Édouard Drumont

journaliste, écrivain, polémiste et homme politique français, fondateur du journal La Libre Parole, antidreyfusard, nationaliste et antisémite
Édouard Drumont
Édouard Drumont vers 1880.
Fonction
Député français
Département d'Alger
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Drumont (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Édouard Adolphe DrumontVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Conjoints
Louise Gayte (d) (à partir de )
Camille Rouyer (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Idéologie
Membre de
Genres artistiques
Distinction
Prix de Jouy ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
signature d'Édouard Drumont
Signature
Vue de la sépulture.

Édouard Drumont, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un journaliste, écrivain, polémiste et homme politique français d'extrême droite.

Fondateur du journal La Libre Parole, antidreyfusard, nationaliste et antisémite, il participe à la fondation de la Ligue nationale anti-sémitique de France. Député d'Alger de 1898 à 1902, il est l'une des principales figures historiques de l'antisémitisme en France.

Biographie modifier

Né en 1844 à Paris sous la monarchie de Juillet, Édouard Adolphe Drumont doit, très jeune, subvenir aux besoins des siens, en raison de la grave maladie dont souffre son père Adolphe, d'une famille paysanne originaire des Flandres. Celui-ci, qui est expéditionnaire (employé à la copie d'actes juridiques) à l'hôtel de ville de Paris, et qui a donné à son fils une éducation plus républicaine que catholique, doit être interné à l’asile psychiatrique de Charenton pour mélancolie délirante en 1861, créant une fêlure intime chez le jeune Édouard qui rejette alors le monde moderne, comme l’écrira Georges Bernanos, grand admirateur d'Edouard Drumont :

« Moins qu'un autre, le père de Drumont n'était homme à souffrir qu'on mît une chemise de force à l'esprit humain : c'était un de ces rêveurs sages et circonspects, moins têtus, comme on en voit dans nos vieux pays du Nord, avec leurs yeux bleus tranquilles enfantins, et leurs colossales épaules. D'ailleurs ancien élève de l'École des chartes, ami des livres et fort érudit[1]. »

Homme de lettres modifier

 
Caricature par Aristide Delannoy parue dans Les Hommes du jour (1908).

Édouard Drumont entre, dès la mort de son père, à l'hôtel de ville où il travaille six mois. Il a 17 ans. Son rêve est de devenir homme de lettres. Il se lance dans le journalisme et entre au Moniteur du bâtiment, puis il collabore au Diable à quatre, un journal d'Hippolyte de Villemessant (journaliste qui a ressuscité Le Figaro en ). Il travaille parallèlement à L'Inflexible, où il dévoile les secrets de Villemessant, qui le congédie. Il publie des articles dans divers journaux comme La Liberté (où il s'occupe à la fois des reportages, des chroniques littéraires, des études d'art et même la dernière heure au Corps législatif). Édouard Drumont reste chroniqueur d'art à La Liberté de 1874 à 1886, où il a pu être engagé grâce à un article qu'il avait écrit sur Émile de Girardin, directeur de ce journal.

Au sein de La Liberté, il n'expose pas ses idées politiques. Il révèle ses talents d'historien dans la Revue de la Révolution. Il écrit dans Le Bien public, mais aussi dans L'Univers, Le Nain jaune, La Presse théâtrale, la Chronique illustrée, Le Contemporain, La Revue de France, Le Gaulois, Le Petit Journal (critique d'art), etc. Il compose les oraisons funèbres d'Émile Pereire — qu'il compare à Napoléon Ier — et de son frère Isaac. Il se fait d'abord connaître par la publication de plusieurs ouvrages non politiques. Si sa première œuvre littéraire est une pièce de théâtre en un acte, cosignée avec Aimé Dollfus, Je déjeune à midi (1875)[2], son premier livre publié est Mon Vieux Paris, paru à 34 ans en 1878. L'ouvrage est un parcours commenté de la capitale, émaillé de réflexions empreintes de nostalgie et de regret. Suivent Les Fêtes nationales à Paris (1878) et Le Dernier des Trémolin (1879).

En 1880, Drumont rédige l'introduction d'un ouvrage inédit intitulé La Mort de Louis XIV. Cet ouvrage est conçu par les frères Anthoine (garçons de la chambre de Louis XIV). L'introduction que rédige Édouard Drumont révèle, selon ses détracteurs, qu'il est un ferme partisan du monarchisme : « Louis XIV mourant, comme Louis XIV vivant, représente le XVIIe siècle dans sa manifestation la plus admirable et la plus élevée[réf. nécessaire]. ».

La France juive modifier

 
Édouard Drumont caricaturé par B. Moloch dans le Monde moderne, 1898.
 
Le Repas de l'ogre, caricature d'Édouard Drumont par Charles Léandre, en couverture du journal Le Rire, .

Édouard Drumont est converti par le jésuite Stanislas du Lac, qui l'aurait engagé à écrire La France juive et lui aurait fourni des fonds pour créer la Libre Parole[3].

En 1885, Édouard Drumont publie un opuscule de quarante-trois pages intitulé Le Vol des diamants de la couronne au garde meuble. Appelé à la direction du Monde en 1886, il publie, en avril de la même année, La France juive, qui est un succès éditorial avec 62 000 exemplaires vendus dès la première année[4] et atteint vite la 150e édition, ce qui en fait l'un des plus grands succès du livre politique sous la IIIe République. L'ouvrage vaut à son auteur, en même temps que la notoriété, une condamnation à une forte amende et deux duels.

L'un de ces duels l'oppose à Arthur Meyer, directeur du Gaulois[5]. Les témoins de Drumont sont Alphonse Daudet et Albert Duruy, deux de ses amis écrivains. Durant le duel, Meyer saisit l'épée de Drumont de la main gauche (action formellement interdite) et le blesse à la jambe. À la suite de cet incident, Arthur Meyer sera condamné à une amende de 200 francs[6].

Édouard Drumont publie ensuite La France Juive devant l'opinion (1886), La Fin d'un monde (1889), La Dernière Bataille (1890), Le Testament d'un antisémite (1891) et Le Secret de Fourmies (1892). En 1890, Drumont fonde la Ligue nationale antisémitique de France. Il critique le cosmopolitisme de ce qu'il appelle la race juive, ce qui s'oppose pour lui au nationalisme fort qu'il défend. Drumont devient alors l'antisémite le plus célèbre de France. Son succès tient en partie à ce qu'il puise à l'ensemble des courants antisémites de l'époque, de l'antisémitisme anticapitaliste de la gauche à l'antisémitisme traditionnel catholique en passant par le racisme biologique, pour en tirer un système d'explication universelle où le Juif devient le responsable de tous les maux[7]. Catholique et royaliste, il se dit également pendant un temps socialiste et multiplie les contacts dans les partis de gauche[8].

Le psychanalyste François Richard classe Drumont comme un anarchiste de droite[9], bien que son attitude vis-à-vis de l'anarchisme ait été ambivalente[10].

En 1890, Drumont se présente aux élections du conseil municipal du 7e arrondissement de Paris. Soutenu par Albert de Mun ainsi que par des cercles royalistes, bonapartistes et boulangistes locaux, il perd néanmoins l'élection, notamment à cause de la campagne menée contre lui par le baron René Reille au sein des notables conservateurs du quartier du Gros Caillou[réf. souhaitée].

Journalisme : La Libre Parole modifier

 
La UNE du Petit Journal du . Outre « Les litanies de M. Clemenceau  [sic]», une violente attaque contre ce dernier, le journal salue (à droite) la candidature à Amiens de « notre éminent confrère M. Drumont » pour les législatives de 1893.

Pour donner plus d'ampleur à sa campagne, il lance le La Libre Parole, avec comme sous-titre : « La France aux Français ».

Dans un article, il accuse le député Auguste Burdeau, rapporteur de la commission parlementaire chargée de se prononcer sur le renouvellement des avantages accordés au conseil de régence de la Banque de France, d'avoir reçu des fonds de la part d'un des membres du conseil de régence, le banquier Alphonse de Rothschild, pour conclure au renouvellement des privilèges. Très vite, il est emprisonné à la Prison de Sainte-Pélagie du au , purgeant une peine de trois mois de prison infligée par la cour d'assises de la Seine pour avoir diffamé le député Burdeau.

Ayant reçu des documents confidentiels du baron Jacques de Reinach, Édouard Drumont révèle depuis sa cellule un à un les noms des politiciens et journalistes corrompus et les mécanismes de l'escroquerie du scandale de Panamá[11]. L'écrivain Maurice Barrès y fit référence[12] dans son livre Leurs Figures.

Dans ses colonnes, il qualifie le système politico-financier de « presque tout entier tenu par des mains juives ». Les articles, écrits à cette occasion, sont ensuite réunis en un volume : De l'or, de la boue, du sang, en 1896. Le , il préside le 1er congrès de la Démocratie chrétienne[13] à Lyon.

Drumont lit L'État juif manifeste du sionisme de Theodor Herzl en 1897.

En 1898, en pleine affaire Dreyfus, Drumont attaque Georges Clemenceau, un des meneurs du parti dreyfusard, dans un article de son journal :

« Je suis trop modeste, monsieur, pour prétendre que mes services militaires égalent ceux de tant de généraux et de tant d'officiers d'élite que Zola traîne dans la boue aux applaudissements de votre bande. Ils me donnent le droit, cependant, d'exprimer mon mépris pour l'homme qui ne s'est aperçu qu'il y avait une armée française que lorsqu'il a éprouvé le besoin de cracher dessus. [...] Maire de Montmartre, vous étiez le complice du juif Simon Mayer qui assassinait nos généraux et présidait au renversement de la Colonne devant les Prussiens qui riaient, comme ils rient aujourd'hui. Député, vous étiez le commandité et l'homme à tout faire du juif allemand Cornelius Herz. Vomi par vos électeurs et redevenu journaliste, vous vous êtes fait le défenseur du traître Dreyfus. Vous êtes un misérable, évidemment, mais dans votre genre, vous avez au moins le mérite d'être complet. »

En réponse, Clemenceau défie Drumont en duel et choisit l'usage du pistolet, avec trois balles chacun, à vingt pas de distance. Drumont choisit pour témoin Albert Monniot, qui confie aux autres collaborateurs de La Libre Parole : « Je viens de voir Vaulquin ; il paraît que le salaud est en pleine forme. À vingt pas, il met sa balle dans une pièce de cent sous. Drumont est mort. » Le journaliste myope, opposé à l'un des meilleurs tireurs de la scène politique, sort toutefois indemne de ce duel[14] .

Député modifier

 
En 1893 il se présentait à Amiens.

À la suite des émeutes antisémites d'Alger en 1898, l'agitateur Max Régis convainc Édouard Drumont de se présenter dans cette ville aux élections législatives : élu député d'Alger en mai, l'écrivain devient à la Chambre dirigeant du « groupe antisémite », composé de 28 députés[15]. Il s'oppose vivement à la révision du procès de Dreyfus (1897-1898), réclame des poursuites contre Zola et l'abrogation du décret Crémieux (1899), soutenu par les quatre députés d'Algérie[15].

Le groupe se disloque cependant rapidement. En 1901, il lance le Comité national antijuif, qui vise à « substituer une République vraiment française à la République juive que nous subissons aujourd'hui », avec les députés Charles Bernard et Firmin Faure[15], ce qui ne l'empêche pas d'être battu aux élections générales du , remportées par le Bloc des gauches.

Fin de vie modifier

Après avoir perdu son siège de député, il reprend son métier de journaliste et d'écrivain.

En 1909, il échoue de justesse à être élu membre de l'Académie française. Au premier tour, il obtient 10 voix contre 12 pour Marcel Prévost. Ce dernier l'emporte finalement après un quatrième scrutin, le [16].

Le , il prend la direction du journal Le Peuple français. Il passe une partie de la fin de sa vie en Seine-et-Marne au château de Saint-Ange de Villecerf[17] puis dans l'Yonne, dans le village de Vallery[18].

Il meurt le , ses obsèques se déroulent à Saint-Ferdinand des Ternes, en présence de son vieil ennemi Arthur Meyer, converti au catholicisme.

Pratique du duel modifier

Polémiste virulent, Drumont fut impliqué dans de nombreux duels. Il s'entraînait parfois avec un maître d'armes dans les locaux de La Libre Parole et faisait preuve d'une grande pugnacité contre ses adversaires[source insuffisante]. Son ami, le marquis de Morès était également un duelliste renommé. Toutefois, Drumont ne rechercha jamais l'affrontement physique avec ses adversaires ; ce furent ces derniers qui eurent à chaque fois l'initiative du défi[source insuffisante] :

« On connaît mes idées en matière de duel. Je n'ai jamais envoyé de témoins à ceux qui m'avaient le plus violemment insulté. Je n'ai jamais refusé, je ne refuserai jamais une réparation à quelqu'un que j'aurais attaqué.

Je crois qu'à notre époque d'universel mensonge, il est nécessaire de dire la vérité, et cette vérité, j'entends la dire à ma façon, mais il est clair que par le fait que je discute les actes de quelqu'un avec une certaine âpreté, je signe un billet à ordre sur moi, et que je serai comme Ferry « le dernier des lâches » si je ne faisais pas honneur à ma signature. Tout le monde sait qu'il n'y a pas à Paris d'homme moins fanfaron que moi, moins capitaine Fracasse, moins estradier de salle d'armes ; personne ne doute non plus, j'espère, que pour défendre mes idées je suis très calmement décidé à tout. »

— Édouard Drumont, Le Testament d'un antisémite

Héritage modifier

La rhétorique outrancière et les techniques d'écriture d’Édouard Drumont n'ont pas manqué d'être abondamment caricaturés.

Georges Darien dans son roman les Pharisiens (1891) pastiche le style de Drumont pour créer le personnage transparent de l'Ogre, auteur de La Gaule sémitique. Extrait :

« L'Ogre était un drôle. C'était, au moral et au physique, le plus grandiose échantillon de crétinisme illuminé qu'il fût possible de rencontrer. On avait le droit de se figurer un masque aussi vil, une conscience aussi abjecte ; mais il était absolument interdit à l'imagination la plus ardente de rêver une telle âme habitant un tel corps. Pour peu qu'on eût le cœur assez solide pour contempler sa hideur et l'esprit assez ferme pour sonder sa bassesse, il devenait évident que l'Ogre était, entre tous, un prédestiné. »

 
Hommage dans l’Almanach de l'Action française en 1918 : « Tout le mouvement d'antisémitisme auquel l’Action française entre autres doit une partie de ses origines, est issu de l'essor de Drumont. »

Génia Lioubow signe en 1902, dans la rubrique « Physiognomonie » de la revue de Gaston Méry L'Écho du merveilleux, un article consacré à Édouard Drumont[19] qui préface son ouvrage L'Art divinatoire. Les visages et les âmes publié l'année suivante par Flammarion[20].

Parmi ses amis, il compta un autre essayiste pamphlétaire antisémite : Daniel Kimon[21].

Charles Maurras, dans son Dictionnaire politique et critique, dit que « la formule nationaliste est ainsi née presque tout entière de lui et Daudet, Barrès, nous tous, avons commencé notre ouvrage dans sa lumière. » Plus loin, Charles Maurras ajoute :

« Chroniqueur merveilleux, historien voyant et prophète, cet esprit original et libre s'échappait aussi à lui-même. Il ne vit point tout son succès. »

Georges Bernanos lui a consacré le livre La Grande Peur des bien-pensants. Il appelle Édouard Drumont avec affection « mon vieux maître » ou le « vieux Drumont ». Toutefois, comme l'écrit Max Milner, « l'admiration de Bernanos pour Drumont ne va nullement à son racisme sur lequel il insiste somme toute fort peu, mais à certains aspects de sa personne qui nous renseignent davantage sur Bernanos lui-même » […] et où il « projette lui-même son angoisse, sa solitude, sa révolte en présence du mal, sa vocation sacrificielle de témoin impuissant et d'avertisseur inécouté. » De plus, à partir de 1936, Bernanos commence à prendre très clairement position contre l'antisémitisme d'État, nationaliste et raciste, véhiculé par l'idéologie nazie et une extrême droite que l'on va bientôt retrouver dans les rangs du pouvoir vichyste, que Bernanos abhorre et qu'il va combattre avec force durant toute la guerre.

Dans les années 1930, Henry Coston se réclame d'Édouard Drumont en relançant La Libre Parole.

En , l'historien Gérard Noiriel publie Le Venin dans la plume. Édouard Drumont, Éric Zemmour et la part sombre de la République, dans lequel il compare la rhétorique identitaire de l'essayiste aux imprécations antisémites de Drumont[22],[23],[24]. Selon Noiriel, Zemmour partage avec Édouard Drumont les mêmes « rhétoriques de l'inversion », c'est-à-dire un récit présenté comme une vérité taboue qui serait niée par l’histoire officielle « bien-pensante » ou « droits-de-l’hommiste »[25]. Le politologue Vincent Tournier reproche cependant à Noiriel de négliger le fait que Drumont semble caractéristique d'un aspect majeur de l'antisémitisme de l'époque : la haine des juifs le porte à être largement philo-arabe et philo-musulman[26].

Le journaliste Christophe Donner écrit que Drumont est le « patient zéro » de l'antisémitisme français : « Il n'a pas inventé la haine des Juifs, mais il a fait mieux que souffler dessus : il en a créé la version moderne, baptisée « antisémitisme ». L'ancestrale judéophobie chrétienne se veut désormais « scientifique » et raciale. Avec La France juive, Drumont publie un vaste annuaire de la délation avec ses 3 000 noms de personnalités juives ou associées à elles[27]. »

Les Amis d'Édouard Drumont modifier

 
Édouard Drumont caricaturé par B. Moloch dans le Monde moderne, 1898.

Les Amis d'Édouard Drumont, association française fondée en 1963 par Maurice Bardèche en collaboration avec Xavier Vallat, Jacques Ploncard d'Assac, Abel Manouvriez, Hubert Biucchi et Henry Coston (qui se présentaient comme disciples de Drumont). L'association regroupait des écrivains et des journalistes (issus des milieux nationalistes, de l'Action française ou de l'extrême droite), comme Emmanuel Beau de Loménie, Robert Coiplet, Paul-Émile Cadilhac, Pierre Dominique, Dominique Venner, Jean-André Faucher, Georges Gaudy, Philippe Roussel, Saint-Paulien[28]. Le groupe comprenait environ une centaine d'adhérents.

Ce groupe avait pour but de perpétuer la mémoire et l'œuvre d'Édouard Drumont.

Afin de rééditer ses ouvrages et, en particulier, ses analyses sur les Protocoles des Sages de Sion, l'association fonda une « Société des amis d'Édouard Drumont » qui se chargea de ce travail éditorial. Elle devait décerner un prix annuel pour récompenser l'auteur de la meilleure publication sur Édouard Drumont et son œuvre.

Le décès, durant les années 1990, de la plupart des membres actifs de l'association, laissa celle-ci en sommeil.

Le , l'association se reconstitue avec les mêmes objectifs que l'équipe précédente. Son siège est situé à Paris, à la Librairie La Licorne bleue[29]. Le , le prix a été décerné à Éloïse Benhammou pour son essai, La Kleptocratie française, paru aux éditions Le Jardin des Livres.

Le bureau de l'association[29] se compose de :

  • président : Yves Bruno († 2012)
  • secrétaire : Olivier Mathieu[30]
  • trésorier : Thierry Dreschman

Tombeau modifier

 
Tombeau d'Édouard Drumont au Père-Lachaise à Paris.

Mort le [31],[32], Édouard Drumont est provisoirement inhumé au cimetière parisien de Saint-Ouen. Sa dépouille est transférée le dans sa sépulture définitive au cimetière du Père-Lachaise (94e division). Seuls quelques membres de sa famille (Mme Drumont et son frère, M. Rouyer) et quelques proches (Charles Devos, Raphaël Viau) assistent à la cérémonie[33]. Le buste qui figure actuellement sur sa tombe est inauguré le [34].

En , pendant la Seconde Guerre mondiale, l'inscription « À l'auteur de l'immortel chef-d'œuvre, La France juive » fut ajoutée à l'initiative de Jean Drault à l'occasion d'un « pèlerinage » organisé par l'Union des forces françaises présidée par Jean Boissel[35].

En 2000[36], un arrêté municipal du Conseil de Paris, présidé par Jean Tiberi, autorise à faire buriner l'épitaphe, considérée comme constituant « un trouble à l'ordre public ».

D'autre part, sur une plaque fixée au 3 bis passage Landrieu sur la maison où a habité Édouard Drumont était écrit « Ici a vécu Édouard DRUMONT, l'immortel auteur de La France juive, qui avait, dès 1886, prévu le mal dont la France a failli mourir. En reconnaissance et en réparation »[37].

Œuvres modifier

Filmographie modifier

Télévision

Notes et références modifier

  1. Georges Bernanos, La Grande Peur des bien-pensants, Livre de Poche, p. 47. Il n'y a cependant aucune trace dans les archives de l'École des chartes d'un élève du nom de Drumont.
  2. Koninklijke Bibliotheek van België : Belgische Bobliografie.
  3. L'historien Adrien Dansette met toutefois en doute l'influence de ce prêtre, tant auprès de Drumont qu'à l'intérieur de la Compagnie de Jésus.
  4. « Grégoire Kauffmann : vie et mort du "pape" de l'antisémitisme », Thomas Wieder, lemonde.fr, 8 mai 2008.
  5. François Guillet, La Mort en face. Histoire du duel en France de la Révolution à nos jours, Aubier, (lire en ligne), p. 431
  6. Bernanos, Georges, (1888-1948), Auteur., La grande peur des bien-pensants : Édouard Drumont, Paris, Le livre de poche, , 414 p. (ISBN 2-253-93302-3 et 978-2-253-93302-1, OCLC 490684616, lire en ligne)
  7. Jacques Julliard et Michel Winock, Dictionnaire des intellectuels français : les personnes, les lieux, les moments, Seuil, 2002, pages 468-469
  8. Qu'est-ce qui fait courir Drumont ?, L'Histoire nb°326, décembre 2007.
  9. François Richard, Les Anarchistes de droite, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? ».
  10. Cf. La Fin d'un Monde.
  11. Enquête sur l'histoire, no 6, printemps 1993, Le Scandale du Panama, p. 17
  12. Voir sur parlements.org.
  13. Voir sur gallica.bnf.fr.
  14. Bernanos, Georges, La Grande Peur des bien-pensants : Édouard Drumont, Paris, Le livre de poche, , 414 p. (ISBN 2-253-93302-3 et 978-2-253-93302-1, OCLC 490684616, lire en ligne)
  15. a b et c Laurent Joly (2007), « Antisémites et antisémitisme à la Chambre des députés sous la IIIe République », Revue d'histoire moderne et contemporaine, 3/2007 (no 54-3), p. 63-90
  16. Le Figaro du 28 mai 1909, Voir sur Gallica
  17. Voir sur amisdesaintange.fr.
  18. Édouard Drumont ou l'Anticapitalisme national, p. 138
  19. Génia Lioubow, « Physiognomonie. VIII. Édouard Drumont », L'Écho du merveilleux,‎ , lire en ligne sur Gallica.
  20. Génia Lioubow (préf. Édouard Drumont), L'Art divinatoire. Les visages et les âmes, Paris, Flammarion, (BNF 30822875)
  21. Réfléchir et agir, Daniel Kimon : pathologie de l'Islam, no 30, automne 2008, p. 64
  22. « Gérard Noiriel : « Éric Zemmour légitime une forme de délinquance de la pensée » », sur www.lemonde.fr, .
  23. Benoît Rayski, La déliquescence de la pensée (Gérard Noiriel) contre « la pensée délinquante » (Éric Zemmour), atlantico.fr, 11 septembre 2019.
  24. Simon Blin, De Drumont à Zemmour, les résonances de la France rance, liberation.fr, 12 septembre 2019.
  25. AVIS CRITIQUE par Raphaël Bourgois, France Culture, 28 septembre 2019.
  26. Vincent Tournier, « D’une autre polémique sur Zemmour. À propos du livre Le Venin et la plume », sur telos-eu.com, .
  27. Christophe Donner, La France goy, éd. Grasset, 2021.
  28. « Une société des amis d'Édouard Drumont », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. a et b Association des Amis d'Édouard Drumont
  30. Il s'agirait d'un homonyme de l'écrivain Olivier Mathieu, qui a démenti pour sa part être membre de l'association. Cf : « Olivier Mathieu n'est pas, et ne veut pas être secrétaire de quelque association que ce soit ».
  31. « Mort d'Ed. Drumont », Le Gaulois,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  32. « Devant un cercueil », Le Gaulois,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  33. Georges Drouilly, « Çà et là », Le Gaulois,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  34. « Inauguration d'un buste à Edouard Drumont », La Croix,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  35. Le Petit Parisien, 3 février 1943, p. 3
  36. site des Amis du cimetière du Père-Lachaise
  37. Documentaire Le Chagrin et la Pitié.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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