Élection présidentielle équatorienne de 2025
L'élection présidentielle équatorienne de 2025 a lieu le afin d'élire le président et le vice-président de la république d'Équateur. Le premier tour a lieu en même temps que des élections législatives.
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Élection présidentielle équatorienne de 2025 | ||||||||||||||
(1er tour) (2d tour) |
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Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
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Inscrits au 1er tour | 13 732 194 | |||||||||||||
Votants au 1er tour | 11 260 411 | |||||||||||||
82,00 % ![]() | ||||||||||||||
Votes exprimés au 1er tour | 10 251 189 | |||||||||||||
Votes blancs au 1er tour | 243 573 | |||||||||||||
Votes nuls au 1er tour | 765 649 | |||||||||||||
Inscrits au 2d tour | 13 731 145 | |||||||||||||
Votants au 2d tour | 11 394 247 | |||||||||||||
82,97 % ![]() | ||||||||||||||
Votes exprimés au 2d tour | 10 553 878 | |||||||||||||
Votes blancs au 2d tour | 75 956 | |||||||||||||
Votes nuls au 2d tour | 763 180 | |||||||||||||
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Daniel Noboa – ADN Colistier : María José Pinto | |||||||||||||
Voix au 1er tour | 4 527 606 | |||||||||||||
44,17 % | ![]() | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 5 870 618 | |||||||||||||
55,63 % | ||||||||||||||
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Luisa González – RC Colistier : Diego Borja | |||||||||||||
Liste
Mouvement de la Révolution citoyenne
Mouvement RETO | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 4 510 860 | |||||||||||||
44,00 % | ![]() | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 4 683 260 | |||||||||||||
44,37 % | ||||||||||||||
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Leonidas Iza – Pachakutik Colistier : Katiuska Molina | |||||||||||||
Voix au 1er tour | 538 456 | |||||||||||||
5,25 % | ||||||||||||||
Président de la République | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Daniel Noboa ADN |
Daniel Noboa ADN | |||||||||||||
modifier - modifier le code - voir Wikidata ![]() |
Le président Daniel Noboa arrive en tête du premier tour avec 44,17 % devant Luisa González, qui le talonne avec 44,00 %. Les deux candidats s'affrontent ainsi lors d'un duel qui reproduit celui de l'élection présidentielle de 2023 mais de manière inversée, González étant à l'époque arrivée largement en tête du premier tour.
Contexte
modifierCrise politique et élection présidentielle anticipée de 2023
modifierL'élection présidentielle de 2023 est déclenchée de manière anticipée à la suite de la démission du président Guillermo Lasso. Confronté à une procédure de destitution initiée par l'Assemblée nationale, celui-ci a en effet recours à la procédure dite de « mort croisée », qui entraine la fin anticipée de son mandat et de celui de l'Assemblée. Bien qu'éligible, il décide de ne pas se présenter à sa réélection. Le vainqueur du scrutin de 2023 n'occupe ainsi la fonction présidentielle que jusqu’à la fin du mandat constitutionnel de Lasso, en .
L'élection voit la victoire de Daniel Noboa, qui l'emporte au second tour avec un peu moins de 52 % des voix. Le fils de l’homme le plus riche du pays devient ainsi à 35 ans le plus jeune président de l'histoire de l'Équateur, à l'issue d'une élection l'ayant vu déjouer tous les pronostics avant le premier tour[1]. Luisa González reconnait sa défaite et lui adresse ses félicitations au soir du second tour[2]. Le nouveau président prend ses fonctions le [3].
Vague de violence
modifierFin 2023, pour réduire le problème de violence et de surpopulation dans le système pénitentiaire équatorien, le gouvernement propose la construction d'au moins six prisons de sécurité, l'expulsion de 1 500 prisonniers étrangers, et la location de trois navires qui pourront servir de prisons en mer, dans le but de séparer les détenus les plus dangereux pendant la construction de nouveaux établissements[4].
En , l'Équateur est secoué par une vague de violence liée à l'action de groupes de narcotrafiquants. Daniel Noboa déclare le pays en état de « conflit armé interne »[5]. Les autorités identifient 22 gangs comme « terroristes » afin de les traiter comme des « objectifs militaires », une décision ensuite validée à l'unanimité par le Parlement. L'opposition de gauche apporte son soutien au gouvernement : « L’heure est aujourd’hui à l’unité nationale. Le crime organisé a déclaré la guerre à l’État, et l’État doit l’emporter »[6]. Certains analystes reprochent au président Noboa d'apporter une réponse exclusivement sécuritaire à la criminalité, sans faire d'annonces sur d’éventuelles réformes de la police et de la justice, réputées très corrompues, ou de politique sociale pour lutter contre les causes profondes de la violence[6].
Le conflit amène Daniel Noboa à soumettre plusieurs projets à référendum le . Neuf des onze projets, principalement d'ordre sécuritaire, sont approuvés par les électeurs, dont notamment l'implication des forces armées dans des missions de sécurité intérieure, ainsi que l'extradition des criminels vers d'autres pays. Le succès du référendum est perçu comme un atout pour Daniel Noboa en vue de l'élection présidentielle de 2025[7],[8].
Système électoral
modifierLe président équatorien est élu en même temps que le vice-président pour un mandat de quatre ans par le biais d'une version modifiée du scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Si aucun candidat ne remporte la majorité absolue des suffrages exprimés lors du premier tour, ou plus de 40 % des voix avec au moins dix points d'avance sur celui arrivé en deuxième position, un second tour est organisé dans les quarante cinq jours entre les deux candidats arrivés en tête. Est alors élu celui qui reçoit le plus grand nombre de suffrages. Le président est par ailleurs limité à un maximum de deux mandats consécutifs[9]. Le vote est facultatif à partir de 16 ans et obligatoire à partir de 18 ans[10].
Résultats
modifierNationaux
modifierCandidats et colistiers |
Partis | Premier tour | Second tour | |||
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Voix | % | Voix | % | |||
Daniel Noboa María José Pinto |
ADN | 4 527 606 | 44,17 | 5 870 618 | 55,63 | |
Luisa González Diego Borja |
RC | 4 510 860 | 44,00 | 4 683 260 | 44,37 | |
Leonidas Iza Katiuska Molina |
MUPP-NP | 538 456 | 5,25 | |||
Andrea González Galo Moncayo |
PSP | 275 376 | 2,69 | |||
Henry Kronfle Dallyana Passailaigue |
PSC | 73 293 | 0,71 | |||
Pedro Granja Verónica Silva |
PSE | 53 940 | 0,53 | |||
Jimmy Jairala Lucía Vallecilla |
CD | 40 559 | 0,40 | |||
Jorge Escala Pacha Terán |
UP | 40 483 | 0,39 | |||
Henry Cucalón Carla Larrea |
MC25 | 37 316 | 0,36 | |||
Luis Felipe Tillería Karla Rosero |
AVANZA | 33 239 | 0,32 | |||
Francesco Tabacchi Blanca Sacancela |
CREO | 26 768 | 0,26 | |||
Víctor Araus Cristina Carrera |
PID | 22 678 | 0,22 | |||
Carlos Rabascall Alejandra Rivas |
ID | 22 270 | 0,22 | |||
Enrique Gómez Inés Díaz |
SUMA | 18 815 | 0,18 | |||
Juan Cueva Cristina Reyes |
AMIGO | 17 545 | 0,17 | |||
Iván Saquicela María Coello |
DSI | 11 985 | 0,12 | |||
Votes valides | 10 251 189 | 91,04 | 10 553 878 | 92,63 | ||
Votes nuls | 765 649 | 6,80 | 763 180 | 6,70 | ||
Votes blancs | 243 573 | 2,16 | 75 956 | 0,67 | ||
Total | 11 260 411 | 100 | 11 394 247 | 100 | ||
Abstention | 2 467 705 | 18,00 | 2 336 898 | 17,03 | ||
Inscrits / participation | 13 732 194 | 82,00 | 13 731 145 | 82,97 |
Analyse et conséquences
modifierLe président Daniel Noboa arrive en tête du premier tour à l'issue d'une campagne marquée par le thème de la violence causée par les narcotrafiquants, ainsi que le virage sécuritaire controversé adopté par Noboa pour y faire face. Le candidat de l'Action démocratique nationale (ADN) réunit 44,17 % des suffrages exprimés, soit un peu plus de 20 points de pourcentage de plus qu'en 2023. Il devance ainsi de justesse Luisa González, du Mouvement de la révolution citoyenne (RC), qui arrive deuxième avec 44,00 %, tout en enregistrant elle même une progression, bien que plus modeste avec 7 points. Les deux candidats reproduisent ainsi lors du ballotage leur duel de 2023[12].
Durant l'entre-deux-tours, le candidat du Mouvement de l'unité plurinational Pachakutik (MUPP-NP), Leonidas Iza, arrivé troisième avec 5,25 % des voix, apporte son soutien à Luisa González[13].
Au second tour, que les sondages annonçaient très serré, il l'emporte avec plus de 55 % des voix. L'opposition demande alors un recompte des voix en invoquant des fraudes[14]. Ces allégations de fraude entrainent la non-reconnaissance de la victoire de Daniel Noboa par d'autres chefs d'états, comme Claudia Scheinbaum[15] (Méxique) ou Gustavo Petro[16] (Colombie). Noboa est encore éligible à un troisième mandat en 2029, le premier n'étant pas comptabilisé puisqu'il termine le mandat de son prédécesseur[17].
Notes et références
modifier- ↑ « Équateur : Daniel Noboa, candidat surprise aux portes de la présidence », sur La Croix, (consulté le ).
- ↑ « Équateur. Daniel Noboa remporte l’élection présidentielle, Luisa Gonzalez reconnaît sa défaite », sur Ouest-France, .
- ↑ « Équateur: le nouveau président Daniel Noboa doit fait face à de nombreux défis », sur rfi.fr, (consulté le ).
- ↑ « L'Équateur va expulser près de 1.500 détenus étrangers », sur Le Figaro, (consulté le ).
- ↑ Le Monde avec AFP, « Equateur : le président Daniel Noboa déclare son pays en état de « conflit armé interne » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « En Equateur, le président Daniel Noboa déclare la guerre aux gangs », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Equateur: par référendum, les électeurs valident largement la politique anticriminalité de Daniel Noboa », sur RFI, (consulté le ).
- ↑ « Référendum : en Équateur, le président salue un triomphe pour lutter contre la criminalité », sur France 24, (consulté le ).
- ↑ « Constitution de la république de l’Équateur: Droits de la nature – Silene », sur silene.ong (consulté le ).
- ↑ Guillaume Long, « Trois projets pour l’Équateur », sur Le Monde diplomatique,
- ↑ (es) « CONSEJO NACIONAL ELECTORAL », sur elecciones2025.cne.gob.ec (consulté le ).
- ↑ « Présidentielle en Équateur : Noboa et Gonzalez au coude à coude lors du premier tour », sur Le Figaro.fr, Le Figaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
- ↑ Equateur: les indigènes apportent leur soutien à la gauche pour le second tour de la présidentielle, Mediapart avec AFP, 31 mars 2025
- ↑ https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/14/en-equateur-daniel-noboa-reelu-haut-la-main-l-opposition-conteste-les-resultats_6595846_3210.html
- ↑ (es-MX) Beatriz Guillén, « Sheinbaum: “No tendremos relaciones con Ecuador mientras Noboa ejerza el cargo de presidente” », sur El País México, (consulté le )
- ↑ (es) Juan Esteban Lewin, « Petro pide que se publiquen las actas electorales: “No puedo reconocer las elecciones en el Ecuador” », sur El País América Colombia, (consulté le )
- ↑ (es) Abdón Rodríguez, « El camino abierto para Noboa: su periodo oficial comienza en 2025 y podría reelegirse en 2029 », sur www.ecuavisa.com, (consulté le ).