États et gouvernements participant à l'Organisation internationale de la francophonie

Les États et territoires participant à l'Organisation internationale de la francophonie sont tous les États et territoires participant aux institutions et au fonctionnement de cette organisation. Ces membres varient quant à leur statut au sein de l'organisation mais aussi quant à leur nature – État ou territoire (entité fédérée).

Carte des États et gouvernements participant en 2016.

Statut au sein de l'organisation modifier

L'article 10 de la Charte de la Francophonie reconnaît trois statuts : celui d’État ou gouvernement membre, celui de membre associé et celui d'observateur[1]. Un quatrième statut, non prévu par la Charte mais précisé dans Statuts et modalités d'adhésion à Conférence des chefs d’État et de gouvernement ayant le français en partage, existe : celui d'invité spécial[2].

État et gouvernement membre modifier

Un État ou gouvernement membre sont les « membres de plein droit » (actuellement 51 États et trois gouvernement régionaux) ce qui leur garantit une participation pleine et entière à l'ensemble des institutions et organes de la Francophonie, c'est-à-dire au Sommet de la Francophonie, à la Conférence ministérielle de la Francophonie, au Conseil permanent de la Francophonie, aux Conférences ministérielles sectorielles de la Francophonie et aux Commissions du Conseil permanent de la Francophonie (politique, économique, de coopération et de programmation, administrative et financière)[3].

Ce statut leur donne la possibilité de présenter des candidatures aux postes à pouvoir dans les institutions, de se porter candidats pour accueillir les réunions des institutions de l'OIF, et de voter dans ces instances. Ce statut crée aussi une obligation pour les États membres qui doivent faire une contribution statutaire au budget de l'OIF dont le montant est fixé par la Conférence ministérielle. De plus, ils contribuent volontairement au Fonds multilatéral unique (FMU) pour la coopération francophone[3].

Membre associé modifier

Le statut de membre associé permet d'assister aux réunions du Sommet de la Francophonie et à la Conférence ministérielle de la Francophonie. Cette autorisation ne leur permet pas de participer aux débats sauf si la présidence leur accorde le droit de présenter une communication. Ils siègent de façon distincte. Ils participent au Conseil permanent de la Francophonie (CPF) et à ses commissions dans lesquels ils ont une voix délibérative. Dans les deux cas, que ce soit les réunions des institutions auxquelles ils peuvent assister ou les réunions du CPF et ses commissions, ils ne peuvent être présent lors des réunions à huis clos[4].

Ce statut leur permet, après invitation, de participer aux autres manifestations de l'OIF, notamment les conférences ministérielles sectorielles, colloques, et autres réunions. De même, ils reçoivent l'ensemble des informations et documentations non-confidentielles que le Secrétariat communique. À l'inverse des États et gouvernements membres de plein droit, les membres associés ne peuvent organiser les réunions des instances de la Francophonie. En matière budgétaire, ils doivent faire une contribution statutaire fixée par la Conférence ministérielle et peuvent, volontairement, contribuer au FMU[4].

Pour obtenir ce statut, un État ou un gouvernement doit[4] :

  • avoir le français comme langue officielle (seule ou parmi d'autres langues officielles) ou qu'il soit d'usage habituel et courant ;
  • partager les valeurs de la Francophonie.

Observateur modifier

Les observateurs peuvent assister au Sommet et à la Conférence ministérielle sans participer aux débats. En revanche, ils peuvent présenter une communication lors de la Conférence ministérielle, si la présidence l'accorde. Ils assistent aussi au CPF mais ils ne sont pas autorisés à prendre la parole et ne sont pas pris en charge. Ils ne peuvent pas assister aux réunions des commissions du CPF. À l'instar des membres associés, le statut d'observateur ne permet pas d'assister aux réunions à huis clos de toutes les instances. Ils ne peuvent pas non plus se porter candidat pour accueillir les réunions des instances de la Francophonie[5].

En revanche, ils peuvent être invités à participer aux manifestations de la Francophonie telles que les conférences ministérielles sectorielles, etc[5].

En matière budgétaire, les observateurs ne doivent pas faire de contributions statutaires au budget de l'OIF, toutefois, ils doivent s'acquitter de frais de secrétariat – fixé par le CPF – en contrepartie de la documentation non-confidentielle à laquelle ils ont accès. Ils peuvent, volontairement, décider de contribuer au FMU[5].

Le statut d'observateur[5] :

  • peut être accordé à un État ou un gouvernement,
  • est un statut « pérenne ».

Invité spécial modifier

Ce statut, non prévu par la Charte de la Francophonie, mais spécifié dans les Statuts et modalités d'adhésion à Conférence des chefs d’État et de gouvernement ayant le français en partage, est destiné aux « entités ou collectivités territoriales non souveraines »[N 1] qui en font la demande[2].

Ce statut leur est accordé[2] :

  • s'ils manifestent la volonté de s'engager dans la Francophonie,
  • si l'usage de la langue française est attesté sur leur territoire,
  • sous réserve de l'accord de l’État dont relèvent ces entités ou collectivités.

Ce statut ne concerne que le Sommet et doit être renouvelé à chaque Sommet. Il n'est donc pas pérenne[2]. Ils assistent aux séances inaugurales ainsi qu'à celles dédiées à la coopération. Ils n'ont pas de voix délibérative mais reçoivent les documents du Sommet[2].

Les invités spéciaux peuvent participer, sur invitation, aux manifestations sociales et culturelles[2].

Nature des participants modifier

États modifier

En tant qu'organisation internationale, l'OIF a, à l'origine, été établie par des États tels que reconnu par la Communauté internationale. La question s'est rapidement posée, pour les États fédéraux, de savoir si leurs entités fédérées pouvaient participer à l'OIF.

Gouvernements souverains d'entités fédérées modifier

Cas de la Belgique et du gouvernement de la Communauté française modifier

La Belgique est représentée dans l'OIF par le gouvernement fédéral et le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ces deux gouvernements y ayant chacun le statut de « membres ». Néanmoins, la Fédération Wallonie-Bruxelles a l'exclusivité de la participation belge dans certains domaines, par exemple, la représentation parlementaire belge au sein de l'Assemblée parlementaire de la francophonie[N 2]. Les délégations belges sont composées de membres du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de membres francophones de la Chambre des représentants et du Sénat : « L'Assemblée générale de la Section de l'APF de la Belgique/Communauté française/Wallonie-Bruxelles est composée de tous les membres du Parlement de la Communauté française ainsi que des membres de la Chambre et du Sénat appartenant au groupe linguistique français de ces deux Assemblées. » dans les statuts de la section de la Belgique/Communauté française/Wallonie-Bruxelles de l'Assemblée parlementaire de la francophonie[6].

La Région wallonne prend indirectement part à la délégation de la Communauté française[N 3] mais n'est reconnue comme membre de l'organisation car la plupart des membres du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sont membres du gouvernement wallon[N 4]. Cette synergie entre les gouvernements communautaire et régional existe depuis le par la signature d'un accord de coopération[N 5]. La communauté française de Belgique rassemble les communes francophones de la Région wallonne et les communes bilingues de la région de Bruxelles-Capitale. Toutefois, des francophones vivent également en Région flamande sans y être représentés.

Cas du Canada, du Québec et du Nouveau-Brunswick modifier

Au Canada, les gouvernements du Québec (depuis 1971) et du Nouveau-Brunswick (depuis 1977) ont le statut de « gouvernements participants » au sein de l'OIF et de son prédécesseur, l'Agence de coopération culturelle et technique.

Une entente entre les gouvernements du Québec et du Canada est intervenue le afin de préciser les modalités de la participation des deux ordres de gouvernement aux délibérations des Sommets de la francophonie. L'entente, qui balise la participation du Québec et du Canada aux sommets, a été étendue au gouvernement du Nouveau-Brunswick.

À noter que la Société nationale de l'Acadie (SNA) est accréditée du statut consultatif auprès de l'OIF (depuis 2005), en qualité d'organisation non gouvernementale internationale (ONGI). Avant même d'obtenir ce statut, la SNA a notamment pu collaborer à la préparation du Sommet de Moncton en 1999[7]. Cette avancée permet notamment de donner une représentation aux Acadiens des provinces de Nouvelle-Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard, qui n'ont pas le statut de « gouvernements participants ».

En , le premier ministre Justin Trudeau dépose une demande d'adhésion pour le gouvernement de l'Ontario, deuxième territoire francophone du Canada, adhésion demandée par le gouvernement ontarien depuis 10 ans mais refusée par le gouvernement fédéral conservateur de Stephen Harper. L'Ontario a souhaité dans un premier temps être membre observateur, ce qui est effectif depuis 2016[8].

Les autres provinces et territoires canadiens sont représentés par la participation du gouvernement fédéral, notamment la communauté des Franco-Ontariens.

États et gouvernements participant modifier

États et gouvernements membres modifier

États et gouvernements membres de l’OIF[9]
Nom
(forme courte)
Année
d’adhésion
Nature de l'entité Langue(s) officielle(s) Région Notes
  Albanie 1999 État albanais Europe Selon l'OIF, le français est parlé par 10 % de la population en 2014[10]. Environ 30 % des Albanais choisissent le français comme première langue étrangère[11].
  Andorre 2004 État catalan Europe Selon l'OIF, le français est parlé par 70 % de la population en 2014[12]. Cependant, le français est la langue maternelle de 5,4 % de la population et la langue d'usage habituelle de 2,2 % de la population[13].
  Arménie 2012 État arménien Asie[10] En 2010, le nombre de Francophones était estimé à 20 000 (0,6 % de la population totale arménienne) et celui des francophones partiels à 180 000 (6 % de la population totale arménienne)[14]. La même année, 25,4 % des élèves du primaire, 9,6 % des élèves du secondaire et 16,5 % des étudiants apprenaient le français comme deuxième ou troisième langue[14].
  Belgique 1970 État allemand, français, néerlandais Europe Le français est la langue maternelle d'environ 40 % de la population[15] et 48 % de la population est composée de locuteurs non-natifs[16]. En 2014, l'OIF indique que 72 % de la population s'exprime en français[12].
  Fédération Wallonie-Bruxelles 1980 Gouvernement français Europe Selon l'OIF, le français était parlé par 98 % de la population en 2014[12].
  Bénin 1970 État français Afrique Le français est parlé par 34 % de la population[17]. Le pays a d'autres langues nationales, c'est-à-dire un statut différent de celui de langue officielle.
  Bulgarie 1993 État bulgare Europe Selon l'OIF, le français serait parlé par 3 % de la population bulgare[18].
  Burkina Faso 1970 État français Afrique subsaharienne Le français est parlé par 22 % de la population à côté d'autres langues nationales[17].
  Burundi 1970 État français, kirundi Afrique subsaharienne Le français est parlé par 8 % de la population[17].
  Cambodge 1993 État khmer Asie/Extrême-Orient Selon l'OIF, le français est parlé par 3 % de la population en 2014[18].
  Cameroun 1975 État anglais, français Afrique subsaharienne Le français est parlé par 40 % de la population[17].
  Canada 1970 État anglais, français Amérique du Nord Selon l'OIF, le français était parlé par 29 % de la population canadienne en 2014[17]. Deux gouvernements provinciaux souverains participent de plein droit à l'OIF, le Nouveau-Brunswick (sous le nom de « Canada-Nouveau Brunswick ») et le Québec (sous le nom de « Canada-Québec »). Depuis 2004, le gouvernement de l'Ontario se joint à la délégation canadienne, bien qu'il ne soit pas devenu membre de plein droit jusqu'à présent.
  Canada-Nouveau Brunswick 1977 Gouvernement anglais, français Amérique du Nord Selon l'OIF, le français était parlé par 42 % de la population en 2014[17]. Le nom officiel du gouvernement au sein de la Francophonie est « Canada-Nouveau Brunswick ».
  Canada-Québec 1971 Gouvernement français Amérique du Nord Selon l'OIF, le français était parlé par 93 % de la population en 2014[17]. Le nom officiel du gouvernement au sein de la Francophonie est « Canada-Québec ».
  Cap-Vert 1996 État portugais Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 11 % de la population en 2014[17].
  Centrafrique 1973 État français, sango Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 29 % de la population en 2014[17].
  Comores 1977 État arabe, comorien, français Océan Indien Selon l'OIF, le français était parlé par 25 % de la population en 2014[17].
  Congo 1981 État français Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 58 % de la population en 2014[17] à côté d'autres langues nationales.
  Congo (RD) 1977 État français Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 47 % de la population en 2014[17] à côté d'autres langues nationales.
  Côte d'Ivoire 1970 État français Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 34 % de la population en 2014[17].
  Djibouti 1977 État arabe, français Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 50 % de la population en 2014[17].
  Dominique 1979 État anglais, créole dominiquais Caraïbe Selon l'OIF, le français était parlé par 10 % de la population en 2014[10]. Le créole dominiquais est construit à base de français.
  Égypte 1983 État arabe Moyen-Orient Selon l'OIF, le français était parlé par 3 % de la population en 2014[18]
  France 1970 État français Europe Selon l'OIF, le français était parlé par 97 % de la population métropolitaine en 2014[12]. Dans l'outre-mer français, ce chiffre descendait à 87 %[12].
  Gabon 1970 État français Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 61 % de la population en 2014[17].
  Grèce 2004 État grec Europe Selon l'OIF, le français était parlé par 7 % de la population en 2014[17].
  Guinée 1981 État français Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 24 % de la population en 2014[17].
  Guinée-Bissau 1979 État portugais Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 15 % de la population en 2014[17].
  Guinée équatoriale 1989 État espagnol, français, portugais Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 29 % de la population en 2014[17]. L'espagnol est la seule langue officielle citée dans la Constitution de la Constitution de Guinée équatoriale[19], le français et le portugais ont été reconnus comme langues officielles ultérieurement[20],[21].
  Haïti 1970 État créole haïtien et français Caraïbe Selon l'OIF, le français était parlé par 42 % de la population en 2014[10]. Le créole haïtien est à base lexicale française.
  Laos 1972 État lao Asie/Extrême Orient Selon l'OIF, le français était parlé par 3 % de la population en 2014[10].
  Liban 1973 État arabe Moyen-Orient Selon l'OIF, le français était parlé par 38 % de la population en 2014[18]. L'arabe est fait langue officielle par l'article 11 de la Constitution, toutefois, ce même article dispose qu'« une loi déterminera les cas où il sera fait usage de la langue française »[22]. Il est langue administrative et de culture.
  Luxembourg 1970 État allemand, français, luxembourgeois Europe Selon l'OIF, le français était parlé par 96 % de la population en 2014[12].
  Macédoine du Nord 2006 État macédonien Europe Selon l'OIF, le français était parlé par 11 % de la population en 2014[10].
  Madagascar 1970-1977 ; 1989 État français, malgache Océan Indien Selon l'OIF, le français était parlé par 20 % de la population en 2014[17].
  Mali (suspendu à la suite du coup d'état de 2020) 1970 État français Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 17 % de la population en 2014[17].
  Maroc 1981 État amazighe, arabe Afrique du Nord Selon l'OIF, le français était parlé par 31 % de la population en 2014[18].
  Maurice 1970 État aucune[N 6] Océan Indien Selon l'OIF, le français était parlé par 73 % de la population en 2014[17].
  Mauritanie 1980 État arabe Afrique du Nord Selon l'OIF, le français était parlé par 13 % de la population en 2014[18]. Le français est la langue administrative.
  Moldavie 1995 État roumain Europe Selon l'OIF, le français était parlé par 2 % de la population en 2014[10].
  Monaco 1970 État français Europe Selon l'OIF, le français était parlé par 79 % de la population en 2014[12].
  Niger 1970 État français Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 13 % de la population en 2014[17]. L'adhésion du Niger est suspendue en décembre 2023 suite au Coup d'État de 2023 au Niger[23].
  Roumanie 1993 État roumain Europe Selon l'OIF, le français était parlé par 9 % de la population en 2014[10].
  Rwanda 1970 État anglais, français, kinyarwanda Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 6 % de la population en 2014[17].
  Sainte-Lucie 1981 État anglais Caraïbe Selon l'OIF, le français était parlé par 2 % de la population en 2014[10]. Le créole saint-lucien est à base lexicale française.
  Sao Tomé-et-Principe 1999 État portugais Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 20 % de la population en 2014[17].
  Sénégal 1970 État français Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 29 % de la population en 2014[17].
  Seychelles 1976 État anglais, créole seychellois, français Océan Indien Selon l'OIF, le français était parlé par 53 % de la population en 2014[17]. Le créole seychellois est à base lexicale française.
  Suisse 1996 État allemand, français, italien, romanche (partielle) Europe Selon l'OIF, le français était parlé par 66 % de la population en 2014[12].
  Tchad 1970 État arabe, français Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 13 % de la population en 2014[17].
  Togo 1970 État français Afrique subsaharienne Selon l'OIF, le français était parlé par 39 % de la population en 2014[17].
  Tunisie 1970 État arabe Afrique du Nord Selon l'OIF, le français était parlé par 54 % de la population en 2014[18].
  Vanuatu 1979 État anglais, bichelamar, français Océanie Selon l'OIF, le français était parlé par 31 % de la population en 2014[10].
  Viêt Nam 1970 État vietnamien Asie/Extrême Orient Selon l'OIF, le français était parlé par 0,7 % de la population en 2014[10].

Cas particuliers au sein des pays membres modifier

Cas de la France modifier

La France est très influente par la participation de ses associations et organisations non gouvernementales ou de certains organismes d’État sur le plan culturel et scientifique qui disposent d’une autonomie de fonctionnement assez large pour leur permettre de travailler dans des domaines de coopération internationale (telles les universités et bibliothèques).

Le statut des collectivités françaises d’outre-mer disposant d’un gouvernement propre leur permet d’adhérer directement à certaines organisations internationales et d’être parties à certains traités, ce qui leur permettrait d’adhérer directement à l’organisation. Toutefois, ce mouvement est freiné par l’opposition des souverainistes qui y voient une reconnaissance par le gouvernement français de leur plus grande autonomie. La Nouvelle-Calédonie est membre associé depuis 2016. La Polynésie française prépare son dossier de demande d'adhésion comme membre associé pour le Sommet de la Francophonie de 2024.

Cas du Liban modifier

Première langue « étrangère » en usage au Liban, le français est à la fois langue de culture et de communication. 45 % de la population libanaise est entièrement ou partiellement francophone alors que le Liban compte 30 % d’anglophones. Le français est davantage pratiqué dans les classes aisées économiquement, dans la communauté religieuse des Maronites qui est traditionnellement proche de la France et, quand il touche toutes les classes de la population, il est généralement beaucoup plus présent chez les jeunes encore scolarisés et a tendance à décroître au fur et à mesure que l’on avance en âge. La connaissance et le niveau de français au Liban ne sont pas homogènes entre les différentes institutions scolaires. L’avenir de la langue française au Liban dépend du renforcement de beaucoup de facteurs plus particulièrement dans les domaines de l’audiovisuel, d'où il tend à disparaître en accord avec la politique des dirigeants en place depuis la fin de la guerre 1975-1990.

États et gouvernements associés modifier

États et gouvernements associés de l’OIF[9]
Nom
(forme courte)
Année
d’adhésion
Nature du participant Langue(s) officielle(s) Région Notes
  Chypre 2006 État grec, turc Europe Environ 7 % de la population parlerait le français[12].
  Émirats arabes unis 2010 État arabe Moyen-Orient En 2014, l'OIF estimait qu'1% de la population parlait français[18].
  Ghana 2006 État anglais Afrique subsaharienne Environ 0,8 % de la population parlerait le français[17].
  Kosovo 2014 État albanais, serbe Europe Pas de données
  Nouvelle-Calédonie 2016 Collectivité territoriale française français Océanie Le français est la langue officielle de l'archipel.
  Qatar 2012 État arabe Moyen-Orient Environ 4 % de la population parlerait le français[18].
  Serbie 2006 État serbe Europe En 2014, l'OIF estimait que 3 % de la population parlait français[12].

Cas du Qatar modifier

Bien que la proportion de francophones y soit ténue et qu'il n'y ait pas d'histoire ou de tradition francophones, l'entrée du Qatar dans l'organisation s'explique par au moins trois raisons :

  • Les relations étroites qu'entretiennent Paris et Doha.
  • L'intérêt géopolitique pour le Qatar d'entrer dans une telle organisation. D'une part cela permet à ses dirigeants de bénéficier du « tremplin » géopolitique qu'offrent les membres de l'OIF, en particulier la France (détentrice d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU entre autres). D'autre part cela lui permet de resserrer les liens avec les membres de l'OIF, en particulier avec les pays africains, dans la perspective de damer le pion aux autres pétro-monarchies dans la course à la location de terres arables, la conquête de nouveaux marché et de matières premières non minérales (bois, caoutchouc...).
  • La France s'accorde la « garantie » de bonnes relations avec cet investisseur mais aussi un point d'appui dans le golfe persique. Cette région étant instable mais pourtant économiquement vitale, les chancelleries occidentales comme celle de la France ont besoin d'une alliée dans la région.

Les parties concernées ont en fait chacune intérêt à cette adhésion[24].

À la fin de , le quotidien Le Monde signalait que le Qatar ne s'était pas acquitté de ses contributions obligatoires envers l'OIF, ni au moment de son adhésion ni ultérieurement[25], puis Clément Duhaime, l'administrateur sortant de l'OIF, devait se plaindre en que Doha, qui n'avait toujours pas réglé ses cotisations annuelles, n'avait également pas tenu les promesses[26] qu'il avait faites au moment de son adhésion en matière d'enseignement de la langue française[27]. Finalement, lors du Sommet d'Antananarivo de , l'État du Qatar a réglé l'ensemble de ses arriérés de cotisations pour un total de 3,3 millions d'euros[28].

États et gouvernements observateurs modifier

États et gouvernement membres de l’OIF[9]
Nom
(forme courte)
Année
d’adhésion
Nature du participant Langue(s) officielle(s) Région Notes
  Argentine 2016 État espagnol Amérique du Sud
  Autriche 2004 État allemand Europe En 2014, l'OIF estimait que 11 % de la population parlait français[12].
  Bosnie-Herzégovine 2010 État aucune[N 7] Europe
  Canada-Ontario 2016 Gouvernement anglais, français Amérique du Nord
  Corée du Sud 2016 État coréen Asie
  Costa Rica 2014 État espagnol Amérique centrale Le français est la deuxième langue obligatoire au collège mais est optionnel au lycée. Aussi l'OIF estimait que plus de 0,1 % de la population parlait français[29].
  Croatie 2004 État croate Europe En 2014, l'OIF estimait que 3 % de la population parlait français[10].
  Estonie 2010 État estonien Europe En 2014, l'OIF estimait que 1 % de la population parlait français[10].
  Gambie 2018 État anglais Afrique
  Géorgie 2004 État géorgien Asie En 2014, l'OIF estimait que 0,4 % de la population parlait français[10].
  Hongrie 2004 État hongrois Europe En 2014, l'OIF estimait que 1 % de la population parlait français[10].
  Irlande 2018 État irlandais, anglais Europe
  Lettonie 2008 État letton Europe En 2014, l'OIF estimait que 1 % de la population parlait français[10].
  Lituanie 1999 État lituanien Europe En 2014, l'OIF estimait que 2 % de la population parlait français[10].
  Louisiane 2018 Gouvernement anglais, francais Amérique
  Malte 2018 État maltais, anglais Europe
  Mexique 2014 État aucune Amérique du Nord
  Monténégro 2010 État monténégrin Europe En 2014, l'OIF estimait que 2 % de la population parlait français[10].
  Mozambique 2006 État portugais Afrique subsaharienne En 2014, l'OIF estimait que 0,3 % de la population parlait français[17].
  Pologne 1997 État polonais Europe En 2014, l'OIF estimait que 3 % de la population parlait français[10].
  République dominicaine 2010 État espagnol Caraïbe En 2014, l'OIF estimait que 1 % de la population parlait français[10].
  République tchèque 1999 État tchèque Europe En 2014, l'OIF estimait que 2 % de la population parlait français[10].
  Slovaquie 2002 État slovaque Europe En 2014, l'OIF estimait que 2 % de la population parlait français[12].
  Slovénie 1999 État slovène Europe En 2014, l'OIF estimait que 4 % de la population parlait français[12].
  Thaïlande 2008 État thaï Asie/Extrême Orient En 2014, l'OIF estimait que 0,8 % de la population parlait français[10].
  Ukraine 2006 État ukrainien Europe En 2014, l'OIF estimait que 0,1 % de la population parlait français[12].
  Uruguay 2012 État espagnol Amérique du Sud En 2014, l'OIF estimait que 0,1 % de la population parlait français[10].

Cas de la Thaïlande modifier

La Thaïlande est membre observateur de la francophonie depuis 2008. À la suite de la crise politique de 2013-2014, la 92e session du Conseil permanent de la francophonie se réunit le , et suspend la participation de la Thaïlande, rappelant que les membres doivent « se conformer aux valeurs de la communauté francophone attachée aux principes de la démocratie, de l'état de droit et du respect des libertés »[30]. Cette mesure de suspension a été levée par le Conseil permanent de la Francophonie le 2 juillet 2019[31].

Notes modifier

  1. C'est-à-dire les entités autres que les États (de droit international) et les États fédérés et leurs gouvernements (États du Canada, Communauté de Belgique) qui jouissent eux de la souveraineté
  2. « Sur le plan multilatéral, le Parlement est présent sur la scène internationale francophone depuis 1984 en tant que moteur et siège de la section Belgique/Communauté française/ Wallonie-Bruxelles de l'APF dont elle assure l'exclusivité de la représentation parlementaire francophone belge » (Fédération Wallonie-Bruxelles).
  3. « La Région wallonne est reconnue sur le plan international au sein de l'Organisation intergouvernementale de la francophonie (termes de l'époque où l'article a été publié), par une convention d'avril 1994, signée par son Ministre-Président, le représentant de la Communauté Wallonie-Bruxelles et le Secrétaire de l'Agence » (Massart-Piérard 1999, p. 359).
  4. « Lors des conférences ministérielles de la francophonie (CMF), composées des ministres des affaires étrangères ou des Ministres responsables de la francophonie de tous les États et gouvernements partenaires, la délégation de la Communauté française de Belgique est dirigée par le Ministre des Relations internationales des gouvernements de la Communauté française de Belgique et de la Région wallonne » (Massart-Piérard 1999, p. 360).
  5. « Cet accord jette les premières bases d'une coordination qui se concrétise aujourd'hui par un regroupement, au sein d'un même bâtiment et sous une seule autorité, des entités de la Région wallonne et de la Communauté française œuvrant sur la scène internationale. » (Région wallonne et communauté française)
  6. L'anglais est langue officielle du Parlement mauricien, mais chaque parlementaire a le droit d'utiliser le français lorsqu'il prend la parole (Article 49 de la Constitution mauricienne).
  7. Même si le bosnien, le croate et le serbe sont parlés par la population, la Constitution n'établit aucune de ces langues comme étant, de jure, langues officielles.

Sources modifier

Références modifier

  1. Article 10 de la Charte de la Francophonie
  2. a b c d e et f Chapitre I, section D des Statuts et modalités d'adhésion à Conférence des chefs d’État et de gouvernement ayant le français en partage
  3. a et b Chapitre I, section A des Statuts et modalités d'adhésion à Conférence des chefs d’État et de gouvernement ayant le français en partage
  4. a b et c Chapitre I, section B des Statuts et modalités d'adhésion à Conférence des chefs d’État et de gouvernement ayant le français en partage
  5. a b c et d Chapitre I, section C des Statuts et modalités d'adhésion à Conférence des chefs d’État et de gouvernement ayant le français en partage
  6. Statuts de la Fédération au sein de l'APF
  7. « Organisation Internationale de la Francophonie - Société Nationale de l'Acadie - SNA - snacadie.org », sur snacadie.org (consulté le )
  8. « L’Ontario présente une demande d’adhésion à l’OIF », Le Devoir, 22 juillet 2016.
  9. a b et c États participants
  10. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v et w Rapport de l'OIF 2014, p. 18
  11. Visite de Michel Barnier en Albanie
  12. a b c d e f g h i j k l m et n Rapport de l'OIF 2014, p. 19
  13. Études linguistiques - 2005
  14. a et b Pacte linguistique de l'Arménie
  15. Ginsburgh et Weber 2006
  16. Eurobaromètre - 2006, p. 29
  17. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad et ae Rapport de l'OIF 2014, p. 17
  18. a b c d e f g h et i Rapport de l'OIF 2014, p. 16
  19. Article 4(1)
  20. Nistal Rosique 2008
  21. PR Newswire - 2011
  22. Article 11 de la Constitution libanaise
  23. « Le Niger suspendu des instances de l’Organisation internationale de la francophonie »  , sur Le Monde,
  24. Le Monde avec AFP, « Francophonie : l'entrée du Qatar comme membre associé fait polémique », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. Martine Jacot, « Le Qatar ne paie pas ses contributions à la francophonie », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  26. Doha avait promis de financer l'ouverture d'établissements d'enseignement en français dans le Golfe arabo-persique, au Maghreb et en Afrique subsaharienne. (Le Monde, 23 décembre 2013).
  27. « Clément Duhaime : « Le Qatar n’a pas tenu ses promesses » à l’OIF – Jeune Afrique », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. Pierre Boisselet, « À Antananarivo, le Qatar paie (enfin) son dû à la Francophonie », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  29. Rapport de l'OIF 2014, p. 240
  30. Communiqué de presse CP/SG/12JT/14, voir http://www.francophonie.org/Thailande.html et en particulier http://www.francophonie.org/IMG/pdf/communique_12_cpf_27-06-2014.pdf
  31. Texte de la résolution.

Bibliographie modifier

Compléments modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier