Zilzal

Cheval de course

Zilzal
Image illustrative de l’article Zilzal
Casaque de Mana Al Maktoum

Père Nureyev
Mère French Charmer
Père de mère Le Fabuleux
Sexe M
Naissance 31 mars 1986
Pays de naissance Drapeau des États-Unis États-Unis
Mort (à 29 ans)
Pays d'entraînement Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Éleveur Kentucky Select Bloodstock
Propriétaire Mana Al Maktoum
Entraîneur Michael Stoute
Jockey Walter Swinburn
Rating Timeform 137
Nombre de courses 6
Nombre de victoires 5
Gains en courses £ 397 607
Principales victoires Sussex Stakes
Queen Elizabeth II Stakes

Zilzal (1986-2015) est un cheval de course pur-sang britannique. Étoile filante sur le mile, il remporta ses cinq premières courses avant de disparaître à la suite d'une mésaventure américaine.

Carrière de courses modifier

À l'image de celle de son père Nureyev, la brève carrière de Zilzal laisse un sentiment partagé entre comble et frustration. Comblé, le sportsmen a pu l'être durant quatre mois tant il semblait évident qu'on avait affaire à un vrai champion, et qui le prouva sur la piste. Mais frustré aussi, de n'en avoir pas vu davantage. Tout a commencé par une promenade de santé à Leicester où le poulain a surclassé son maiden. Oui mais voilà, nous sommes le 30 mai et les 2000 Guinées se sont déroulées un mois plus tôt, et ont vu la victoire d'un crack nommé Nashwan. De quoi nourrir quelques regrets, car qui n'aurait aimé voir s'affronter sur le mile ces deux avions de chasse, Zilzal et Nashwan ? Mais le dernier nommé a désormais d'autres ambitions, sur de plus longues distances, et une semaine après son rival fantôme il remporte le Derby. Zilzal, lui, est un poulain de vitesse, fait pour le mile. Il confirme son succès en écrasant la concurrence dans un groupe 3, les Jersey Stakes, puis remet ça dix jours plus tard dans les Criterion Stakes.

La nouvelle terreur du mile débarque au niveau groupe 1 dans les Sussex Stakes à Goodwood. Il y affronte le tenant du titre Warning, le vainqueur des St. James's Palace Stakes Shaadi ou encore Markofdistinction, quatrième des Guinées à moins de deux longueurs de Nashwan. Tous ne voient que la queue de Zilzal, qui se balade et les laisse à 3 longueurs. Fin septembre, c'est un autre invaincu (ou presque, il s'est manqué pour son unique course à 2 ans), qui se dresse sur sa route, le Français Polish Precedent (accessoirement son cousin germain), qui reste sur un splendide doublé Prix Jacques Le Marois / Prix du Moulin de Longchamp. Mais lui non plus ne fait pas le poids et reste à 3 longueurs.

Zilzal est assurément un miler d'exception, le meilleur en Europe. Du monde sans doute. Mais pour cela il faut aller mater les Américains dans leur Breeders' Cup Mile. Et là, c'est la douche froide. Un vieux briscard français l'emporte, Steinlen, un de ces chevaux utiles qui, ne pouvant percer au niveau des groupes en Europe, s'en est allé construire un riche palmarès outre-Atlantique, et le sien comptait un seul groupe 1, l'Arlington Million. Zilzal termine sixième à bonne distance. Que s'est-il passé ? Le poulain, toujours en nage avant ses courses, s'est énervé durant le défilé puis devant les stalles de départ, et il a oublié d'en sortir[1]. Walter Swinburn, son jockey, explique que les hommes de piste, après que son partenaire ait retardé les opérations de départ, se sont impatientés et ont fini par le faire entrer de force dans sa stalle : "Je ne veux pas incriminer les hommes de piste, car ils ont beaucoup de travail. Mais j'aurais aimé qu'ils laissent Zilzal tranquille. Après ça, il s'est affolé"[2]. On mettra donc la première défaite du champion sur le compte d'un incident, et d'un certain décalage culturel entre l'Europe et les États-Unis dans la manière de manipuler les chevaux. Mais quand il s'agit d'un poulain qui passe aux yeux de certains pour l'un des meilleurs milers jamais vus sur un hippodrome, c'est rageant. D'autant plus qu'on ne reverra plus jamais Zilzal en piste. Il part au haras, ce fut trop bref mais bon. Élu cheval de l'année en Angleterre au sein d'une génération formidable qui comptait aussi les champions Old Vic et Nashwan, il reçoit de Timeform un rating exceptionnel de 137, qui le place très haut dans l'échelle des valeurs et faisait de lui, cette année-là, le meilleur cheval ayant foulé une piste de galop sur la planète.

Résumé de carrière modifier

Date Hippodrome Pays Course Statut Distance Jockey Place Écart Vainqueur ou deuxième
1989, 3 ans
30 mai Leicester   Royaume-Uni Maiden 1 400 m W. Swinburn 1er / 10 10 Mbulwa
21 juin Ascot   Royaume-Uni Jersey Stakes Gr. 3 1 400 m W. Swinburn 1er / 12 4 Russian Royal
1er juillet Newmarket   Royaume-Uni Criterion Stakes Gr. 3 1 400 m W. Swinburn 1er / 4 5 Russian Bond
26 juillet Goodwood   Royaume-Uni Sussex Stakes Gr. 1 1 600 m W. Swinburn 1er / 8 3 Green Line Express
30 septembre Ascot   Royaume-Uni Queen Elizabeth II Stakes Gr. 1 1 600 m W. Swinburn 1er / 5 3 Polish Precedent
4 novembre Gulfstream   États-Unis Breeders' Cup Mile Gr. 1 1 600 m W. Swinburn 6e / 11 4 ¾ Steinlen

Au haras modifier

Zilzal resta aux États-Unis après sa mésaventure dans la Breeders' Cup, pour faire la monte à Gainsborough Stud, le haras de Cheikh Mohammed Al Maktoum, beau-frère de son propriétaire Mana Al Maktoum, puis ramené en Angleterre à Lanwades Stud. Sa carrière d'étalon fut perturbée par des problèmes d'infertilité, et il finit par être retiré de la monte en 2005 (il était alors proposé à £ 5 000), faute de demande. Il avait pourtant donné quelques bons produits, parmi lesquels deux vainqueurs de groupe 1, Always Loyal (Poule d'Essai des Pouliches) et Among Men (Sussex Stakes). Il est également le père de mère du champion hong-kongais Good Ba Ba et de Darjina (Poule d'Essai des Pouliches, Prix du Moulin de Longchamp).

Après sa retraite, Zilzal fut envoyé finir ses jours à Aston Upthorpe Farm, un haras satellite de Darley Stud, aux côtés du champion Mtoto, lui aussi retraité. Il y fut euthanasié en 2015 en raison des infirmités dues à son grand âge. Il avait 29 ans[3].

Origines modifier

Zilzal est un fils du grand étalon Nureyev et d'une bonne jument américaine, French Charmer, lauréate notamment des Del Mar Oaks (Gr. 2). Cette fille du Français Le Fabuleux eut cinq produits, dont trois qui eurent une bonne petite carrière, mais rien de notable. La deuxième mère de Zilzal, Bold Example, a réussi un exploit peu commun, puisque quatre de ses filles ont donné un vainqueur de groupe 1 :

Pedigree modifier

Origines de Zilzal (USA), mâle alezan né en 1986
Père
Nureyev
b. 1977
Northern Dancer
b. 1961
Nearctic
br. 1954
Nearco
Lady Angela
Natalma
b. 1957
Native Dancer
Almahmoud
Special
b. 1969
Forli
ch. 1963
Aristophanes
Trevisa
Thong
b. 1964
Nantallah
Rough Shod II
Mère
French Charmer
ch. 1978
Le Fabuleux
ch. 1961
Wild Risk
b. 1940
Rialto
Wild Violet
Anguar
b. 1950
Verso II
La Rochelle
Bold Example
b. 1969
Bold Lad
ch. 1962
Bold Ruler
Misty Morn
Lady Be Good
b. 1956
Better Self
Past Eight (famille 8-h)[4]

Références modifier

  1. « English Champion Zilzal Pensioned », sur www.bloodhorse.com (consulté le )
  2. « Steinlen, Prized splendid on the grass », sur Chicago Tribune (consulté le )
  3. « Classic Sire and Group 1 Winner Zilzal Dies », sur Racing Post
  4. « Zilzal Horse Pedigree », sur www.pedigreequery.com (consulté le )