obtient la majorité relative au Conseil national avec 42,3 % des voix et 79 sièges, le chef du parti Wolfgang Schüssel devenant chancelier fédéral.

L'ÖVP perd cette majorité aux élections d'octobre 2006 où il obtient 34,2 % des voix et 66 sièges au Conseil national (Nationalrat). Il est donc contraint de gouverner à nouveau avec les sociaux-démocrates du SPÖ, à égalité au sein d'un gouvernement issu de longues négociations. Wolfgang Schüssel cède sa place de chancelier au président du SPÖ Alfred Gusenbauer le , démissionnant du même coup de la direction du parti, et il devient chef du groupe parlementaire au Nationalrat.

Jusqu'en 2017, la couleur distinctive du parti populaire était le noir, d'où l'appellation « les noirs » en langage familier ou journalistique. Traditionnellement le rouge désigne le SPÖ, le vert désigne Les Verts - L'Alternative verte, l'orange désigne le BZÖ et le bleu désigne le FPÖ. Outre une grande coalition, l'ÖVP a déjà formé une coalition noire-bleue avec le FPÖ et une coalition noire-orange avec la BZÖ.

En , Sebastian Kurz, à ce moment ministre des Affaires étrangères, prend la direction de l'ÖVP. Dans le but de rajeunir l'image du parti, il met de côté la couleur noire traditionnelle et opte pour la couleur turquoise, et le parti participe aux élections législatives de 2017 sous l'étiquette Nouveau Parti populaire (Die neue Volkspartei). À la suite de ce scrutin, que l'ÖVP remporte, Sebastian Kurz forme un gouvernement avec le FPÖ. L'ÖVP est alors parfois présenté comme "ultraconservateur"[7]. Sur les questions religieuses, l'ÖVP tient un discours hostile à l'islam[8].

Le , à huit jours des élections européennes, et au lendemain de la publication d'une vidéo tournée en 2017 révélant le vice-chancelier autrichien et dirigeant du FPÖ, Heinz-Christian Strache, expliquer à une femme se présentant comme la nièce d'un oligarque russe, comment financer son parti et racheter un journal pour rendre sa ligne éditoriale proche du FPÖ, Strache démissionne du gouvernement[9]. Kurz annonce le jour même des élections législatives anticipées[10].

Arrivé en tête lors du scrutin anticipé de 2019, l'ÖVP forme une coalition avec les Verts[11]. À l'automne 2021, Sebastian Kurz renonce à la direction du gouvernement[12] — en raison d'une affaire de corruption datant de son passage au ministère fédéral des Finances et ayant facilité son accession à la chancellerie — puis de l'ÖVP. Celle-ci revient au profit de Karl Nehammer, qui devient également chancelier et poursuit la coalition avec les Verts. Le congrès suivant de l'ÖVP, en , acte le remplacement de la marque Neue Volkspartei par Die Volkspartei (en français : « Le Parti populaire »)[6].

Membres notables modifier

Présidents modifier

Chanceliers modifier

Présidents fédéraux modifier

Commissaires européens modifier

  • Franz Fischler : Agriculture et Développement rural (1995-1999), Agriculture, Développement rural et Pêche (1999-2004)
  • Benita Ferrero-Waldner : Relations extérieures et Politique européenne de voisinage (2004-2009)
  • Johannes Hahn : Politique régionale (2010-2014), Politique européenne de voisinage et négociations d'élargissement (2014-2019), Budget et Administration (depuis 2019)

Autres modifier

Résultats électoraux modifier

Élections au Conseil national modifier

Année Voix % Mandats Rang Gouvernement
1945 1 602 227 49,8
85  /  165
1er Figl I
1949 1 846 581 44,0
77  /  165
1er Figl II
1953 1 781 777 41,3
74  /  165
2e Figl III, Raab I
1956 1 999 986 46,0
82  /  165
1er Raab II
1959 1 928 043 42,4
79  /  165
2e Raab III, IV, Gorbach I
1962 2 024 501 45,4
81  /  165
1er Gorbach II, Klaus I
1966 2 191 109 48,3
85  /  165
1er Klaus II
1970 2 051 012 44,7
78  /  165
2e Opposition
1971 1 964 713 43,1
80  /  183
2e Opposition
1975 1 981 291 42,9
80  /  183
2e Opposition
1979 1 981 739 41,9
77  /  183
2e Opposition
1983 2 097 808 43,2
81  /  183
2e Opposition
1986 2 003 663 41,3
77  /  183
2e Vranitzky II
1990 1 508 600 32,1
60  /  183
2e Vranitzky III
1994 1 281 846 27,7
52  /  183
2e Vranitzky IV
1995 1 370 510 28,3
52  /  183
2e Vranitzky V, Klima
1999 1 243 672 26,9
52  /  183
3e Schüssel I
2002 2 076 833 42,3
79  /  183
1er Schüssel II
2006 1 616 493 34,3
66  /  183
2e Gusenbauer
2008 1 269 656 26,0
51  /  183
2e Faymann I
2013 1 125 876 24,0
47  /  183
2e Faymann II, Kern
2017 1 587 360 31,5
62  /  183
1er Kurz I
2019 1 789 417 37,5
71  /  183
1er Kurz II, Schallenberg, Nehammer

Élections présidentielles modifier

Année Candidat 1er tour 2e tour
% Rang % Rang
1951 Heinrich Gleißner 40,1 1er 47,9 2e
1957 Wolfgang Denk (nl)a  48,9 2e
1963 Julius Raab 40,6 2e
1965 Alfons Gorbach 49,3 2e
1971 Kurt Waldheim 47,2 2e
1974 Alois Lugger (de) 48,3 2e
1980 Rudolf Kirchschlägerb  79,9 élu
1986 Kurt Waldheim 49,6 1er 53,9 élu
1992 Thomas Klestil 37,2 2e 56,9 élu
1998 Pas de candidat
2004 Benita Ferrero-Waldner 47,6 2e
2010 Pas de candidat
2016 Andreas Khol 11,1 5e

Élections européennes modifier

Année Voix Mandats Rang Groupe
1996 29,7 %
7  /  21
1er PPE
1999 30,7 %
7  /  21
2e PPE
2004 32,7 %
6  /  18
2e PPE
2009 30,0 %
6  /  17
1er PPE
2014 27,0 %
5  /  18
1er PPE
2019 34,6 %
7  /  18
1er PPE

Élections régionales modifier

Identité visuelle modifier

Notes et références modifier

  1. « Le chancelier autrichien Karl Nehammer élu chef du Parti populaire Access to the comments », sur Euronews.com.
  2. « Autriche : vers le retour d'une coalition Parti populaire (ÖVP) - Parti libéral (FPÖ) ? », sur www.robert-schuman.eu, (consulté le ).
  3. a et b (en) Wolfram Nordsieck, « Austria », sur parties-and-elections.eu.
  4. (en) Ralph P Güntzel, Understanding "Old Europe" : An Introduction to the Culture, Politics, and History of France, Germany, and Austria, Tectum Wissenschaftsverlag, , 214 p. (ISBN 978-3-8288-5300-3, lire en ligne), p. 162
  5. (de) Martin Steinmüller-Schwarz, « Der Wert der zahlenden Basis », sur news.ORF.at, (consulté le ).
  6. a et b (de) michael.hammerl, « ÖVP bleibt Türkis, heißt aber nicht mehr "neue Volkspartei" », sur kurier.at, (consulté le )
  7. Johanna Luyssen, « La droite, grand vainqueur des législatives en Autriche », sur Le Devoir, (consulté le )
  8. « Près de la moitié des Autrichiens veulent limiter les droits des musulmans », AFP,‎ (lire en ligne)
  9. « Piégé sur ses liens avec la Russie, le vice-chancelier autrichien d’extrême droite, Heinz-Christian Strache, démissionne », sur lemonde.fr, .
  10. « Autriche : en pleine crise gouvernementale, Kurz annonce des législatives anticipées », sur lemonde.fr, .
  11. « Autriche : coalition entre Sebastian Kurz et les Verts », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  12. « Autriche : soupçonné de corruption, le chancelier Sebastian Kurz annonce sa démission », sur France 24, (consulté le )

Voir aussi modifier

Liens externes modifier