Élections municipales de 1995 à Nice

résultats électoraux des élections municipales françaises de 1995

Élections municipales de 1995 à Nice
69 conseillers municipaux
(1er tour)
(2d tour)
Corps électoral et résultats
Votants au 1er tour 124 600
53,83 %
Votants au 2d tour 139 712
60,36 %
Jacques Peyrat – DVD
Voix au 1er tour 41 590
33,99 %
Voix au 2e tour 58 065
42,30 %
Sièges obtenus 50 en augmentation 49
Jean-Paul Baréty – RPR
Voix au 1er tour 32 093
26,23 %
en diminution 16,6
Voix au 2e tour 43 696
31,82 %
Sièges obtenus 11 en diminution 40
Paul Cuturello – PS
Voix au 1er tour 24 293
19,86 %
en diminution 16,1
Voix au 2e tour 25 183
18,34 %
Sièges obtenus 6 en diminution 5
Jean-Pierre Gost – FN
Voix au 1er tour 15 310
12,51 %
en diminution 5,8
Voix au 2e tour 10 344
7,54 %
Sièges obtenus 2 en diminution 4
Maire de Nice
Sortant Élu
Jean-Paul Baréty
RPR
Jacques Peyrat
DVD

Les élections municipales de 1995 à Nice ont eu lieu les 11 et .

Mode de scrutin modifier

Le mode de scrutin à Nice est celui des communes de plus de 1 000 habitants : la liste arrivée en tête obtient la moitié des sièges du conseil municipal. Le reste est réparti à la proportionnelle entre toutes les listes ayant obtenu au moins 5 % des voix. Un deuxième tour est organisé si aucune liste n'atteint 50 % des suffrages exprimés ; seules les listes ayant obtenu au moins 10 % peuvent s'y présenter, elles peuvent alors fusionner avec les listes ayant obtenu au moins 5 % des voix.

Comme dans toutes les communes de plus de 300 000 habitants, hormis Paris, Lyon et Marseille, le conseil municipal de Nice est composé de 69 conseillers municipaux.

Contexte modifier

Le maire sortant, Jacques Médecin (RPR) est réélu en 1989 au second tour face à Jean-Hugues Colonna (PS) et Jacques Peyrat (FN).

À la suite de la démission de Jacques Médecin en septembre 1990 en raison d'ennuis judiciaires, le conseil municipal procède à l'élection du nouveau maire. C'est le premier adjoint de Jacques Médecin, Honoré Bailet, par ailleurs sénateur RPR, qui sera élu.

En octobre 1993, le maire Honoré Bailet démissionne en raison de problèmes de santé[1]. Selon certains sondages, la victoire est alors possible pour le Front national et son leader local Jacques Peyrat si une nouvelle élection municipale devait avoir lieu[1]. C'est pourquoi le siège du RPR s'efforce alors de trouver un nouveau maire parmi les conseillers municipaux de la majorité. Le 8 novembre 1993, le gaulliste Jean-Paul Baréty, sixième adjoint d'Honoré Bailet, est élu maire de Nice[1].

Rappel des résultats de l'élection de 1989 modifier

Résultats de l'élection municipale des 12 et 19 mars 1989 à Nice
Tête de liste Liste Premier tour Second tour Sièges
Voix % Voix % CM
Jacques Médecin * RPR-UDF 55 666 42,86 64 121 46,76 51
Jean-Hugues Colonna PS 25 876 19,93 46 044 33,57 11
Charles Caressa PCF 10 835 8,34
Jacques Peyrat FN 23 748 18,29 26 974 19,67 7
Guy Marimot Verts 8 626 6,64
Jacques Randon PS 5 114 3,94
Inscrits 231 984 100,00 231 984 100,00
Abstention 96 401 41,56 90 179 38,87
Votants 135 583 58,44 141 805 61,13
Blancs et nuls 5 718 4,22 4 666 3,29
Exprimés 129 865 95,78 137 139 96,71
* liste du maire sortant

Candidats modifier

  • Paul Cuturello, conseiller général, mène une liste d'union de la gauche comprenant le PS, les Verts, le PCF et le MDC
  • Joseph Ciccolini conduit une liste divers gauche
  • Patrice Miran, conseiller régional, conduit une liste du MEI
  • Rudy Salles, député, mène une liste dissidente de l'UDF
  • Jean-Paul Baréty, maire sortant, se représente à la tête d'une liste d'union de la droite soutenue par le RPR, l'UDF, et le CNIP
  • Jacques Peyrat mène une liste divers droite
  • Jean-Pierre Gost conduit une liste du FN

Campagne modifier

En septembre 1994, Jacques Peyrat quitte le Front national considérant qu'il ne peut pas gagner la mairie avec cette étiquette, puis fonde l'Entente républicaine, un mouvement politique local sur le modèle du Rassemblement républicain de Jean et Jacques Médecin[2]. Il affronte la liste du maire sortant Jean-Paul Baréty investie par le RPR et l'UDF. Des tensions se font jour entre ces deux partis lorsqu'est officialisée la composition de la liste sur laquelle figurent en position éligible 28 RPR contre seulement 11 UDF[réf. nécessaire]. Entre-temps a rejoint la liste en deuxième position Patrick Stefanini, directeur adjoint du cabinet du Premier ministre Alain Juppé et directeur de la campagne présidentielle victorieuse de Jacques Chirac en 1995[réf. nécessaire]. Patrick Stefanini est a priori promis à occuper à terme le poste de maire en cas de victoire[réf. nécessaire]. Jacques Peyrat de son côté dénonce l'arrivée de ce haut-fonctionnaire dans la campagne : « Laissez les Niçois s'arranger entre eux. M. Stefanini vient faire un trait d'union entre Nice et ce gouvernement et promettre des subventions. Nous en avons assez de la République des camarades. »[3]. Il constitue quant à lui une liste de socioprofessionnels reconnus localement comme, en deuxième position, l'ancien président de la chambre de commerce de Nice Gilbert Stellardo[réf. nécessaire], et de représentants des communautés importantes de la ville[4]. Sa liste accueille également Anne-Laure Médecin, la fille cadette de Jacques Médecin, en 26e position[réf. nécessaire]. Il doit néanmoins faire face à la concurrence d'une liste Front national menée par Jean-Pierre Gost, parti avec lequel les relations sont devenues très conflictuelles[3].

Durant l'élection, Jacques Médecin est incarcéré au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier[5]. Il vient d'être condamné un mois auparavant à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Grenoble dans l'affaire politico-financière Nice-Opéra[5]. Le lendemain du deuxième tour, il comparait devant ce même tribunal dans l'affaire de la Serel[5]. Quelques jours avant le second tour, l'un de ses avocats déclare que son client a décidé d'observer « une neutralité politique stricte » en ce qui concerne l'élection municipale niçoise[5].

Résultats modifier

Résultats de l'élection municipale des 11 et 18 juin 1995 à Nice
Tête de liste Liste Premier tour Second tour Sièges
Voix % Voix % CM
Jacques Peyrat DVD 41 590 33,99 58 065 42,30 50
Jean-Paul Baréty * RPR-UDF-CNIP 32 093 26,23 43 686 31,82 11
Paul Cuturello PS-PCF-Verts-MDC 24 293 19,86 25 183 18,34 6
Jean-Pierre Gost FN 15 310 12,51 10 344 7,54 2
Rudy Salles UDF 3 595 2,94
Patrice Miran MEI 3 489 2,85
Joseph Ciccolini DVG 1 981 1,62
Inscrits 231 477 100,00 231 477 100,00
Abstention 106 870 46,17 91 765 39,64
Votants 124 600 53,83 139 712 60,36
Blancs et nuls 2 250 1,80 2 434 1,74
Exprimés 122 351 98,20 137 278 98,26
* liste du maire sortant

Notes et références modifier

  1. a b et c Florent Leclercq, « Nice, ville sous tutelle », L'Express, . Consulté le 23 juillet 2010.
  2. Daniel Groussard, « À Nice, le fauteuil de Médecin s'offre à Peyrat : L'ex-leader local du Front national a distancé le sortant Barety, investi par le RPR et l'UDF », Libération, . Consulté le 24 février 2020.
  3. a et b Gilles Bresson, « La campagne municipale dans les grandes villes : à Nice, une élection pour oublier Médecin. Baréty, le sortant RPR compte sur l'aide du chiraquien Stefanini pour battre Peyrat, ex-FN », Libération,‎ .
  4. Joseph Martinetti, « Un département bleu... Azur, entre conservatisme et localisme », Hérodote, 2e trimestre 2004, no 113, p. 68-93 [lire en ligne].
  5. a b c et d Jean-Michel Dumay, « Le deuxième procès de Jacques Médecin s'ouvre lundi à Grenoble », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes modifier