Élections municipales à Saint-Dié-des-Vosges

Les élections municipales à Saint-Dié-des-Vosges ont lieu tous les six ans, comme partout en France. C'est un scrutin proportionnel de liste à deux tours (sans aucune modification possible de la liste).

Années 1960-1970 modifier

Sous la férule de Pierre Noël, la ville de Saint-Dié-des-Vosges fut gagnée par la gauche locale unie dès 1965, puis conservée par elle en 1971. Lors de ce dernier scrutin, aucun candidat de droite ne fut élu conseiller municipal malgré l'application, à cette époque, du scrutin à panachage.

Élections municipales de 1977 modifier

En 1977, en contradiction avec la tendance nationale, la ville bascule à droite avec l'élection de Maurice Jeandon, Pierre Noël demeurant alors le seul opposant de gauche, du conseil municipal.

Premier tour modifier

	Parti	%
Maurice Jeandon	Droite	47,43	Ballotage
Pierre Noël	Union de la gauche	46,83	Ballotage
Bellanger	Extrême gauche	4,52

Second tour modifier

Tête de liste		Parti	%	Sièges
	Maurice Jeandon	Droite	51,16	21
	Pierre Noël	Union de la gauche	48,04	6

Élections municipales de 1983 modifier

Tête de liste		Parti	%	Sièges
	Maurice Jeandon	Droite	55,78	28
	Christian Pierret	Union de la gauche	44,21	7

Élections municipales de 1989 modifier

	Parti	%	Sièges
Christian Pierret	PS	53,82	27
Michel Boulet	Divers droite	32,92	6
Georges Robert	PC	7,07	1
Houssemand	Divers droite	6,17	1

Élections municipales de 1995 modifier

	Parti	%	Sièges
Christian Pierret	PS	63,31	29
Gérard Cherpion	Droite	30,32	5
Georges Robert	PC	6,36	1

Élections municipales de 2001 modifier

Contexte modifier

Christian Pierret a dû céder son siège en 1997 à son premier adjoint, Robert Bernard, en raison de ses fonctions ministérielles et en application de la doctrine "Jospin" en la matière. Il s'est représenté en 2001. Le leader de l'opposition municipale est Michel Boulet.

Premier tour modifier

Tête de liste		Parti	%
	Christian Pierret	Parti socialiste	47,93	Ballotage
	Michel Boulet	Rassemblement pour la République - Démocratie libérale	30,52	Ballotage
	Françoise George	Parti communiste français - Les Verts	11,16	Ballotage
	Marc Parmentelot	Union pour la démocratie française	6,51
	Jacques Coudray	Parti radical de gauche	3,87

Abstentions			44,22

Second tour modifier

Tête de liste		Parti	%
	Christian Pierret	Parti socialiste	48,95	Élu, 26 sièges
	Michel Boulet	Rassemblement pour la République - Démocratie libérale	39,27	Battu, 7 sièges
	Françoise George	Parti communiste français - Les Verts	11,78	Battue, 2 sièges

Abstentions			41,42

Élections municipales de 2008 modifier

Contexte modifier

En mars 2008, le maire sortant Christian Pierret (socialiste) se représente avec sa liste "Passionnément pour notre ville" et brigue ainsi un quatrième mandat.
Face à lui, Serge Vincent, ancien adjoint aux Finances (2001-2004) et conseiller municipal sortant du groupe "Union Pour Saint-Dié" (centre), mène une liste sans étiquette partisane, tandis que le leader de l'opposition de droite, Michel Boulet, a cédé sa place de tête de liste au jeune Damien Parmentier, qui conduit la liste "Agir et réussir ensemble". La conseillère municipale communiste Françoise George a également fait part de son intention de mener une liste de témoignage, sans programme municipal.
Quant à Olivier Caspary, candidat officiel du MoDem (parti qu'il quittera officiellement quelques mois plus tard^[1]), il a rejoint à titre individuel la liste socialiste en février 2008.

Premier tour modifier

Tête de liste		Liste	Parti	Voix	%
	Christian Pierret	Passionnément pour notre ville	Parti socialiste	3 872	42,87	Ballotage
	Damien Parmentier	Agir et réussir ensemble	Union pour un mouvement populaire-divers droite	2 936	32,50	Ballotage
	Serge Vincent	Union pour Saint-Dié	Divers gauche	1 495	16,55	Ballotage
	Françoise George	La Gauche	Parti communiste français	730	8,08

Inscrits				15 199	100,00
Abstentions				5 824	38,32
Votants				9 375	61,68

Blancs ou nuls				342	2,25
Suffrages exprimés				9 033	59,43

Second tour modifier

Entre les deux tours, la liste divers gauche de Serge Vincent fusionne avec la liste UMP-divers droite de Damien Parmentier. Une nouvelle liste, « Tous unis pour Saint-Dié », est ainsi formée. La candidate communiste Françoise George, privée de second tour, ne soutient pas le maire sortant Christian Pierret.

Tête de liste		Liste	Parti	Voix	%
	Christian Pierret	Passionnément pour notre ville	Parti socialiste	4 780	50,83	Élu, 27 sièges
	Damien Parmentier	Tous unis pour Saint-Dié	UMP-divers droite-divers gauche	4 624	49,17	Battu, 8 sièges

Inscrits				15 200	100,00
Abstentions				5 418	35,64
Votants				9 782	64,36

Blancs ou nuls				378	3,86
Suffrages exprimés				9 404	96,14

Recours, annulation et validation des élections modifier

À la suite des résultats du scrutin, trois recours ont été déposés devant le tribunal administratif de Nancy :

un par l'équipe de Christian Pierret visant à rendre inéligible le conseiller municipal Damien Parmentier ;
deux par l'Opposition municipale (un par Damien Parmentier pour répondre au recours lancé par l'équipe socialiste, d'une part, et l'autre par Serge Vincent, d'autre part) visant à annuler purement et simplement le scrutin du 16 mars 2008. En effet, l'Opposition municipale estime que le scrutin a été entaché d'irrégularités.

Le 30 septembre 2008, la Commissaire du Gouvernement du tribunal administratif de Nancy a requis l'annulation des élections municipales. Selon elle, Damien Parmentier était éligible et le scrutin entaché d'irrégularités : la municipalité sortante avait en effet envoyé, quelques jours avant le scrutin, une lettre prévenant 600 familles du quartier d'habitat social Kellermann que chacune d'entre elles recevrait une somme de 100 euros en guise de remboursement du trop-perçu sur le chauffage urbain.
La Commissaire du Gouvernement estimait que cette démarche était "de nature à induire en erreur les habitants, d'autant plus que la promesse ne pouvait être réalisée qu'après l'élection"^[2]. De plus, seules 156 voix séparaient les deux listes, avec un avantage pour le maire sortant dans les bureaux de vote où étaient inscrits les destinataires de cette lettre litigieuse.

La décision du Tribunal Administratif, rendue le 7 octobre, avait suivi l'avis de la Commissaire du Gouvernement en annulant les élections du mois du mars.

Christian Pierret et son équipe ont alors décidé de faire appel de cette décision devant le Conseil d’État.

Le 8 juin 2009, après de nouvelles auditions et réunions de la section du contentieux, le Conseil d’État a finalement porté une appréciation différente sur la susdite lettre, estimant que celle-ci ne pouvait être regardée comme une manœuvre susceptible d’avoir altéré les résultats du scrutin. Les autres critiques formulées à l’encontre du déroulement des élections de mars 2008 ayant également été écartées, le Conseil d’État a finalement annulé la décision du tribunal administratif et confirmé par la même la validité du scrutin de mars 2008^[3].

La majorité municipale qui réclamait l'inéligibilité de Damien Parmentier a par ailleurs obtenu gain de cause à cette occasion. À la date de l'élection, ce dernier était directeur du CDT (Comité départemental du tourisme) des Vosges et ne pouvait donc être élu dans le département.

Élections municipales de 2014 modifier

Premier tour modifier

Tête de liste		Liste	Parti	Voix	%
	David Valence	Saint-Dié Avenir	Union des démocrates et indépendants, soutenue par l'UMP	3 206	36,12	Ballotage
	Serge Vincent	Union pour Saint-Dié	Divers gauche	2 396	27,00	Ballotage
	Véronique Kher	Véronique Kher pour Saint-Dié-des-Vosges	Parti socialiste	1 545	17,41	Abandon
	Nathalie Tomasi	Saint-Dié bleu marine	Front national	1 304	14,69	Ballotage
	Lucien Fritz	La gauche pour Saint-Dié	Front de gauche	424	4,77	Battu

Inscrits				14 201	100,00
Abstentions				5 038	35,48
Votants				9 163	64,52

Blancs ou nuls				288	3,14
Suffrages exprimés				8 875	62,50

La liste socialiste de Véronique Kher a annoncé lundi 24 mars, le lendemain du premier tour, retirer sa candidature en vue du second tour, en dépit des consignes du maire sortant. Elle n'a néanmoins donné aucune consigne de vote entre David Valence et Serge Vincent.

Quant à la liste du Front de Gauche, elle n'a pu se maintenir et appeler à « faire barrage à la droite et au FN ».

Second tour modifier

Tête de liste		Liste	Parti	Voix	%
	David Valence	Saint-Dié Avenir	Union des démocrates et indépendants, soutenue par l'UMP	4 275	47,94	Élu, 27 sièges
	Serge Vincent	Union pour Saint-Dié	Divers gauche	3 701	41,50	Battu, 7 sièges
	Nathalie Tomasi	Saint-Dié bleu marine	Front national	941	10,55	Battue, 1 siège

Inscrits				14 202	100,00
Abstentions				4 843	34,10
Votants				9 359	65,90

Blancs ou nuls				442	4,72
Suffrages exprimés				8 917	62,79

La ville de Saint-Dié bascule à droite pour la première fois depuis 1983 au soir du 30 mars 2014. Pour la première fois depuis l'après-guerre, le Parti socialiste n'aura aucun représentant au sein du Conseil municipal.

Élections municipales de 2020 modifier

Contexte modifier

Article connexe : Pandémie de Covid-19 en France.

Les élections municipales de 2020 sont marquées par la crise sanitaire mondiale due à la pandémie de la Covid-19. Selon le calendrier électoral, elles devaient initialement se tenir les 15 et 22 mars 2020^[4]. Trois jours avant le début du scrutin, le président de la République, Emmanuel Macron, annonce que les opérations de vote pourront se dérouler dans de bonnes conditions en dépit de la situation sanitaire. Néanmoins, dans une nouvelle allocution prononcée le 16 mars, le chef de l'Etat annonce le report du second tour des élections en même temps que la mise en place du confinement^[5]. Ces mesures en deux temps nourrissent des polémiques quant à la bonne gestion de la crise par les autorités. L’opposition accuse alors le gouvernement d'avoir accéléré la circulation de l'épidémie^[6].

Premier tour modifier

Tête de liste		Liste	Parti	Voix	%
	David Valence	Plus forts pour Saint-Dié	Union du centre (MR-RAD-UDI-LREM)	3 308	71,77	Élu, 29 sièges
	Romain Ganier	Saint-Dié écologique et citoyenne	Divers gauche	918	19,92	Battu, 3 sièges
	Geoffrey Mourey	Rassemblement pour Saint-Dié	Rassemblement national	383	8,31	Battu, 1 siège

Inscrits				14 200	100,00
Abstentions				9 411	66,27
Votants				4 789	33,73

Blancs ou nuls				534	3,76
Suffrages exprimés				4 255	30,39

La liste « Plus forts pour Saint-Dié » du maire sortant David Valence remporte les élections dès le premier tour avec 71,77% des voix soit le score le plus élevé atteint aux élections municipales à Saint-Dié-des-Vosges depuis la Seconde Guerre mondiale. L'abstention record observée au niveau national, renforcée par le contexte sanitaire, se vérifie dans la commune avec seulement 33,73% de participation.

Sources, références modifier

↑ L'Est républicain, « O. Caspary quitte le Modem », 20 septembre 2008.
↑ AP pour le Nouvel Observateur, « L'élection municipale de Saint-Dié-des-Vosges annulée », 7 octobre 2008, consulté le 7 octobre 2008.
↑ http://www.conseil-etat.fr/ce/actual/index_ac_lc0921.shtml , «Les élections municipales de Saint-Dié-des-Vosges sont validées», 8 juin 2009.
↑ Décret n° 2019-928 du 4 septembre 2019 fixant la date du renouvellement des conseillers municipaux et communautaires, des conseillers de Paris et des conseillers métropolitains de Lyon, et portant convocation des électeurs, 4 septembre 2019 (lire en ligne)
↑ « Adresse aux Français, 16 mars 2020 », sur elysee.fr (consulté le 28 juillet 2020)
↑ Laure Bretton et Dominique Albertini, « Le maintien des municipales fait de plus en plus polémique », sur Libération.fr, 14 mars 2020 (consulté le 28 juillet 2020)

[1] L'Est républicain, « O. Caspary quitte le Modem », 20 septembre 2008.

[2] AP pour le Nouvel Observateur, « L'élection municipale de Saint-Dié-des-Vosges annulée », 7 octobre 2008, consulté le 7 octobre 2008.

[3] ttp://www.conseil-etat.fr/ce/actual/index_ac_lc0921.shtml , «Les élections municipales de Saint-Dié-des-Vosges sont validées», 8 juin 2009.

[4] Décret n° 2019-928 du 4 septembre 2019 fixant la date du renouvellement des conseillers municipaux et communautaires, des conseillers de Paris et des conseillers métropolitains de Lyon, et portant convocation des électeurs, 4 septembre 2019 (lire en ligne)

[5] « Adresse aux Français, 16 mars 2020 », sur elysee.fr (consulté le 28 juillet 2020)

[6] Laure Bretton et Dominique Albertini, « Le maintien des municipales fait de plus en plus polémique », sur Libération.fr, 14 mars 2020 (consulté le 28 juillet 2020)

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