Vibrisse

organes sensoriels ressemblant à des poils présents chez certains mammifères

Les vibrisses sont des organes sensoriels propres à certains animaux, dont les mammifères. Il s'agit de longs prolongements kératinés (poils chez les mammifères et plumes chez les oiseaux) qui transmettent leurs vibrations à un organe sensoriel situé à leur base. Elles permettent à leur porteur de transmettre le sens du toucher (à l'instar de la peau) et de détecter le mouvement dans son environnement proche.

Les chats possèdent des vibrisses sur les côtés du museau (« moustaches »), au-dessus des yeux, sur les joues, sous le menton et à l'envers des pattes. Les trois premiers groupes sont ici bien visibles en raison du contraste entre les vibrisses claires et le poil noir de ce chat.
Le renard de Magellan a des vibrisses sur le museau, les bajoues et au-dessus des yeux.
Vibrisses près du nez et au-dessus des yeux d'un phoque commun.
La souris (Mus musculus) a des vibrisses près du nez.

Mammifères modifier

Chez le chat et les autres félins, ainsi que chez les rongeurs, ce sont ce qu'on appelle couramment les « moustaches[1] ». Comme chez les autres mammifères terrestres, leurs vibrisses sont en réalité réparties en quatre groupes principaux :

  • de part et d'autre du museau ;
  • au-dessus des yeux ;
  • sur les joues ;
  • sous le menton.

D'autres groupes peuvent être répartis sur le corps en fonction des espèces : au bas des pattes pour les félins, autour de l'évent pour certains mammifères marins, etc.

Rat modifier

Chez le rat, les vibrisses, appelées communément « moustaches » servent à percevoir l'environnement, car leur vision est mauvaise[1]. Trente-cinq vibrisses sont disposées en rangées (A, B, C, D, E) et en arcs (1, 2, 3, etc.) de chaque côté du museau. Elles sont activées par des déplacements (environ 25 µm suffisent). Lors de l'exploration nocturne, des contractions du muscle papillaire font bouger les vibrisses à l'unisson et en cadence (5–8 Hz)[2]. Le rat comporte également des vibrisses au-dessus des yeux, sur la lèvre inférieure et sur le menton et à l'articulation du poignet[3].

Chat modifier

Chez le chat, comme pour une grande partie des félins, les vibrisses permettent à l'animal de juger des variations de l'air dans l'environnement proche. Ainsi, la nuit, les différences de variations de l'air permettent au chat de détecter tout objet en mouvement passant à sa proximité. Avec l'organe de Jacobson pour l'odorat et le goût, et les coussinets pour le toucher, les vibrisses tactiles constituent le troisième organe sensoriel d'importance pour les félins, le quatrième étant les yeux pour la vue. Elles sont au nombre de 16.

Cheval modifier

Chez le cheval, ce sont les longs poils se trouvant tout autour de la bouche. Elles sont utiles au cheval lorsqu'il ne peut pas voir ce qu'il sent étant donné qu'il est trop près et ne peut en aucun cas toucher.

Humain modifier

Homo sapiens possède des muscles vibrissaux vestigiaux dans la lèvre supérieure[4]. Par analogie, on appelle également vibrisses les poils épais à l'intérieur des narines des êtres humains[5].

Mammifères marins modifier

De nombreuses espèces de mammifères marins dont les phoques et certaines baleines à fanons possèdent des vibrisses à l'âge adulte. En revanche, les dauphins n'en possèdent pas (à l'exception du Dauphin rose de l'Amazone).

Baleines à fanons modifier

Chez certains cétacés mysticètes, les vibrisses sont situées sur le menton ou sur les côtés des mâchoires[6].

Pinnipèdes modifier

Les vibrisses du phoque du Groenland, qu'il possède au nombre de 48, se modifient au cours de sa croissance. Se présentant comme courtes et bouclées au début de sa vie, ses moustaches se raidissent au stade adulte[7].

Oiseaux modifier

Les vibrisses des oiseaux sont en fait des plumes sétiformes. Chez les rapaces nocturnes, naturellement presbytes, ces plumes situées autour du bec serviraient à examiner les proies.

Notes et références modifier

  1. a et b M-C. Garnier et M. Ternaux, « Les vibrisses des rongeurs », sur Institut National de Recherche Pédagogique (consulté le )
  2. Martin Deschenes, « Les vibrisses », sur Centre de recherche Université Laval Robert-Giffard (consulté le )
  3. (en) S.B. Vincent, « The tactile hair of the white rat », The Journal of Comparative Neurology, vol. 23, no 1,‎ , p. 1–34 (DOI 10.1002/cne.900230101)
  4. (en) Yuichi Tamatsu, Kazue Tsukahara, Mitsuyuki Hotta et Kazuyuki Shimada, « Vestiges of vibrissal capsular muscles exist in the human upper lip », Clin Anat, vol. 20, no 6,‎ , p. 628–31 (PMID 17458869, DOI 10.1002/ca.20497, S2CID 21055062)
  5. « Vibrissae », The Free Dictionary's Medical dictionary, Farlex, Inc., (consulté le )
  6. « Cétacés », sur chez-raoul.ch (consulté le )
  7. Le phoque dans l'encyclopédie Larousse en ligne.

Liens externes modifier