Zone arrière du groupe d'armées Centre

Secteur sous administration militaire allemande pendant la Seconde Guerre mondiale

La zone arrière du groupe d'armées Centre (en allemand : Rückwärtiges Heeresgebiet Mitte) est l'un des trois commandements de zone arrière de groupe d'armées (en), établi lors de l'invasion allemande de l'Union soviétique en 1941. Initialement commandée par le général Max von Schenckendorff, elle constitue une zone de juridiction militaire mobile derrière le groupe d'armées Centre de la Wehrmacht lors de ses avancées puis du retrait progressif d'URSS.

Zone arrière du groupe d'armées Centre
Rückwärtiges Heeresgebiet Mitte
Photo noir et blanc de quatre hommes pendus à des arbres
Victimes pendues par les troupes de sécurité allemandes en Union soviétique, août/septembre 1941

Création 1941
Dissolution 1944
Pays Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Branche Wehrmacht
Fait partie de Groupe d'armées Centre
Guerres Seconde Guerre mondiale
Commandant Max von Schenckendorff
Ludwig Kübler
Edwin von Rothkirch und Trach (de)

La fonction première de la zone arrière du groupe d'armée Centre consiste à assurer la sécurité des troupes combattantes (notamment en protégeant les lignes d'approvisionnement). Dans ce cadre, elle est le théâtre de massacres pendant l'Holocauste et d'autres crimes contre l'humanité visant la population civile. Selon l'historien Michael Parrish, le commandant de la zone « présidait un empire de terreur et de brutalité »[1].

Organisation modifier

Le commandant de la zone arrière du groupe d'armées Centre, le général Max von Schenckendorff, est subordonné au groupe d'armées Centre et doit assurer la sécurité des arrières de ce dernier. Il dépend également de Eduard Wagner, quartier-maitre général au haut commandement de l'armée de terre, chargé entre autres de la sécurité à l'arrière du front de l'Est[2].

Pour assurer sa mission, Schenckendorff contrôle trois divisions de sécurité et supervise les unités de la police secrète de la Wehrmacht, la Geheime Feldpolizei. Il opère en parallèle et en coopération avec Erich von dem Bach-Zelewski, chef supérieur de la SS et de la Police, et un proche d'Heinrich Himmler[2].

Guerre contre les partisans et crimes contre l'humanité modifier

Les tâches de Schenkendorff incluent la sécurité des communications et des lignes d'approvisionnement, la lutte contre les partisans soviétiques (la fonction principale des divisions de sécurité), mais aussi l'exploitation économique des zones conquises[3]. Un certain nombre de formations de la SS opèrent pendant tout le conflit dans la zone de responsabilité de Schenkendorff, dont des Einsatzgruppen et des bataillons de l'Ordnungspolizei, qui y perpètrent un grand nombre de massacres lors de la Shoah par balles[4].

Les unités de sécurité, souvent en coordination avec la Wehrmacht ou sous sa direction, ciblent explicitement la population civile à l'arrière du front, dans le secteur du groupe d'armée Centre comme ailleurs. Les opérations anti-partisanes se traduisent souvent par la destruction de villages, la saisie du bétail, la déportation de la population valide vers l'Allemagne pour le travail forcé et le meurtre de ceux qui ne sont pas en âge de travailler[5].

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. Parrish 1996, p. 127.
  2. a et b Megargee 2007, p. 36.
  3. Shepherd 2003, p. 70.
  4. Brandon et Lower 2008, p. 276.
  5. Shepherd 2003, p. 63.

Bibliographie modifier

  • (en) Ray Brandon et Wendy Lower, The Shoah in Ukraine: history, testimony, memorialization, Indiana University Press, , 12 p. (ISBN 978-0-253-35084-8)
  • (en) Waitman Wade Beorn, Marching into Darkness|Marching into Darkness: The Wehrmacht and the Holocaust in Belarus, Cambridge, MA, Harvard University Press, (ISBN 978-0-674-72550-8)
  • (en) Geoffrey P. Megargee, War of Annihilation: Combat and Genocide on the Eastern Front, 1941, Rowman & Littlefield, (ISBN 978-0-7425-4482-6)
  • (en) Michael Parrish, The Lesser Terror: Soviet State Security, 1939–1953, Praeger Press, (ISBN 978-0-275-95113-9, lire en ligne)
  • (en) Ben H. Shepherd, « The Continuum of Brutality: Wehrmacht Security Divisions in Central Russia, 1942 », German History, vol. 21, no 1,‎ , p. 49–81 (DOI 10.1191/0266355403gh274oa)
  • (en) Ben H. Shepherd, War in the Wild East the German Army and Soviet Partisans, Cambridge, Mass., Harvard University Press, (ISBN 0674043553)