Élections régionales de 2014 en Brandebourg

Élections régionales de 2014 en Brandebourg
88 députés du Landtag
(Majorité absolue : 45 députés)
Type d’élection Élection législative régionale
Corps électoral et résultats
Inscrits 2 094 458
Votants 1 002 753
47,88 % en diminution 19,1
Votes exprimés 987 321
Votes nuls 15 432
SPD – Dietmar Woidke
Voix 315 202
31,92 %
en diminution 1,1
Députés élus 30 en diminution 1
CDU – Michael Schierack
Voix 226 835
22,97 %
en augmentation 3,2
Députés élus 21 en augmentation 2
Linke – Christian Görke
Voix 183 178
18,55 %
en diminution 8,6
Députés élus 17 en diminution 9
AfD – Alexander Gauland
Voix 120 077
12,16 %
Députés élus 11 en augmentation 11
Grünen – Ursula Nonnemacher
Voix 60 767
6,15 %
en augmentation 0,5
Députés élus 6 en augmentation 1
Parti vainqueur par circonscription.
Carte
Ministre-président
Sortant Élu
Dietmar Woidke
SPD
Dietmar Woidke
SPD

Les élections régionales de 2014 en Brandebourg (en allemand : Landtagswahl in Brandenburg 2014) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 88 députés de la 6e législature du Landtag.

Le scrutin est marqué par une nouvelle victoire du Parti social-démocrate, au pouvoir depuis 24 ans, du ministre-président Dietmar Woidke. Le recul de Die Linke et la poussée de l'Union chrétienne-démocrate permet à cette dernière de reprendre à la gauche radicale la place de deuxième force politique régionale, tandis que l'Alternative pour l'Allemagne prend directement la quatrième place avec plus de 10 % des suffrages. La coalition rouge-rouge formée en conserve, amoindrie, sa majorité absolue et forme donc le nouveau gouvernement.

Contexte modifier

Arrivé au pouvoir en à la suite d'une crise politique, reconduit ensuite à la tête d'une grande coalition formée en , le ministre-président social-démocrate Matthias Platzeck a remporté un troisième mandat lors des élections régionales du . Le score de 33 %, en hausse d'un point, confirme le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) comme premier parti du Land, marque la fin de sa chute, entamée en et ne souffre pas des déroutes au niveau fédéral ou dans le Schleswig-Holstein enregistrées le même jour.

Le SPD est suivi par Die Linke, qui recule de moins d'un point à 27,2 % et se place une nouvelle fois en deuxième position. Elle remplace donc l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) comme partenaire de coalition des sociaux-démocrates. Quant à l'Alliance 90 / Les Verts (Grünen), elle réalise un score de 5,6 %, ce qui lui permet de revenir au Landtag après 15 ans d'absence. À droite, la CDU reste coincée en troisième position de l'échiquier politique, son résultat de 19,8 % marquant une infime progression, inférieure à un demi-point. En obtenant 7,2 % des voix, le Parti libéral-démocrate (FDP) atteint son meilleur score régional et fait, lui aussi, son retour au Parlement régional après une absence de trois législatures. Enfin, l'Union populaire allemande (DVU), présente sur les bancs du Landtag depuis dix ans, s'écroule avec 1,2 % des suffrages, ce qui lui fait perdre sa représentation parlementaire.

Pendant la législature surviennent les élections fédérales du . Si aux élections fédérales du , la gauche radicale avait devancé sociaux-démocrates et chrétiens-démocrates, le trio de tête a légèrement évolué : la CDU remporte 34,8 % des suffrages, soit une hausse spectaculaire de 11 points permise par l'effondrement des libéraux-démocrates et de Die Linke, qui perd plus de six points et tombe à 22,4 %, derrière le SPD qui récolte 23,1 % des voix. Enfin, si le Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD) se contente de 2,6 %, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) perce à 6 % des suffrages.

Victime de problèmes de santé récurrents, Platzeck annonce le sa démission future. Il propose que son ministre de l'Intérieur Dietmar Woidke prenne sa succession à la tête du gouvernement et de la fédération du SPD du Land. Woidke est effectivement investi par le Landtag un mois plus tard, le . Il devient ainsi le troisième chef du gouvernement du Brandebourg depuis 1990.

Mode de scrutin modifier

Le Landtag est constitué de 88 députés (en allemand : Mitglied des Landtags, MdL), élus pour une législature de cinq ans au suffrage universel direct et suivant le scrutin proportionnel de Hare/Niemayer[1].

Chaque électeur dispose de deux voix : la première (Wahlkreisstimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le Land comptant un total de 44 circonscriptions ; la seconde voix (Landesstimme) lui permet de voter en faveur d'une liste de candidats présentée par un parti au niveau du Land.

Lors du dépouillement, l'intégralité des 88 sièges est répartie proportionnellement aux secondes voix entre les partis ayant remporté au moins 5 % des suffrages exprimés au niveau du Land. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci.

Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, il conserve ces mandats supplémentaires et la taille du Landtag est augmentée par des mandats complémentaires distribués aux autres partis pour rétablir une composition proportionnelle aux secondes voix, dans une limite de 110 sièges au total.

Campagne modifier

Principales forces modifier

Parti Idéologie Chef de file Résultats de 2009
Parti social-démocrate d'Allemagne
Sozialdemokratische Partei Deutschlands
Centre gauche
Social-démocratie, troisième voie, progressisme
Dietmar Woidke
(Ministre-président)
33,0 % des voix
31 députés
Die Linke Gauche
Socialisme démocratique, anticapitalisme
Christian Görke
(Ministre des Finances)
27,2 % des voix
26 députés
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne
Christlich Demokratische Union Deutschlands
Centre droit
Démocratie chrétienne, libéral-conservatisme
Michael Schierack 19,8 % des voix
19 députés
Parti libéral-démocrate
Freie Demokratische Partei
Centre à centre droit
Libéralisme, libéralisme
Andreas Brütner 7,2 % des voix
7 députés
Alliance 90 / Les Verts
Bündnis 90/Die Grünen
Centre gauche
Écologie, progressisme
Ursula Nonnemacher 5,7 % des voix
5 députés
Alternative pour l'Allemagne
Alternative für Deutschland
Centre droit à droite
Libertarianisme, euroscepticisme, national-libéralisme
Alexander Gauland Inexistant
0 député

Sondages modifier

Résultats modifier

Voix et sièges modifier

Résultats des élections régionales de 2014 en Brandebourg[2]
 
Partis Circonscriptions Listes Total
sièges
+/-
Votes % Sièges +/− Votes % Sièges
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) 307 987 31,31 29   10 315 202 31,92 1 30   1
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) 246 682 25,08 10   6 226 835 22,97 11 21   2
Die Linke (Linke) 202 364 20,57 4   17 183 178 18,55 13 17   9
Alternative pour l'Allemagne (AfD) 88 330 8,98 0   120 077 12,16 11 11   11
Alliance 90 / Les Verts (Grünen) 56 725 5,77 0   60 767 6,15 6 6   1
Mouvements citoyens unis du Brandebourg / Électeurs libres (de) (BVB/FW) 49 854 5,07 1   1 26 317 2,67 2 3   3
Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD) 9 634 0,98 0   21 605 2,19 0 0  
Parti des pirates (Piraten) 6 201 0,63 0   14 595 1,48 0 0  
Parti libéral-démocrate (FDP) 13 549 1,38 0   14 376 1,46 0 0   7
Autres 2 450 0,25 0   4 369 0,44 0 0  
Votes valides 983 748 98,10 987 321 98,46
Votes blancs et nuls 19 052 1,90 15 432 1,54
Total 1 002 753 100 44   1 002 753 100 44 88  
Abstentions 1 091 705 52,12 1 091 705 52,12
Inscrits / participation 2 094 458 47,88 2 094 458 47,88

Analyse modifier

L'abstention connaît un bond, passant de 33 % à 52 % des inscrits en cinq ans[3]. Le SPD obtient une nouvelle majorité relative, près de neuf point devant la CDU. Progressant de trois points, cette dernière reprend à Die Linke la deuxième place des forces politiques régionales. La gauche radicale enregistre de son côté un net recul, en perdant plus de huit points[3].

L'AfD apparaît comme la grande gagnante de ces élections, émergeant à plus de 10 % des suffrages exprimés, et prenant des électeurs à tous les partis, à l'exception des Grünen. Ceux-ci restent stables, dans un Land où ils demeurent de faible importance[3].

Le FDP sort lui laminé de ces élections, ne récoltant que 1,5 % des suffrages exprimés. Il est même devancé par le NPD. Enfin, les BVB/FW parviennent à faire leur entrée au Landtag sans franchir le seuil des 5 %, grâce à l'élection de l'un de leurs candidats, Christoph Schulze, dans une circonscription de l'arrondissement de Teltow-Fläming. Schulze, député social-démocrate depuis 1990 a quitté le SPD du fait de son opposition à l'aéroport de Berlin-Brandenburg, ce qui selon les observateurs lui a permis son élection[4],[5].

Conséquences modifier

Le SPD annonce vouloir maintenir sa collaboration gouvernementale avec Die Linke, en dépit des appels du pied de la CDU, qui émet le vœu de la formation d'une grande coalition en remplacement de la coalition rouge-rouge sortante[6]. Le suivant, Dietmar Woidke est investi pour un nouveau mandat par 47 suffrages favorables sur 87, ayant reconduit la majorité sortante et mené à l'entrée en fonction du cabinet Woidke II[7].

Notes et références modifier

  1. (de) « Wahlsystem Brandenburg », sur wahlrecht.de (consulté le ).
  2. (de) « Landtagswahl 2014 », sur wahlergebnisse.brandenburg.dede (consulté le ).
  3. a b et c (de) « Landtagswahl Brandenburg 2014 », sur wahl.tagesschau.de (consulté le ).
  4. (de) « BER-Protest hievt Freie Wähler in den Landtag », Frankfurter Allgemeine Zeitung,‎ (lire en ligne).
  5. (de) Alexander Fröhlich, « Über den BER in den Landtag », Der Tagesspiegel,‎ (lire en ligne).
  6. (de) « SPD entscheidet sich für Rot-Rot », Rundfunk Berlin-Brandenburg,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (de) « Woidke wieder zum Ministerpräsidenten gewählt », Der Tagesspiegel,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier