Élections régionales de 2016 à Berlin

Élections régionales de 2016 à Berlin
160 sièges de la Chambre des députés
(Majorité absolue : 81 sièges)
le
Type d’élection Élection parlementaire
Corps électoral et résultats
Inscrits 2 485 363
Votants 1 662 598
66,90 % en augmentation 6,7
Votes exprimés 1 634 756
Votes nuls 27 842
SPD – Michael Müller
Voix 352 639
21,55 %
en diminution 6,7
Députés élus 38 en diminution 9
CDU – Frank Henkel
Voix 288 002
17,62 %
en diminution 5,7
Députés élus 31 en diminution 8
Linke – Klaus Lederer
Voix 255 740
15,64 %
en augmentation 3,9
Députés élus 27 en augmentation 8
Grünen – Ramona Pop
Voix 248 243
15,19 %
en diminution 2,4
Députés élus 27 en diminution 2
AfD – Georg Pazderski
Voix 231 325
14,15 %
Députés élus 25 en augmentation 25
FDP – Sebastian Czaja
Voix 109 431
6,69 %
en augmentation 4,9
Députés élus 12 en augmentation 12
Résultats du vote uninominal
Carte
18e législature de la Chambre des députés
Diagramme
Bourgmestre-gouverneur
Sortant Élu
Michael Müller
SPD
Michael Müller
SPD

Les élections régionales de 2016 à Berlin (en allemand : Wahl zum Abgeordnetenhaus von Berlin 2016) se tiennent le dans la ville-Land allemande de Berlin, afin d'élire les 130 députés de la dix-huitième législature de la Chambre des députés pour un mandat de cinq ans.

Le scrutin voit la victoire à la majorité relative du SPD, au pouvoir depuis , le fort recul de la CDU et la percée de l'AfD. Du fait de la loi électorale, 160 députés sont finalement élus.

À l'issue des négociations de coalition, le bourgmestre-gouverneur Michael Müller est reconduit à la tête d'une alliance rouge-rouge-verte.

Contexte modifier

Depuis le renversement d'Eberhard Diepgen par la gauche en , Berlin est gouvernée par un bourgmestre-gouverneur social-démocrate.

À la suite des élections régionales du , Klaus Wowereit est contraint de changer de partenaire de majorité. Après dix années de « coalition rouge-rouge » entre le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) et Die Linke, la majorité sortante ne compte en effet plus que 66 députés sur 149.

La configuration de la Chambre des députés augure toutefois de la possibilité de former une autre alliance de centre gauche en substituant l'Alliance 90 / Les Verts (Grünen) — devenue la troisième force politique municipale — à la gauche radicale. Les négociations entre les deux formations vont cependant se révéler infructueuses.

Wowereit se tourne donc vers l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), qui a gouverné la ville pendant 18 des 30 dernières années. Reconstituant alors « grande coalition », il renoue avec la configuration parlementaire existant dans la ville-Land entre et , et entame son quatrième mandat.

Le rapport de force évolue à l'occasion des élections législatives fédérales du . Avec 28,5 % des secondes voix, c'est la CDU qui domine le scrutin dans la capitale fédérale, devançant le SPD qui totalise 24,6 % des suffrages exprimés. En progressant de quatre points, ce dernier prend la deuxième place des forces politiques à Die Linke, qui remporte 18,5 % des voix. Les Grünen sont quatrièmes avec plus de 12 % mais sont eux aussi en nette baisse de cinq points. La cinquième position revient au nouveau parti anti-euro de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui remporte 4,9 %, soit 1,3 points de plus que le Parti libéral-démocrate (FDP) en pleine déroute. Avec 3,6 %, ce score est équivalent au Parti des pirates (Piraten), qui avaient fait sensation en en accédant au Parlement de la ville-Land.

Le , Klaus Wowereit annonce sa démission dans un délai de trois mois et demi, plombé par une impopularité record, son échec lors d'un référendum local sur l'avenir de l'aéroport de Berlin-Tempelhof et les retards accumulés par le chantier de l'aéroport de Berlin-Brandebourg. Le SPD lui choisit comme successeur le sénateur pour le Développement urbain Michael Müller. Investi le suivant, il poursuit la coopération avec les chrétiens-démocrates.

Mode de scrutin modifier

La Chambre des députés est constitué de 130 députés (en allemand : Abgeordnete), élus pour une législature de cinq ans au suffrage universel direct et suivant le scrutin proportionnel de Hare.

Chaque électeur dispose de deux voix : la première (en allemand : Erststimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription, selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, la ville comptant un total de 78 circonscriptions ; la seconde voix (en allemand : Zweitstimme) lui permet de voter en faveur d'une liste de candidats présentée par un parti au niveau de la ville ou de son arrondissement.

Lors du dépouillement, l'intégralité des 130 sièges est répartie en fonction des secondes voix récoltées, à condition qu'un parti ait remporté 5 % des voix au niveau de la ville. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci.

Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, la taille de la Chambre est ajustée afin de rétablir la proportionnalité. Ainsi aux élections de , un total de 19 sièges a été ajouté.

Campagne modifier

Principales forces modifier

Parti Idéologie Chef de file Score en 2011
Parti social-démocrate d'Allemagne
Sozialdemokratische Partei Deutschlands
Centre gauche
Social-démocratie, troisième voie, progressisme
Michael Müller
(Bourgmestre-gouverneur)
28,3 % des voix
47 députés
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne
Christlich Demokratische Union Deutschlands
Centre droit
Démocratie chrétienne, libéral-conservatisme
Frank Henkel
(Sénateur à l'Intérieur et aux Sports)
23,3 % des voix
39 députés
Alliance 90 / Les Verts
Bündnis 90/Die Grünen
Centre gauche
Écologie, progressisme
Ramona Pop 17,6 % des voix
29 députés
Die Linke Gauche
Socialisme démocratique, anticapitalisme
Klaus Lederer 11,7 % des voix
19 députés
Parti des pirates
Piratenpartei Deutschland
Centre
Social-libéralisme, progressisme
Bruno Kramm 8,9 % des voix
15 députés
Parti libéral-démocrate
Freie Demokratische Partei
Centre droit
Libéralisme, social-libéralisme
Sebastian Czaja 1,8 % des voix
0 député
Alternative pour l'Allemagne
Alternative für Deutschland
Droite
National-conservatisme, libéralisme économique
Georg Pazderski Inexistant

Sondages modifier

Résultats modifier

Voix et sièges modifier

Résultats des élections régionales de 2016 à Berlin[2]
 
Partis Circonscriptions Proportionnelle Total
sièges
+/-
Votes % Sièges +/− Votes % +/− Sièges
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) 404 350 24,79 28   6 352 430 21,55   6,7 10 38   9
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) 323 354 19,82 21   4 287 997 17,61   5,7 10 31   8
Die Linke (Linke) 251 736 15,43 12   4 255 701 15,64   3,9 15 27   8
Alliance 90 / Les Verts (Grünen) 257 046 15,76 12   1 248 324 15,19   2,4 15 27   2
Alternative pour l'Allemagne (AfD) 230 331 14,12 5   5 231 492 14,16 Nv. 20 25   25
Parti libéral-démocrate (FDP) 90 719 5,56 0   109 500 6,70   4,9 12 12   12
Die PARTEI 19 825 1,22 0   31 924 1,95   1,1 0 0  
Parti de protection des animaux 277 0,02 0   30 620 1,87   0,4 0 0  
Parti des pirates 32 325 1,98 0   28 332 1,73   7,2 0 0   15
Autres 21 156 1,30 0   58 849 3,60 - 0 0 -
Votes valides 1 631 119 98,31 1 635 169 98,45
Votes blancs et nuls 27 968 1,69 25 694 1,55
Total 1 659 087 100 78   1 660 863 100 - 82 160   11
Abstentions 826 292 33,26 824 516 33,17
Inscrits / participation 2 485 379 66,74 2 485 379 66,26

Analyse modifier

Géographie électorale modifier

Différences Berlin Est-Ouest[3]
Territoire SPD CDU Linke Grünen AfD FDP Autres
Ex-Berlin-Ouest 23,2 % 20,9 % 10,1 % 17,1 % 12,1 % 8,6 % 8,0 %
Ex-Berlin-Est 19,3 % 13,1 % 23,4 % 12,6 % 17,0 % 4,0 % 10,6 %
Total 21,6 % 17,6 % 15,6 % 15,2 % 14,2 % 6,7 % 9,1 %

Sociologique modifier

Sondage Forschungsgruppe Wahlen[4]
Catégorie SPD CDU Linke Grünen AfD FDP Piraten
Sexe
Hommes 20 % 17 % 16 % 14 % 17 % 7 % 2 %
Femmes 23 % 19 % 15 % 17 % 11 % 6 % 2 %
Âge
Moins de 30 ans 20 % 14 % 17 % 19 % 8 % 5 % 3 %
30-44 ans 19 % 16 % 15 % 21 % 12 % 6 % 2 %
45-59 ans 20 % 17 % 15 % 16 % 17 % 7 % 1 %
Plus de 60 ans 26 % 21 % 16 % 8 % 16 % 8 % 1 %
Statut
Ouvrier 22 % 16 % 15 % 6 % 25 % 4 % 2 %
Employé 23 % 18 % 16 % 16 % 12 % 6 % 1 %
Fonctionnaire 22 % 27 % 9 % 16 % 16 % 7 % 1 %
Indépendant 15 % 16 % 17 % 22 % 12 % 11 % 2 %
Études
Hauptschulabschluss 26 % 21 % 12 % 6 % 18 % 9 % 1 %
Mittlere Reife 22 % 20 % 13 % 7 % 21 % 7 % 2 %
Abitur (baccalauréat) 22 % 16 % 17 % 17 % 11 % 6 % 2 %
Hochschulabschluss (supérieur) 20 % 16 % 19 % 24 % 8 % 7 % 2 %

Conséquences modifier

Le , Michael Müller est reconduit au poste de bourgmestre-gouverneur de Berlin avec 88 voix sur les 160 membres que compte la Chambre des députés de Berlin. Cette reconduite à la tête de la ville fait suite à la signature d'un accord de coalition entre les sociaux-démocrates, Die Linke et l'Alliance 90 / Les Verts, qui met fin à la grande coalition qui dirigeait le Land jusqu'aux élections. Il s'agit de la seconde coalition rouge-rouge-verte à la tête d'un Land, après celle formée en Thuringe en 2014, ainsi que de la première dirigée par un social démocrate[5].

Notes et références modifier

  1. (de) « Sonntagsfrage – Berlin (Wahlumfrage, Wahlumfragen) », sur wahlrecht.de (consulté le ).
  2. (de) « Die Landeswahlleiterin -- Résultats »
  3. (de) « Wahlen in Berlin am 18. September 2016. Abgeordnetenhaus Bezirksverordnetenversammlung. Tabellen, Grafiken und Karten, Kommentierung. Endgültiges Ergebnis », sur statistischebibliothek.de (consulté le ).
  4. (de) « Soziale Gruppen », sur www.forschungsgruppe.de (consulté le ).
  5. « Allemagne. Le maire de Berlin reconduit », Courrier international,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier