Élections régionales de 2008 en Bavière

Élections régionales de 2008 en Bavière
187 députés du Landtag
Majorité absolue : 94 députés
Type d’élection Élection parlementaire
Corps électoral et résultats
Inscrits 9 321 417
Votants 5 398 356
57,91 % en augmentation 0,8
Votes exprimés 10 612 275
Votes nuls 183 729
CSU – Günther Beckstein
Voix 4 603 960
43,38 %
en diminution 17,3
Députés élus 92 en diminution 32
SPD – Franz Maget
Voix 1 972 437
18,57 %
en diminution 1,1
Députés élus 39 en diminution 2
FW – Hubert Aiwanger
Voix 1 085 896
10,23 %
en augmentation 6,2
Députés élus 21 en augmentation 21
Grünen – Sepp Daxenberger
Voix 999 111
9,41 %
en augmentation 1,7
Députés élus 19 en augmentation 4
FDP – Martin Zeil
Voix 847 227
7,98 %
en augmentation 5,4
Députés élus 16 en augmentation 16
16e législature du Landtag
Diagramme
Ministre-président
Sortant Élu
Günther Beckstein
CSU
Horst Seehofer
CSU

Les élections régionales de 2008 en Bavière (en allemand : Landtagswahl im Bayern 2008) se tiennent le , afin d'élire les 180 députés de la 16e législature du Landtag, pour un mandat de cinq ans.

Le scrutin voit une nouvelle fois la victoire de l'Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU), qui perd cependant la majorité absolue dont elle disposait depuis . Le ministre-président Günther Beckstein renonce donc à se succéder et Horst Seehofer le remplace à la tête d'une « coalition noire-jaune ».

Contexte : la démission de Stoiber modifier

Aux élections législatives régionales du , un an à peine après l'échec de la CDU/CSU aux élections fédérales, le ministre-président sortant et président de l'Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU) Edmund Stoiber remporte un quatrième mandat. Avec 60,7 % des voix et 124 députés sur 180, la CSU atteint la majorité des deux tiers au Landtag de Bavière. Elle réalise ainsi le deuxième meilleur score de son histoire après .

Laminé, le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) passe de son côté pour la première fois de son histoire régionale sous la barre des 20 %. À l'inverse, l'Alliance 90 / Les Verts (Grünen) établit leur meilleur résultat avec 7,7 % des voix.

Pourtant, le , Stoiber est contraint d'annoncer sa démission pour le suivant. Il était devenu très impopulaire dans le Land et son parti après avoir refusé d'intégrer la grande coalition fédérale d'Angela Merkel. Tandis que le ministre de l'Économie Erwin Huber lui succède à la présidence de la CSU, étant élu contre le ministre fédéral de l'Agriculture Horst Seehofer, le vice-ministre-président et ministre de l'Intérieur Günther Beckstein prend la direction de l'exécutif du Land.

Mode de scrutin modifier

Le Landtag est constitué de 180 députés (en allemand : Mitglied des Landtags, MdL), élus pour une législature de cinq ans au suffrage universel direct et suivant le scrutin proportionnel de Hare/Niemayer.

Chaque électeur dispose de deux voix : la première (en allemand : Erststimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription uninominale selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le Land comptant un total de 91 circonscriptions ; la seconde voix (en allemand : Zweitstimme) lui permet de voter en faveur d'une liste de candidats présentée par un parti au niveau du district ou d'indiquer sa préférence pour un candidat de cette liste, le suffrage étant également attribué à la liste.

Lors du dépouillement, l'intégralité des 180 sièges est répartie à la proportionnelle sur la base du total résultant de l'addition des premières et secondes voix, à condition qu'un parti ait remporté 5 % des voix au niveau du Land. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci. Les mandats pourvus par les candidats présents sur les listes sont prioritairement attribués à ceux ayant reçu le plus de votes de préférence.

Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, la taille du Landtag est augmentée jusqu'à rétablir la proportionnalité.

Campagne modifier

Principaux partis modifier

Parti Chef de file Score en 2003
Union chrétienne-sociale en Bavière
Christlich-Soziale Union in Bayern
Günther Beckstein
(Ministre-président)
60,7 % des voix
124 députés
Parti social-démocrate d'Allemagne
Sozialdemokratische Partei Deutschlands
Franz Maget 19,6 % des voix
41 députés
Alliance 90 / Les Verts
Bündnis 90/Die Grünen
Sepp Daxenberger 7,7 % des voix
15 députés
Électeurs libres
Freie Wähler
Hubert Aiwanger 4,0 % des voix
0 député
Parti libéral-démocrate
Freie Demokratische Partei
Martin Zeil 2,6 % des voix
0 député
Die Linke Fritz Schmalzbauer absente
0 député

Sondages modifier

Sondages en vue des élections régionales de 2008 en Bavière[1]
Institut Date CSU SPD Verts FDP Linke FW
Emnid 23/09/2008 49,0 % 20,0 % 8,0 % 8,0 % 5,0 % 7,0 %
GMS 22/09/2008 48,0 % 19,0 % 10,0 % 7,0 % 4,0 % 7,0 %
FgW 19/09/2008 47,0 % 20,0 % 8,0 % 9,0 % 4,0 % 8,0 %
Infratest 18/09/2008 47,0 % 21,0 % 9,0 % 8,0 % 4,0 % 7,0 %
GMS 09/09/2008 49,0 % 19,0 % 11,0 % 7,0 % 4,0 % 5,0 %
FgW 01/08/2008 50,0 % 20,0 % 9,0 % 6,0 % 4,0 % 7,0 %
Infratest 30/07/2008 48,0 % 22,0 % 9,0 % 8,0 % 4,0 % 5,0 %
Emnid 19/07/2008 51,0 % 19,0 % 9,0 % 7,0 % 5,0 % -,- %
TNS 11/07/2008 48,0 % 21,0 % 11,0 % 8,0 % 4,0 % 5,0 %
GMS 10/07/2008 50,0 % 20,0 % 8,0 % 5,0 % 5,0 % 4,0 %
GMS 05/06/2008 49,0 % 20,0 % 9,0 % 5,0 % 5,0 % 5,0 %
Infratest 01/05/2008 48,0 % 23,0 % 10,0 % 6,0 % 4,0 % 5,0 %
Mifm München 25/04/2008 40,0 % 19,0 % 12,0 % 11,0 % 4,0 % 11,0 %
GMS 19/04/2008 51,0 % 20,0 % 10,0 % 6,0 % 4,0 % 4,0 %
GMS 07/04/2008 50,0 % 21,0 % 10,0 % 5,0 % 4,0 % 4,0 %
Emnid 02/03/2008 51,0 % 19,0 % 11,0 % 6,0 % 4,0 % 3,0 %
Élections 21/09/2003 60,7 % 19,6 % 7,7 % 2,6 % 0,0 % 4,0 %

Résultats modifier

Scores modifier

Résultats des élections régionales de 2008 en Bavière
Partis Circonscriptions Sièges proportionnels Total des sièges
Votes % Sièges +/− Votes % Sièges Total +/−
Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU) 2 267 521 42,54 90   2 4 603 960 43,38 2 92   32
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) 1 017 153 19,08 1   1 1 972 437 18,57 38 39   2
Électeurs libres (FW) 567 509 10,64 0   1 085 896 10,23 21 21   21
Alliance 90 / Les Verts (Grünen) 484 092 9,08 0   999 111 9,41 19 19   4
Parti libéral-démocrate (FDP) 432 948 8,12 0   847 227 7,98 16 16   16
Die Linke 234 480 4,40 0   461 755 4,35 0 0  
Parti écologiste-démocrate (ÖDP) 114 261 2,14 0   212 200 2,00 0 0  
Les Républicains (REP) 74 788 1,40 0   146 073 1,38 0 0  
Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD) 63 370 1,19 0   123 399 1,16 0 0  
Parti bavarois (BP) 60 815 1,14 0   116 464 1,10 0 0  
Autres 13 195 0,25 0   43 753 0,41 0 0  
Votes valides 5 330 032 98,74 10 612 275 97,86
Votes blancs et nuls 68 038 1,26 183 729 2,14
Total 5 398 070 100 91   1 10 796 004 100 96 187   7
Abstentions 3 923 061 42,09 3 923 061 42,09
Nombre d'inscrits / participation 9 321 417 57,91 9 321 417 57,91

Analyse modifier

En recul d'un peu plus de dix-sept points par rapport à 2003, l'Union chrétienne-sociale en Bavière passe, pour la première fois depuis 1966, sous la barre des 50 % des suffrages et réalise son plus mauvais score depuis 1954. Pire encore, le parti dominant du Land ne remporte pas la majorité absolue des sièges, qu'il détenait depuis 1962, une longévité comparable à la CDU dans le Bade-Wurtemberg ou au SPD à Brême.

Cet échec de la CSU ne fait cependant pas le jeu du Parti social-démocrate d'Allemagne, qui recule encore d'un point, obtenant le plus mauvais résultat de son histoire régionale et se maintenant sous les 20 % des voix. À gauche, la légère progression de l'Alliance 90 / Les Verts compense le recul des sociaux-démocrates, tandis que Die Linke, avec plus de 4 % des voix, parvient à opérer une percée dans ce Land très conservateur.

Ce sont surtout les conservateurs des Électeurs libres, devenus troisième force politique régionale avec tout juste 10 % des suffrages, et le Parti libéral-démocrate, qui revient au Landtag après quatorze ans d'absence, qui profitent du recul de la CSU. Le total des forces de droite est d'ailleurs de 63,5 % et 122 députés, soit à peine deux de moins que les seuls chrétiens-sociaux au cours de la législature précédente.

Conséquences modifier

Prenant acte de leur échec, Beckstein et Huber renoncent à la direction du gouvernement régional et de la CSU. Le ministre fédéral de l'Agriculture et vice-président du parti, Horst Seehofer, quitte alors Berlin et revient à Munich, prenant la présidence de la CSU et les fonctions de ministre-président. Afin de s'assurer une majorité au Landtag, il forme une coalition noire-jaune avec le FDP, forte de 108 députés sur 187.

Références modifier

  1. (de) « Sonntagsfrage – Bayern (Wahlumfrage, Wahlumfragen) », sur wahlrecht.de (consulté le ).

Annexes modifier

Articles connexes modifier