Claudia Sheinbaum

femme politique

Claudia Sheinbaum Pardo, née le à Mexico, est une scientifique et femme politique mexicaine.

Claudia Sheinbaum
Fonctions
Chef de gouvernement de Mexico
-
José Ramón Amieva Gálvez (en)
Martí Batres (en)
Jefe Delegacional (d)
-
Héctor Hugo Hernández Rodríguez (en)
Fernando Hernández Palacios (d)
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (61 ans)
MexicoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Claudia Sheinbaum Pardo
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Père
Carlos Sheinbaum Yoselevitz (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Annie Pardo (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Carlos Imaz Gispert (d) (de à )
Jesús Maria Tarriba (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Université nationale autonome du Mexique
Government of Mexico City (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Partis politiques
Membre de
Directeur de thèse
Manuel Martínez Fernández (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
100 Women ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Blason
signature de Claudia Sheinbaum
Signature

Climatologue et spécialiste de l’efficacité énergétique, elle est membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) jusqu’en 2013. Elle a participé à l'écriture du Quatrième rapport d'évaluation du GIEC.

Membre du Mouvement de régénération nationale (MORENA), elle est cheffe du gouvernement de la ville de Mexico de 2018 à 2023. Elle est la candidate du MORENA à l'élection présidentielle de 2024.

Biographie modifier

 
Claudia Sheinbaum, lors de l'investiture de son gouvernement, en 2018.

Claudia Sheinbaum Pardo est la fille d'un chimiste, Carlos Sheinbaum Yoselevitz, et d'une biologiste, Annie Pardo Cemo. Ses grands-parents juifs ont émigré au Mexique dans les années 1920, fuyant les persécutions antisémites en Lituanie et en Bulgarie[1].

Elle fait des études de physique à l'université nationale autonome du Mexique (UNAM), puis passe un master en génie énergétique avant de poursuivre par un doctorat en sciences de l'environnement[2] au Laboratoire national Lawrence-Berkeley (Californie) avec une bourse de l'UNAM[3]. En 1995, elle devient la première femme mexicaine à obtenir un doctorat en ingénierie énergétique. Durant ses années d'étude elle part plusieurs fois avec des amis installer des systèmes de cuisson plus performants dans des régions particulièrement pauvres, notamment dans le Michoacán[4].

Elle se décrit comme une « fille de 1968 », en référence au mouvement étudiant réprimé dans le sang par l'armée, auquel ses parents on participé. Elle a commencé à militer durant ses études à l’UNAM, lorsqu’elle a participé à des mouvements de solidarité avec les luttes ouvrières et paysannes, ainsi qu'au mouvement de 1987 pour le maintien d’un enseignement universitaire gratuit. Elle a aussi milité pour la campagne de Rosario Ibarra en 1982, alors première femme candidate à une élection présidentielle au Mexique, et figure de la défense des droits de l'homme dans le pays[5].

En 1986, elle rencontre Carlos Imaz Gispert, un universitaire et membre fondateur du Parti de la révolution démocratique, qu'elle épouse en 1987. Ils se séparent en 2016. Elle s'est remariée en 2023 avec Jesús Tarriba, un amour de jeunesse retrouvé en 2016. Elle a deux enfants, dont un fils issu d'une relation antérieure de son premier époux qu'elle a élevé comme son propre enfant[1].

Parcours scientifique et débuts en politique modifier

Après ses études, elle a poursuivi une carrière d'enseignante et d'universitaire.

Le 20 novembre 2000, elle entre dans le cabinet du chef du gouvernement de la ville de Mexico, Andrés Manuel López Obrador, et devient secrétaire à l'Environnement[6], succédant à Alejandro Encinas Rodríguez. C'est sous sa gestion que se construit le deuxième étage du périphérique et que s'ouvre la première ligne de métrobus. Elle se retire en 2006 pour participer à la campagne présidentielle d'Andrés Manuel López Obrador[7].

En 2007, Sheinbaum entre dans le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) en tant que spécialiste de l’efficacité énergétique et fait partie des rédacteurs du quatrième rapport d'évaluation du groupe[8]. La même année, le GIEC reçoit le prix Nobel de la paix[9].

Du au , elle est cheffe de la délégation (es) de Tlalpan, une des seize divisions territoriales de Mexico.

De 2015 à 2017, elle est membre du Comité des politiques de développement de l'Organisation des Nations unies (ONU)[10].

Cheffe du gouvernement de Ciudad de Mexico modifier

Le , Claudia Sheinbaum est élue cheffe du gouvernement de la ville de Mexico, la première femme élue à ce poste mais la seconde à l'occuper[11] et entre en fonction le suivant. La même année, elle apparaît sur la liste des 100 Women établie par la BBC[12].

Sa gestion est caractérisée par les questions écologiques et une forte politique sociale, créant des infrastructures (transports pour désenclaver la banlieue, universités, etc.) et distribuant des aides sociales dans les quartiers les plus démunis[2]. En matière de sécurité, le taux d'homicides est réduit de près de moitié au cours de son mandat de maire[13]. Son mandat a été terni par l'accident de métro du 3 mai 2021 à Mexico qui lui a valu des accusations de mauvaise gestion et de nombreux appels à la démission dans les médias[5].

Sur un plan plus symbolique, sa première mesure a été de dissoudre le régiment militaire responsable du massacre de Tlatelolco qui avait fait au moins trois cents morts en 1968, une revendication de longue date du mouvement étudiant[1]. Elle revendique par ailleurs une politique féministe comme la mise en place de parquets spécialisés dans les féminicides et de structures d’aides aux femmes qui incluent des garderies, des cantines et des laveries. En novembre 2019, elle lance une « alerte sur la violence contre les femmes » à Mexico. La maire crée également un secrétariat aux droits des femmes et met en place un système de lutte contre les violences conjugales incluant une allocation pour les femmes battues et une loi permettant à la justice d'ordonner l'expulsion de l'agresseur du domicile conjugal[1].

Le , elle annonce sa démission, effective le 16 juin, afin de se consacrer à la primaire qui doit désigner le candidat de son parti, Morena, pour l'élection présidentielle de 2024[14]. Elle démissionne avec une popularité record de 68 %[15].

Élection présidentielle de 2024 modifier

Le 6 septembre 2023, Claudia Sheinbaum est nommée candidate de la coalition Ensemble nous ferons l'Histoire, qui regroupe le Mouvement de régénération nationale (Morena), le Parti du travail et le Parti vert écologiste du Mexique, après en avoir remporté la primaire, qui l'opposait à cinq autres candidats[16]. D'après le politologue Jorge Zepeda Patterson, « elle représente une gauche plus moderne et progressiste que celle d'Andrés Manuel López Obrador. Mais, dans un Mexique conservateur, catholique et machiste, ce n’est pas toujours perçu comme un atout[1]. »

Elle fait campagne sous le slogan : « Pour le bien de tous, les pauvres d’abord ». Elle promet de poursuivre les réformes économiques de Andrés Manuel López Obrador afin de renforcer l’État social et de mener une politique « sur les énergies renouvelables, l’eau qui va manquer au Mexique et la question de la violence, en particulier celle contre les femmes »[2]. Elle affirme qu'elle continuera d'augmenter les aides sociales et le salaire minimum, de renforcer les entreprises publiques énergétiques (pétrole et électricité) et de poursuivre les constructions d’infrastructures, notamment ferroviaires, lancées par le président sortant. Elle a consacré une large part de son programme à l’environnement : restauration des ressources aquatiques et forestières, interdiction de la fracturation hydraulique et des OGM, fin des concessions minières à ciel ouvert[15],[13]. Elle soutient la légalisation de l'avortement[17]. En avril 2024, le coût de sa campagne électorale a dépassé les 100 millions de pesos (environ 5 millions d'euros)[18].

Elle est visée par une campagne massive de dénigrement sur les réseaux sociaux alimentée par des millions de bots. Le coût de cette campagne, à l'origine inconnue, est estimé à plusieurs millions d'euros[19]. Elle est aussi critiquée pour ses origines étrangères, l'ancien président Vicente Fox l'a qualifiant d’« étrangère juive »[1].

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f « Claudia Sheinbaum, la féministe en cheffe du Mexique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  2. a b et c « Deux femmes en première ligne pour les primaires au Mexique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  3. (en) « Claudia Sheinbaum Pardo », sur UNAM
  4. « Claudia Sheinbaum, future première présidente du Mexique ? », sur France 24,
  5. a et b (es) Cecilia González (NUSO), « La “hija del 68” que quiere gobernar México », sur ctxt.es | Contexto y Acción
  6. (es) José Luis Flores, « Presenta AMLO su gabinete », sur El Universal
  7. (es) « Estos son los candidatos de coalición 'Juntos Haremos Historia' en CDMX », sur Excélsior
  8. (en) Industry, GIEC/IPCC, (lire en ligne)
  9. (en) « Nobel Prizes 2007 », sur Nobelprize.org
  10. (en) « Elections, nominations, confirmations and appointments to subsidiary and related bodies of the Economic and Social Council », sur ONU
  11. « Claudia Sheinbaum, première femme gouverneure de Mexico », sur Libération,
  12. (en-GB) « BBC 100 Women 2018: Who is on the list? », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. a et b « Claudia Sheinbaum envisage une présidence historique en tant que gardienne de l'héritage de Lopez Obrador », sur www.zonebourse.com,
  14. « Au Mexique, Claudia Sheinbaum veut devenir la première présidente », sur France 24,
  15. a et b « Au Mexique, Claudia Sheinbaum mise sur l’héritage d’« AMLO », l’écologie et le féminisme pour lancer sa campagne présidentielle », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Claudia Sheinbaum, future première présidente du Mexique ? », sur France 24,
  17. (en-US) Emiliano Rodríguez Mega et Simon Romero, « A Historic First for Mexico as Two Women Vie for the Presidency », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne)
  18. (es) « Sheinbaum rebasa los 100 millones de pesos en gastos de campaña », sur www.proceso.com.mx
  19. « Au Mexique, la candidate de gauche Claudia Sheinbaum visée par une campagne massive de dénigrement sur le réseau X », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier