Évolution territoriale du Luxembourg

Cet article est une chronologie de l'évolution territoriale des Luxembourg, listant les modifications de la géographie politique de ce pays.

Évolution territoriale du Luxembourg de 1659 à 1839.

Vue d'ensemble modifier

Créé à la fin du Xe siècle, le comté de Luxembourg n'est à l'origine qu'un territoire centré sur un château en ruine, mais stratégiquement situé sur une excroissance rocheuse. Au cours des siècles suivants, les comtes (puis ducs) de Luxembourg agrandissent leur domaine. À la fin du Moyen Âge, le duché du Luxembourg passe aux mains des Habsbourg. Il est finalement intégré dans les Pays-Bas en 1549.

Le Luxembourg est partitionné trois fois depuis 1659. Ces trois partitions réduisent le territoire du pays de 10 700 km2 aux actuels 2 586 km2 sur une période de 240 ans. Les parties perdues sont territoires des actuelles Allemagne, Belgique et France.

Les pays bordant le Luxembourg ont tous demandé ou effectué, à un moment ou un autre, l'annexion du pays, mais toutes ces tentatives ont échoué à plus long terme. Inversement, il a existé des mouvements historiques luxembourgeois réclamant le retour des territoires perdus, mais aucun n'est arrivé à ses fins et le revanchisme luxembourgeois n'est désormais plus qu'une opinion marginale.

Chronologie modifier

Origines modifier

Première partition modifier

Le Luxembourg est divisé pour la première fois en 1659, alors que le duché est en union personnelle avec le royaume d'Espagne. Pendant la guerre franco-espagnole de 1653, le royaume de France et le commonwealth d'Angleterre envahissent la majeure partie des Pays-Bas espagnols. Après le traité des Pyrénées, la France reçoit du Luxembourg les forteresses de Stenay, Thionville et Montmédy, ainsi que les terres aux alentours, territoire qui fut appelé ensuite « Luxembourg français ». La France annexe ainsi 1 060 km2 du duché, soit 10 % de la superficie du Luxembourg à cette époque.

La convention du mit un terme à l'existence de plusieurs enclaves situées en France et au Luxembourg, appartenant à ces deux pays. Elle mit également un terme à divers prétentions et revendications territoriales. Par ailleurs, le ruisseau de Frisange devint désormais une frontière naturelle entre ces deux pays[1].

Deuxième partition modifier

En 1795, pendant les guerres révolutionnaires françaises, le Luxembourg est annexé par la France et est inclus dans le département des Forêts. Le contrôle français sur la région se termine en 1814 après la défaite de Napoléon Ier, mais le statut du Luxembourg n'est déterminé que l'année suivante au congrès de Vienne.

Le Luxembourg est élevé au rang de grand-duché et la maison d'Orange reçoit l'intégralité des Pays-Bas, y compris le Luxembourg. Cependant, la Prusse, qui a reçu l'intégralité du Rhénanie et de la Westphalie, requiert la forteresse de Bitburg afin de compléter les fortifications de la frontières occidentales de la confédération germanique. Ce point n'est pas contesté par les autres parties.

La deuxième partition réduit le territoire du Luxembourg de 2 280 km2, soit 24 %. La Prusse gagne non seulement Bitburg, mais également les villes de Neuerburg, Saint-Vith, Schleiden et Waxweiler. Au total, la zone détachée comptait 50 000 habitants. Actuellement, ce territoire est partagé entre l'Allemagne et la Belgique, les Cantons de l'Est ayant été cédés à la seconde par la première en 1919.

Troisième partition modifier

La perte la plus importante a lieu en 1839, lors du traité de Londres. Au commencement de la révolution belge, la plupart des Luxembourgeois rejoignent les rebelles belges et prennent contrôle de la plus grande partie du grand-duché, à l'exception de la capitale Luxembourg. La première proposition de la conférence de Londres prévoit que la totalité du grand-duché reste en union personnelle avec les Pays-Bas, et est rejetée par le roi Léopold Ier de Belgique. En , la conférence décide de remettre l'examen du statut du Luxembourg à plus tard ; les Pays-Bas, qui acceptent cette décision, envahissent la Belgique pour la contraindre à accepter la limitation. Après leur retrait, la conférence propose une troisième suggestion, la division du Luxembourg entre les deux pays, la plus grande partie du territoire revenant à la Belgique, à l'exception de la ville de Luxembourg qui reste sous contrôle des Pays-Bas. Après l'accord de Léopold Ier, le traité est signé le . Le roi Guillaume Ier des Pays-Bas rejette initialement la proposition mais accepte finalement la partition en 1839 après plusieurs années d'impasse.

Avec cette troisième partition, le Luxembourg perd tous ses territoires occidentaux, c'est-à-dire les villes d'Arlon, Aubange, Bastogne, Durbuy, Marche-en-Famenne, Neufchâteau et Virton. Avec le duché de Bouillon, ils forment la province belge du Luxembourg. Le territoire cédé à la Belgique totalise 4 370 km2, 65 % de la superficie du Grand-duché à l'époque. La population concernée atteint 175 000 habitants, la moitié du total du Luxembourg.

Évolution ultérieure modifier

Références modifier

  1. Convention entre l'Impératrice, Reine de Hongrie et de Bohême et le Roi très-chrétien : Concernant les Limites des États respectifs aux Pays-Bas, & les Contestations y relatives. Du 16 mai 1769, Bruxelles, Imprimerie Royale, 1769

Voir aussi modifier