Église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge de Mézy-Moulins

église située dans l'Aisne, en France
Église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge de Mézy-Moulins
Présentation
Type
Destination initiale
Diocèse
Paroisse
Dédicataire
Construction
XIIe et XVe siècles
Religion
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Localisation
Département
Commune
Coordonnées
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L'église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge est une église située à Mézy-Moulins, en France[1].

Localisation modifier

L'église est située sur la commune de Mézy-Moulins, dans le département de l'Aisne.

Historique modifier

Mézy apparaît pour la première fois sous la forme Minzenium en 1155 dans le cartulaire de l'abbaye Saint-Pierre de Chézy.

Il y a peu d'informations sur les origines de l'église. Une tradition locale voudrait que l'église ait été construite à proximité d'une maison de Templiers. Pour l'abbé Lecomte, bien qu'aucune preuve positive de cette tradition ait été trouvée, elle permettrait d'expliquer l'importance de l'église et la richesse de ses détails[2]. Pour Dany Sandron, la qualité assez atypique de cette simple église paroissiale est due à la position du village, situé à un passage de la Marne au confluent du Surmelin et au croisement de deux routes importantes conduisant, l'une de Soissons à Troyes, l'autre longeant la Marne de Châlons à Lagny. Un pont permettait d'y franchir la rivière avant qu'il s'effondre, en 1172. Des moulins ont pu y être installés sur la rivière.

La terre de Mézy relevait des comtes de Champagne.

La cure de Mézy est mentionnée une première fois sous l'épiscopat de Lisiard de Crépy, évêque de Soissons, entre 1108 et 1126, concernant les dîmes qui « restent ... à la nomination du prieur de Coincy à la collation de l'évêque de Soissons ». Le prieuré de Coincy dépendait directement de l'abbaye de Cluny. En 1883, l'évêque de Soissons, Nivelon de Quierzy, confirme les donations faites au prieuré ce Coincy, parmi lesquelles un autel dans l'église de Mézy (altare Misiaco). La cure était à la présentation alternativement du prieur de Coincy et de l'abbesse de Jouarre. L'origine de celle de l'église de Mézy vis-à-vis de Jouarre n'est pas connue. La dépendance de Mézy envers le prieuré de Coincy a duré jusqu'au XVIIe siècle car l'abbé Pêcheur a noté dans les Annales du diocèse de Soissons, en 1868, que le prieur commendataire de Coincy était alors décimateur à Mézy.

Cette église date des XIIe et XVe siècles[1]. L'église n'a pas eu à souffrir de l'invasion des terres du comte de Champagne Thibaud IV par les armées de confédérées commandées par le duc de Bretagne Pierre Mauclerc et le comte de Boulogne, en 1229-1230. L'église ne semble pas avoir subi de dégâts pendant la Guerre de Cent Ans et les guerres de religion.

La visite des prieurs claustraux de Cluny et de Saint-Martin-des-Champs à Coincy, en 1677, donne des informations sur l'effondrement du clocher de l'église de Mézy à la veille de Noël 1670. Cet effondrement a entraîné la chute de la voûte de l'église et les niveaux supérieurs de deux travées ainsi que la destruction du jubé en bois. La date de 1685 inscrite à l'entrée de l'abside donne la date de la fin de la reconstruction du clocher, de deux piles orientales de la nef et de deux piles à l'entrée du chœur. Cette reconstruction a été faite en obturant le triforium dans deux travées de la nef et une du chœur. Plusieurs culées et arcs-boutants ont été repris.

Au début du XIXe siècle l'église est dans un état de délabrement inquiétant[3], mais, malgré son classement en 1862, sa restauration ne commence qu'en 1904. Elle est interrompue pendant la Première Guerre mondiale. L'église n'a pas eu à subir de bombardement. Des travaux sont entrepris à partir de 1919 par l'architecte Émile Brunet (1872-1952), puis par J. Tillet jusqu'en 1933.

Protection modifier

Le monument est classé au titre des monuments historiques en 1862, par liste[1].

Description modifier

L'église a été construite suivant un plan basilical dépourvu de transept, avec une nef de quatre travées et deux bas-côtés, le chœur étant dans la continuité du vaisseau central avec une travée droite et une abside à sept pans, rappelant celle de l'abbatiale Saint-Michel de Saint-Michel-en-Thiérache, ou de Saint-Léger de Soissons. Elle a la particularité pour une église de campagne d'avoir une élévation à trois étages. Cette disposition rappelle celle de l'abbatiale Saint-Pierre d'Orbais située à une quinzaine de kilomètres, avec dans la nef :

  • de grandes arcades ;
  • un triforium ;
  • des fenêtres hautes.

et dans le chœur :

  • des fenêtres basses ;
  • un triforium ;
  • des fenêtres hautes.

La façade est percée d'une rosace à douze rayons sous laquelle est poursuivi le triforium.

Dimensions principales de l'église :

  • longueur : 27 m ;
  • largeur : 13 m ;
  • hauteur sous voûte : 13,90 m.

Le cimetière de Mézy, qui entoure l'église, contient aussi une croix de cimetière classée monument historique.

Images modifier

Références modifier

  1. a b et c « Église », notice no PA00115813, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Abbé Lecomte, « Mézy, Mesi, Meziacum ad Molinum », Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, Soissons, Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, t. 6,‎ , p. 108-112 (lire en ligne)
  3. Abbé Lecomte, « Mézy-Moulins », Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, Soissons, Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, t. 4,‎ , p. 174-179 (lire en ligne)

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Y. Baduel d'Oustrac, « Étude historique et architecturale de l'église de Mézy-Moulins », Mémoires, Laon, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie de l'Aisne, t. XXVII,‎ , p. 27-39 (lire en ligne)
  • Claudine Lautier, « L'église de Mézy-Moulins », dans Congrès archéologique de France. 148e session. Aisne méridionale. 1990, t. 2, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 445-455
  • Dany Sandron, « Mézy-Moulins. Église Notre-Dame », dans Picardie gothique. Autour de Laon et Soissons. L'architecture religieuse, Paris, Éditions A. et J. Picard, (ISBN 2-7084-0607-8), p. 263-267

Articles connexes modifier

Liens externes modifier