Youssouf Ouédraogo

économiste, diplomate et homme politique burkinabé

Youssouf Ouédraogo
Illustration.
Youssouf Ouédraogo.
Fonctions
Conseiller spécial du président de la Banque africaine de développement

(10 ans et 2 mois)
Président Donald Kaberuka
Ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso

(8 ans et 5 mois)
Président Blaise Compaoré
Premier ministre Kadré Désiré Ouédraogo
Paramanga Ernest Yonli
Premier ministre du Burkina Faso

(1 an, 9 mois et 6 jours)
Président Blaise Compaoré
Prédécesseur Thomas Sankara (indirectement, Haute-Volta)
Successeur Roch Marc Christian Kaboré
Ministre de la Planification et du Développement populaire

(3 ans et 2 mois)
Chef de l'État Thomas Sankara (président du Conseil national révolutionnaire)
Biographie
Nom de naissance Youssouf Ouédraogo
Date de naissance
Lieu de naissance Tikaré (AOF)
Date de décès (à 64 ans)
Lieu de décès Abidjan (Côte d'Ivoire)
Nationalité burkinabé
Enfants 2
Religion Islam

Youssouf Ouédraogo
Premiers ministres du Burkina Faso

Youssouf Ouédraogo, né le à Tikaré dans la région du Centre-Nord (AOF) et mort le à Abidjan (Côte d'Ivoire), est un économiste, diplomate et homme d'État Burkinabè.

Il a occupé de nombreux postes de responsabilité dans son pays et à l’international. Il a été Premier ministre du Burkina Faso entre le et le . Jusqu'à sa mort, il est conseiller spécial du président de la Banque africaine de développement (BAD).

Biographie modifier

Carrière politique modifier

Titulaire d’un doctorat en marketing[1] obtenu conjointement auprès des universités de Dijon, Clermont-Ferrand et Lyon III (France), Youssouf Ouédraogo enseigne à l’université de Ouagadougou à partir de 1982[2].

Il s’engage en politique à la demande de Thomas Sankara (président burkinabé de 1983 à 1987) et exerce la fonction de ministre de la Planification et du Développement populaire à partir de 1984[3].

Après la mort de Thomas Sankara en 1987, il devient ministre de la Coopération, un poste qu’il conserve jusqu’en 1989, date à laquelle il devient président du Conseil révolutionnaire et social qu’il transformera par la suite en Conseil économique et social.

Youssouf Ouedraogo est choisi par Blaise Compaoré pour diriger le premier gouvernement de la quatrième République en . Promoteur de réformes favorables au secteur privé, il engage notamment son gouvernement dans des négociations avec le FMI et la Banque mondiale pour conclure un accord d'ajustement structurel[4], passage obligé pour accéder aux ressources financières des partenaires techniques et financiers internationaux.

Il pilote la dévaluation du CFA pour le Burkina Faso en 1994 et met en place un programme d'urgence en vue d’amortir les chocs induits. L'échec des négociations avec les syndicats le pousse à la démission en mars de la même année[5].

Diplomatie modifier

Youssouf Ouedraogo a également mené une carrière diplomatique. Basé à Bruxelles, il exerce à partir d’ les fonctions d’Ambassadeur du Burkina Faso auprès de la Belgique, du Royaume-Uni, du Luxembourg, des Pays-Bas et de l’Union européenne[6].

Président du Comité des ambassadeurs du groupe Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP), il en est l’un des principaux négociateurs en face de la Commission européenne lors du renouvellement de la IVe Convention devant régir le partenariat ACP-UE pour la période 1995-1999[7].

Rappelé au Burkina Faso en [8], il est nommé ministre des Affaires étrangères avec rang de ministre d’État[9], un poste qu’il conservera jusqu’en 2007[10].

Il représente l’Afrique au lancement en du partenariat États-Unis-Afrique pour le 21e siècle[11], aux côtés du président Bill Clinton, le Burkina Faso assurant la présidence de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA). Il milite en faveur de l'accord préférentiel proposé les États-Unis pour favoriser les relations commerciales avec le continent africain (Agoa) ainsi que la création de la Millenium Challenge Corporation[12]. Il organise également au Burkina la deuxième réunion ministérielle de mise en œuvre du partenariat Afrique - Union européenne (2002)[13], puis le dixième Sommet de la Francophonie (2004)[14].

Organisations internationales modifier

En , Youssouf Ouédraogo rejoint la Banque africaine de développement[15] à la demande de son président, Donald Kaberuka. Il est nommé conseiller spécial auprès de lui, chargé des questions politiques et diplomatiques.

À ce poste, il contribue notamment à l'approfondissement et à l'élargissement des relations de partenariat entre la banque et ses États membres[16], les Communautés économiques régionales et les institutions internationales. Il défend également l'idée d'un partenariat renforcé entre le Maghreb et l'Afrique subsaharienne[17].

En 2016, il est élu membre associé à l’Académie royale des sciences[18], des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. Lors de la cérémonie solennelle de réception des nouveaux académiciens le , il a l'honneur de s'exprimer au nom des nouveaux académiciens.

Mort modifier

Le , Youssouf Ouédraogo décède à Abidjan en Côte d'Ivoire.

Décorations modifier

  • Médaille d'argent (commandeur aujourd'hui) du Flambeau de la Révolution du Burkina Faso ()
  • Grand officier de l'ordre national du Burkina Faso ()
  • Commandeur de l'ordre du Mono du Togo ()
  • Grand officier de l'ordre de la Couronne de Belgique ()

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

  1. « Sommet du G-20 : « il n’y aura pas de solution globale sans l’Afrique » », sur afrik.com, (consulté le ).
  2. « Youssouf Ouedraogo », sur forum-ameriques.org (consulté le ).
  3. « Youssouf Ouedraogo », sur fr.allafrica.com (consulté le ).
  4. « Burkina »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur afriquepluriel.net (consulté le ).
  5. « Youssouf Ouedraogo patron de la diplomatie Burkinabé », sur lefaso.net (consulté le ).
  6. « Présentation des lettres de créance des chefs de mission à Jacques Delors, président de la CE », sur ec.europa.eu (consulté le ).
  7. « La Francophonie invitée à soutenir les producteurs africains de coton »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur coton-acp.org (consulté le ).
  8. « Kadré Désiré Ouédraogo reconduit comme Premier ministre » [archive du ], sur afrique-express.com (consulté le ).
  9. « Léger remaniement ministériel au Burkina-Fasso », sur panapress.com (consulté le ).
  10. « Le Gouvernement du Fasso » (consulté le ).
  11. « Un pacte de partenariat avec les pays d'Afrique centrale est proposé par la Belgique au cours du débat général de l'assemblée générale » (consulté le ).
  12. « BURKINA FASO : Compaore adoubé par Washington », La Lettre du Continent, no 488,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « Conférence ministérielle Afrique-Europe à Ouagadougou // L’actualité du gouvernement du Luxembourg »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur gouvernement.lu (consulté le ).
  14. « Youssouf Ouédraogo en Belgique - l'actualité au Burkina Faso », sur lefaso.net (consulté le ).
  15. « Youssouf Ouedraogo à la BAD », JeuneAfrique.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Oumar Baldé, « Youssouf Ouédraogo: Conseiller spécial du président de la BAD »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur leseco.ma (consulté le ).
  17. « E-Talk Eco : L'Afrique subsaharienne, un relais de croissance pour le Maghreb, selon la BAD », Afrique Inside Un média 100% numérique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Séance de réception des nouveaux Académiciens (28 mai) », sur academieroyale.be, (consulté le ).

Annexe modifier