Zone frontalière fermée

La zone frontalière fermée (香港邊境禁區, Frontier Closed Area) est la zone séparant Hong Kong et la République populaire de Chine. Comme son nom l'indique, un permis est nécessaire pour y pénétrer[1].

Carte de la zone frontalière fermée.

Établie en 1951 pour empêcher l'arrivée d'immigrants clandestins de Chine continentale et d'autres activités illégales, la zone fermée est clôturée tout le long de son périmètre pour servir de tampon entre la frontière et le reste du territoire.

Tout projet d'aménagement dans la zone est étroitement contrôlé, ce qui entraîne moins de constructions et en a fait un parc involontaire et un sanctuaire naturel pour la faune et la flore, à l'image de la zone coréenne démilitarisée

Histoire modifier

 
Panneau signalant l'entrée dans la zone frontalière fermée près de Lo Wu (en).

La zone est établie en vertu du Frontier Closed Area Order de 1951.

Afin de lutter contre la contrebande d'armes durant la guerre de Corée (1950-53), un couvre-feu est mis en place en 1952 dans la zone fermée. Les villageois doivent rester chez eux de minuit à 4 heures du matin, sauf s'ils obtiennent un permis spécial de la police[2]. Après la guerre, le couvre-feu est maintenu pour aider à endiguer l'immigration illégale[3].

Une simple clôture grillagée est construite à la frontière entre 1950 et 1953[4]. Elle est plus tard décrite comme « fragile » dans le South China Morning Post, en ce que des groupes de réfugiés peuvent la mettre à terre simplement en s'appuyant contre elle[5].

Les limites de la zone frontalière fermée sont ajustées en vertu d'un arrêté de 1959, publié dans la gazette officielle le [6].

En 1962, des milliers de réfugiés illégaux tentent chaque jour d'entrer à Hong Kong. En réponse, une deuxième clôture plus robuste, en fil Dannert, est construit légèrement au sud de la clôture d'origine en [4],[5].

En vertu d'un décret (amendement) publié le , la zone est agrandie de 4 km² à l'ouest de Mai Po, près de Pak Hok Chau[7].

La zone frontalière est de nouveau ajustée avec une ordonnance publiée le . Les modifications reflètent la relocalisation du point de contrôle de Man Kam To (en), et exclu aussi complètement le village de Lei Uk de la zone frontalière fermée[8].

Les fonctions de patrouille frontalière sont transférées de l'armée britannique au détachement de patrouille sur le terrain en [9].

Le couvre-feu nocturne dans la zone est supprimé à partir du . Le secrétaire à la sécurité (en) Alistair Asprey (en) déclare qu'il s'agit « d'équilibrer les droits individuels et la nécessité de lutter contre l'immigration illégale[3],[2] ».

Permis de la zone fermée modifier

Un permis délivré par la police de Hong Kong est nécessaire pour permettre aux personnes ayant des liens ou aux résidents de la zone d'entrer et de sortir de la zone frontalière fermée. Les visiteurs du marais de Mai Po (en) sont également tenus de demander un permis d'entrée auprès du département de l'agriculture, de la pêche et de la conservation (en).

Proposition de réduction de 2006 modifier

 
Vue de Shenzhen depuis Ta Kwu Ling (en) avec la route frontalière et les clôtures au premier plan.

Une réduction de la zone de 28 à 8 km² est proposée en par le gouvernement. Selon la proposition adoptée, la majeure partie de la zone sera dé-désignés et elle ne sera maintenue qu'autour des passages frontaliers.

Cela est rendu possible par la construction d'une clôture secondaire le long des routes frontalières, de sorte que la plupart des villages de la zone frontalière fermée passeront à l'extérieur sans avoir à compromettre l'intégrité de la frontière. Une étude de planification doit être entreprise par le département de la planification.

En fonction de l'avancement de la nouvelle clôture, la réduction est mise en œuvre en quatre étapes avec un achèvement prévu début 2015. Les visiteurs n'auront plus besoin d'obtenir un permis pour pénétrer dans les zones exclues.

Première phase de mise en œuvre modifier

Le , les zones autour de Sha Tau Kok (zh) (mais pas la ville elle-même), ainsi que Mai Po, sont exclues de la zone frontalière fermée, ouvrant 740 hectares de terrains en libre accès[10]. Un point de contrôle sur le périmètre d'origine, à Shek Chung Au, est mis hors service et ses fonctions sont reprises par un nouveau point de contrôle à l'extérieur de Sha Tau Kok.

Problèmes environnementaux modifier

Des écologistes et le WWF[11] ont souligné que la proposition aura des effets négatifs sur l'écologie des zones exclues[12],[13],[14].

Zones dans la zone frontalière fermée modifier

  • District de Lok Ma Chau (inclut le point de contrôle de Lok Ma Chau, de la ligne de dérivation de Lok Ma Chau, des parties de la zone humide de compensation de Lok Ma Chau, des parties des réserves naturelles de Mai Po et des parties de Pak Hok Chau).
  • District de Ta Kwu Leng (inclut le point de contrôle de Lo Wu, des petites parties du village de Lo Wu, l'estuaire de la rivière Ng Tung, Yuen Leng Tsai, le point de contrôle de Man Kam To et l'estuaire de la rivière Nam Hang).
  • District de Sha Tau Kok (inclut la ville et le point de contrôle de Sha Tau Kok, des parties de Shan Tsui, Yuen Tun Shan, les villages de Kong Ha (en), San Kwai Tin et Pak Kung Au, et des parties de Mo Lo Lau).
  • District de Chung Ying Street
  • L'entièreté du port de Starling Inlet (en)

Route frontalière modifier

 
La route frontalière est entourée de clôtures.

La route frontalière (邊界道路, border road) longe la rive sud de la rivière Sham Chun, et est la route la plus au nord de Hong Kong. Depuis , elle fait partie des seuls endroits restants de la zone frontalière fermée (avec une zone autour et dans certaines parties de Sha Tau Kok (zh)). Actuellement, elle est utilisée uniquement à des fins de patrouille et l'entrée au public est interdite. Elle commence à partir de la réserve naturelle de Mai Po à Yuen Long et se termine le long de Lin Ma Hang Road (en)[15].

Notes et références modifier

  1. http://www.legco.gov.hk/1951/h510627.pdf
  2. a et b Kathy Griffin, « Curfew set to go despite rise in IIs », South China Morning Post,‎ , p. 7
  3. a et b « Villagers free of 40-year curfew », South China Morning Post,‎ , p. 7
  4. a et b « H.K.-China Frontier 'Most Peaceful In World' », South China Morning Post,‎ , p. 6
  5. a et b « BORDER BARRICADE STRENGTHENED: Deterrent Against Unabated Flow Of Refugees », South China Morning Post,‎ , p. 1
  6. « Frontier Closed Area Order », South China Morning Post,‎ , p. 9
  7. « Frontier area extended », South China Morning Post,‎ , p. 6
  8. « Frontier line adjusted », South China Morning Post,‎ , p. 14
  9. Karin Bishop, « Beware the bushes – they may arrest you », South China Morning Post,‎ , p. 1
  10. 邊境禁區範圍縮減首階段生效
  11. « WWF憂蠔殼圍禁區開放後生態受影響 », sur Apple Daily 蘋果日報 (consulté le )
  12. « Government proposes to reduce Frontier Closed Area », sur www.info.gov.hk (consulté le )
  13. LEGCO Review of the Frontier Closed Area - Result of Public Consultation
  14. « 關注香港邊境禁區以及河套大學城的發展 | 張離 », sur 香港獨立媒體網 (consulté le )
  15. http://www.legco.gov.hk/yr07-08/chinese/panels/plw/papers/dev0527cb1-1602-3-c.pdf

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Article connexe modifier

Liens externes modifier

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