Élise-Marie-Thomase Journet

peintre française
Élise-Marie-Thomase Journet
Jean Gigoux, Portrait de mademoiselle Elisa Journet, vers 1830, musée des Beaux-Arts de Quimper
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Élise-Marie-Thomase Journet est une peintre et lithographe française née vers 1806 et morte à Paris le [1].

Biographie modifier

De 1833 à 1845, elle exposa aux Salons parisiens, et en province des portraits et des sujets de genre ainsi que des natures mortes.

Au Salon de 1840, elle exposa une évocation des derniers instants du peintre Eustache Lesueur qui, reproduit par la lithographie, eut une certaine renommée.

En 1850, la ville de Meaux reçut de l’État une Nature morte destinée à servir de récompense à un concours d'orphéons en la cité meldoise. Dès cette année, Mlle Journet commence à recevoir des indemnités de la part de l’État[2].

Par une lettre de Philippe-Auguste Jeanron, Directeur des Musées nationaux, datée du 14 juin 1858, on apprend qu’à cette date, Mlle Journet était devenue aveugle. Dans ce courrier Jeanron- peintre lui-même- recommande son infortunée collègue à Alfred Sensier, fonctionnaire en poste au ministère de l’Intérieur, Direction des Beaux-Arts. Cette lettre est conservée aux Archives du château de Grignan ; il est cité par Mesdames Madeleine Rousseau et Marie-Martine Dubreuil[3].

Le dictionnaire artistique Bellier et Auvray[4] indique que l’artiste est décédée le 30 novembre 1866 ; en effet, une certaine Marie Louise Journet habitant à Paris, 99, rue de l’Ouest, XIVe décède en son domicile en 1866, mais le 23 novembre 1866. Dans l’acte daté du 25 novembre[5] elle est dite âgée de 60 ans, célibataire et sans profession et sans autres renseignements.

Le 26 novembre 1866, elle sera inhumée dans la fosse commune au cimetière Montparnasse. Le registre des inhumations[6] indique qu’elle était « invalide » ce qui correspond à sa cécité.

Sa succession sera évaluée à 114 francs et 50 centimes. Aucun héritier n’est cité dans le document successoral consulté ; ni inventaire, ni vente après décès[7].

On connaît ses traits grâce à portrait d’elle peint par Jean Gigoux (1806-1894), son maître : Portrait de Mlle Elisa Journet vers 1830, huile sur toile, 0,32 par 0,25, Quimper, musée des Beaux-arts. Ce tableau fut légué par le comte de Silguy au musée des Beaux-arts de Quimper.

Le sculpteur romantique Jehan Du Seigneur modela un médaillon représentant Mlle Journet ; il le note de la sorte dans son « Journal  » : 1830. Septembre. — Le médaillon d'Elise Journet, le 15 septembre[8].

Escroquerie à son encontre modifier

En 1856, une vente aux enchères où l'artiste avait placé différents objets d'art fut l'objet de faits délictueux à son égard. Le périodique La Revue universelle des arts relate cette triste aventure : « Une affaire extraordinaire, pénible dans les détails et dans le fond, se déroulait, le 9 juillet, devant le tribunal correctionnel. Mademoiselle Journet, artiste peintre, occupait, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, un appartement du prix modique de 380 fr. Une maladie d'yeux vint interrompre son travail, et peu à peu la gêne s'introduisit chez elle; elle ne put payer son terme, et son propriétaire poursuivit la vente[9].... ».

Musées et Institutions publiques modifier

Explication du sujet d'un tableau exposé au Salon de 1845 modifier

Le livret du salon de 1845, explique le sujet :
« Craesbéke, né à Bruxelles, étoit boulanger : il fut s'établir à Anvers, où il fit connoissance avec Brauwer. Ayant tous deux les mêmes goûts, ils furent bientôt liés d'amitié. Dès que Craesbéke avoit vuidé son four, il se rendoit chez son ami, où il examinoit sa manière d'ébaucher et de finir ses ouvrages. La journée finie, ils alloient ensemble boire et fumer. Craesbéke essaya de peindre : ses essais plurent à Brauwer qui l'aida de ses leçons. Le boulanger quitta son premier métier et égala presqu'autant son maître dans ses tableaux qu'il l'avait imité dans ses mœurs."
(Descamps, La vie des peintres flamands, tome II).

Un tableau du même sujet par Ferdinand de Braekeleer est conservé à Bruxelles aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.

Notes et références modifier

  1. Acte de décès (avec âge) à Paris 14e, n° 2661, vue 25/31.
  2. Marie-Elisabeth Antoine, Inventaire des papiers de la Division des sciences et lettres du Ministère de l'instruction publique et des services qui en sont issus: sous-série F17, Volume 2, Archives nationales, 1975, p. 875.
  3. La vie et l'œuvre de Philippe-Auguste Jeanron: peintre, écrivain, directeur des Musées nationaux, 1808-1877, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 2000, page 331.
  4. Dictionnaire Général des Artistes de l'école française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours, Paris, Renouard, 1885, p. 842.
  5. Acte de décès de Marie Journet, n° 2661, Paris XIVe.
  6. Vue 15/18 du registre journalier d’inhumation du cimetière de Montparnasse, mis en ligne par les Archives de Paris.
  7. Vue 131 des tables de décès des successions mises en ligne par les Archives de Paris.
  8. Les amis de Jean du Seigneur, « Jean du Seigneur, statuaire », « Revue universelle des Arts », 1866, volume 23, page 102.
  9. Chronique, documents, faits divers », « Revue universelle des arts », 1856, t. II, p. 476-477.[1]
  10. Collection du CNAP : [2]

Liens externes modifier