Étienne-François Le Tourneur

politicien français

Étienne-François Le Tourneur
dit Le Tourneur de la Manche
Illustration.
Portrait par Jean-Baptiste François Desoria en 1796, (musée de la Révolution française)
Fonctions
Député de la Législative

(11 mois et 19 jours)
Député de la convention

(3 ans, 1 mois et 5 jours)
Président de la Convention nationale

(14 jours)
Prédécesseur Pierre Louis Bentabole
Successeur Stanislas Joseph François Xavier Rovère
Directeur de la République

(1 an, 6 mois et 19 jours)
Avec Directeurs :
Reubell, Barras, La Révellière-Lépeaux, Carnot
Président Louis-Marie de La Révellière-Lépeaux
Paul Barras
Philippe-Antoine Merlin de Douai
Prédécesseur Début du Directoire
Successeur François Barthélemy
Député au Conseil des Anciens

(4 ans, 3 mois et 2 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Granville (Manche)
Date de décès (à 66 ans)
Lieu de décès Laeken (Drapeau de la Belgique Belgique)
Profession Militaire

Étienne-François-Louis-Honoré Le Tourneur, également orthographié Letourneur, dit Le Tourneur de la Manche, pour le différencier de son contemporain de la Sarthe, est un général et homme politique français actif durant la Révolution, né à Granville (Manche) le et mort à Laeken (Belgique) le .

Biographie modifier

 
Étienne-François Le Tourneur, estampe de François Bonneville, Paris, BnF, département des estampes, 1796.

Il entre à l'école du Génie militaire de Mézières en 1768 et sert comme capitaine de génie dans les places du Nord, puis à Cherbourg, où il passe douze ans.

Adhérant aux idées de la Révolution française, il est président de la Société des amis de la Constitution de Cherbourg, puis est élu en 1791, député de la Manche à l'Assemblée législative, et réélu à la Convention par le département de la Manche (1792) dont il devient membre du Comité de la guerre. Il écrit en 1792 un rapport pour la Convention sur la base marine et la construction de la rade de Cherbourg[1] et plusieurs autres rapports sur la marine.

Au procès de Louis XVI, il vote la mort avec appel au peuple mais sans sursis. Il est absent au vote sur la mise en accusation de Marat[2] et en mission auprès de l'armée des Pyrénées-Orientales lors du vote sur le rétablissement de la Commission des Douze[3].

Il accomplit en 1793 et 1795 de longues missions à Toulon, y réorganise en 1795 l'escadre de la Méditerranée. Il est président de la Convention entre le et le . Il entre au Comité de Salut public le 15 thermidor an III (2 août 1795)[4] et y siège jusqu'à la clôture de la session de la chambre. Réélu par la Manche au Conseil des Anciens, il est dès la première séance élu au Directoire, il y joue un rôle effacé.

Il sort de la Convention par tirage au sort le . Il est nommé général de brigade le et inspecteur général d'artillerie. Il est chargé par Lazare Carnot de négocier la paix avec l'Angleterre.

 
« Époque du 30 Floréal l'an 5 de la République Française »
Caricature anonyme portant la date du 19 avril 1797 et montrant la République française tirant au sort le nom de Le Tourneur. Il quitte le Directoire en déclarant : « Puisque le sort l'a décidé, il faut enfin s'en aller » tandis que les quatre membres restants dansent allègrement.

En , Napoléon Bonaparte le nomme préfet de Loire-Inférieure, puis conseiller à la Cour des comptes (1810), mis à la retraite lors de la Première Restauration, il est remis en fonction pendant les Cent Jours (mars-)[5]. Exilé en 1816 comme régicide, il se retire à Bruxelles où il meurt.

Mandats et fonctions modifier

  • Député de l'Assemblée nationale législative (Manche) ()
  • Député à la Convention (Manche) ()
  • Député du Conseil des Anciens (Manche) ()
  • Président de la Convention ( - )
  • Directeur de la Marine ( - )
  • Membre du Comité de salut public ( - )
  • Préfet de Loire-Inférieure, - février/.

Notes et références modifier

  1. Rapport et projet de décret présentés au nom du comité de la marine, par E. F. Letourneur, député du département de la Manche, sur les travaux ordonnés à Cherbourg pour y former un établissement de marine, prononcé le 28 mai 1792 [lire en ligne]
  2. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 75.
  3. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 539.
  4. Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 26, Convention nationale, séance du 15 thermidor an III (2 août 1795), p. 120.
  5. Archives Nationales, Dossiers individuels de préfets (1800-1880)

Liens externes modifier