Architecture vernaculaire

type d'architecture propre à un pays, à un terroir, à une aire donnés et à ses habitants

L’architecture vernaculaire est un type d'architecture communément répandu dans un pays, un territoire ou une aire donnés à une époque donnée.

Cliff Palace à Mesa Verde
Ksar Ouled Soltane à Tataouine

Étymologie du mot « vernaculaire »

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Le terme « vernaculaire » n'est pas attesté avant le XVIIIe siècle au sens de « tout ce qui est particulier à un pays ». Il s'agit d'un emprunt récent au latin vernaculus, « relatif aux esclaves nés dans la maison[1] ».

En linguistique, le terme de langue vernaculaire renvoie à une langue usuellement parlée dans les limites d'une communauté. Plus précisément, il s'agit d'une langue utilisée en un temps, en un endroit ou par un groupe de personnes dans lequel l'observateur n'est pas inclus. Elle s'oppose à langue véhiculaire.

Dans la taxinomie des plantes, les noms vernaculaires sont les noms « vulgaires », c'est-à-dire communs, employés dans une langue, un dialecte ou un patois et qui s'opposent en cela aux noms latins employés dans la taxinomie scientifique.

« Architecture vernaculaire » est une expression datant du troisième tiers du XXe siècle[1], sous l'influence de l'anglais vernacular architecture.

L'architecture vernaculaire selon Eric Mercer

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Au début des années 1980, un essai de définition de l'architecture vernaculaire a été proposé en France par une revue savante éditée par le Centre d'études et de recherches sur l'architecture vernaculaire (CERAV)[2]. Inspirée des travaux de spécialistes britanniques, en particulier ceux d'Eric Mercer[3], elle définit un bâtiment vernaculaire comme appartenant à un ensemble de bâtiments surgis lors d'un même mouvement de construction ou de reconstruction. Ce mouvement affecte une ou plusieurs régions (voire des aires géographiques plus vastes) et s'inscrit dans une période variant d'une région à une autre selon des décalages de quelques décennies à un siècle et plus. Reflet de changements économiques, un type de bâtiment vernaculaire est caractéristique non seulement d'une époque donnée, mais aussi de la classe sociale qui l'a fait construire et l'a utilisé. Il ne peut se comprendre que dans la mesure où l'origine sociale du constructeur-utilisateur est cernée. Concernant de vastes aires géographiques, l'architecture vernaculaire est soumise à la diffusion de plans, de techniques de construction et de décors stylistiques transcendant le cadre de la région, voire les limites nationales[4].

Encyclopédie de l'architecture vernaculaire du monde

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Un état de la question de l'architecture vernaculaire dans le monde a été fait en 1997 par le professeur Paul Oliver, maître d'œuvre des trois volumes de l'Encyclopedia of Vernacular Architecture of the World, vaste somme publiée aux éditions Cambridge University Press. Le premier volume passe en revue les théories, les principes et les philosophies ayant cours dans l'étude de l'architecture vernaculaire, définie comme étant l'« architecture des gens », l'architecture sans architecte, faisant appel aux matériaux disponibles sur place et mettant en œuvre des techniques traditionnelles (par opposition à l'« architecture pour les gens », l'architecture d'architecte). Encore n'est-il pas question des architectures vernaculaires du passé, seules sont concernées celles encore observables à la fin du XXe siècle. Sont également abordés : l'influence des traits culturels, l'impact des milieux physiques, le rôle des matériaux et des techniques, les étapes de la construction, les détails d'aménagement, l'importance des éléments symboliques et décoratifs, les méthodes de classification typologique, la variété des usages et des fonctions. Les volumes 2 et 3 abordent les traditions constructives dans le cadre de grandes zones culturelles plutôt qu'au sein de contextes nationaux qu'elles transcendent bien souvent d'ailleurs[5].

Notes et références

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  1. a et b « Vernaculaire », sur cnrtl.fr (consulté le ).
  2. Christian Lassure, « L'“architecture vernaculaire” : essai de définition », L'Architecture vernaculaire, no 3 (supp.),‎ , p. 114.
  3. (en) Eric Mercer, English Vernacular Houses : A study of traditional farmhouses and cottages, Londres (Her Majesty's Stationery Office), Royal Commission on Historical Monuments, . En particulier l'introduction, p. 1-7 : « Vernacular buildings are those which belong to a type that is common in a given area at a given time. It follows that a kind of building may at any one time be 'vernacular' in one area, and 'non-vernacular' in another, and in any one area may change in the course of time from 'non-vernacular' to 'vernacular'. In other words, no building is or is not 'vernacular' for its own qualities but is so by virtue of those which it shares with many others, and the identification of 'vernacular' buildings is very much a matter of relative numbers. » « Les bâtiments vernaculaires sont ceux qui appartiennent à un type communément répandu dans une zone donnée à une époque donnée. Il s'ensuit que tel genre de bâtiment peut, à une même époque, être “vernaculaire” dans une zone et “non vernaculaire” dans une autre, et, dans une même zone, passer, avec le temps, de “non vernaculaire” à “vernaculaire”. Autrement dit, un bâtiment est “vernaculaire” ou “non vernaculaire” non pas du fait des caractéristiques qui lui sont propres, mais en vertu de celles qu'il partage avec de nombreux autres, et l'identification des bâtiments “vernaculaires” est fonction principalement de leur importance numérique relative. »
  4. Sur les grands types de bâtiments vernaculaires en France répondant à cette définition Christian Lassure, « L'architecture vernaculaire de la France », sur pierreseche.com (consulté le ).
  5. Cf. compte rendu de Paul Oliver, « Encyclopedia of Vernacular Architecture of the World », L'Architecture vernaculaire, tome 21, 1997.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • R. W. Brunskill, Traditional Buildings of Britain : An Introduction to Vernacular Architecture, Cassell's, , 207 p. (ISBN 0-304-36676-5).
  • R. W. Brunskill, Illustrated Handbook of Vernacular Architecture, Londres, Faber and Faber, , 4e éd., 292 p. (ISBN 0-571-19503-2).
  • Gwyn I. Meirion-Jones, The Vernacular Architecture of Brittany : An Essay in Historical Geography, Édimbourg, John Donald Publishers Ltd., , VIII p. + 408.
  • Paul Oliver (dir.) (3 vol.), Encyclopedia of Vernacular Architecture of the World, Cambridge University Press, .

Articles connexes

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Liens externes

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