Archidiocèse de Rimouski

diocèse catholique romain au Québec (Canada)
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Archidiocèse de Rimouski
(la) Archidioecesis Sancti Germani
Image illustrative de l’article Archidiocèse de Rimouski
La cathédrale Saint-Germain de Rimouski
La cathédrale Saint-Germain de Rimouski
Informations générales
Pays Drapeau du Canada Canada
Archevêque Denis Grondin
Langue(s) liturgique(s) Français
Superficie 20 892 km2
Création du diocèse 1867
Élévation au rang d'archidiocèse 1946
Patron Saint Germain de Paris
Diocèses suffragants Baie-Comeau
Gaspé
Adresse 34 rue de l’Évêché O.
Rimouski, Québec
G5L 4H5
Site web http://www.dioceserimouski.com/
Statistiques
Population 148 341 hab.
Population catholique 144 272 fidèles
Pourcentage de catholiques 97,3 %
Nombre de paroisses 114
Nombre de prêtres 122
Nombre de religieux 53
Nombre de religieuses 643
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

L'archidiocèse de Rimouski (Archidioecesis Sancti Germani en latin) est un archidiocèse métropolitain de l'Église catholique au Québec au Canada situé dans la région du Bas-Saint-Laurent dans l'Est de la province de Québec. Son siège épiscopal est la cathédrale Saint-Germain de Rimouski. Depuis 2015, son évêque est Denis Grondin.

Le diocèse a été érigé canoniquement le par le pape Pie IX sous le nom de diocèse de Saint Germain de Rimouski. Il a été élevé au rang d'archidiocèse le et adopta alors son nom actuel. En 2017, l'archidiocèse de Rimouski comprend près de 144 000 catholiques et 79 prêtres.

Description modifier

 
Façade de la cathédrale Saint-Germain de Rimouski

L'archidiocèse de Rimouski est l'une des juridictions de l'Église catholique au Québec au Canada. Son siège épiscopal est la cathédrale Saint-Germain de Rimouski[1],[2]. Il est le métropolitain de la province ecclésiastique de Rimouski et deux diocèses lui sont suffragants : le diocèse de Baie-Comeau et le diocèse de Gaspé[1],[3],[4],[5]. Depuis 2015, son évêque est Denis Grondin[1],[3],[6],[7],[8]. Bertrand Blanchet est archevêque émérite de Rimouski[3],[9].

Le territoire de l'archidiocèse de Rimouski s'étend sur 20 225 km2 dans la région du Bas-Saint-Laurent dans l'Est du Québec[1],[3]. Il est contigu au diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière au sud-ouest, au diocèse de Chicoutimi à l'ouest, au diocèse de Baie-Comeau au nord, au diocèse de Gaspé au nord-est, au diocèse de Bathurst à l'est, au diocèse d'Edmundston au sud et au diocèse de Portland au Maine au sud[1]. En fait, il est bordé, au nord par le fleuve Saint-Laurent, au sud-est par le Nouveau-Brunswick et au sud-ouest par le Maine aux États-Unis[10]. Il inclut toutes les paroisses à partir de Cacouna jusqu'aux Capucins, incluant les vallées de la Matapédia et du Témiscouata, sauf trois paroisses de Rivière-du-Loup qui sont Saint-Patrice, Saint-Ludger et Saint-Antonin[10]. En 2017, il compte 97 paroisses réparties en six régions pastorales : Trois-Pistoles, Témiscouata, Rimouski-Neigette, La Mitis, La Matanie et La Matapédia[3].

En 2017, l'archidiocèse de Rimouski dessert une population de 143 860 catholiques, soit 97% de la population totale de son territoire, avec un total de 79 prêtres et 14 diacres permanents[3].

Histoire modifier

Naissance du diocèse modifier

 
Congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire de Rimouski

Le diocèse est érigé canoniquement le par une bulle apostolique du pape Pie IX sous le nom de diocèse de Saint Germain de Rimouski[1],[10],[3],[11]. Auparavant, son territoire faisait partie de l'archidiocèse de Québec duquel il devint suffragant[3],[10]. La création du diocèse de Rimouski en 1867 s'inscrit dans un contexte de régionalisation plus vaste qui s'opère sur tout le territoire québécois entre 1847 et 1913. Il répond au développement démographique des régions après 1850, même si des luttes internes au sein de la hiérarchie ecclésiastique ont pu influencer les découpages. La création du siège diocésain de Rimouski, et celui de Chicoutimi en 1878, ont toutefois été exemptes de controverse, compte tenu de l'urgence d'appuyer le développement de la colonisation[12]. Dans sa forme initiale, le diocèse regroupait le Bas-Saint-Laurent à partir de Cacouna, la Gaspésie et la Côte-Nord, à l'est de la rivière Portneuf[13].

Le premier évêque du diocèse fut Jean Langevin[1],[3],[14]. Ce dernier dut se mettre rapidement au travail afin de pourvoir aux besoins pressants des catholiques de l'Est du Québec. Entre 1868 et 1870, il fonda neuf paroisses et recruta des prêtres de l'extérieur en attendant les premières promotions du séminaire de Rimouski[11], dont il prit la direction de 1867 à 1882, considérant que cet établissement était son œuvre de prédilection[15]. Au total, Jean Langevin érigea 28 paroisses durant son mandat comme évêque[11].

Durant son mandat à la tête du diocèse, Jean Langevin mit en place les bases d'une organisation robuste en encourageant notamment les communautés de femmes à s'établir dans la région. Déjà présentes lors de la création du diocèse, à l'invitation du clergé local, des congrégations de Montréal et de Québec — les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, les Religieuses de Jésus-Marie, les Sœurs du Bon-Pasteur de Québec, les Augustines et les Sœurs de la Charité de la Providence — s'établissèrent au Bas-Saint-Laurent afin de prodiguer des services comme l'enseignement primaire, l'entretien des hôpitaux, des crèches, des orphelinats et des foyers pour personnes âgées[16]. Une première congrégation d'origine locale, la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire, aussi connues comme les Sœurs des Petites Écoles, virent le jour à Rimouski en 1879 à l'instigation d'une enseignante originaire de Beaumont, Élisabeth Turgeon, béatifiée en 2015[17].

Jean Langevin mit aussi en place un lieu de dévotion en inaugurant, en 1874, le sanctuaire de Sainte-Anne de la Pointe-au-Père. Il développa également une série d'organisations pieuses ou charitables qui dépassait la stricte mission spirituelle de l'Église, en encourageant la création d'organismes à mission sociale ou culturelle[18]. Considérant que la colonisation du territoire était une œuvre « patriotique et religieuse par excellence », Jean Langevin mit sur pied une Société diocésaine de colonisation dès 1882. Les résultats de cette initiative furent cependant mitigés de l'aveu même du premier évêque de Rimouski[19].

Le , le diocèse de Rimouski perdit une partie de son territoire lors de l'érection de la préfecture apostolique du Golfe Saint-Laurent, de nos jours le diocèse de Baie-Comeau[3],[4]. En effet, la Côte-Nord est détachée du diocèse à la demande de l'évêque de Rimouski de l'époque, Jean Langevin, et devient une préfecture apostolique sous la responsabilité du diocèse de Chicoutimi[20],[note 1]. Le , il perdit à nouveau une partie de son territoire lors de l'érection du diocèse de Gaspé[3],[5],[21].

L'Église omniprésente modifier

 
Georges-Alexandre Courchesne, évêque de Rimouski de 1928 à 1950

Le diocèse de Rimouski atteignit le sommet de sa puissance au cours des six décennies suivantes. Implanté sur un territoire où les catholiques représentaient 99% de la population, servi par un clergé de plus en plus nombreux, auquel s'ajoutaient des communautés religieuses, le diocèse assuma une part importante dans l'organisation de l'éducation, des services de santé et de l'assistance sociale[22].

Les effectifs passèrent de 74 prêtres en 1892 à 213 en 1931, pour atteindre 321 en 1951. En 1950, le diocèse comptait 99 paroisses — dont 52 créées entre 1890 et 1950 —, qui permettaient d'encadrer les croyants de la naissance au décès. En plus de veiller à la pratique religieuse, le curé était responsable des bonnes mœurs de ses ouailles, supervisait l'éducation des jeunes, organisait des œuvres de bienfaisance et des associations charitables ciblées vers des segments de la population[23].

Le développement du diocèse exigea l'érection d'un nouvel évêché au début du XXe siècle. Le successeur de Jean Langevin, André-Albert Blais, entreprit la construction d'un nouvel édifice au printemps de 1901. Les plans furent confiés à un architecte de Sherbrooke, Joseph-J.-B. Verret, qui avait réalisé les travaux d'agrandissement de la cathédrale Saint-Germain. Au bout de deux ans de travaux dont les coûts se sont élevés à 42 000 dollars, le diocèse disposait d'un édifice de cinq étages, incluant le sous-sol, d'une superficie de 120 × 40 pieds (39 × 13 m)[24].

Dans la lignée de Jean Langevin, ses successeurs poursuivirent la promotion active d'un mode de vie rural et agricole malgré la progression de l'industrialisation et de l'urbanisation. Le clergé fut notamment actif dans les mouvements de colonisation au Témiscouata et dans La Matapédia, qu'il favorisait notamment par l'organisation d'une quête annuelle décrétée par André Blais dès 1894[25].

Alors que le mouvement de colonisation s'essoufflait au lendemain de la Première Guerre mondiale, le clergé rimouskois lui insuffla une nouvelle vie en organisant une société diocésaine chargée d'en faire la promotion. La crise des années 1930 transforma cet effort sanctionné par le nouvel évêque, Georges-Alexandre Courchesne, en « véritable croisade qui officialise ce qui était devenu une grande idée patriotique et religieuse », soutiennent Fortin et Lechasseur dans leur Histoire du Bas-Saint-Laurent, publiée en 1993[26].

Durant cet « âge d'or » de l'Église québécoise, la mission des diocèses dépassait la sphère religieuse et s'inscrivait dans une vision de développement économique, social et culturel, à l'inspiration de la doctrine sociale de l'Église catholique promue par l'encyclique Rerum novarum publiée en 1891 par le pape Léon XIII. Les années 1920 et 1930 virent la création de plusieurs mouvements d'action catholique diocésains[27], qu'il s'agissait de l'Union catholique des cultivateurs[26], des mouvements de jeunesse — scoutisme, JEC et JOC —[27], ou féminins, comme les cercles des Fermières[26]. À l'instar de l'archidiocèse de Québec, qui faisait ouvertement la promotion des coopératives d'épargne et de crédit, le diocèse de Rimouski s'impliqua dans la création de caisses populaires sur son territoire dès les années 1910. À la mort d'Alphonse Desjardins en 1920, le territoire du diocèse de Rimouski comptait 14 caisses populaires, auxquelles étaiet activement associés les curés des paroisses, à la demande expresse des autorités diocésaines[28].

Le , le diocèse a été élevé au rang d'archidiocèse métropolitain par une bulle apostolique du pape Pie XII et adopta le nom d'archidiocèse de Rimouski[1],[3],[10]. Il devint alors le métropolitain d'une province ecclésiastique avec les diocèses de Baie-Comeau et de Gaspé comme suffragants. Il avait également la responsabilité du vicariat apostolique de Labrador-Schefferville, qui est devenu le diocèse de Labrador City-Schefferville en 1967 et a été dissout en 2007, jusqu'à la création du siège métropolitain de Keewatin-Le Pas le [10],[29],[30],[31].

Vers la fin des années 1940, l'archevêque de Québec, Maurice Roy, proposa la création d'un nouveau diocèse regroupant le Kamouraska, le Témiscouata et la région de Rivière-du-Loup. Cette proposition, qui aurait amputé l'archidiocèse de Rimouski de la vallée de la Témiscouata, suscita une réaction négative au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, qui craignait sa marginalisation. Les protestations portèrent fruit et le diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière fut érigé en 1951. Celui-ci fut découpé exclusivement dans les limites de l'archidiocèse de Québec et exclut le transfert du Témiscouata qui demeure dans les limites de l'archidiocèse de Rimouski[32].

Laïcisation et redéfinition modifier

Au décès de Georges Courchesne, en 1950, l'Église de l'Est du Québec est au faîte de sa puissance. Décrite comme « le dernier bastion de l'idéologie conservatrice et ruraliste de l'Église traditionnelle québécoise », le nouveau titulaire du diocèse, Charles-Eugène Parent devait toutefois composer avec une modernisation des institutions et des idées, promue par l'Église de Montréal[29].

Dès le milieu de la décennie, les problèmes surgirent : certaines dessertes réclamèrent d'être érigées en paroisses alors que le clergé bas-laurentien ne suffisait pas à la tâche. Selon une étude menée en 1945, 55% du clergé diocésain était affecté au ministère paroissial à Rimouski, alors que cette proportion variait de 30% à 34% dans les diocèses de Montréal, de Québec et de Valleyfield. La cause n'était pas le déclin des vocations, mais la taille des paroisses. Alors qu'à Montréal, les paroisses comptaient plus de 4 000 âmes en 1958, le tiers des 120 paroisses et dessertes du Bas-Saint-Laurent ne regroupent que 800 croyants. En revanche, les neuf plus grandes paroisses urbaines de la région rassemblaient en moyenne 5 400 fidèles[33].

À son apogée, l'Église diocésaine comptait plus de 1 500 religieuses et religieux, qui enseignaient dans les écoles, prodiguaient des soins de santé et d'assistance sociale au Bas-Saint-Laurent. Ils étaient regroupés au sein de 29 communautés, dont 18 congrégations de femmes[33]. Le réseau d'organismes charitables, d'associations professionnelles et de syndicats catholiques était toujours en place dans les années 1950. Le Conseil des œuvres du diocèse de Rimouski mena des campagnes de souscription : sa première campagne permit de recueillir 50 000 dollars en 1955. Une dizaine d'années plus tard, le Conseil suspendit ses activités à cause du déclin des sommes recueillies[34].

Pour l'Église régionale, les nouvelles n'étaient guère plus encourageantes du côté de la colonisation, qu'elle a longuement encouragé. Le territoire ouvert au cours des générations précédentes ne retenait plus ses habitants, particulièrement après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Entre 1951 et 1961, plus de 24 000 personnes quittèrent l'arrière-pays pour s'établir ailleurs. Parmi ceux qui restaient, de nombreux hommes s'exilèrent sur la Côte-Nord pour trouver du travail sur les chantiers et dans les mines[34].

Les laïcs urbains et progressistes prirent en main les questions temporelles, tandis que l'Église revint à sa mission pastorale. La démarche de modernisation entreprise par l'État dans les années 1960 marqua une rupture avec la tradition. Le clergé fut peu consulté par le Bureau d'aménagement de l'Est du Québec, qui préparait un plan d'aménagement régional pour le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. Fortin et Lechasseur notent d'ailleurs que « les porte-parole des opérations Dignité seront ces curés des paroisses marginales dont l'avis avait été si peu sollicité auparavant »[35].

Ordinaires modifier

 
Jean-Pierre-François Laforce-Langevin, premier évêque de Rimouski
 
Denis Grondin, archevêque de Rimouski depuis 2015
Évêques et archevêques de Rimouski[1],[3],[10]
# Nom Dates
1 Jean-Pierre-François Laforce-Langevin -
2 André-Albert Blais -
3 Joseph-Romuald Léonard -
4 Georges-Alexandre Courchesne -
5 Charles-Eugène Parent -
6 Louis Lévesque -
7 Joseph Gilles Napoléon Ouellet -
8 Bertrand Blanchet -
9 Pierre-André Fournier -
10 Denis Grondin Depuis le
Évêques coadjusteurs de Rimouski[3],[10]
Nom Dates
André-Albert Blais -
Louis Lévesque -
Évêques auxiliaires de Rimouski[3],[10]
Nom Dates
Charles-Eugène Parent -

Paroisses modifier

 
L'église Saint-Benoît-Joseph-Labre d'Amqui
 
L'église Saint-Georges de Cacouna
 
L'église Saint-Isidore de Lac-des-Aigles
 
L'église Saint-Zénon de Saint-Zénon-du-Lac-Humqui
 
L'église Saint-Modeste de Saint-Modeste
 
L'église Notre-Dame-de-Lourdes de Mont-Joli
 
L'église Notre-Dame-des-Neiges de Trois-Pistoles

En date du , l'archidiocèse de Rimouski comprend les paroisses suivantes[36] :

Ordres religieux dans l'histoire du diocèse modifier

Armoiries modifier

Les armoiries de l'archidiocèse de Rimouski sont d'azur à la figure de saint Germain de Paris bénissant de carnation habillé d'une aube d'argent et d'une chasuble de sinople chargée d'un pallium d'argent surchargé de huit croix de Malte de sable, posées six en pal et deux sur l'anneau, crossé et mitré d'or sur une terrasse de sable[10].

Saint patron modifier

 
Tableau de Saint-Germain d'Auxerre à la cathédrale de Rimouski

Le diocèse de Rimouski est aussi appelé le diocèse de Saint-Germain ; son saint patron est officiellement saint Germain de Paris. Toutefois, l'identité du patron de l'archidiocèse relève d'un concours de circonstances remontant au XIXe siècle qui provoque un changement de l'identité du saint patron. Trois indices tendent à démontrer que la personnalité qui devait être honorée par les premiers colons de la seigneurie de Rimouski était plutôt un évêque bourguignon du Ve siècle, saint Germain d'Auxerre. Ainsi, Germain Lepage, premier colon de Rimouski et père du premier seigneur de Rimouski, René Lepage de Sainte-Claire, était originaire de Notre-Dame d'Ouanne, dans le diocèse d'Auxerre. Dès 1701, un acte de mariage signé du missionnaire récollet Bernardin Leneuf, évoque la paroisse de « St.Germain »[37].

Deuxième indice, une lettre du curé de l'Isle-Verte adressée à l'évêque de Québec du 27 avril 1789 demande à Jean-François Hubert la permission de se déplacer pour bénir la deuxième église de Rimouski « le 30 juillet prochain, veille de St Germain ». Germain d'Auxerre est célébré le 31 juillet selon le rite catholique[37].

Enfin, un des fils de René Lepage, Nicolas Lepage de Laffosès, demande au père Miniac de lui rapporter de France un tableau représentant saint Germain d'Auxerre et lui confie 200 écus d'Espagne. Ce tableau, qui est installé au-dessus du tabernacle, a été emporté par les résidents en 1759, alors qu'il fuient la flotte anglaise de passage devant Rimouski. Le tableau a été réparé partiellement en 1790 par le sculpteur François Baillargé. Lors de l'ouverture de l'Église Saint-Germain de Rimouski, en 1862, le tableau de saint Germain d'Auxerre est placé au-dessus du maître-autel[37].

Le changement de patron serait survenu au moment de l'érection canonique de la paroisse de Saint-Germain, en 1829. L'évêque de Québec, Bernard-Claude Panet place la nouvelle paroisse « sous l'invocation de Saint-Germain, évêque confesseur, dont la fête se célèbre, selon le martyrologe romain le vingt-huit mai »[38], fête de saint Germain de Paris.

L'auteur d'un livre sur Germain de Paris affirme en 1932, croit qu'il s'agit d'une décision délibérée du prélat de l'Église bas-canadienne, en expliquant que les origines modestes de Germain de Paris « conviendraient mieux » que le passé d'un illustre patricien de Germain d'Auxerre. Un ancien archiviste du diocèse croit plutôt que Bernard Panet a pu agir par ignorance, croyant que le saint patron n'était pas important, pourvu qu'on conserve intact le nom de la paroisse[39].

Le premier évêque du diocèse, Jean Langevin, obéit à la lettre au décret d'érection et fait décrocher le portrait de Germain d'Auxerre, puis une décennie plus tard, organise une imposante célébration du patron de l'église, dont une procession dans les rues avec la relique du saint. Au début des années 1990, la fête de Germain de Paris était toujours célébrée dans toutes les paroisses du diocèse[40].

Galerie modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Le territoire de la Côte-Nord deviendra un vicariat apostolique en 1905, après l'arrivée des pères Eudistes, puis un diocèse à part entière à compter de 1945.

Références modifier

  1. a b c d e f g h et i (en) « Metropolitan Archdiocese of Rimouski », sur GCatholic.org (consulté le ).
  2. (en) « Cathédrale Saint-Germain », sur GCatholic.org (consulté le ).
  3. a b c d e f g h i j k l m n et o (en) « Archdiocese of Rimouski », sur Catholic-Hierarchy (consulté le ).
  4. a et b (en) « Diocese of Baie-Comeau », sur Catholic-Hierarchy (consulté le ).
  5. a et b (en) « Diocese of Gaspé », sur Catholic-Hierarchy (consulté le ).
  6. (en) « Archbishop Denis Grondin », sur Catholic-Hierarchy (consulté le ).
  7. « Nomination d'un archevêque à Rimouski », sur Conférence des évêques catholiques du Canada, (consulté le )
  8. « 10. Mgr Denis Grondin (2015...) », sur Archidiocèse de Rimouski (consulté le ).
  9. (en) « Archbishop Bertrand Blanchet », sur Catholic-Hierarchy (consulté le ).
  10. a b c d e f g h i et j « Informations sur le diocèse », sur Archidiocèse de Rimouski (consulté le ).
  11. a b et c Fortin et Lechasseur 1993, p. 325
  12. Harvey 2002, p. 60-61
  13. Harvey 2002, p. 61
  14. (en) « Archbishop Jean-Pierre-François Laforce Langevin », sur Catholic-Hierarchy (consulté le ).
  15. Harvey 2002, p. 75
  16. Fortin et Lechasseur 1993, p. 328-329.
  17. Fortin et Lechasseur 1993, p. 329.
  18. Fortin et Lechasseur 1993, p. 331.
  19. Harvey 2002, p. 77.
  20. Harvey 2002, p. 65.
  21. Harvey 2002, p. 63.
  22. Fortin et Lechasseur 1993, p. 528.
  23. Fortin et Lechasseur 1993, p. 529-530.
  24. Fournier 1980, p. 264.
  25. Fortin et Lechasseur 1993, p. 533.
  26. a b et c Fortin et Lechasseur 1993, p. 534.
  27. a et b Harvey 2002, p. 74-75.
  28. Harvey 2002, p. 84-85
  29. a et b Fortin et Lechasseur 1993, p. 688.
  30. (en) « Diocese of Labrador City-Schefferville », sur Catholic-Hierarchy (consulté le ).
  31. (en) « Archdiocese of Keewatin-Le Pas », sur Catholic-Hierarchy (consulté le ).
  32. Harvey 2002, p. 68-69.
  33. a et b Fortin et Lechasseur 1993, p. 689.
  34. a et b Fortin et Lechasseur 1993, p. 691.
  35. Fortin et Lechasseur 1993, p. 691-692.
  36. « Adresses des paroisses de l'archidiocèse de Rimouski en data du 14 août 2020 » [PDF], sur Archidiocèse de Rimouski (consulté le ).
  37. a b et c Saindon 1992, p. 25.
  38. Décret d'érection canonique de la paroisse Saint-Germain de Rimouski, cité par Saindon 1992, p. 27.
  39. Saindon 1992, p. 27-28.
  40. Saindon 1992, p. 28.

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Noël Bélanger, Nive Voisine (dir.) et al., Le diocèse de Rimouski, 1867-1992, Rimouski, Archevêché de Rimouski, , 352 p. (ISBN 978-2-9804261-0-0)
  • Jean-Charles Fortin, Antonio Lechasseur et al., Histoire du Bas-Saint-Laurent, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, coll. « Les régions du Québec » (no 5), , 860 p. (ISBN 978-2-89224-194-5, BNF 35714183)
  • Rodolphe Fournier, Lieux et Monuments Historiques de l'Est du Québec, Montréal, Éditions Pauline, , 355 p. (ISBN 978-2-89039-804-7, BNF 34831000)
  • Madeleine Gaudreau, « L'Archevêché de Rimouski », Revue d'histoire du Bas-Saint-Laurent, no 1,‎ , p. 22-23 (ISSN 0319-0730, lire en ligne, consulté le )
  • Fernand Harvey, « Le diocèse catholique au Québec : un cadre territorial pour l'histoire sociale », Les Cahiers des dix, no 56,‎ , p. 51-124 (DOI 10.7202/1008091ar, lire en ligne)
  • Gabriel Langlois, Les évêques et archevêques du diocèse de Rimouski, 1867-2008, Rimouski, G. Langlois, , 139 p.
  • Richard Saindon, « Saint-Germain de Rimouski, ou la guerre des saints ! », Revue d'histoire du Bas-Saint-Laurent, vol. 16, no 1,‎ , p. 25-28 (ISSN 0319-0730, lire en ligne, consulté le )

Liens externes modifier