Église méthodiste de Sion (Strasbourg)

église située dans le Bas-Rhin, en France

Église évangélique méthodiste de Sion à Strasbourg
Image illustrative de l’article Église méthodiste de Sion (Strasbourg)
L'église, place Benjamin-Zix.
Présentation
Culte Méthodisme
Début de la construction 1882
Architecte (Wilhelm Friedrich) Mack
Style dominant néo-roman
Site web eemstrasbourg.frVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Département Bas-Rhin
Ville Strasbourg
Coordonnées 48° 34′ 53″ nord, 7° 44′ 33″ est

Carte

L’église évangélique méthodiste ou Temple de Sion de Strasbourg, située place Benjamin-Zix dans le quartier de la Petite France, est construite en 1882 dans le style néo-roman. L'originalité de l'église est que la salle de culte se situe au premier étage, le rez-de-chaussée étant destiné au logement du pasteur.

À l'origine l'église était surmontée d'un clocheton, démoli en 1961, car en très mauvais état. L'église a été rénovée en 2014.

Historique modifier

En juin 1868 Johann. P. Schnatz, pasteur missionnaire, est envoyé à Strasbourg par la Evangelische Gemeinschaft von Nordamerika, une communauté d'émigrés germanophones en partie originaires d'Alsace. Quelques mois plus tard il obtient de la part du gouvernement de Napoléon III, via le préfet Lezay-Marnésia, l'autorisation d'organiser des réunions à Strasbourg. Elles ont d'abord lieu dans une salle de restaurant qui s'avère bientôt trop exiguë. Une collecte de fonds pour la construction d'une chapelle est alors lancée, mais ces projets sont interrompus par la guerre de 1870[1].

Des églises méthodistes des États-Unis apportent leur soutien et les travaux peuvent commencer le . Le bâtiment est inauguré le et reçoit le nom de « Zionskirche »[1].

À partir de 1889, les deux premières sœurs diaconesses, logées dans l'église, visitent les pauvres et les malades du quartier. Elles font partie de l'association de diaconie chrétienne Bethesda, qui se développe rapidement. Elles sont au nombre de 16 quatre ans plus tard[1].

Les bombardements de la Seconde Guerre mondiale détruisent plusieurs bâtiments voisins, mais l'église est épargnée, à l'exception de quelques bris de vitres[1].

Le , le clocheton, qui à l'origine surmontait le cintre en façade, est détruit à la demande de la communauté en raison de son état très défectueux[2].

Au début du XXIe siècle, alors que le bâtiment n'est plus en conformité avec les normes de sécurité contemporaine, le presbytère de la rue Sabine est vendu pour contribuer au financement des travaux qui commencent en août 2012 et s'achèvent en février 2014. L'église rénovée est inaugurée le en présence des représentants des différentes confessions chrétiennes et des collectivités publiques[3].


Architecture modifier

Cette construction, qui associe à la fois les formes néo-romanes et contemporaines[4], n'a pas toujours fait l'unanimité des observateurs. Maurice Moszberger et ses collaborateurs estiment que depuis qu'elle a perdu son clocheton, elle « ne dépare plus la place envahie par les touristes »[5]. De leur côté, l'historien de l'art Roland Recht et son équipe vont plus loin encore et la décrivent comme « une infâme chapelle sans style »[6].
Plus neutre, Suzanne Braun décrit avec précision la façade à trois pans, l'ouverture monumentale qui associe les modèles décoratifs romans (notamment les chapiteaux tronconiques sculptés et l'ouverture en plein cintre aux motifs antiquisants, tels que les socles cannelés et le linteau avec triglyphes et métopes[4]). Le millésime 1882 est gravé au sommet de l'arc. Celui de la façade est couronné d'un fronton arrondi, percé d'un oculus et orné de palmes sculptées[4].


L'identité de l'architecte n'est pas établie avec certitude. Le nom de Mack, architecte à Stuttgart, est cité dans le Evangelischer Botschafter du 6 janvier 1883 par le pasteur C. Zwingli, qui ne précise pas son prénom[2]. Il pourrait s'agir de Wilhelm Friedrich Mack (1848-1924), effectivement architecte à Stuttgart[2].

Communauté modifier

Le jour de l'inauguration, en décembre 1882, 750 personnes sont présentes[7]. La communauté recense alors 113 membres, 300 amis et 110 enfants[1]. En 2014 elle compte environ 150 membres adultes engagés[8].

L'église évangélique méthodiste de Strasbourg est membre de l'Entente des églises protestantes évangéliques de la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) et du Conseil protestant de Strasbourg[9].

Notes et références modifier

  1. a b c d et e « Bref historique de la présence méthodiste à Strasbourg », Inauguration du temple de Sion de l'Église évangélique méthodiste, 1 place Benjamin Zix à Strasbourg, 17 mai 2014, p. 4
  2. a b et c « Eglise Évangélique Méthodiste : Temple de Sion », Archi-Wiki
  3. « Les travaux de mise en conformité », Inauguration du temple de Sion, op. cit., p. 7
  4. a b et c Suzanne Braun, « L'église de Sion », in Églises de Strasbourg, Oberlin, Strasbourg, 2002, p. 210
  5. Maurice Moszberger (dir.), Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 72 (ISBN 9782845741393)
  6. Roland Recht, Jean-Pierre Klein et Georges Foessel (dir.), Connaître Strasbourg : cathédrales, musées, églises, monuments, palais et maisons, places et rues, Alsatia, Colmar ?, 1998 (nouvelle édition remaniée), p. 177 (ISBN 2-7032-0207-5)
  7. René Laurent, « Le Temple de Sion », Promenade à travers les temples de France, Presses du Languedoc, Montpellier, 1996, p. 146
  8. « Aujourd'hui encore, une communauté vivante », Inauguration du temple de Sion, op. cit., p. 8
  9. « Le méthodisme aujourd'hui », Inauguration du temple de Sion, op. cit., p. 6

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Suzanne Braun, « L'église de Sion », in Églises de Strasbourg (photographies de Jacques Hampé, préface de Victor Beyer), Oberlin, Strasbourg, 2002, p. 210 (ISBN 2-85369-237-X)
  • Inauguration du temple de Sion de l'Église évangélique méthodiste, 1 place Benjamin Zix à Strasbourg, 17 mai 2014, 11 p. (dossier de presse)
  • René Laurent, « Le Temple de Sion », Promenade à travers les temples de France, Presses du Languedoc, Montpellier, 1996, p. 145-146 (ISBN 2-85998-159-4)
  • Antoine Pfeiffer (dir.), Protestants d'Alsace et de Moselle : lieux de mémoire et de vie, SAEP, Ingersheim ; Oberlin, Strasbourg, 2006, p. 141 (ISBN 2-7372-0812-2)

Articles connexes modifier

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