Élections générales boliviennes de 1980

élections générales boliviennes

Élections générales boliviennes de 1980
Président et vice-président
(vote populaire)
(vote du Congrès)
Type d’élection Élections générales
Postes à élire 130 sièges à la Chambre de députés, 27 sièges au Sénat
Corps électoral et résultats
Population 5 065 262
Inscrits 2 004 284
Votants 1 489 484
74,32 % en diminution 15,9
Votes exprimés 1 309 034
Votes blancs 98 203
Votes nuls 82 247
Hernán Siles Zuazo – Unité démocratique et populaire
Voix au 1er tour 507 173
38,74 %
Voix au 2e tour 113
79,58 %
Víctor Paz Estenssoro – Mouvement nationaliste révolutionnaire
Voix au 1er tour 263 706
20,15 %
Voix au 2e tour 29
20,42 %
Hugo Banzer Suárez – Action démocratique nationaliste
Voix au 1er tour 220 309
16,83 %
Marcelo Quiroga Santa Cruz – Parti socialiste-1
Voix au 1er tour 113 959
8,71 %
Parti arrivé en tête par département
Carte
Chambre des députés
Diagramme
Chambre des sénateurs
Diagramme2
Président de la Bolivie
Sortant Élu
Lidia Gueiler Tejada
PRIN (intérimaire)
Hernán Siles Zuazo (1982)
UDP

Les élections générales boliviennes de 1980 ont eu lieu le dimanche afin de renouveler le président et le vice-président de la République, ainsi que les 130 sièges de la Chambre des députés et les 27 sièges du Sénat.

Étant donné qu'aucun des candidats n'a pu obtenir la majorité des voix, le Congrès national est chargé de désigner le président parmi les candidats avec les meilleurs résultats. Le vote est prévu le et Hernán Siles Zuazo est donné favori, toutefois le processus est interrompu par un coup d'État militaire dirigé par le général Luis García Meza Tejada, le [1].

Le gouvernement mené par Meza Tejada n'a cependant duré qu'un an, lorsqu'il démissionne et est remplacé par une junte militaire menée par le général Celso Torrelio, le . Sous l'impulsion du Haut commandement des Forces armées, cette junte est également remplacée en par un gouvernement mené par Guido Vildoso Calderón, chargé de ramener le pays à un régime démocratique[1].

Dans une période d'instabilité sociale et politique, Vildoso Calderón convoque les membres du Congrès national de 1980 et s'en remet à la décision qu'ils auront choisie. Ceux-ci confirment les résultats des élections générales de 1980 et élisent Hernán Siles Zuazo comme président. Le , Siles Zuazo devient officiellement président de la République[1].

Système électoral modifier

Postes à pourvoir modifier

La Loi électorale de 1980 maintient le nombre de sénateurs dans les circonscriptions départementales à 3, soit un total de 27 membres à la Chambre haute. Pour la Chambre des députés, un nombre de 130 députés a été établi (un chiffre qui a été constitutionnalisé dans les réformes électorales de 1994 et 1995 et inclus dans la Constitution actuelle). La répartition des sièges s'établit comme suit:

Département Sénateurs Députés
Chuquisaca 3 13
La Paz 3 28
Cochabamba 3 18
Oruro 3 10
Potosí 3 19
Tarija 3 9
Santa Cruz 3 17
Beni 3 9
Pando 3 7
Total 27 130

Campagne modifier

Au total, treize candidats se sont présentés à ces élections. Plusieurs partis politiques et groupes de la société civile se sont regroupés au sein d'alliances politiques en y soutenant un candidat en particulier[2].

Parti candidat Partis alliés
Unité démocratique et populaire (UDP) Parti communiste de Bolivie
Mouvement nationaliste révolutionnaire de gauche
Mouvement populaire de libération nationale
Mouvement de la gauche révolutionnaire
Parti socialiste–Atahuichi
Avant-garde ouvrière
Mouvement nationaliste révolutionnaire–Alliance (MNR-A) Parti communiste de Bolivie (Marxiste-Léniniste–Maoïste)
Mouvement nationaliste révolutionnaire de gauche–1
Mouvement nationaliste révolutionnaire
Front démocratique révolutionnaire–Nouvelle alternative (FDR-NA) Parti démocrate-chrétien
Alliance de la gauche nationale
Offensive de la gauche démocratique
Parti socialiste–Aponte
Parti socialiste–1
Front démocratique révolutionnaire–Nouvelle alternative
Parti révolutionnaire authentique
Mouvement nationaliste révolutionnaire uni–Mouvement de gauche nationale
Phalange socialiste bolivienne
Alliance des forces de gauche nationalistes du MNR
Mouvement révolutionnaire Túpac Katari de libération–1
Parti de l'union bolivienne
Mouvement révolutionnaire Túpac Katari de libération
Parti révolutionnaire de la gauche nationaliste

Résultats modifier

Scrutin populaire modifier

Comme en 1979, le vote a été favorable à l'alliance de l'Unité démocratique et populaire de Hernán Siles Zuazo, qui a obtenu 38,7 % des voix valides, sans toutefois obtenir une majorité claire. Les résultats de ces élections sont représentatifs des tendances électorales qui se dessineront pour les élections à venir: un vote plus élevé pour les partis de gauche dans les départements de l'ouest et un vote plus élevé pour les partis de droite dans les départements de l'est.

Résultats détaillés[2]
Candidats Parti Votes % Députés Sénateurs
Hernán Siles Zuazo

Jaime Paz Zamora

Unité démocratique et populaire (UDP) 507 173 38,74 47 10
Víctor Paz Estenssoro

Ñuflo Chávez Ortiz

Mouvement nationaliste révolutionnaire–

Alliance (MNR-A)

263 706 20,15 34 10
Hugo Banzer Suárez

Jorge Tamayo Ramos

Action démocratique nationaliste 220 309 16,83 24 6
Marcelo Quiroga Santa Cruz

José María Palacios

Parti socialiste–1 113 959 8,71 10 1
Luis Adolfo Siles Salinas

Benjamín Miguel Harb

Front démocratique révolutionnaire–

Nouvelle alternative (FDR-NA)

39 401 3,01 5
Walter Guevara Arze

Flavio Machicado Saravia

Parti révolutionnaire authentique 36 443 2,78 3
Guillermo Bedregal Gutiérrez

Miguel Trigo

Mouvement nationaliste révolutionnaire

uni–Mouvement de gauche nationale

24 542 1,87 2
Carlos Valverde Barbery

Enrique Riveros Tejada

Phalange socialiste bolivienne 21 372 1,63 3
Roberto Jordán Pando

Edmundo Roca

Alliance des forces de gauche

nationalistes du MNR

17 150 1,31
Constantino Lima Chávez

Honorato Sánchez

Mouvement révolutionnaire Túpac

Katari de libération–1

17 023 1,30 1
Walter Gonzáles Valda

Norma Vespa

Parti de l'union bolivienne 16 380 1,25
Luciano Tapia Quisbert

Eufronio Vélez Magne

Mouvement révolutionnaire Túpac

Katari de libération

15 852 1,21 1
Juan Lechín Oquendo

Aníbal Aguilar Peñarrieta

Parti révolutionnaire de la

gauche nationaliste

15 724 1,20
Votes valides 1 309 034 65,31
Votes blancs 98 203 6,59
Votes nuls 82 247 5,52
Total de votes exprimés 1 489 484 74,32 130 27
Inscrits 2 004 284 100,00
Abstention 514 800 25,68

Postérieurement au scrutin modifier

Vu qu'aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue, il revenait au Congrès national de voter pour le candidat qui allait être nommé président parmi les trois ayant obtenu le plus de voix. Ce processus devait être effectué le , mais le pouvoir en place est délogé le par le coup d'État du général Luis García Meza. Après la grève générale qui a laissé le pays pratiquement au bord de la guerre civile, le gouvernement militaire décide le de rétablir le Congrès élu en 1980, ce qui en résulte par une validation par celui-ci des résultats de l'élection présidentielle de 1980, le . Le vote parmi les candidats ayant obtenu le plus de voix s'effectue donc le , duquel Siles Zuazo ressort vainqueur et devient président de la Bolivie, le suivant[3].

Vote du Congrès modifier

Le Congrès national procède au vote le et élit Siles Zuazo à la tête de la Bolivie, celui-ci prenant les rênes du pays cinq jours plus tard. Le candidat est appuyé par les membres de l'Unité démocratique et populaire et ceux du Mouvement nationaliste révolutionnaire–Alliance.

Résultat du vote du Congrès[4]
Candidat présidentiel Partis Votes
Hernán Siles Zuazo (MNRI) UDP, MNR-A 113
Hugo Banzer Suárez (ADN) ADN 29
Votes invalides 4
Ne vote pas 11
Total 157

Références modifier

  1. a b et c « Accession de Hernan Siles Zuazo à la présidence de la Bolivie | Perspective monde », sur perspective.usherbrooke.ca (consulté le )
  2. a et b (en) Dieter Nohlen, Elections in the Americas : a data handbook, Oxford Univ. Press,
  3. (en) « Bolivia Transition to Democracy - Flags, Maps, Economy, History, Climate, Natural Resources, Current Issues, International Agreements, Population, Social Statistics, Political System », sur www.photius.com (consulté le )
  4. Luis Iriarte Ontiveros. Democracia y el Congreso del 80. La Paz : Editorial Amerindia, 1983, p. 44.