Étienne Maynaud de Bizefranc de Lavaux

homme politique français
Étienne de Lavaux
Fonctions
Gouverneur général de Saint-Domingue

(2 ans, 7 mois et 10 jours)
Président Jean-François Reubell
Gouvernement Convention nationale
Ministère du Directoire
Prédécesseur François Thomas Galbaud-Dufort
Successeur Léger-Félicité Sonthonax (commissaire)
Député de Saône-et-Loire

(3 ans, 1 mois et 20 jours)
Agent particulier du Directoire Exécutif de la Guadeloupe
11 décembre 179928 février 1800
Coalition Nicolas Georges Jeannet-Oudin et René Gaston Baco de La Chapelle (jusqu'en décembre 1800)
Prédécesseur Marie Auguste Pâris
Successeur Maurice Henry Bresseau
Biographie
Nom de naissance Étienne Maynaud de Bizefranc de Lavaux
Date de naissance
Lieu de naissance Digoin (Saône-et-Loire)
Date de décès (à 76 ans)
Lieu de décès Cormatin (Saône-et-Loire)
Nationalité Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Profession Général de division
Distinctions plaque commémorative à Digoin[1]

Étienne Maynaud de Bizefranc de Lavaux (Maynaud ou Mayneaud, Laveaux ou Lavaux), dit, Étienne de Lavaux, né le à Digoin (Saône-et-Loire), mort le à Cormatin (Saône-et-Loire), est un général de division et un homme politique de la Révolution française.

Biographie modifier

Le général de Saint-Domingue modifier

 
Portrait de Toussaint Louverture, avec qui le général Lavaux entretient une relation épistolaire.

Étienne de Lavaux est un des fils de Hugues Maynaud de Bizefranc, écuyer, et de dame Marie Jeanne Baudoin; il est le frère aîné de Jean-Baptiste François Mayneaud de Pancemont (1755-1836) et d'Antoine Xavier Mayneaud de Pancemont (1756-1807). Il est sous-lieutenant de dragons en 1769, puis devient capitaine en 1771, chef d'escadron en 1790, (la même année où il devient conseiller général de Saône-et-Loire) et lieutenant-colonel en 1791. Arrivé à Saint-Domingue le [2], avec la deuxième commission civile de Sonthonax et Étienne Polverel, il est responsable de la partie nord-ouest de la colonie, à Port-de-Paix.

Il est promu général de brigade le . À la demande de Sonthonax qui avait unilatéralement aboli l'esclavage à Saint-Domingue, il entre en relation avec Toussaint Louverture[3], alors chef d'esclaves révoltés ralliés à l'Espagne, pour le convaincre de rejoindre la République. Ayant réussi, il se lie d'amitié avec lui.

Il est nommé gouverneur de Saint-Domingue par intérim le et atteint le grade de général de division le . Étienne de Lavaux est ensuite nommé au Cap, principale ville de la colonie. Mais il se détache des mulâtres et se comporte avec autoritarisme. Le , les mulâtres du Cap l'emprisonnent avec ses aides de camp : Toussaint Louverture marche sur le Cap pour le délivrer[4]. En remerciement, Maynaud nomme Toussaint Louverture lieutenant général au gouvernement de Saint-Domingue.

Il entre au Conseil des Anciens le 22 vendémiaire an IV, comme député de Saint-Domingue. Il est réélu le 24 germinal an VII comme député de Saône-et-Loire.

Retour en France modifier

Toussaint Louverture étant inquiet que la Révolution évolue vers davantage de conservatisme sous le Directoire, il favorise son élection comme député au Conseil des Anciens en pour le département de Saône-et-Loire[5]. Actif, il y fait adopter avec Roger Ducos les lois du 4 brumaire et du 12 nivôse an VI qui transforment les anciennes colonies en départements français et qui renforcent les acquis abolitionnistes (article XVIII : « Tout individu noir, né en Afrique ou dans les colonies étrangères, transféré dans les îles françaises, sera libre dès qu'il aura mis le pied sur le territoire de la République »[6],[7].

Lavaux siège à ce Conseil jusqu'au coup d'État du 18 Brumaire (en 1799), soutenant la politique de Toussaint Louverture[2].

Envoyé comme commissaire du directoire à la Guadeloupe en 1799 avec Georges Nicolas Jeannet-Oudin et René Gaston Baco de La Chapelle, il est rapidement mis aux arrêts pour ses positions trop favorables aux Noirs et de peur d'une révolution comme à Saint-Domingue. Le 27 février à Basse-Terre, Baco de La Chapelle et Jeannet-Oudin convainquent le général Pâris, qui l'arrêtera[8]. Le général Lavaux sera remplacer par Maurice Henry Bresseau[9], un commissaire du gouvernement. Il est mis à la retraite d'office sur ordre du Premier consul Bonaparte à compter du et revient en métropole le 3 mars. À la Restauration, il est de nouveau élu député de Saône-et-Loire de 1820 à 1824, défendant des idées progressistes, siégeant dans l'opposition constitutionnelle, au centre gauche. Il meurt le à Cormatin (Saône-et-Loire), dans le château qu'il a acquis au cours de sa retraite forcée[10]. Il est inhumé au cimetière d'Ameugny[10].

Notes et références modifier

  1. Stéphanie Laforêt, « Digoin. Général de Lavaux, né en 1751 à Digoin », sur La Renaissance Hebdo, (consulté le )
  2. a et b Bernard Gainot, « Le général Lavaux gouverneur de Saint-Domingue député néo-jacobin », sur Annales historiques de la Révolution française, (consulté le )
  3. La relation épistolaire entre Toussaint Louverture et Étienne de Lavaux a ensuite été utilisée par Victor Schœlcher dans le cadre de son projet de loi d’abolition de l'esclavage de 1848
  4. Toussaint Louverture, Sudhir Hazareesingh, Paris, 2021, éditions Flammarion, page 135-136.
  5. Toussaint Louverture, Sudhir Hazareesingh, Paris, 2021, éditions Flammarion, page 150.
  6. Frédéric Charlin, « L’expérimentation de l’identité législative aux colonies, de la Convention au Directoire » (consulté le )
  7. Bureau des lois, « Cahier contenant les Lois des ^ Brumaire et iâ Nivôse an VI , relatives à l'organisation constitutionnel lé des Colonies occidentales ; la Loi qui fixe les contributions pour l'an VI, et celle qui détermine le nombre des députés à élire aux deux Conseils pour la même année », sur Gallica (consulté le )
  8. « Histoire sucrière », sur Marie-Galante Terre d'histoire (consulté le )
  9. « Administration de Baco de La Chapelle (René, Gaston), Jeannet-Oudin (Georges, Nicolas) et Bresseau (Maurice, Henri) », sur ANOM (consulté le )
  10. a et b Thérès Roberjot, « Un hommage au général Lavaux, figure de la lutte contre l’esclavage », sur lejsl.com, (consulté le )

Sources modifier