Wikipédia:Pastiches/Paradoxe d'Acelinus

Le paradoxe d'Acelinus (nommé ainsi en souvenir du sénateur romain Flavius Acelinus) énonce que même un parfait inconnu peut finir à la longue par accéder à une certaine notoriété si lui ou ses partisans se plaignent suffisamment longtemps qu'il est vraiment trop injuste qu'il ne soit pas célèbre[1].

Origine du paradoxe modifier

Le « paradoxe d'Acelinus » a été énoncé pour la première fois en 1750 par Diderot lors des travaux préparatoires à la rédaction de sa fameuse Encyclopédie : dans une lettre (aujourd'hui perdue, et hélas non reprise dans le Discours préliminaire de l'Encyclopédie) adressée à D'Alembert en date du 18 mars 1750[2], il formule ainsi ses scrupules à l'égard des sujets qu'il envisage de traiter dans l’Encyclopédie

« [...] La traduction de la Cyclopaedia de Chambers, enrichie de tant de sujets nouveaux que notre siècle a vu s'épanouir, est en vérité une tâche herculéenne, que nous ne pourrons mener à bon port qu'en nous concentrant sur tels sujets que nous aurons jugés dignes de figurer dans notre Encyclopédie. Mais cette distinction ne peut s'acquérir que par la renommée qu'ils auront gagnée au travers de l'attention que des auteurs dignes de confiance leur auront accordée. Cette qualité, que je nommerai désormais « notoriété », doit être la pierre de touche par laquelle nous ferons choix des articles qui figureront dans L'Encyclopédie. »

Ce texte visionnaire - qui préfigure les principes dont se dotera plus de deux siècles et demi après l'encyclopédie Wikipédia - développe ensuite de nombreuses considérations annexes, pour en arriver au « paradoxe d'Acelinus »[3] :

« Mais que penser d'un sujet qui, tel l'obscur sénateur de la Rome antique que fut Flavius Acelinus, ne serait connu que parce qu'il n'est point connu, célèbre que parce que le monde entier l'ignore, « notoire » enfin que parce que des traductions tardives et ô combien incertaines de l'Ab Urbe condita libri de Titus Livius ont fait mention de son obscurité ? Semblable paradoxe, si proche de celui jadis exposé par Épiménide de Knossos, pourrait-il justifier que l'on écrivit à ce sujet ? Pourrait-on être tout à la fois « illustre », et « inconnu » ? »

Ce paradoxe, à l'origine de l'oxymore « illustre inconnu », est encore aujourd'hui l'objet de débats enflammés.

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. Ouicki Pédiya, Flavius Qui ? Récit d'une imposture, Éditions DRP, , p. 45
  2. Lettre de Denis Diderot à Jean le Rond D'Alembert, 18 mars 1750, p. 3 (mentionné par Richard N. Schwab, Inventory of Diderot’s Encyclopédie, Oxford, The Voltaire Foundation, 1971–1984).
  3. Lettre de Denis Diderot à Jean le Rond D'Alembert, 18 mars 1750, p. 5 (mentionné par Richard N. Schwab, Inventory of Diderot’s Encyclopédie, Oxford, The Voltaire Foundation, 1971–1984).