Xi Ursae Majoris

étoile multiple de la constellation de la Grande Ourse
Xi Ursae Majoris A/B
Alula Australis
Description de cette image, également commentée ci-après
Image de la binaire visuelle Xi Ursae Majoris A/B.
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 11h 18m 11,0s
Déclinaison +31° 31′ 45″
Constellation Grande Ourse
Magnitude apparente 3,79 (4,32 / 4,84)

Localisation dans la constellation : Grande Ourse

(Voir situation dans la constellation : Grande Ourse)
Caractéristiques
Type spectral F8.5:V / G2V[1]
Indice U-B 0,04
Indice B-V 0,59
Variabilité RS Canum Venaticorum
Astrométrie
Vitesse radiale −15,0 km/s
Mouvement propre μα = −429 mas/a
μδ = −587 mas/a
Parallaxe 119,51 ± 0,79 mas
Distance 27,3 ± 0,2 al
(8,37 ± 0,06 pc)
Magnitude absolue 4,71 / 5,23
Caractéristiques physiques
Masse 1,05 / 0,90 M
Rayon 1,01 / 0,78 R
Luminosité 1,1 / 0,67 L
Température 5 900 / 5 900 K
Métallicité 98 / 76 % du Soleil
Rotation 3 km/s
Âge 6 × 109 a

Désignations

Alula Australis, ξ UMa, 53 UMa (Flamsteed), GJ 423, BD+32°2132, SAO 62484, HIP 55203, WDS J11182 +3132[2]

ξ UMa A : HD 98231, HR 4375, LHS 2390, LFT 790, LTT 13045[3]

ξ UMa B : HD 98230, HR 4374, LHS 2391, LFT 791, LTT 13046[4]

Xi Ursae Majoris (en abrégé ξ UMa) dans la Désignation de Bayer est un système quintuple d'étoiles[5] situé à 27,3 années-lumière de la Terre dans la constellation de la Grande Ourse.

Nomenclature, histoire et mythologie modifier

Alula Australis est aujourd’hui le nom approuvé pour ξ UMa par l’Union astronomique internationale (UAI)[6]. C’est l’arabe الثانية al-Ūlā, résulte de la troncation du nom complet, soit القفزة الألى al-Qafzat al-Ūlā, « le Premier Saut »[7],[8].

 
La figure de la série desالظباء قفزات Qafzāt al-Ẓibā’, « les Sauts de Gazelles », dans le ciel arabe traditionnel, tel que la décrit ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī, 964.

Pour comprendre ce nom, il faut se référer à la série des قفزات الظباء Qafzāt al-Ẓibā’, « les Sauts de Gazelles », qui figurent dans le ciel arabe traditionnel tel qu’il est décrit par ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī (964). Selon lui, il s’agit des six étoiles situées sur les trois pieds de l’Ourse touchant le sol, à savoir νξ UMa est al-Ūla, soit « le Premier [Saut]», λμ UMa al-Ṯāniyya, « le Second », et ικ UMa « le Troisième », chaque « Saut » ressemblant à la trace du pied fendu des gazelles. Et, toujours al-Ṣūfī donne à ce propos ce dicton arabe[9],[10]:

« Les Gazelles sautèrent lorsque le Lion frappa la terre de sa queue. »

.

Plus tard, dans le Catalogue d’al-Tīzīnī[11], édité en complément des زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), est donné la transcription '‘AlKáphza’ Prima pour ξ UMa [12]. Giuseppe Piazzi s’en saisit pour donner à ξ UMa le nom Al-ula australis[13], ignoré par Richard Hinckley Allen (1899), mais repris dans plusieurs catalogues du XXe siècle[14],[15],[16], et finalement consacré par l’UAI.

Description modifier

 
Orbite de Xi Ursae Majoris

Les deux étoiles principales du système, désignées Xi Ursae Majoris Aa et Ba, constituent une étoile binaire visuelle. Il s'agit de deux étoiles sur la séquence principale similaires au Soleil. Xi Ursae Majoris Aa est une naine jaune-blanche de type spectral F8,5:V, tandis que Xi Ursae Majoris Ba est une naine jaune de type spectral G2V[1]. La taille de la première étoile est d'environ 101 % de celle du Soleil et sa luminosité de 110 %. La taille de la deuxième étoile est d'environ 78 % de celle du Soleil et sa luminosité de 67 %. Les deux étoiles sont séparées d'une distance d'environ 10 ua, et il leur faut 59,88 ans pour compléter une orbite.

Xi Ursae Majoris A et B sont toutes deux des binaires spectroscopiques, dont les étoiles principales, Xi Ursae Majoris Aa et Ba, possèdent chacune un compagnon stellaire de faible masse, désignés Xi Ursae Majoris Ab et Bb respectivement. Xi Ursae Majoris Ab est une naine rouge, tandis que Xi Ursae Majoris Bb pourrait être une naine blanche. Ce système est complété par un dernier objet, qui est une naine brune de type T située à plus de 500 secondes d'arc des autres étoiles[5].

Le , William Herschel a découvert ce système comme étant une étoile binaire le premier. Il a joué un rôle important dans l'histoire de l'astronomie : c'est en effet le premier système stellaire dont l'orbite put être déterminée, par observation visuelle, en 1830, par l'astronome français Félix Savary.

Notes et références modifier

  1. a et b (en) Philip C. Keenan et Raymond C. McNeil, « The Perkins catalog of revised MK types for the cooler stars », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 71,‎ , p. 245 (DOI 10.1086/191373, Bibcode 1989ApJS...71..245K)
  2. (en) * ksi UMa -- Variable of RS CVn type sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  3. (en) * ksi UMa A -- Spectroscopic binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  4. (en) * ksi UMa B -- Spectroscopic binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  5. a et b (en) Andrei Tokovinin, « HR 4375 », sur Multiple Star Catalog (MSC) (consulté le )
  6. (en) IAU, « Star Names », 2021. »
  7. Paul Kunitzsch, Untersuchungen zur Sternnomenklatur der Araber, Wiesbaden : O. Harrassowitz, 1961, pp. 90-91.
  8. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 112-113.
  9. (ar) ᶜAbd al-Raḥmān Abū l-Ḥusayn b. ᶜUmar al-Ṣūfī, «  Kitāb Ṣuwar al-kawākib al-ṯābita, 960, ms. arabe 5036 : Copie anonyme et non datée réalisée pour Zāhir al-Dīn Ulūġ Beg Kūrakan, petit-fils de Tamerlan, probablement à Samarqand, ca., 1430-1449, fol. 27r. »
  10. (ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, pp. 58-59 (fr.), p. 60 (ar.).
  11. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p.180.
  12. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Gadwal… (1533), p. 82. »
  13. (la) Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 75.
  14. Paul Kunitzszch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, pp. 140-141.
  15. Paul Kunitzszch & Tim Smart, A Dictionary of Modern Star Names : Cambridge (Ma) : Sky & Telescope, 1986, pp. 57-58.
  16. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 148.

Liens externes modifier