Whittier (Alaska)

ville américaine de l'État d'Alaska
Whittier
Nom officiel
(en) WhittierVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom local
(en) WhittierVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays
État
Borough
Zone
zone de recensement de Chugach (en)
Baigné par
Superficie
51,24 km2 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Surface en eau
37,96 %Voir et modifier les données sur Wikidata
Altitude
13 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
272 hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Densité
5,3 hab./km2 ()
Fonctionnement
Statut
Jumelage
Identifiants
Code postal
99693Voir et modifier les données sur Wikidata
Code FIPS
02-84510Voir et modifier les données sur Wikidata
GNIS
Indicatif téléphonique
907Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Carte

Whittier est une ville d'Alaska, aux États-Unis, appartenant à la région de recensement de Valdez-Cordova, près de l'Anton Anderson Memorial Tunnel. Whittier se trouve au nord-est de la péninsule Kenai, sur le côté ouest de la baie du Prince-William, à 120 kilomètres au sud-est d'Anchorage. La ville compte 272 habitants (recensement de 2020).

Histoire modifier

Le glacier Whittier, à côté de la ville, est nommé ainsi en l'honneur de John Greenleaf Whittier, en 1915.

Durant la Seconde Guerre mondiale, l'armée américaine construit des installations militaires, avec un port et une gare ferroviaire, près de ce glacier, nommant l'endroit Camp Sullivan. La base, secrète, devait assurer la défense de l'Alaska contre les Japonais, puis contre les Soviétiques[1]. Une fois les constructions terminées, en 1943, le port devient une des portes d'entrée des soldats américains en Alaska, et ceci dure jusqu'en 1960.

Les deux grands immeubles qui dominent Whittier sont construits après la Seconde Guerre mondiale. Le Hodge Building (actuellement Begich Towers) était destiné à héberger le personnel militaire, tandis que le Buckner Building, achevé en 1953, était surnommé la cité sous un seul toit. Ces deux bâtiments ont été pendant longtemps les plus hauts buildings d'Alaska[1].

 
Buckner Building

Le Buckner Building est maintenant à l'abandon, et le coût de sa démolition, comme celui du transport des matériaux par le tunnel ou par la mer seraient prohibitifs compte tenu de la quantité d'amiante qu'il contient.

La ville est sévèrement endommagée par les tsunamis consécutifs au tremblement de terre de 1964, des vagues de 13 mètres ayant tué plus de dix personnes.

Géographie modifier

 
Le port de Whittier

Une localité enclavée modifier

Whittier est localisé sur une étroite plaine littorale bordée par la mer au nord, ainsi que par les montagnes Kenai à l'ouest et par les montagnes Chugach au nord[2]. Ces deux chaînes de montagne atteignent 2000 mètres d'altitude et sont surmontées de glaciers[2]. Le col de Portage à l'ouest est un lieu de randonnée[3], mais il n'est pas équipé d'une route qui permettrait d'accéder à la ville éponyme de Portage à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest.

Whittier est relié au reste de l'Alaska par la route et par le rail via le tunnel Memorial Anton Anderson creusé sous le col de Portage. Il permet de rallier Anchorage et le Denali National Park grâce à l'Alaska Railroad. L'étroit tunnel permet alternativement la circulation automobile ainsi que le passage du train.

Le port de Whittier donne un accès maritime à la baie du Prince William puis à l'océan Pacifique.

Un cas urbanistique rare modifier

La localité présente une particularité : 75 % des habitants résident dans les quatorze étages du seul bâtiment des Begich Towers[1]. Les 25 % restants résident dans les Manor Condos[1]. Les autres bâtiments abritent des services et des entreprises. L'école primaire bâtie en face des Begich Towers, de l'autre côté de la rue, est elle-même accessible via un tunnel qui permet de s'y rendre sans passer par l'extérieur, notamment l'hiver où les conditions météorologiques sont rudes[1].

Déclin de l'intérêt stratégique et renouveau touristique modifier

Whittier a perdu en intérêt stratégique et sa base militaire n'est plus active depuis 1960. Un oléoduc a néanmoins été construit vers Anchorage en 1962 par les troupes du génie[4], avant d'être cédé au port civil d'Anchorage en 2011[5]. Si le retrait de l'armée en 1960 a entraîné une chute de la population, Whittier est devenu une localité touristique avec des activités de pleine nature, de pêche, de chasse et de plaisance. Elle est le point de départ de bateaux de croisière.

Démographie modifier

Historique des recensements
Ann. Pop.  
1950627
1960809 +29,03 %
1970130 −83,93 %
1980198 +52,31 %
1990243 +22,73 %
2000182 −25,1 %
2010220 +20,88 %
2020272 +23,64 %
Composition de la population en % (2010)[6],[7]
Groupe Whittier   Alaska   États-Unis
Blancs 69,6 66,7 72,4
Métis 13,2 7,3 2,9
Asiatiques 7,7 5,4 4,8
Autochtones d'Alaska 5,5 14,8 0,9
Océaniens 3,2 1,1 0,2
Autres 0,5 1,6 6,2
Afro-Américains 0,5 3,3 12,6
Total 100 100 100
Latino-Américains 5,0 5,5 16,7

Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 90,15 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler l'anglais à la maison, 3,28 % le tagalog, 2,92 % une langue chinoise, 1,46 % l'espagnol, 1,46 % une langue amérindienne et 0,73 % une langue polynésienne[8].

Évolution démographique
1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
627809130198243182220272

Références modifier

  1. a b c d et e Valérie de Graffenried, « Plongée à Whittier, ville d’Alaska où 75% des habitants résident dans un même immeuble », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b (en) Mărgărit Mircea Nistor, « Geological and geomorphological features of Kenai and Chugach Mountains in Whittier Area, Alaska », Studia Asiatica, vol. 58, no 1,‎ (lire en ligne [PDF])
  3. (en) Shawn Lyons, « Portage Pass Trail », sur Alaska.org (consulté le )
  4. (en-US) John Haile Cloe, « The Cold War Years 1946-1991 », sur Alaska Historical Society, (consulté le )
  5. (en) « Port of Alaska – Former Defense Fuel Support Point », sur dec.alaska.gov (consulté le )
  6. (en) « Whittier, AK Population - Census 2010 and 2000 Interactive Map, Demographics, Statistics, Quick FactS », sur censusviewer.com (consulté le ).
  7. (en) « Population of Alaska - Census 2010 and 2000 », sur censusviewer.com.
  8. (en) « Language spoken at home by ability to speak English for the population 5 years and over », sur factfinder.census.gov.
  9. « Statistiques des États-Unis - Alaska - Profils des communautés de 2010 » (consulté en )

Liens externes modifier