Élections sénatoriales américaines de 2012

Élections sénatoriales américaines de 2012
33 sénateurs sur 100
Type d’élection Sénatoriales
Parti démocrate – Harry Reid
Voix 49 988 323
54,3 %
en augmentation 10,3
Sièges obtenus 53 en augmentation 2
Parti républicain – Mitch McConnell
Voix 39 128 301
42,5 %
en diminution 6,9
Sièges obtenus 45 en diminution 2
Indépendants
Sièges obtenus 2 en stagnation
Carte des résultats des élections sénatoriales américaines de 2012
Carte
  • Siège conservé par les démocrates
  • Siège gagné par les démocrates
  • Siège conservé par les républicains
  • Siège conservé par les républicains
  • Siège gagné par un indépendant
  • Siège conservé par un indépendant
Chef de la majorité au Sénat
Sortant Élu
Harry Reid
Parti démocrate
Harry Reid
Parti démocrate

Les élections sénatoriales américaines de 2012 (en anglais : 2012 United States Senate elections) ont lieu le 6 novembre en même temps que l'élection présidentielle, ainsi que les élections de certains gouverneurs et des représentants. Le Sénat fédéral est renouvelé par tiers, tous les deux ans. Trente-trois sièges sont renouvelés en 2012, sur les cent que compte la chambre haute. Le mandat des sénateurs étant de six ans, ceux qui sont élus à cette élection siègent à partir de la 113e législature, du au .

Avant les élections, les démocrates disposent de 51 sénateurs, contre 47 républicains et 2 indépendants apparentés aux démocrates. Sur les 33 sièges à renouveler, seuls 10 sont occupés par des républicains, ce qui rend plausible la prise de la chambre haute par ces derniers.

Résultats modifier

Partis Sénat avant l'élection Sièges Vote populaire Sénat après l'élection Changement
Sièges en jeu Élus Voix %
Parti démocrate 51 21 23 53   2
Parti républicain 47 10 8 45   2
Indépendants 2 2 2 2  
Autres
Total 100 33 33 ' 100 % 100

Axes de la campagne modifier

Les candidats républicains attaquent et essayent de lier leurs concurrents à la reforme de santé de Barack Obama.

Dans des États traditionnellement démocrates, les républicains Scott Brown ou Linda McMahon insistent sur leurs côtés bipartisan. À l'inverse, des démocrates comme Joe Donnelly insistent sur leur caractère modéré dans des États plutôt républicains et conservateurs[1].

Tableau récapitulatif modifier

État
(plus de détails en lien)
Sénateur sortant Parti Situation du sénateur sortant Résultats précédents Résultats de 2012[2]
Arizona Jon Kyl Républicain Ne se représente pas Jon Kyl (R) 53 %
Jim Pederson (D) 44 %
Autres 3 %
Jeff Flake (R) 50 %
Richard Carmona (D) 46 %
Autres 4 %
Californie Dianne Feinstein Démocrate Candidate à un nouveau mandat[3] Dianne Feinstein (D) 59 %
Dick Mountjoy (R) 35 %
Autres 6 %
Dianne Feinstein (D) 62 %
Elizabeth Emken (R) 38 %
Connecticut Joe Lieberman Indépendant Ne se représente pas Joe Lieberman (I) 50 %
Ned Lamont (D) 40 %
Alan Schlesinger (R) 10 %
Chris Murphy (D) 55 %
Linda McMahon (R) 43 %
Autres 2 %
Delaware Tom Carper Démocrate Candidat à un nouveau mandat Tom Carper (D) 70 %
Jan Ting (R) 29 %
Autres 1 %
Tom Carper (D) 66 %
Kevin Wade (R) 29 %
Autres 5 %
Dakota du Nord Kent Conrad Démocrate Ne se représente pas[4] Kent Conrad (D) 69 %
Dwight Grotberg (R) 29 %
Autres 2 %
Heidi Heitkamp (D) 50,5 %
Rick Berg (R) 49,5 %
Floride Bill Nelson Démocrate Candidat à un nouveau mandat Bill Nelson (D) 60 %
Katherine Harris (R) 38 %
Autres 2 %
Bill Nelson (D) 55 %
Connie Mack (R) 42 %
Autres 3 %
Hawaii Daniel Akaka Démocrate Ne se représente pas[5] Daniel Akaka (D) 61 %
Cynthia Thielen (R) 37 %
Autres 2 %
Mazie Hirono (D) 63 %
Linda Lingle (R) 37 %
Indiana Richard Lugar Républicain Sortant battu lors de la primaire républicaine Richard Lugar (R) 87 %
Steve Osborn (L) 13 %
Joe Donnelly (D) 50 %
Richard Mourdock (R) 44 %
Andrew Horning (L) 6 %
Maine Olympia Snowe Républicain Ne se représente pas Olympia Snowe (R) 74 %
Jean Hay Bright (D) 21 %
Bill Slavick (I) 5 %
Angus King (I) 53 %
Charles Summers (R) 31 %
Cynthia Dill (D) 13 %
Autres 3 %
Maryland Ben Cardin Démocrate Candidat à un nouveau mandat[6] Ben Cardin (D) 54 %
Michael Steele (R) 44 %
Autres 2 %
Ben Cardin (D) 55 %
Dan Bongino (R) 27 %
Rob Sobhani (I) 17 %
Autres 1 %
Massachusetts Scott Brown Républicain Candidat à un nouveau mandat Élection partielle de 2010 :
Scott Brown (R) 52 %
Martha Coakley (D) 47 %
Elizabeth Warren (D) 54 %
Scott Brown (R) 46 %
Michigan Debbie Stabenow Démocrate Candidate à un nouveau mandat[7] Debbie Stabenow (D) 57 %
Mike Bouchard (R) 41 %
Autres 2 %
Debbie Stabenow (D) 59 %
Pete Hoekstra (R) 38 %
Autres 3 %
Minnesota Amy Klobuchar Démocrate Candidate à un nouveau mandat[7] Amy Klobuchar (DFL) 58 %
Mark Kennedy (R) 38 %
Autres 4 %
Amy Klobuchar (DFL) 65 %
Kurt Bills (R) 31 %
Autres 3 %
Mississippi Roger Wicker Républicain Candidat à un nouveau mandat[7] Élection partielle de 2008 :
Roger Wicker (R) 55 %
Ronnie Musgrove (D) 45 %
Roger Wicker (R) 57 %
Albert N. Gore, Jr. (D) 40 %
Autres 2 %
Missouri Claire McCaskill Démocrate Candidate à un nouveau mandat Claire McCaskill (D) 50 %
Jim Talent (R) 47 %
Autres 3 %
Claire McCaskill (D) 55 %
Todd Akin (R) 39 %
Jonathan Dine (L) 6 %
Montana Jon Tester Démocrate Candidat à un nouveau mandat Jon Tester (D) 49 %
Conrad Burns (R) 48 %
Autres 3 %
Jon Tester (D) 49 %
Denny Rehberg (R) 45 %
Dan Cox (L) 7 %
Nebraska Ben Nelson Démocrate Ne se représente pas Ben Nelson (D) 64 %
Pete Ricketts (R) 36 %
Deb Fischer (R) 58 %
Bob Kerrey (D) 42 %
Nevada Dean Heller Républicain Nommé après la démission de John Ensign
Candidat à un nouveau mandat[8]
John Ensign (R) 55 %
Jack Carter (D) 41 %
Autres 4 %
Dean Heller (R) 46 %
Shelley Berkley (D) 45 %
David Lory VanDerBeek (IAP) 5 %
Aucun 5 %
New Jersey Bob Menendez Démocrate Candidat à un nouveau mandat[7] Bob Menendez (D) 53 %
Thomas Kean, Jr. (R) 45 %
Autres 2 %
Bob Menendez (D) 59 %
Joe Kyrillos (R) 40 %
Autres 1 %
New York Kirsten Gillibrand Démocrate Candidate à un nouveau mandat Élection partielle de 2010 :
Kirsten Gillibrand (D) 63 %
Joseph DioGuardi (R) 35 %
Autres 2 %
Kirsten Gillibrand (D) 72 %
Wendy Long (R) 27 %
Autres 1 %
Nouveau Mexique Jeff Bingaman Démocrate Ne se représente pas[9] Jeff Bingaman (D) 71 %
Allen McCulloch (R) 29 %
Martin Heinrich (D) 51 %
Heather Wilson (R) 45 %
Autres 4 %
Ohio Sherrod Brown Démocrate Candidat à un nouveau mandat[10] Sherrod Brown (D) 56 %
Mike DeWine (R) 44 %
Sherrod Brown (D) 50 %
Josh Mandel (R) 45 %
Scott Rupert (I) 5 %
Pennsylvanie Bob Casey, Jr. Démocrate Candidat à un nouveau mandat Bob Casey (D) 59 %
Rick Santorum (R) 41 %
Bob Casey (D) 54 %
Tom Smith (R) 45 %
Autres 2 %
Rhode Island Sheldon Whitehouse Démocrate Candidat à un nouveau mandat[7] Sheldon Whitehouse (D) 53 %
Lincoln Chafee (R) 47 %
Sheldon Whitehouse (D) 65 %
Barry Hinckley (R) 35 %
Tennessee Bob Corker Républicain Candidat à un nouveau mandat[7] Bob Corker (R) 51 %
Harold Ford Jr. (D) 48 %
Autres 1 %
Bob Corker (R) 65 %
Mark Clayton (D) 30 %
Autres 5 %
Texas Kay Bailey Hutchison Républicain Ne se représente pas[11] Kay Bailey Hutchison (R) 62 %
Barbara Ann Radnofsky (D) 36 %
Autres 2 %
Ted Cruz (R) 57 %
Paul Sadler (D) 41 %
Autres 2 %
Utah Orrin Hatch Républicain Candidat à un nouveau mandat Orrin Hatch (R) 62 %
Pete Ashdown (D) 31 %
Autres 7 %
Orrin Hatch (R) 65 %
Scott Howell (D)30 %
Autres 5 %
Vermont Bernie Sanders Indépendant Candidat à un nouveau mandat[7] Bernie Sanders (I) 65 %
Richard Tarrant (R) 32 %
Autres 3 %
Bernie Sanders (I) 71 %
John MacGovern (R) 25 %
Autres 4 %
Virginie Jim Webb Démocrate Ne se représente pas[12] Jim Webb (D) 50 %
George Allen (R) 49 %
Autres 1 %
Tim Kaine (D) 52,5 %
George Allen (R) 48,5 %
Virginie-Occidentale Joe Manchin Démocrate Candidat à un nouveau mandat[7] Élection partielle de 2010 :
Joe Manchin (D) 54 %
John Raese (R) 43 %
Autres 3 %
Joe Manchin (D) 61 %
John Raese (R) 37 %
Autres 3 %
Washington Maria Cantwell Démocrate Candidate à un nouveau mandat[7] Maria Cantwell (D) 57 %
Mike McGavick (R) 40 %
Autres 3 %
Maria Cantwell (D) 60 %
Michael Baumgartner (R) 40 %
Wisconsin Herb Kohl Démocrate Ne se représente pas Herb Kohl (D) 67 %
Robert Lorge (R) 30 %
Autres 3 %
Tammy Baldwin (D) 52 %
Tommy Thompson (R) 46 %
Autres 2 %
Wyoming John Barrasso Républicain Candidat à un nouveau mandat[7] Élection partielle de 2008 :
John Barrasso (R) 73 %
Nick Carter (D) 27 %
John Barrasso (R) 76 %
Tim Chesnut (D) 22 %
Autres 3 %
État
(plus de détails en lien)
Sénateur sortant Parti Situation du sénateur sortant Résultats précédents Résultats de 2012[2]

Situation par État modifier

États indécis à l'approche de l’élection modifier

Indiana modifier

Richard Lugar, sénateur modéré du Parti républicain, décide de solliciter un septième mandat de sénateur. Face à l'évolution vers la droite de son parti, il est battu par le secrétaire au Trésor ultra-conservateur de l'État Richard Mourdock lors des primaires du mois de mai[13],[1], qui s'impose avec plus de 60 % des voix[14]. Dans le camp démocrate, Joe Donnelly, membre de la chambre des représentants, est choisi sans opposition[15]. Le caractère centriste de Joe Donnelly, qui est un Blue Dog, et la défaite de Richard Lugar rendent l'élection plus ouverte[13].

Alors qu'il est en avance dans les sondages, strictement réglementés et donc rares dans l'Indianna, Richard Mourdock créé la polémique. Le 24 octobre, quelques jours après le dérapage sur le viol de Todd Akin dans le Missouri, le républicain déclare au cours d'un débat télévisé, à propos de l'avortement : « Cela a longtemps été un cas de conscience pour moi, mais je suis parvenu à la conclusion que la vie est un don de Dieu et je pense que, même lorsque la vie commence dans cette situation horrible qu'est le viol, c'est quelque chose que Dieu a voulu »[16]. Ces propos sont vus comme une possible « surprise d'octobre », pouvant modifier le résultat de l'élection présidentielle. Mitt Romney prend ses distances avec Richard Mourdock, qui affirme qu'on cherche à déformer ses propos alors qu'il s'est exprimé « avec son cœur et sa foi »[17]. Les sondages montrent une très nette progression de Joe Donnelly, qui se voit même crédité de 11 points d'avance quelques jours après les déclarations de Richard Mourdock[18]. Le démocrate remporte finalement l'élection avec 49,9 % des suffrages contre 44,3 % à Mourdock et 5,8 % au candidat libertarien Andrew Horning[19].

Montana modifier

Dans le Montana, le sénateur démocrate sortant Jon Tester se représente. Son adversaire est le représentant républicain Denny Rehberg. L'ultra-conservateur[20] est désigné à plus de 75 % des suffrages pendant les primaires, tandis que Tester n'est opposé à aucun autre démocrate[21]. Le duel est extrêmement serré[20], les sondages donnant tantôt le républicain tantôt le démocrate en tête[22]. Le siège est considéré comme l'une des principales cibles républicaines[23]. En effet, en 2006, Jon Tester n'a remporté son siège que de justesse dans un contexte de vague démocrate[24]. Pendant la campagne, entre juin et octobre, 89 000 publicités électorales sont diffusées à la télévision, un record national[23]. Le sénateur sortant est réélu le 6 novembre avec 48,6 % des voix contre 44,9 % pour Denny Rehberg[22], le reste des suffrages s'étant porté sur le libertarien Dan Cox.

Virginie modifier

Wisconsin modifier

Dans l'État du candidat républicain à la vice-présidence, Paul Ryan, le très populaire sénateur démocrate sortant Herb Kohl annonce en mai 2012 son intention de ne pas se représenter. Le Grand Old Party y voit l'occasion de faire tomber ce siège démocrate, après ses victoires aux élections de mi-mandat en 2010[25]. L'ancien gouverneur de l'État de 1987 à 2001, Tommy Thompson, est choisi par les républicains pour être leur candidat avec 33,99 % des voix[26], au terme d'une « douloureuse campagne »[27]. Du côté démocrate, la représentante libérale Tammy Baldwin est la seule candidate à l'investiture[26].

L'État est fortement disputé et ce sont au total 45 millions de dollars qui sont dépensés durant la campagne, ce qui en fait l'une des élections sénatoriales les plus chères de l'histoire américaine[28]. Après avoir été menée durant l'été, la démocrate est légèrement en tête des sondages à la veille du scrutin[29]. Le 6 novembre, Tammy Baldwin est élue et devient la première sénatrice ouvertement homosexuelle des États-Unis[28].

États avec une courte avance pour le sénateur ou candidat démocrate modifier

Connecticut modifier

Le sénateur sortant, indépendant, Joe Lieberman annonce dès janvier 2011 son intention de se retirer[30]. L'élection du Connecticut oppose la républicaine Linda McMahon, ancienne directrice de la WWE, au démocrate Chris Murphy. S'il penchait du côté républicain, le Connecticut constituerait la principale surprise de ces élections. Linda McMahon tire dans sa fortune personnelle pour financer sa campagne. Elle insiste sur la fait qu'elle est « sous l'emprise d'aucun camp »[1], elle se distingue en particulier de Mitt Romney et ses déclarations sur les 47 % des Américains se considérant comme des victimes dépendant du gouvernement[31]. Au contraire, Chris Murphy fait partie l'aile gauche du Parti démocrate et serait, s'il est élu, l'un des sénateurs les moins riches[13].

Massachusetts modifier

Le sénateur républicain sortant, Scott Brown, a créé la surprise en 2010, en remportant l'ancien siège de Ted Kennedy dans cet État démocrate[32]. Il est considéré comme une « étoile montante » du Parti républicain[13]. Plutôt modéré[33], le sénateur Brown est opposé à la démocrate Elizabeth Warren surnommée « la shérif de Wall Street »[32]. L'ancienne professeure à Harvard, souvent taxée de « socialiste »[29] ou « gauchiste » par ses rivaux, s'est en effet fait connaître en dénonçant les dérives du capitalisme[33] et en participant à la création du Bureau de protection financière du consommateur[34].

Cette campagne dans le Massachusetts est considérée comme la course au Sénat la plus médiatisée[34]. C'est également la plus chère de ces élections et de l'histoire des élections sénatoriales, avec 70 millions de dollars dépensés[33],[34],[29]. Les principaux soutiens financiers de la démocrate sont les avocats et les lobbyistes tandis que le républicain reçoit l'appui de l'industrie financière[34]. Souvent au coude-à-coude avec Scott Brown, Elizabeth Warren prend la tête des sondages à partir du mois d'octobre avant d'être élue avec 53 % des voix le 6 novembre[33].

Ohio modifier

La campagne de l'Ohio oppose Sherrod Brown, le sénateur sortant démocrate et progressiste, à l'ultra-conservateur Josh Mandel, soutenu par le Tea Party[29].

Floride modifier

Missouri modifier

Durant l'été 2012, le Missouri est considéré comme presque acquis par les républicains[35]. Les sondages donnent alors souvent plus de dix points d'avance à l'ultra-conservateur[29] Todd Akin face à la sénatrice démocrate sortante Claire McCaskill[36]. Elle est devenue impopulaire en partie à cause de son soutien au Patient Protection and Affordable Care Act[35].

La campagne va connaître un important revirement le 19 août, quand Todd Akin déclare à la télévision : « De ce que j'entends de la bouche des médecins, la grossesse après un viol est très rare […] S'il s'agit d'un véritable viol, le corps de la femme essaie par tous les moyens de bloquer tout ça »[37], provoquant un tollé dans l'ensemble du pays[36]. À la suite de ces déclarations, le candidat républicain à l'élection présidentielle, Mitt Romney, lui demande de se retirer de la course. Le Parti républicain et la plupart de ses sponsors arrêtent de le soutenir financièrement[36]. Les sondages le voient alors comme largement battu. Cependant, grâce au soutien des chrétiens conservateurs, Todd Akin semble revenir dans la course en talonnant la démocrate aux mois de septembre et octobre[36],[35]. La sénatrice McCaskill est obligée de « recentrer » sa campagne, notamment sur les questions d'immigration et de santé[13]. Lors de l'élection, Claire McCaskill est finalement réélue avec une large avance avec 54,7 % des voix contre 39,2 % à Todd Akin, dans un État qui vote pourtant pour Mitt Romney à l'élection présidentielle avec 53,9 %[38].

Pennsylvanie modifier

États avec une courte avance pour le sénateur ou candidat républicain modifier

Arizona modifier

Le , le sénateur républicain Jon Kyl annonce qu'il ne sera pas candidat à un nouveau mandat[39]. Jeff Flake, représentant du sixième district de l’Arizona remporte par la suite l'investiture républicaine assez largement.

Chez les démocrates, la seule personnalité qui est en mesure de l'emporter face à Flake c'est Gabrielle Giffords, mais cette dernière décide de ne pas se présenter. La plupart des leaders démocrates de l’État décident eux aussi de ne pas se présenter. C'est finalement l'ancien Chirurgien général des États-Unis Richard Carmona qui est investi.

D'abord nettement distancé, Carmona a considérablement réduit l’écart dans les sondages avec Flake allant même jusqu’à le dépasser.

Nevada modifier

Dakota du Nord modifier

États acquis aux démocrates modifier

Les États suivants de Californie, de Washington, du Minnesota, du Michigan, du Nouveau-Mexique, du New Jersey, du Maryland, du Delaware, d'Hawaï et de Rhode Island sont acquis au Parti démocrate.

États acquis aux républicains modifier

Les États de l'Utah, du Wyoming, du Nebraska, du Texas, du Mississippi et du Tennessee sont acquis au Parti républicain.

États acquis aux indépendants modifier

Avant les élections, le Vermont et le Maine semblent acquis à des candidats indépendants.

Vermont modifier

Le sénateur indépendant du Vermont, Bernie Sanders, est considéré l'homme le plus à gauche du Congrès américain. Il est le premier socialiste revendiqué à être élu au Congrès : à la Chambre des représentants (1990) puis au Sénat (2006). Dans cet état progressiste, sa réélection en 2012 ne fait guère de doute, certains le voyant « réélu triomphalement »[40]. Bernie Sanders siège avec les démocrates au Sénat, parti dont il reçoit le soutien. Il remporte les élections avec 71 % des voix contre 25 % à son adversaire républicain John MacGovern[41]. Les autres candidats sont Peter Diamondstone du Liberty Union Party, Cris Ericson du United States Marijuana Party, Laurel Laframbroise de VoteKISS et Peter Moss de Peace and Prosperity[42]. Ils totalisent 4 % des suffrages[41].

Maine modifier

Dans le Maine, la sénatrice républicaine, Olympia Snowe, annonce en février 2012, qu'elle ne se représente pas. L'élue centriste, parmi les sénateurs les plus populaires du pays, se dit « malade et fatiguée » par les prises de positions partisanes de son parti[43]. Une triangulaire se présente alors entre l'indépendant Angus King, ancien gouverneur de l'État, le républicain Charles Summers et la démocrate Cynthia Dill[1].

Populaire, Angus King apparaît comme le favori de cette élection, des sondages le donnant gagnant à la majorité absolue[44]. Angus King est socialement libéral et plus centriste économiquement[13]. Même s'il refuse de choisir quel camp il soutiendra s'il est élu au Sénat, il est la principale cible des républicains tandis que Cynthia Dill est peu soutenue par son parti à l'échelle nationale[1]. Le , Angus King remporte l'élection avec 53 % des suffrages. Il devance donc largement le républicain Charlie Summers (31 %) et la démocrate Cynthia Dill (13 %). Une semaine après son élection, le sénateur élu annonce qu'il va siéger aux côtés du groupe démocrate tout en gardant son indépendance politique. Il affirme que « s'affilier avec la majorité lui paraît le plus sensé » (« affiliating with the majority makes the most sense »)[45].

Références modifier

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