Une zone de non-droit est, dans le langage courant, un territoire où le droit ne s'applique pas. Depuis 2010, une zone de non-droit est de plus en plus assimilée à un quartier sensible[1],[2].

Définition modifier

Les éditions Larousse définissent la zone de non-droit comme un « espace, quartier au sein duquel des groupes plus ou moins organisés s'opposent par des actes délictueux à l'application de la loi, notamment pour développer une économie parallèle fondée sur des trafics. »[3].

En termes journalistiques, elle peut être définie comme « un quartier laissé pour compte où la police n'est pas ou est peu présente, laissant la délinquance s'installer »[4].

Exemples de zones de non-droit modifier

Des députés européens ont qualifié le camp de Guantánamo de « zone de non-droit »[5].

Internet est parfois ainsi qualifié par le sociologue Philippe Breton dans un article publié dans Libération du intitulé « Internet, une zone de non-droit ». Dans un article publié le dans Le Monde, Nicolas Sarkozy a ainsi manifesté le souhait de faire de la régulation d'internet un enjeu du G8[6].

La Grande Borne est une cité française citée en exemple de zone de non-droit dans un article du journal Le Temps[7].

Une expression détournée et revendiquée modifier

Dans les années 2010, les « zadistes » de Notre-Dame des Landes, au nord de Nantes, se voient reprocher de créer une zone-de-non droit, notamment par différentes personnalités politiques (notamment issues du gouvernement[8],[9]), une partie de la presse[10],[11] et un certain nombre de riverains, relayés par différents médias. En 2016, ils détournent le sens de cette expression et font valoir le principe de légitimité face à celui de la légalité, dès lors qu'ils estiment que celle-ci dessert les intérêts des individus, d'un point de vue écologique[12].

Notes et références modifier

  1. « Savoie / Réactions. Saint-Jean-de-Maurienne : un quartier devenu « une zone de non-droit » ? », sur www.ledauphine.com (consulté le )
  2. « Gérald Darmanin: "Il n'y a pas de zone de non-droit, il n'y a pas d'endroit où l'on ne va pas en République" » (consulté le )
  3. Dictionnaire Larousse en ligne.
  4. Jacky Durand, « Pas de quartier pour 20 quartiers - Le ministre s'est fixé comme objectif la reconquête des “zones de non-droit” », Libération, 15 janvier 2004.
  5. Résolution du Parlement européen sur la peine de mort aux États-Unis et Guantanamo, Parlement européen, 13 février 2006.
  6. Nicolas Sarkozy souhaite faire de la régulation d'Internet un enjeu du G8 - Le Monde du 11 janvier 2011
  7. « Ces «zones de non-droit» qui inquiètent les Français », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  8. Notre-Dame-des-Landes : Edouard Philippe veut "mettre fin aux zones de non-droit", YouTube, janvier 2018
  9. Notre-Dame-des-Landes: «Il ne peut pas y avoir de zone de non-droit», Benjamin Griveaux (porte-parole du gouvernement), 20 Minutes, 3 décembre 2017
  10. NDDL : "Ce n'est pas possible de laisser une zone de non-droit qui viole toutes les lois de la République", Alain Mustière, interviewé sur Europe 1, 13 décembre 2017
  11. « Notre-Dame-des-Landes : la ZAD est une zone de non-droit qui ne peut perdurer », Jacqueline Gourault, Radio classique, 13 décembre 2017
  12. La ZAD de Notre Dame des Landes : une zone de non-droit revendiquée, beaucoup de dissensus, et une société en devenir. Jean-Luc Pasquinet, La Gueule ouverte, 14 avril 2016

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Jean-Louis Rageul, « Danger, zone de non-droit ! » In Hommes et Migrations, n°1128, . Police et jeunes issus de l'immigration. p. 21-24 [lire en ligne]
  • Jean Carbonnier, Flexible droit - Pour une sociologie du droit sans rigueur. 10e édition, Paris : L.G.D.J., 2001, hors collection, 496 p. pp. 11-94 (ISBN 978-2-275-02008-2)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier