Valentin Lacambre

personalité française de l'internet
Valentin Lacambre
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (57 ans)
Nationalité
Activités

Valentin Lacambre, né le 6 septembre 1966, est cofondateur de Gandi (Gestion et attribution des noms de domaine sur Internet), principal registrar français, avec Laurent Chemla, également à l’origine de la création de la Fédération Internet et Libertés (FIL) et est membre fondateur de la Coordination permanente des médias libres.

Éléments biographiques modifier

3615 INTERNET et création d'Altern.org modifier

Il est à l’origine de la création du service minitel « 3615 INTERNET » permettant de se connecter à Internet via un minitel, en 1991. Cela lui rapporte suffisamment de revenus pour lui permettre de lancer en 1992 le service d’hébergement de sites web Altern.org[1],[2],[3].

Affaire Estelle Hallyday modifier

En 1998, Valentin Lacambre est poursuivi en justice par Estelle Lefébure, à la suite de la publication par un utilisateur d'Altern.org sur son site de photos d'elle nue. Presque dix ans auparavant, en 1989, Lefébure alors mannequin professionnel avait été prise en photo en privé par son petit ami. Par la suite, elle quitte ce compagnon et se marie avec David Hallyday. L'ancien petit ami fournit au magazine Voici les photos, sans l’autorisation d’Estelle Hallyday. Début 1998, ces photos sont diffusées par un inconnu qui les numérise à partir d’un numéro de Voici et les met en ligne sur son site personnel hébergé par le site d’hébergement anonyme et gratuit altern.org, géré par Valentin Lacambre. Estelle Hallyday poursuit en justice l'hébergeur pour le préjudice subi du fait de la diffusion massive de ces photos sur Internet. La cour d’appel déclare l’hébergeur responsable. Statuant en référé, elle le condamne à payer 300 000 francs de provisions sur dommages et intérêts et 30 000 francs de frais d’avocat à Estelle Hallyday. Un accord financier est conclu le entre les avocats de Valentin Lacambre et ceux d’Estelle Hallyday, réduisant partiellement la somme. Quelques mois plus tard, en 2000, Valentin Lacambre décide de fermer Altern.org. En , une loi est votée, incluant un article établissant la responsabilité des hébergeurs dans ce genre d’affaire. Cet article est annulé ensuite par le Conseil constitutionnel. En 2000 puis en 2002, l’Union européenne émet des directives limitant la responsabilité des prestataires techniques, qui sont transposées dans le droit français en 2004 dans la Loi pour la confiance dans l'économie numérique[3].

Fermeture d'Altern.org et création de Gandi modifier

De cette fermeture, et à la suite de la mobilisation des hébergés ainsi orphelins, sont nés trois projets d’hébergement indépendants : Lautre Net, l’APINC, et Ouvaton. Le logiciel utilisé par Altern.org comme panneau de contrôle d’hébergement est repris en main par les administrateurs de Lautre Net pour devenir un logiciel libre indépendant, AlternC, nommé en mémoire d'AlternB, la société de Valentin Lacambre. Valentin Lacambre se lance ensuite, avec quatre partenaires, dans la création de Gandi, premier bureau français indépendant d’enregistrement de noms de domaine (en « .org », « .net » et « .com »)[3]. Valentin Lacambre et les trois autres cofondateurs de la société Gandi revendent leurs parts en pour 13,35 millions d’euros.

Notes et références modifier

  1. David Dufresne et Florent Latrive, « Valentin Lacambre arrête les frais. Selon lui, plus qu'Altern, c'est la libre expression qui est menacée », Libération,‎ (lire en ligne)
  2. « Rencontre avec Valentin Lacambre », L'Humanité,‎ (lire en ligne)
  3. a b et c Yves Eudes, « 30 ans du Web : les débuts mouvementés de l’Internet en France », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Liens externes modifier