Vous m'avez fait former des fantômes

roman

Vous m’avez fait former des fantômes
Auteur Hervé Guibert
Pays France
Genre roman
Éditeur Éditions Gallimard
Date de parution 1987
Type de média Livre
Nombre de pages 205
ISBN 2-07-071151-X
Chronologie

Vous m’avez fait former des fantômes est un roman d’Hervé Guibert paru aux Éditions Gallimard en 1987. L’auteur raconte le dressage d’enfants à des combats qui évoquent la corrida. Ce livre comporte des scènes à caractère pédophile.

Commentaires modifier

Le titre est extrait d’une citation de Sade : « Vous m’avez fait former des fantômes qu’il faudra que je réalise »[1]. L’ouvrage comporte troies parties : le titre de la première, « Beaucoup de jeux de nuit », fait référence à l’Émile de Jean-Jacques Rousseau, celui de la seconde « S’abandonner au jeu des garçons, c’est, comme un loup, se coucher sur un lit de fleurs mourantes » est emprunté à Saikaku, la troisième, « Le jeu finit lorsque tous les animaux ont été pris par le diable et sont devenus ses chiens » est, selon l’auteur, issue d’un manuel pour adolescents du XIXe siècle.

Érotisme, violence et jeux sont les principaux ressorts de l’œuvre dont l’écriture a été influencée par les textes de Georges Bataille, Severo Sarduy, Pierre Guyotat. L’animalité, la superstition[2], le surnaturel sont omniprésents. La forme rappelle celle des contes infanticides de Dennis Cooper[3]. Par ses descriptions pornographiques, ce texte est à rapprocher des Chiens et par ses jeux d’ombre et de lumière, il évoque Des aveugles[4]. Le roman a été analysé comme annonçant la dégradation physique de l’auteur appelé à devenir un fantôme[5],[6].

L'ouvrage a suscité des réactions négatives, notamment de la part de Renaud Camus qui s’interroge ainsi dans son journal : « Ces interminables dépeçages de petits garçons relèvent-ils de la littérature ? »[7].

Hervé Guibert confie : « J’ai écrit Vous m’avez fait formes de fantômes en pensant aux chocs exercés sur moi par la lecture, adolescent, de Éden, Éden, Éden et de Tombeau pour cinq cent mille soldats de Guyotat pour l’aspect sexuel, pour le diorama... ainsi que le Cobra de Severo Sarduy, un livre lu vers quatorze ans, à un moment de formation, juste avant de commencer à écrire[8]. »

Notes et références modifier

  1. Lettre à Madame de Sade du 25 juin 1783
  2. Enda mcCaffrey, « La superstition dans Vous m’avez fait former des fantômes », Nottingham French Studies, Volume 34.1, printemps 1995.
  3. Edmund White, « La bibliothèque qui brûle Hervé Guibert : Sade en jeans »
  4. Jean-Pierre Boulé, Hervé Guibert : L’entreprise de l’écriture du moi, p. 164.
  5. Clara Elizabeth Orban Body, Parts: bodies and identity in Sade and Guibert, 2008, Rosement Publishing and Printing Corp.
  6. Mathieu Lindon, Je vous écris, P.O.L, 2004, p.17. extrait
  7. Cité par Laurent Jullier, Interdit aux moins de 18 ans: morale, sexe et violence au cinéma, Armand Colin, 2008.
  8. Entretien avec François Jonquet, Globe, février 1992, p. 109.