Viticulture en Suisse

En Suisse, la viticulture remonte à l'époque romaine. Elle est aujourd'hui une activité économique aux nombreuses ramifications sociales et culturelles.

En brun les principales régions viticoles de Suisse

En 2021, la vigne s'étend sur 14 629 hectares[1] (près de 150 km2). Elle est principalement concentrée le long du Rhône, au sud-ouest du pays, où les trois régions contiguës Valais (33 %), Vaud (26 %) et Genève (10 %) représentent 69 % de la surface totale. La Suisse alémanique, au nord et au nord-est de la Suisse, représente 18 % de la surface de vigne, mais le vignoble y est plus dispersé. Le Tessin, au sud des Alpes, représente 7 % de la surface. Enfin, les vignobles de la région des trois lacs (Neuchâtel, Bienne et Morat), au pied du Jura, représentent 6 % de la surface.

La production vinicole suisse avoisine les 100 millions de litres par année[réf. nécessaire], à proportion de blanc et de rouge pratiquement égale. La production locale ne satisfait qu'environ un tiers des besoins du marché suisse. Par conséquent, la quasi-totalité de la production est consommée localement ; seuls 1 à 2 % sont exportés.

Histoire modifier

 
Yvorne et son vignoble

Premières vignes modifier

La tradition viti-vinicole en Suisse est très ancienne, elle remonte au moins à l'époque romaine. Des indices archéologiques tendent à montrer que la culture de la vigne existait en Valais déjà avant l’époque romaine[2]. Entre 1989 et 1999, lors d’une fouille à Gamsen, on a découvert des pépins de raisins datant de l’Âge du fer. Il y avait donc des grappes de raisin en Valais bien avant l’arrivée des Romains. Reste à prouver qu'ils proviennent bien d’une vigne indigène cultivée.

Premières bouteilles modifier

Près de Sembrancher, dans une tombe celtique, on a retrouvé le plus vieil indice de la consommation de vin en Valais, une bouteille de céramique. Elle accompagnait la dépouille d'une femme, inhumée au IIe siècle av. J.-C. Ces bouteilles, nommées vases a trottola, ont été produites dans des officines celtiques de l'Italie du Nord. On a appris qu’elles contenaient du vin grâce à une inscription retrouvée sur l’une d’elles. Vers 150 av. J.-C., à l’époque celtique, les Valaisans offraient donc du vin aux morts et en buvaient probablement. Un siècle plus tard, les amphores romaines faisaient leur apparition.

Traces écrites modifier

Au XIIe siècle, les vignobles étaient déjà organisés, comme le prouvent les premiers documents écrits. Les recherches viennent d'ailleurs détruire la légende : la vigne n’était pas entre les mains exclusives d’abbayes et de moines mais entre celles de nombreux propriétaires. Les historiens dépouillent, actuellement, tous les documents relatifs aux vignes dans les archives publiques et privées. L'analyse des actes notariés de l’époque est très enrichissante, particulièrement ceux touchant aux reconnaissances : dans ces documents, les locataires des terres reconnaissent tenir leurs biens d’un seigneur (propriétaire). Les historiens tentent également de dessiner la mise en place de la vigne et l’évolution du paysage viticole.

La généalogie des cépages modifier

Depuis quelques années, des analyses d’ADN apportent des réponses précises sur les cépages et leur généalogie. José Vouillamoz[3], biologiste moléculaire de l’université de Neuchâtel, a par exemple démontré une filiation directe entre le cornalin et l'humagne rouge, cette dernière étant issue d'un croisement du cornalin avec un cépage inconnu[4]. Les analyses d’ADN ouvrent de nouvelles perspectives, elles pourraient par exemple permettre de déterminer l’origine génétique d'anciens pépins de raisin retrouvés à Gamsen (de), en Valais.

Réglementation modifier

Il n'existe pas à proprement parler de réglementation suisse, chacun des cantons pratiquant la viticulture ayant sa propre réglementation. Dans le cadre de la politique agricole PA2011, toutes les aires de production suisses sont soumises au règlement « AOC Suisse » à compter du . La réglementation en matière de vin proposée par la Confédération s’inspire des principes de la réglementation européenne.

Les cépages cultivés en Suisse modifier

On recense en Suisse plusieurs centaines de cépages cultivés, et 275 d'entre eux sont détaillés dans les statistiques de l'OFAG[1]. Au total, fin 2020, 14 696 hectares de vigne sont cultivés pour le vin, dont 6 427 hectares (44 %) plantés en blanc et 8 269 hectares (56 %) plantés en rouge. La surface viticole est en légère diminution depuis plusieurs années (-3,4 % entre 2001 et 2020). Les cépages les plus cultivés sont le pinot noir (26 %), le chasselas (25 %), le merlot (8 %) et le gamay (8 %). À eux quatre, ils représentent deux tiers des cultures.

Les cépages cultivés en Suisse sont classés en trois groupes :

  • Les cépages indigènes contribuent à l'identité et à la richesse du vignoble suisse. Ils représentent 37 % des cultures. Il s'agit principalement du chasselas (25 %), mais aussi du gamaret (3 %), du garanoir (2 %), de la petite arvine (2 %) ou du cornalin (1 %).
  • Les cépages traditionnels, qui ne sont pas originaires de Suisse mais dont la culture en vue de la transformation en vin est antérieure (parfois nettement) au XXe siècle, comme le pinot noir (26 %), le gamay (8 %), le sylvaner (2 %), le pinot gris (2 %) ou le savagnin (1 %). Ils représentent 41 % des cultures.
  • Les cépages allogènes, cultivés en Suisse depuis le XXe, voire le XXIe siècle. Ils représentent 22 % du vignoble et permettent notamment aux producteurs suisses de démontrer la qualité du terroir et leur savoir faire lors des grands concours internationaux. Les principaux sont le merlot (8 %), le müller-thurgau (3 %), le chardonnay (3 %), la syrah (1 %) ou le sauvignon (1 %).

La part des cépages hybrides résistants aux maladies fongiques est en croissance, qu'ils soient indigènes ou allogènes. En 2020, ils représentent 2,5 % des cultures.

Tableau des cépages modifier

Le tableau ci-dessous présente les 50 cépages blancs et les 50 cépages rouges les plus cultivés en Suisse en 2021[1] :

Couleur Cépage Type Nom(s) associé(s) Surface (ha) Poids (CH) Couleur Cépage Type Nom(s) associé(s) Surface (ha) Poids (CH)
Blanc Chasselas Indigène Fendant, Gutedel 3573 ↘ 24 % Rouge Pinot noir Traditionnel Blauburgunder, Klävner 3802 ↘ 26 %
Blanc Müller-thurgau Allogène Riesling-Sylvaner 437 ↘ 3 % Rouge Merlot Allogène 1217 ↗ 8 %
Blanc Chardonnay Allogène 405 ↗ 3 % Rouge Gamay Traditionnel 1114 ↘ 8 %
Blanc Sylvaner Traditionnel Johannisberg, Gros Rhin 311 ↗ 2 % Rouge Gamaret Indigène (Pully B-13) 436 ↗ 3 %
Blanc Petite Arvine Indigène 245 ↗ 2 % Rouge Garanoir Indigène (Pully B-28) 230 ↗ 2 %
Blanc Pinot gris Traditionnel Malvoisie, Grauburgunder 237 ↗ 2 % Rouge Syrah Allogène 205 ↗ 1 %
Blanc Savagnin Traditionnel Heida, Païen 223 ↗ 1 % Rouge Cornalin Indigène Rouge du Pays, Landroter 158 ↗ 1 %
Blanc Sauvignon Allogène 211 ↗ 1 % Rouge Humagne rouge Traditionnel Cornalin d'Aoste 142 ↗ 1 %
Blanc Pinot blanc Allogène Weissburgunder 114 ↗ 1 % Rouge Diolinoir Indigène (Pully 4-42) 130 ↗ 0,9 %
Blanc Viognier Allogène 56 ↗ 0,4 % Rouge Cabernet franc Allogène 83 ↗ 0,6 %
Blanc Gewürztraminer Traditionnel 47 ↘ 0,3 % Rouge Divico Indigène (IRAC 2091) 74 ↗ 0,5 %
Blanc Muscat Traditionnel Muskateller 41 ↘ 0,3 % Rouge Cabernet sauvignon Allogène 70 ↗ 0,5 %
Blanc Marsanne Traditionnel Ermitage 41 ↘ 0,3 % Rouge Galotta (de) Indigène 60 ↗ 0,4 %
Blanc Amigne Indigène 41 → 0,3 % Rouge Cabernet Jura (de) Indigène (VB 5-02) 39 ↗ 0,3 %
Blanc Doral Indigène (Pully 1-21) 37 ↗ 0,3 % Rouge Regent Allogène (GF 67-198-3) 29 ↘ 0,2 %
Blanc Johanniter Allogène (FR 177-68) 37 ↗ 0,3 % Rouge Cabernet dorsa Allogène (WE 71-817-92) 29 ↗ 0,2 %
Blanc Solaris Allogène (FR 240-75) 33 ↗ 0,2 % Rouge Ancellotta Allogène 25 ↗ 0,2 %
Blanc Riesling Traditionnel Petit Rhin 27 ↗ 0,2 % Rouge Malbec Allogène Côt 24 ↗ 0,2 %
Blanc Humagne blanche Indigène 27 ↘ 0,2 % Rouge Dunkelfelder Allogène (Froelich V4-4) 22 ↘ 0,2 %
Blanc Räuschling (en) Traditionnel 27 ↗ 0,2 % Rouge Zweigelt Allogène 22 ↗ 0,1 %
Blanc Kerner Allogène (WE S 25-30) 25 ↗ 0,2 % Rouge Dornfelder Allogène (WE S-341) 18 ↘ 0,1 %
Blanc Souvignier Gris (en) Allogène (FR 392-83) 25 ↗ 0,2 % Rouge Dakapo Allogène (GM 7225-8) 18 ↗ 0,1 %
Blanc Aligoté Allogène 23 → 0,2 % Rouge Mara Indigène (RAC 3022, C41) 17 ↗ 0,1 %
Blanc Muscaris Allogène (FR 493-87) 20 ↗ 0,1 % Rouge Maréchal Foch Allogène (Kuhlmann 188-2) 15 ↗ 0,1 %
Blanc Sauvignac (de) Indigène (VB Cal 6-04) 18 ↗ 0,1 % Rouge Carminoir Indigène 12 → 0,08 %
Blanc Sauvignon gris Allogène 11 ↗ 0,07 % Rouge Plant Robert Traditionnel Plant Robez, Plant Robaz 9 ↗ 0,06 %
Blanc Chenin Allogène 11 ↗ 0,07 % Rouge Léon Millot Allogène (Kuhlmann 194-2) 9 ↗ 0,06 %
Blanc Seyval blanc Allogène (SV 5-276) 10 ↗ 0,07 % Rouge Bondola Indigène Briegler 9 ↘ 0,06 %
Blanc Charmont Indigène (Pully 1-33) 10 → 0,07 % Rouge VB Cal 1-28 Indigène 7 ↗ 0,05 %
Blanc Completer (en) Indigène 9 ↗ 0,06 % Rouge Servagnin Traditionnel 6 ↗ 0,04 %
Blanc Cabernet blanc Indigène (VB 91-26-1) 8 ↗ 0,06 % Rouge Cabernet cortis Allogène (FR 437-82 R) 5 ↗ 0,03 %
Blanc Divona Indigène (IRAC 2060) 8 ↗ 0,05 % Rouge Cabernet noir (de) Indigène (VB 91-26-4) 4 ↗ 0,03 %
Blanc Scheurebe Allogène (S 88) 7 ↗ 0,05 % Rouge Blaufränkisch Allogène Limberger, Kékfrankos 4 → 0,03 %
Blanc Irsai Olivér Allogène Muscat Oliver 7 ↗ 0,05 % Rouge Marselan Allogène (INRA 1810-68) 4 ↗ 0,03 %
Blanc Freisamer Allogène Freiburger
(FR 21-15)
6 ↗ 0,04 % Rouge Isabelle Allogène Isabella 4 ↗ 0,03 %
Blanc Muscat ottonel Allogène 6 ↗ 0,04 % Rouge Prior (de) Allogène (FR 484-872) 4 ↗ 0,03 %
Blanc Altesse Allogène 6 ↗ 0,04 % Rouge Chambourcin Allogène (JS 26-205) 4 ↗ 0,03 %
Blanc Sauvignon Soyhières Indigène (VB 32-7) 5 ↗ 0,04 % Rouge Cabernet Soyhières Allogène 4 ↗ 0,02 %
Blanc Roussanne Allogène 5 ↗ 0,03 % Rouge Muscat bleu Indigène (Garnier 83-2) 3 → 0,02 %
Blanc Rèze (en) Indigène 4 ↗ 0,03 % Rouge Mondeuse Traditionnel 3 ↗ 0,02 %
Blanc Auxerrois Allogène 4 ↗ 0,03 % Rouge VB Cal 1-36 Indigène 3 ↗ 0,02 %
Blanc Mondeuse blanche Allogène 3 ↗ 0,02 % Rouge Nebbiolo Allogène 3 ↗ 0,02 %
Blanc Sémillon Allogène 3 ↘ 0,02 % Rouge Cabernet cubin Allogène (WE 70-281-35) 3 → 0,02 %
Blanc Bianca Allogène (EC 40) 3 ↗ 0,02 % Rouge Cabernet mitos Allogène (WE 70-77-4 F) 3 ↗ 0,02 %
Blanc Bacchus Allogène (GF 33-29-133) 2 ↗ 0,01 % Rouge Pinotage Allogène 3 ↗ 0,02 %
Blanc Grüner Veltliner Allogène Velteliner vert 2 ↗ 0,01 % Rouge Petit verdot Allogène 3 ↗ 0,02 %
Blanc Lafnetscha (de) Indigène 2 → 0,01 % Rouge Cabertin (de) Indigène (VB 91-26-17) 3 ↗ 0,02 %
Blanc Goldwin Allogène (GF-GA 48-12) 1 ↗ 0,01 % Rouge Saint-Laurent Allogène 3 → 0,02 %
Blanc Muscat de la Birse (de) Indigène (VB 86-6) 1 ↗ 0,01 % Rouge Acolon Allogène (WE 71- 816-102) 2 ↘ 0,01 %
Blanc Kernling Allogène 1 → 0,01 % Rouge Cabernet Cantor (de) Allogène 2 ↗ 0,01 %
Blanc Sous-total 6427 44% Rouge Sous-total 8269 56%
Grand total 14696

↗/↘/→ = Tendance sur les 10 dernières années

Les six régions viti-vinicoles suisses modifier

En 2015 et selon les chiffres de l'OFAG[1] tous les cantons cultivaient de la vigne sur 14 793 hectares (près de 150 km2). L'IVVS - Interprofession de la vigne et du vin suisse[5] - a défini six grandes régions viti-vinicoles. Par ordre d'importance : le Valais (33 %), Vaud (26 %), la Suisse alémanique (18 %), Genève (9 %), le Tessin (7 %), les Trois Lacs (6 %). Le pays est petit et pourtant les six régions se distinguent par leurs encépagements, leurs topographies, leurs climats et leurs sols.

Globalement, la Suisse est un territoire tourmenté où les Alpes représentent les deux tiers du pays, suivies par le Plateau et le Jura. Les vignes sont d’ailleurs réparties selon cette même clef. Par comparaison aux vignobles européens elles sont relativement hautes en altitude - entre 270 m au plus bas (au Tessin) et 1 100 m au plus haut (en Valais) – et souvent dans des zones à forte déclivité. En hiver il n’est pas rare de voir de la neige dans les vignes et les températures annuelles moyennes se situent entre 9 degrés (Suisse alémanique) et 12 degrés (Tessin). De fait la Suisse fait partie des producteurs de vin dit de régions fraîches. Lorsque la Suisse se présente au monde elle revendique un terroir à caractère alpin. (Source: Swiss Wine Promotion - chiffres clés[6])

Vignoble du Valais modifier

 
Sion et son vignoble

Avec ses 4 976 hectares (OFAG 2015[1]) le vignoble du Valais contribue pour un tiers à la production totale helvétique. Sur plus de cent kilomètres, les vignes s'étirent le long du Rhône. Leurs pentes bien exposées s'étendent des communes de Viège à l’Est jusqu’à Port-Valais (Les Evouettes) à l’Ouest. Les cultures s'étalent entre 450 et 800 mètres d'altitude, voir 1 100 mètres comme à Visperterminen qui compte parmi les vignes les plus élevées d'Europe.

Protégé par la barrière des Alpes, le Valais a de loin le climat le plus sec et ensoleillé de toutes les régions viticoles suisses (2 090 heures d'ensoleillement pour quelque 700 mm de précipitations annuelles). Ce climat associé à la diversité des sols, qui varient d'un parchet à l'autre, produit en Valais une étonnante richesse de vins singuliers, issus d'une multitude de cépages.

Aux étonnants vins rouges robustes, issus de cépages indigènes, s'ajoutent les nobles et fins Pinots Noirs. La gamme des vins blancs s'étend du Chasselas (ou Fendant), fin et léger, aux spécialités telles que les vins flétris, pleins et complexes.

La grande diversité des sols est due aux bouleversements géologiques, aux glaciers en retrait et aux dépôts alluvionnaires du Rhône et des torrents des Alpes.

Liste des AOC valaisannes modifier

Cépages cultivés en Valais modifier

En 2021, la surface plantée en cépages blancs était de 1 915 hectares (40 %) et de 2 818 hectares (60 %) pour les cépages rouges. Les dix cépages blancs et les dix cépages rouges les plus cultivés en Valais sont les suivants[1] :

Couleur Cépage Type Appellation dans le canton Surface (ha) Poids (VS) Couleur Cépage Type Surface (ha) Poids (VS)
Blanc Chasselas Indigène Fendant 784 17 % Rouge Pinot noir Traditionnel 1344 28 %
Blanc Sylvaner Traditionnel Johannisberg 306 6 % Rouge Gamay Traditionnel 495 10 %
Blanc Petite Arvine Indigène 243 5 % Rouge Syrah Allogène 172 4 %
Blanc Savagnin Traditionnel Heida, Païen 211 4 % Rouge Cornalin Indigène 157 3 %
Blanc Chardonnay Allogène 70 1 % Rouge Merlot Allogène 144 3 %
Blanc Pinot gris Traditionnel Malvoisie 62 1 % Rouge Humagne rouge Allogène 142 3 %
Blanc Marsanne Traditionnel Ermitage 41 0,9 % Rouge Gamaret Indigène 105 2 %
Blanc Amigne Indigène 40 0,9 % Rouge Diolinoir Indigène 102 2 %
Blanc Muscat Traditionnel 32 0,7 % Rouge Cabernet franc Allogène 30 0,6 %
Blanc Humagne blanche Indigène 27 0,6 % Rouge Cabernet sauvignon Allogène 26 0,6 %

Vignoble vaudois modifier

 
Le vignoble en Lavaux domine le lac Léman.

Des terrasses de Lavaux aux pentes abruptes du Chablais, en passant par les doux vallonnements de La Côte, le canton de Vaud compte 37,83 km2 (3 783 ha) de vignes et 8 appellations d’origine contrôlée : La Côte (AOC), Lavaux (AOC), Chablais, Côtes-de-l'Orbe, Bonvillars, Vully et depuis 2013 Calamin Grand Cru et Dézaley Grand Cru[7].

Liste des AOC vaudoises modifier

 
Étiquette de vin du canton de Vaud XIXe siècle
  • AOC Calamin grand cru et AOC Dézaley grand cru. Ces deux appellations Calamin grand cru et Dézaley grand cru (vignoble de la commune de Puidoux) font partie de la région de Lavaux mais possèdent depuis 2013 leur propre AOC. Ce sont des vignobles de fortes pentes aménagés en terrasses qui dominent le léman.
  • AOC Chablais. Au sud-est du canton, dans le Chablais vaudois, avec ses vignes accrochées à la pente (586 hectares de vignobles en 2012). Liste des lieux de production de l'AOC "Chablais" : Villeneuve, Yvorne, Aigle, Ollon, Bex.
  • AOC Côtes-de-l'Orbe. L'AOC Côtes-de-l'Orbe se situe au sud-ouest du lac de Neuchâtel dans le nord vaudois principalement autour d'Orbe (Vaud) et Yverdon-les-Bains. La surface des vignobles en 2012 est de 1,7 km2 (171 ha).
  • AOC Bonvillars. Cette appellation se trouve principalement le long des rives vaudoises du lac de Neuchâtel avec 1,9 km2 (191 ha) de vignobles en 2012.
  • AOC Vully. L'AOC Vully est une petite appellation intercantonale au bord du Lac de Morat. Le canton de Vaud compte environ 0,5 km2 (50 ha) sur les 150 ha de l'appellation.

Cépages cultivés en terre vaudoise modifier

Le Chasselas est le cépage roi du vignoble vaudois, avec 60 % des surfaces plantées (2 252 ha) (Source OFAG[1] 2021). Le Pinot noir (12 %, 472 ha) et le Gamay (9 %, 324 ha) sont les principaux cépages rouges. Une multitude d'autres spécialités viennent compléter ces cépages et notamment le Gamaret et le Garanoir, qui entrent souvent dans les assemblages des vins rouges.

Les dix cépages blancs et les dix cépages rouges les plus plantés dans le canton de Vaud sont les suivants[1] :

Couleur Cépage Type Surface (ha) Poids (VD) Couleur Cépage Type Surface (ha) Poids (VD)
Blanc Chasselas Indigène 2252 60 % Rouge Pinot noir Traditionnel 472 12 %
Blanc Chardonnay Allogène 45 1 % Rouge Gamay Traditionnel 324 9 %
Blanc Pinot Gris Traditionnel 40 1 % Rouge Gamaret Indigène 151 4 %
Blanc Doral Indigène 31 0,8 % Rouge Garanoir Indigène 128 3 %
Blanc Sauvignon Allogène 19 0,5 % Rouge Merlot Allogène 76 2 %
Blanc Viognier Allogène 18 0,5 % Rouge Galotta Indigène 32 0,8 %
Blanc Pinot blanc Allogène 15 0,4 % Rouge Divico Indigène 18 0,5 %
Blanc Gewürztraminer Traditionnel 9 0,2 % Rouge Cabernet franc Allogène 17 0,5 %
Blanc Charmont Indigène 6 0,1 % Rouge Mara Indigène 13 0,3 %
Blanc Muscat Ottonel Indigène 6 0,1 % Rouge Diolinoir Indigène 12 0,3 %

Vignoble du canton de Genève modifier

 
Négociant en vins à Genève au début du XXe siècle
 
Une partie du vignoble de Dardagny

Avec ses 1 434 hectares de vignes, Genève est le troisième canton viticole de Suisse. On compte une centaine de caves dans le canton qui proposent, à côté du Chasselas, toute une série de spécialités. Le spectre englobe des cépages tel que le Gewurztraminer et le Viognier en passant par le cabernet sauvignon et le croisement qu’est le Gamaret.

Liste des cépages modifier

D'après le contrôle site officiel de la Confédération suisse[8]

Production modifier

  • 46 000 hl de blanc et 56 000 de rouge en 2010.

Etiquettes modifier

À travers le dépôt légal, la Bibliothèque de Genève a acquis une collection d'environ 30 000 étiquettes de vins genevois et suisses romands[9],[10].

Vignoble du Tessin modifier

Le canton le plus méridional de Suisse compte 1 076 hectares de vignobles, dont 862 ha sont plantés de Merlot.

Les communes vinicoles du canton modifier

Liste des cépages modifier

Production modifier

  • 7 500 hl de blanc et 46 500 de rouge en 2005.

Vignoble de la Région des trois lacs modifier

 
Le vignoble du Vully en hiver, vue sur le lac de Morat

Ainsi nommée car elle comprend les lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat, ses 985 hectares de vignobles appartiennent aux quatre cantons de Neuchâtel, Berne, Fribourg et Vaud.

Liste des communes ayant un statut d'Appellation d'origine contrôlée (AOC) modifier

Liste des cépages pour le canton de Neuchâtel uniquement modifier

Production modifier

  • Canton de Neuchâtel : 17 500 hl en blanc et 15 500 en rouge en 2005.
  • Canton de Berne : 8 500 hl en blanc et 5 000 en rouge en 2005.
  • Canton de Fribourg : 5 500 hl en blanc et 2 000 en rouge en 2005.

Vignoble du сanton de Berne, région du lac de Thoune modifier

Cépages : riesling X xylvaner, chardonnay, garanoir, pinot noir

Vignoble zurichois modifier

Avec ses 610 hectares, le canton de Zurich abrite le plus grand vignoble de Suisse alémanique. La majeure partie se situe sur les rives du lac de Zurich, la vallée de la Limmat et le bien nommé Weinland zurichois plus au nord.

Les communes vinicoles du canton modifier

Liste des cépages modifier

Production modifier

  • 11 500 hl de blanc et 21 000 de rouge en 2005.

Vignoble des Grisons modifier

Pinot noir

Vignoble de Schaffhouse modifier

Les traditions modifier

Fêtes historiques

Évènements nationaux[11]

  • Les caves ouvertes régionales. De fin avril à début juin et à tour de rôle les caves des six régions viticoles ouvrent leur portes au public pour leur permettre de déguster le nouveau millésime. Ce qui avait commencé dans les années 1980 à Genève ou en Suisse alémanique comme un événement régional est devenu le rendez-vous national des producteurs et de leur public. Plus de la moitié des producteurs suisses y participent et attirent près de 200 000 personnes chaque année.
  • La Swiss Wine Week (ou la semaine du vin suisse) a lieu chaque automne depuis 2013, elle permet d'associer cuisine et vin, restaurateurs et producteurs dans toute la Suisse.
Fêtes régionales

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g et h « L’année viticole 2021 », sur Office fédéral de l'agriculture (consulté le )
  2. « Viticulture », sur Dictionnaire historique de la Suisse, (consulté le )
  3. « Portrait José Vouillamoz », sur agroscope.admin.ch, Agroscope (consulté le ).
  4. www.museeduvin-valais.ch/fr/histoire-du-vin/histoire-des-cepages/123-humagne-rouge
  5. « IVVS - Interprofession de la vigne et du vin suisse », sur Swiss Wine,
  6. « Chiffres clés », sur Swiss Wine,
  7. Office des vins vaudois, www.ovv.ch/aoc
  8. Direction générale de l'agriculture
  9. Emilie Vaudant, « L’oenographilie ou l’art de collectionner les étiquettes de vins », sur Bibliothèque de Genève Le Blog, (consulté le ).  
  10. « Étiquettes de bouteilles de vin genevoises et romandes : collection Jean-Paul Schaad », sur Swiss Library Service Platform swisscovery Ville de Genève (consulté le )
  11. « Agenda », sur Swiss Wine - Portail officiel de la vigne et du vin suisse,

Bibliographie modifier

  • José Vouillamoz, Cépages suisses, histoires et origines, Éditions Favre, , 159 p. (présentation en ligne)
  • « Viticulture », dans Dictionnaire historique de la Suisse, vol. 13, Fondation DHS, , p. 207-210.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Sites web modifier

Vidéos modifier